Film & Livre – Blade Runner (1982)

Blade Runner est un film de science-fiction de 1982 réalisé par Ridley Scott, représentant un Los Angeles dystopique en novembre 2019. Le scénario, qui a été écrit par Hampton Fancher et David Peoples, est basé sur le roman “Do Androïds Dream of Electric Sheep?” (Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques?) écrit par Philip K Dick. Le film lui-même comporte les acteurs Harrison Ford, Rutger Hauer, Sean Young, Edward James Olmos, M Emmet Walsh, Daryl Hannah. La musique est de Vangelis.

Le film :

Le film décrit un avenir dans lequel des êtres fabriqués par ingénierie génétique appelés “réplicants” sont utilisés pour des travaux dangereux et dégradants dans les «colonies terrestres d’outre-monde». Construit par la Tyrell Corporation comme «plus humain que l’humain», la génération Nexus-6 semble être physiquement identique aux humains – bien qu’ils aient une force et une agilité supérieures – tout en manquant de réponses émotionnelles et d’empathie comparables. Les réplicants sont devenus illégaux sur Terre après une mutinerie sanglante. Les unités de police spécialisées – les blade runners – cherchent et retirent (c’est à dire tuent) les réplicants échappés sur Terre. Suite à l’arrivée d’un groupe de réplicants particulièrement brutal et rusé à Los Angeles, l’ancien Blade Runner Rick Deckard est rappelé de sa semi-retraite pour les retrouver et les mettre hors d’état de nuire.

La critique : 

Blade Runner a d’abord reçu des critiques très polarisées de la part des journalistes de cinéma, certains confondus et déçus n’avaient pas reçu l’effet stimulant attendu d’un film d’action, tandis que d’autres avaient apprécié sa complexité thématique. Le film n’a pas bien marché dans les cinémas nord-américains alors qu’il remportait un franc succès à l’étranger. Il fut adoré par les amateurs de SF et les universitaires et atteignit rapidement le statut classique de film culte. Il a remporté une popularité encore plus grande en location vidéo, puis il fut par la suite un des premiers films à sortir en DVD. Blade Runner a été largement salué comme un classique moderne pour ses effets spéciaux immersifs et préfigurant des thèmes et préoccupations importants du 21ème siècle. Il a été loué comme l’un des films les plus influents de tous les temps en raison de son cadre détaillé et original, servant de repère visuel postmoderne avec sa représentation réaliste d’un avenir sombre. Blade Runner a mis l’auteur Philip K Dick sous les projecteurs de la scène Hollywoodienne, et de nombreux films ont depuis été inspirés par sa plume. Philip K Dick est mort avant sa sortie, mais il a vu une bobine d’essai de quarante minutes.

Le titre :

Le titre découle du roman d’Alan E. Nourse, The Bladerunner (1974), dont le protagoniste, Billy Gimp, gère des lames chirurgicales et des médicaments pour Doc (Docteur John Long) dans le cadre d’un marché noir illégal de médecine clandestine. Le cadre est une société cauchemardesque où un traitement médical gratuit et complet est disponible, mais seulement pour les personnes qui acceptent de se conformer aux Lois Eugéniques des Trust pharmaceutiques fascisants. En 1979, William Burroughs publie Blade Runner : a Movie où héros et situations sont empruntés au livre de Nouse. Finalement, mis à part le titre, ni le roman de Nourse ni le livre de Burroughs ne furent gardés pour un film.

Le scénario :

Le scénario, écrit par Hampton Fancher, a attiré le producteur Michael Deeley qui a convaincu le réalisateur Ridley Scott de créer son premier film américain. Mais le script ne plaisait pas à Scott. Peoples le persuada de garder l’essentiel de l’œuvre de Dick et il reprit le script de Fancher qui accepta mal les modifications et quitta le projet. Fancher revint néanmoins plus tard pour contribuer à quelques réécritures supplémentaires.

Moebius – The long tomorrow (1976)

Blade Runner doit beaucoup au film de Fritz Lang sorti en 1927, Metropolis. Scott crédite la peinture “Nighthawks” d’Edward Hopper et la bande dessinée “The Long Tomorrow” de proto-cyberpunk (écrite par Dan O’Bannon et dessinée par Moebius) comme sources d’humeur stylistique. Scott engagea Syd Mead en tant qu’artiste conceptuel, tous deux furent influencés par la revue française Métal Hurlant, à laquelle Moebius contribuait. La pré-production de Blade Runner fut proposée a Moebius, mais il déclina cette offre afin de se consacrer au film d’animation de René Laloux (Les Maîtres du temps) qui sortit en 1982, une décision que Moebius regrettera plus tard. Lawrence G. Paull (concepteur de production) et David Snyder (directeur artistique) ont réalisé les croquis de Ridley Scott et Syd Mead. Jim Burns a brièvement travaillé à concevoir les voitures volantes, appelées spinners, qui apparaissent dans le film. Un spinner peut rouler comme un véhicule terrestre et décoller aussi bien dans l’axe vertical qu’horizontal. Douglas Trumbull et Richard Yuricich ont supervisé les effets spéciaux pour le film.

La musique :

La musique originale du film est composée par Vangelis, qui vient alors de remporter l’Oscar de la meilleure musique de film pour Les Chariots de feu de Hugh Hudson. Sa composition pour Blade Runner est un mélange de mélodies sombres, de musique classique et de sons futuristes au synthétiseur qui reflètent l’ambiance voulue par Ridley Scott. Scott s’est également entouré du compositeur et pianiste Peter Skellern pour certains arrangements, de Demis Roussos, qui chante le titre Tales of the Future, et de Don Percival, qui interprète “One More Kiss, Dear”, chanson inspirée par “If I Didn’t Care” du groupe The Ink Spots. C’est le saxophoniste de jazz Dick Morrisseyn qui joue le solo du “Love Theme”. Un ensemble traditionnel japonais et un harpiste, Gail Laughton ont également participé à l’enregistrement de la musique originale. La chanteuse Mary Hopkin a participé à la bande-son sur “Rachel’s Song” mais cette contribution est absente du film et n’apparaît que sur le disque audio.

Philip K Dick – Do Androïds Dream of Electric Sheep (1968)

Le livre de Philip K. Dick : Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques? (1968) :

Philip K. Dick était influencé dans son écriture par les fluctuations de son aisance matérielle, de son entourage affectif et de son état psychique ; c’est ce qu’il nous confie dans une interview évoquant le livre qui a inspiré Blade Runner.

« Ce livre a été écrit alors que je connaissais une période de stabilité exceptionnelle. Nancy et moi avions une maison, un enfant et pas mal d’argent. Tout allait bien. À ce moment-là, j’opposais la chaleur de Nancy et la froideur des gens que j’avais connus auparavant. Je commençais à élaborer ma théorie de l’humain contre l’androïde, cet humanoïde bipède qui n’est pas d’essence humaine. Nancy m’avait révélé pour la première fois quel pouvait être le portrait d’un être humain vrai : tendre, aimant, vulnérable. Et je commençais donc à opposer cela à la façon dont j’avais grandi et été élevé. »

En 1992, la Terre a été dévastée par une guerre nucléaire et n’est plus habitée que par les rares humains qui ont choisi de ne pas émigrer sur Mars. Dans ce monde dévasté, les gens essaient d’oublier le vide de leur existence où cherchent à tout prix un lien d’empathie. Aussi, laisse-t-on allumé son poste de TV en permanence, regardant l’émission de variété de l’ami Wilbur Buster, présentateur toujours impeccable, toujours frais et jovial, ayant toujours quelque chose à dire, inépuisable et pourtant jamais ennuyeux apparemment. Par ailleurs, le mercerisme est une religion où l’individu cherche à ressentir la « Passion » d’un nouveau Christ, appelé Mercer, par le biais d’un appareil appelé boîte à empathie. Lorsqu’on y est connecté, l’on ressent violemment, jusqu’à en être physiquement affecté, le chemin de croix de Mercer, brutalisé et lapidé.

Par ailleurs, la plupart des espèces animales ont disparu dans le cataclysme si bien que leur simple possession est devenue, non seulement un signe de richesse, mais aussi un signe d’empathie, érigée en qualité absolue et réelle source de bien-être pour des Terriens vivant isolés.

Rick Deckard est l’un de ces hommes qui continuent à vivre sur Terre. Chasseur d’androïdes à San Francisco, il rêve de remplacer son mouton électrique par un vrai. Aussi, lorsque son supérieur lui apprend que des androïdes Nexus 6 se sont illégalement enfuis de Mars vers la Terre, il espère aussitôt que la récompense offerte pour leur capture va lui permettre de réaliser son rêve.

À l’aide du test de Voigt-Kampff, basé sur l’empathie, dont les androïdes sont censés être dépourvus, Rick Deckard entreprend alors de démasquer les androïdes fugitifs. Il se rend tout d’abord chez Rosen, le fabricant des androïdes Nexus 6, qui ne croit pas en l’efficacité du test de Voigt-Kampff. Afin de mettre celui-ci en défaut, il demande à Rick Deckard de réaliser le test sur sa nièce, Rachel Rosen. En réalité cette dernière n’est autre qu’un modèle « Nexus 6 », mais Deckard découvre la supercherie grâce à son expérience. Pourtant, il ne retire aucune satisfaction personnelle de cet épisode et s’interroge en voyant la détresse de Rachel. Peu après, celle-ci s’offre à lui, car elle espère, de même que son oncle, que Rick ne pourra plus ainsi tuer d’androïde et qu’il ne s’opposera donc plus au développement de la firme…

Voir sur YouTube : “BLADE RUNNER [The Final Cut] – Bande Annonce Offcielle (VOST) – Harrison Ford / Ridley Scott” par Warner Bros. France

Livre SF – Vernor Vinge – La captive du temps perdu (1986)

Dans ce roman, Vernor Vinge imagine une machine qui peut créer un champ de stase sphérique dans lequel le temps reste immobile pour une durée spécifiée de temps conventionnel, ce qui permet de voyager vers le futur mais sans espoir de retour. La bulle de stase, grâce à laquelle l’humain devient quasiment immortel, peut également être utilisé comme arme, comme bouclier contre d’autres armes, pour le stockage, pour le voyage spatial (combiné avec la propulsion à impulsions nucléaires) entre autres possibilités…

Vernor Vinge : 

Vernor Steffen Vinge, né le 2 octobre 1944 à Waukesha dans le Wisconsin, est un écrivain de science-fiction américain, surtout connu pour son roman “Un feu sur l’abîme” et son essai de 1993 sur la singularité technologique (ou singularité vingienne). La théorie de la singularité technologique émet l’hypothèse que l’évolution exponentielle de la technologie informatique atteindra bientôt un point au-delà duquel il ne nous sera plus possible de l’appréhender. Cette théorie est basée sur la loi de Moore qui postule un doublement de la puissance de calcul des ordinateurs tous les 18 mois. En extrapolant, il apparaît qu’en 2035 au plus tard, l’homme aura créé une intelligence supérieure à la sienne mettant ainsi fin à l’ère humaine. Vernor Vinge a également été professeur d’informatique et de mathématique à l’Université d’État de San Diego. Vernor Vinge a obtenu le prix Hugo de l’an 2000 pour son roman “A Deepness in the Sky”. II l’avait déjà reçu en 1973 pour “Un feu sur l’abîme”.

Vernor Vinge – Marooned in Realtime (1986)

Le livre : 

Le roman “La captive du temps perdu” (Marooned in Realtime) de Vernor Vinge a été publié pour la première fois en 1986 dans le magazine “Analog” et ensuite en tant que livre. C’est la suite de “The Peace War” non édité en français. “La captive du temps perdu” est paru en France aux éditions L’Atalante dans la collection Bibliothèque de l’évasion en 1996 et réédité aux éditions Le Livre de poche en 2000. Il a remporté le prix Prometheus.

L’histoire : 

Au début du 23ème siècle, pour des raisons mystérieuses, – épidémies, guerres, ou un phénomène baptisé par Vinge la “Singularité” – l’humanité tout entière a disparu et il ne reste plus que trois cents humains sur Terre qui ont échappé à cette extinction grâce aux bulles de stase. Celles-ci sont sphériques, de tailles variables et absolument indestructibles. Elles isolent ce qui se trouve à l’intérieur du cours même du temps, ce qui en fait des moyens de transport efficaces vers le futur seulement. Le problème majeur de la plupart de ces voyageurs à sens unique n’est pas des moindres : lorsque leur stase s’est terminée, ils se sont trouvés piégés après la disparition de l’humanité, certains sans ressources. Les survivants ont été rassemblés tant bien que mal au fil du temps par deux néo-tech, Yelen et Marta Korolev, au fur et à mesure que leur bulle temporelle ont cessé leur stase.

Les humains rescapés se divisent en deux groupes : les paléo-techs et les néo-techs. Les premiers sont les plus anciens voyageurs temporels. Leur technologie est relativement primitive et certains d’entre eux viennent d’une société libertarienne. Les seconds, des personnes qui ont vécu les dernières décennies avant l’extinction, sont beaucoup mieux équipés mais sont très peu nombreux, environ une dizaine.

Au moment de démarrer une nouvelle stase vers le futur lointain pour accueillir le dernier groupe de survivants, Martha Korolev est éveillée prématurément : l’ordinateur qui gère son système a été saboté et elle est livrée à l’écoulement du temps «normal» alors que tous les autres humains se trouvent en état de stase, sans vieillir. Elle se retrouve naufragée temporelle sur une Terre sauvage où, sans équipement, elle ne survivra qu’une quarantaine d’année dans une solitude absolue, à côté des autres bulles de stase inaccessibles.

Wil Brierson, paléo-tech policier shangaïé (stasé contre son gré) par quelqu’un qu’il s’apprêtait à démasquer dans une de ses enquêtes, est chargé de trouver le coupable avec l’aide de Della Lu, mais il ne dispose pour cela que du journal intime tenu par Marta…

Un beau livre étrange et captivant, écrit par un des maîtres de la SF.

Vernor Vinge – La captive du temps perdu

Deux extraits du livre : 

“Dans un sens, presque tous les invités étaient des exilés. Certains avaient été shangaïés, d’autres avaient sauté dans l’avenir pour fuir une peine (méritée ou non), d’autres (comme les Dasgupta) avaient cru devenir riches en s’affranchissant du temps durant deux ou trois siècles, pendant que leurs investissements fructifiaient… Dans l’ensemble, les sauts initiaux avaient été brefs – et tous réintégrèrent la temporalité aux XXIVe, XXVe et XXVIe siècles.
Mais quelque part au cours du XXIIIe siècle, l’humanité avait disparu. Les voyageurs revenus juste après l’Extinction ne trouvèrent que des ruines. Certains – les plus insouciants ou les criminels partis précipitamment – n’avaient rien emporté avec eux. Ils souffrirent de la faim ou vécurent quelques pitoyables années sur la Terre devenue un mausolée en pleine décrépitude. Les mieux équipés – comme les Néo-Mexicains – avaient les moyens de retourner en stase. Ils lancèrent leur bulle à travers le troisième millénaire, priant pour y trouver une civilisation renaissante. Ils ne découvrirent qu’un monde rendu à la nature, l’œuvre des hommes ensevelie sous la jungle, la forêt et la mer.
Même eux n’auraient pu survivre que quelques années dans la temporalité. Ils n’avaient ni combiné médical ni les capacités d’entretenir leurs machines ou de conserver leurs réserves alimentaires. Tôt ou tard, leurs équipements seraient tombés en panne, les abandonnant dans une nature redevenue sauvage.
Mais quelques voyageurs, très peu, étaient partis à la fin du XXIIe siècle – une époque où la technologie procurait à tout un chacun des ressources supérieures à celles de toutes les nations du XXe siècle réunies. Ils savaient entretenir et fabriquer quasiment tous leurs instruments les plus perfectionnés. La plupart avaient quitté la civilisation animés d’un authentique esprit d’aventure. Ils avaient les moyens de venir en aide aux voyageurs les moins chanceux dispersés à travers les siècles, les millénaires, et enfin les millions d’années qui s’écoulèrent”.

“Tandis que Wil flânait dans la forêt qui avait envahi la rue, l’étrangeté de la scène s’imposa graduellement à son esprit : la vie explosait de partout, mais on ne voyait nulle part d’être humain, ni même un simple robot. Les autres s’étaient-ils réveillés plus tôt, au moment précis où la bulle s’ouvrait?
Il partit chez les frères Dasgupta. À demi caché par les broussailles, quelque chose de grand et noir lui barra la route : son propre reflet. Les Dasgupta étaient toujours en stase. Les arbres encerclaient leur bulle. Des toiles aux reflets arc-en-ciel flottaient tout autour, mais sans en toucher la surface. Nulle plante grimpante, nulle araignée ne trouvait de prise sur sa surface polie comme un miroir.
Wil se rua dans la forêt, pris de panique. Maintenant qu’il savait ce qu’il cherchait, il les repérait facilement : le reflet du soleil luisait sur deux, trois, une demi-douzaine de bulles. Seule la sienne s’était ouverte. Il regarda les arbres, les oiseaux et les araignées. Ce spectacle lui devenait beaucoup moins agréable. Combien de temps survivrait-il sans la civilisation ? Le reste de la colonie pouvait sortir de stase dans quelques minutes, quelques centaines, voire quelques milliers d’années ; impossible de le savoir. En attendant, Wil était seul, peut-être l’unique homme vivant sur Terre”.

Film & Livre – L’Âge de Cristal (1976)

Le film de Michael Anderson : 

Nous sommes en 2274 et en apparence, la société semble devenue idyllique. Les gens vivent dans une ville préservée par un dôme fermé, le travail à été aboli et les habitants sont libres de profiter de tous les plaisirs de la vie sous tous ses aspects. Tous les besoins vitaux sont fournis par des automatismes et des robots. Il y a cependant un gros problème : la durée de vie des gens est limitée à 30 années, et l’échéance atteinte, elle se termine par une cérémonie quasi religieuse appelée Carrousel. Pour détecter cette phase, une horloge de vie ressemblant à un cristal est implantée dans la paume de chaque humain, et change de couleur à l’approche du dernier jour. Certains, connus sous le nom de fugitifs, tentent d’échapper à leur sort (la désintégration) quand le moment est venu et c’est le boulot des limiers de les traquer et les tuer. Logan 5 (Michael York) est un de ces limiers, avec son ami Francis 7 (Richard Jordan) .

Après avoir pourchassé et tué un fugitif, Logan trouve un symbole ayant la forme d’une croix ansée dans les effets de sa victime. Plus tard, il rencontre Jessica 6 (Jenny Agutter), une jeune femme qui porte aussi le même pendentif. Logan apporte les effets du fugitif à l’ordinateur, qui lui révèle que cette croix est le symbole d’un groupe de personnes qui aide les fugitifs à trouver le «Sanctuaire», un lieu dont l’existence est hypothétique et qui échapperait au pouvoir de la ville. L’ordinateur ordonne à Logan de se faire passer pour un fugitif, de trouver le Sanctuaire et de le détruire. Pour ce faire, il accélère le changement de couleur de son cristal, qui commence à clignoter en rouge quatre ans avant la date normale. Pour échapper au Carrousel, Logan doit maintenant devenir un fugitif. Il retrouve Jessica qui lui apprend que dans la Cité tout n’est que mensonge et qu’il est possible de vivre à l’extérieur dans un lieu appelé « le Sanctuaire ». Logan accompagné de Jessica essaient de s’échapper du dôme, avec Francis et les limiers qui leur collent aux basques…

Les différences entre le roman et son adaptation : 

L’Âge de Cristal est un roman de William F. Nolan et George C. Johnson : Né en 1928, ancien pilote de course, éditeur, anthologiste de science-fiction, William F. Nolan est l’auteur de nombreux romans et de biographies. George C. Johnson a commencé sa carrière d’écrivain en 1963.

Dans le film et la série TV, l’âge de la cérémonie du Carrousel diffère : elle se passe à 30 ans, alors qu’ils n’ont seulement que 21 ans dans le livre ; le carrousel n’existe pas, il s’agit en fait de maisons du sommeil : “La Terre, un jour, décida d’être jeune. Irrémédiablement. Chaque bébé, à la naissance, se voyait greffer dans la paume un cristal coloré rythmant le passage du temps. Jaune la petite enfance, vert, bleu, rouge la maturité, et enfin noir, la fin du voyage : le moment pour chacun, à vingt et un ans, de se livrer au “Profond Sommeil”, à la mort dans les maisons de sommeil…”

Francis est un personnage qui a une double personnalité, “Ballard”, qui n’est pas exploitée ni dans le film, ni dans la série.

Enfin dans le roman, le Sanctuaire existe vraiment, et Logan et Jessica le trouvent.

Saul David qui réalisa Logan’s Run 1976, pensait dès le départ à une Trilogie des romans de William F. Nolan qu’il adapterait un à un. Alors que William F. Nolan et Saul David commençaient à plancher sur le scénario du second film en 1977, CBS décida de racheter les droits de diffusion de Logan’s Run pour 8 millions de dollars à la MGM pour en faire une série TV. Saul David est viré et Nolan qui sent que le concept ne marchera pas dans un feuilleton, décide à son tour de quitter l’aventure et d’éditer son script sous forme de livre qui sortira aux USA en décembre 1977 (Retour à l’âge de cristal). Le troisième volume, Logan’s Seach, est sorti quant à lui en 1980, mais n’a jamais été édité en français.

Le volume II : Retour à l’âge de Cristal : 

Quatrième de couverture : Logan, l’ex-Limier, a déserté lorsque son cristal s’est obscurci. Il a refusé l’euthanasie obligatoire et, réfugié avec Jessica sur le satellite Argos, il a connu quelques années de paix.

Logan devra cependant retourner à Washington pour trouver le médicament qui peut sauver son fils, gravement malade. Il se lance dans une course effrénée, tout en cherchant à échapper aux Charognards qui hantent la cité fantôme.

De retour sur Argos, Logan découvre que Jessica a été enlevée par Gant, le nouveau Limier, leur plus dangereux ennemi.

Pour Logan, l’heure du combat final a sonné…

Voir sur YouTube : “Logan’s Run – L’âge de Cristal – Film 1976” par FX Vestiges

Livre SF – Douglas Adams – Le dernier restaurant avant la fin du monde (1980)

H2G2 : Le dernier restaurant avant la fin du monde (The restaurant at the end of the universe) est le deuxième livre de la trilogie du Guide du voyageur galactique. En fait, il constitue la deuxième moitié de l’histoire radiophonique originale de Douglas Adams. Du fait qu’il prenait beaucoup de temps pour terminer ses manuscrits, il ne pouvait pas tout mettre dans un seul livre et ses éditeurs lui ont demandé de leur donner juste ce qu’il avait écrit. Ils ont publié le reste ultérieurement. Le Guide du voyageur galactique est disponible en cinq tomes dans la collection Folio SF :

1. Le Guide du voyageur galactique (1979)
2. Le Dernier Restaurant avant la fin du monde (1980)
3. La Vie, l’Univers et le Reste (1982)
4. Salut, et encore merci pour le poisson (1984)
5. Globalement inoffensive (1992)

Une annotation au dos de l’édition française de Denoël stipule : « Traduit par Jean Bonnefoy qui a beaucoup souffert ». Bien que j’ai lu le livre il y a une dizaine d’année, (ce qui n’arrange pas les choses vu sa complexité) un résumé même sommaire et partiel est quasiment impossible à faire tant les histoires de Douglas Adams sont décalées et loufoques, mais on peut s’y essayer quand même… Et juste après, vous pourrez trouver quelques citations du livre dont certaines sont hilarantes…

L’auteur : 

Douglas Adams (1952-2001) est un écrivain et scénariste anglais qui est surtout connu pour son œuvre Le Guide du voyageur galactique, une saga de science-fiction humoristique dont il scénarisa le feuilleton radio original puis il écrivit la trilogie.

Le dernier restaurant avant la fin du monde (1980) :

Arthur Dent alias Arthur Accroc (Un des deux derniers survivants de la Terre devenu astrostoppeur après avoir été sauvé par Ford de la destruction de sa planète), Ford Prefect alias Ford Escort (Astrostoppeur en mission pour le Guide intergalactique et ami d’Arthur), Tricia Mc Millan alias Trillian (la deuxième survivante de la Terre qui suivit Zaphod Beeblebrox dans l’espace), Zaphod Beeblebrox alias Zappy Bibicy (Président de la Galaxie en fuite) et Marvin : (Androïde paranoïde et dépressif), viennent de quitter la planète Magrathea lorsqu’ils sont attaqués par un vaisseau Vogon.

Les Vogons sont des créatures stupides et sans cœur qui ne vivent que pour l’administration. Ils sont responsables de la destruction de la Terre. Ils écrivent des poèmes qui sont classés comme la troisième exécrabilité dans tout l’univers selon le Guide du voyageur galactique. Incroyablement laids, les Vogons n’ont d’autre but dans la vie que de respecter l’administration et de faire souffrir le plus de gens possible.

L’équipage est incapable d’utiliser le générateur d’improbabilité pour échapper aux Vogons, vu que Arthur a accidentellement bloqué l’ordinateur. Heureusement, un ancêtre de Zaphod, Zaphod Beeblebrox le quatrième, les sauve. Zaphod et Marvin disparaissent, et réapparaissent dans les bureaux du Guide de l’auto-stoppeur situés dans le bâtiment éditorial de la Galaxie sur Ursa Minor Beta. Ils sont à la recherche de Zarniwoop, qui est parti en croisière intergalactique. Zaphod rencontre Gargravarr. Celui-ci informe Zaphod qu’il doit être envoyé dans le “Vortex à Perspective Totale”, un dispositif de torture qui peut anéantir l’âme du supplicié en lui montrant comme il est minuscule comparé à la taille de l’Univers. Cependant, quand Zaphod y entre, le Vortex lui montre qu’il est l’une des entités les plus importantes de l’Univers. Zaphod s’échappe, et trouve Zarniwoop dans la cabine de première classe d’un vaisseau spatial dans un astroport abandonné.

Vous suivez… Bon, alors on continue, mais ça va se corser… Zarniwoop explique que le Vortex à Perspective Totale n’a pas mal fonctionné – c’est un univers virtuel qu’il a créé pour le seul bénéfice de Zaphod, qui est la créature la plus importante de cet univers. Or, il s’avère que Zaphod avait le cœur d’or rétréci dans la poche de sa veste depuis le début (Ce vaisseau spatial tire son nom de la pièce centrale de sa structure : un bloc en or nécessaire au fonctionnement du propulseur. Le vaisseau est volé par Zaphod Beeblebrox lors de son inauguration, dans le premier tome et il lui permettra de trouver la localisation de la légendaire planète Magrathea. Le Cœur en Or est décrit dans le livre comme ayant la forme d’une chaussure). Il est reconstitué, et Zaphod se retrouve réuni avec Trillian, Arthur et Ford. Ils échappent à Zarniwoop en demandant à être transportés au restaurant le plus proche. Milliways, le dernier restaurant avant la fin du monde, est certes le restaurant le plus proche dans l’espace, mais pas dans le temps. Et ils se retrouvent transportés à “cinq cent soixante-seize mille millions d’années” dans l’avenir…

Citations du livre : 

“L’Histoire de toute civilisation galactique de quelque importance tend à traverser trois stades distinctement reconnaissables : celui de la Survie, celui de la Recherche, enfin celui de la Sophistication, également connus sous le nom de stades du Comment, du Pourquoi et du Où ?
Par exemple, le premier stade est caractérisé par la question : Comment manger ? le second, par la question : Pourquoi manger ? et le troisième par la question : Où va-t-on bien déjeuner ?”

“Bêta est une planète de la Zone occidentale qui, par un caprice inexplicable (et quelque peu suspect) de la topographie, est presque exclusivement formée de plages subtropicales. Par un caprice tout aussi suspect de la relatistique temporelle, on s’y trouve presque toujours le samedi après-midi, juste avant la fermeture des bars de la plage”.

“Peut-être serait-il judicieux de rappeler ici les diverses théories auxquelles Ford avait abouti à la suite de sa première rencontre avec des êtres humains pour expliquer leur étrange manie de répéter à tout bout de champ des évidences du genre de : « Quelle belle journée », « comme vous êtes grand » ou « alors, c’est bien ça, nous allons mourir ».
Sa première théorie avait été que si les humains cessaient d’exercer leurs lèvres, leur bouche allait sans doute s’ankyloser.
Après quelques mois d’observations, il avait opté pour une autre théorie qui était la suivante : « Si les humains cessent d’agiter les lèvres, leur cerveau se met à fonctionner ».

« Vous… vous… avez traversé le Vortex? bégaya Gargravaar.
– Tu l’as dit, bouffi.
– Et il fonctionne bien?
– Sans aucun doute.
– Et vous avez effectivement contemplé l’immensité infinie de la création.
– Absolument. Une vue assez magnifique, vous savez. »
L’esprit de Gargravaar en vacilla de surprise. Son corps eût-il été présent qu’il en serait lourdement tombé sur le cul, bouche béante.
« Et vous vous êtes vu, confronté à cet infini ?
– Oh ! que oui !
– Mais… qu’avez-vous donc ressenti ? »
Zaphod haussa les épaules avec suffisance.
« Rien que je ne sache déjà: que j’étais un mec vraiment formidable. Ne vous l’ai-je pas dit, mon vieux, que j’étais Zaphod Beeblebrox ? »

« Dire que vous êtes resté planté là tout ce temps à nous attendre. – Exactement cinq cent soixante-seize mille millions, trois mille cinq cent soixante-dix neuf ans, précisa Marvin. Je les ai comptés. (…) « Les dix premiers millions d’années ont été les pires, indiqua Marvin, et les dix suivants aussi. Je ne peux pas dire que j’ai apprécié non plus la trentaine de millions. Et c’est là, ensuite, que j’ai commencé à avoir la déprime. »

Livre SF – Robert Silverberg – Les monades urbaines (1971)

Dans la science-fiction de la fin des années 60 et du début des années 70, la surpopulation est un thème redondant qui fascine les auteurs (comme par exemple John Bruner avec son chef-d’œuvre “Tous à Zanzibar” écrit en 1968). Avec son roman “Les monades urbaines”, Robert Silverberg ne fait pas exception. Sa vision sombre du futur est néanmoins émotionnellement intransigeante, belle, viscérale, sensuelle, et bien que la fin soit finalement prévisible, le travail de l’auteur reste exceptionnel.

Robert Silverberg est né le 15 Janvier 1935. En 1954, à l’âge de 18 ans, sa première nouvelle est publiée. A 20 ans, il reçoit le prix Hugo de l’auteur le plus prometteur. Mais ses deux chef-d’œuvres sont plus tardifs : Les monades urbaines (The world inside) écrit en 1971, une histoire de dystopie où la Terre est devenue une immense cité-planète de 75 milliards d’individus, et l’année suivante, L’oreille interne, une histoire de télépathe.

Les monades urbaines :

Les monades urbaines – Robert Silverberg (1971)

Nous sommes en 2381 et la population terrestre est de 75 milliards de personnes. Vivre dans les villes horizontales est maintenant complètement insoutenable. Au lieu de cela, les foules de l’humanité s’entassent dans des structures verticales massives, les monades urbaines, contenant près de 800.000 personnes dans 800 étages ou plus. Chaque Monade urbaine est divisée en 25 «villes» autonomes (nommées d’après les ancienne villes de la Terre qui n’existent plus). Plus le niveau du bâtiment est élevé, plus les habitants sont importants dans l’échelle sociale.  À la base de la tour se situent les quartiers ouvriers, pauvres et surpeuplés, alors que les classes dirigeantes occupent les vastes appartements des étages supérieurs. Les classes intermédiaires (artistes, cadres, chercheurs…) vivent entre les deux. La communication entre les différentes catégories sociales est limitée.

La plupart des maux de la société ont été éliminés (famine, guerre, criminalité) – la plupart des terres habitables du monde (90% de l’espace géographique) sont dédiées à l’agriculture afin de subvenir aux besoins alimentaires des Monades urbaines disposées dans de vastes «constellations» à travers le paysage… L’organisation pratique bannit le gaspillage : tous les déchets sont recyclés, la chaleur humaine est reconvertie en énergie. Les voyages sont désormais inutiles ; la géographie, d’ailleurs, n’existe plus. La promiscuité, inévitable, génère de nouveaux comportements bannissant les conflits.

L’humanité est gouvernée par la croyance que la reproduction humaine est le bien le plus élevé qui soit. Dans cette société, les mœurs sociales ont radicalement changées. Bien que les gens se marient encore, tout le monde se livre à la marche nocturne (trouver des partenaires la nuit). C’est socialement mal vu de refuser les avances de n’importe qui (mâle, femelle, vieux, jeune, etc…) mais hiérarchie oblige, il est conseillé de ne pas choisir un partenaire dans un étage supérieur. Les gens mûrissent plus tôt, les expériences sexuelles se font à un plus jeune âge, et on se marie dans les premières années de l’adolescence afin de faciliter les naissances. Ceux qui refusent de se conformer aux normes sociales sont soignés et les incurables sont exécutés. “L’anomo” est condamné à « dévaler la chute » avec les déchets humains, nourrir les entrailles du monstre, qui sont recyclés pour le bien de la communauté …

On suit la vie d’un groupe de personnes interconnectées et leur vie quotidienne. Jason Quevedo, un historien en proie à d’ataviques sentiments de jalousie, étudie le vingtième siècle et se réfugie dans le passé… Michael Statler, son beau-frère, épris de grands espaces qu’il a découvert dans des films vieux d’un siècle, désire avant tout errer en dehors des limites claustrophobiques de la Monade urbaine 116 et s’évade pour découvrir le rude monde des paysans… Siegmund Kluver, âgé de 15 ans, est en proie à une ambition implacable (supposée avoir disparue de la société) et nourrit des doutes préjudiciables à sa carrière lorsqu’il se retrouve chez ses maîtres qu’il admire et se confronte au vide programmé de sa propre existence…. Aurea Holston, 14 ans, incapable de concevoir des enfants, refuse de quitter ses amis quand elle est affectée à la Monade 158… Il y a aussi Charles Mattern, socio-computeur pétri de doutes, et Dillon Chrimes, musicien qui se défonce pour mieux vibrer avec la monade qui pourtant l’oppresse..

The world inside - Robert Silvergerg (1971)
The world inside – Robert Silvergerg (1971)

Il n’y a pas tant d’intrigue dans ce roman, qu’une série de tableaux délicatement entrelacés et interconnectés qui progressent jusqu’à la conclusion inévitable. Cette technique, employée par des auteurs moins habiles, est perçue parfois comme un moyen de remplir un quota de page – mais pas ici. Dans cette société claustrophobe, c’est la façon idéale de relater un monde. Et quel monde fantastiquement représenté – nous y sommes complètement immergés!  Les Monades urbaines constituent un classique de la Science-fiction, tout comme “le Meilleur des Mondes” d’Aldous Huxley ou “1984” de George Orwell. Comme ces deux romans, il nous présente un monde futur totalitaire qui ne fonctionne que parce-que la population a accepté de sacrifier à ses bourreaux une part essentielle de sa liberté et de son humanité et donc de son âme.

La science-fiction à son zénith. Un joyau sombre d’une fascinante beauté.

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