Oldtimer – BMW 2002 TI (1969-71)

Plus compacte et plus légère que la berline quatre-portes, la BMW 1602 deux-portes présentée en 1966 obtint un grand succès, notamment aux USA, où l’importateur exclusif de la marque était le fameux Max Hoffmann, l’homme qui avait été à l’origine de la 507 dix ans plus tôt. Cependant, de nouvelles nomes antipollution devaient entrer en vigueur aux USA en 1968. Elles risquaient de poser de sérieux problèmes pour la petite BMW et Hoffmann engagea le constructeur à améliorer sa puissance en compensation. Le constructeur de Munich dota donc sa berline deux portes du moteur de 2 litres qui équipait déjà la berline 4 portes 2000. Ainsi naquit en 1968 la BMW 2002. Les clients américains n’y perdirent rien, mais les véritables gagnants furent les clients des autres pays, où le vigoureux moteur de  litres pouvait s’exprimer sans contrainte.

Un classique de l’époque : 

Rapidement dotée de moteurs plus performants, la 2002 deviendra en peu de temps une voiture culte des années 1970, notamment grâce à l’apparition du modèle 2002 TI (2 carburateurs double-corps – 120 ch) dès la fin 68, remplacée en 1971 par la 2002 TII (Injection Kugelfischer – 130 ch) et suivie de la sulfureuse 2002 turbo (Injection et turbo KKK – 170 ch). La 2002 se décline en deux phases, la première reconnaissable par ses feux arrière ronds, et la seconde par ses feux arrière carrés. Il existe un autre type de carrosserie, la Touring, reconnaissable à son hayon arrière. Elle disposait également de banquettes arrière rabattables.

2002 TI : Six mois après la 2002 de 100 ch, les conducteurs les plus sportifs désiraient commander une voiture sportive d’au moins 120 ch pour succéder à la 1600 TI. Pour répondre à leur attente, BMW crée une version sportive de la 2002, la 2002 TI. Avec une plus grande largeur de la voie, une rigidification du châssis et un freinage renforcé, les évolutions étaient plus importantes qu’une simple augmentation de puissance. Les attributs sportifs comme les compte-tours d’un volant en cuir ont également été livrés en standard. La BMW 2002 TI accélère de 0 à 100 km/h en 9,1 secondes avec la boîte à 5 vitesses en option.

2002 TII : En 1971, la 2002 sort dans une autre variante avec un look plus sportif et acéré. La version TII est équipée du moteur à injection mécanique Kugelfischer déjà connu sur la BMW 2000. Avec une puissance de 130 ch et bien aidé par son poids plume de 990 kg, la BMW 2002TII propose des performances élevées pour l’époque avec une vitesse de pointe de 190 km/h et une expérience de conduite inédite. Malgré le prix d’achat supérieur d’environ 2000 DM en Allemagne (soit environ 3100 Frs de l’époque) par rapport à la BMW 2002 TI, la BMW 2002 TII a été vendue à 40.000 exemplaires. Une version Touring a également été produite. La 2002 TII arrêta sa production en 1975. BMW attendit huit ans pour lui offrir une remplaçante sur base de Série 3, la M3.

2002 Turbo : La voiture la plus rapide dans la famille BMW Série 02 a été lancée au Salon de Francfort en septembre 1973 : c’est la légendaire BMW 2002 Turbo. Équipée d’un turbocompresseur, le premier dans une voiture sportive de cette catégorie, le moteur à injection déjà performant gagne 40 ch supplémentaires par rapport à la 2002 TII. La BMW 2002 Turbo était donnée pour une vitesse de pointe de plus de 210 km/h. Lancée lors de la crise du pétrole et affublée d’une réputation sulfureuse de «faiseur de veuves», sa carrière a été courte et le modèle est donc resté assez marginal. De nos jours, ce modèle est devenu mythique chez les passionnés de BMW anciennes et c’est un collector très recherché.

La 2002 fut construite à près de 400.000 exemplaires dans toutes ses versions, un résultat étonnant pour un modèle d’un caractère aussi exclusif avec un prix relativement élevé.

Prix du modèle neuf en 1970 : 23.500 Francs soit 26.986 € avec 653% d’inflation.

Cote actuelle : à partir de 12.000 €.

Caractéristiques Techniques : Voir Brochure ci-dessous.

Livre SF – Robert Silverberg – Les monades urbaines (1971)

Dans la science-fiction de la fin des années 60 et du début des années 70, la surpopulation est un thème redondant qui fascine les auteurs (comme par exemple John Bruner avec son chef-d’œuvre “Tous à Zanzibar” écrit en 1968). Avec son roman “Les monades urbaines”, Robert Silverberg ne fait pas exception. Sa vision sombre du futur est néanmoins émotionnellement intransigeante, belle, viscérale, sensuelle, et bien que la fin soit finalement prévisible, le travail de l’auteur reste exceptionnel.

Robert Silverberg est né le 15 Janvier 1935. En 1954, à l’âge de 18 ans, sa première nouvelle est publiée. A 20 ans, il reçoit le prix Hugo de l’auteur le plus prometteur. Mais ses deux chef-d’œuvres sont plus tardifs : Les monades urbaines (The world inside) écrit en 1971, une histoire de dystopie où la Terre est devenue une immense cité-planète de 75 milliards d’individus, et l’année suivante, L’oreille interne, une histoire de télépathe.

Les monades urbaines :

Les monades urbaines – Robert Silverberg (1971)

Nous sommes en 2381 et la population terrestre est de 75 milliards de personnes. Vivre dans les villes horizontales est maintenant complètement insoutenable. Au lieu de cela, les foules de l’humanité s’entassent dans des structures verticales massives, les monades urbaines, contenant près de 800.000 personnes dans 800 étages ou plus. Chaque Monade urbaine est divisée en 25 «villes» autonomes (nommées d’après les ancienne villes de la Terre qui n’existent plus). Plus le niveau du bâtiment est élevé, plus les habitants sont importants dans l’échelle sociale.  À la base de la tour se situent les quartiers ouvriers, pauvres et surpeuplés, alors que les classes dirigeantes occupent les vastes appartements des étages supérieurs. Les classes intermédiaires (artistes, cadres, chercheurs…) vivent entre les deux. La communication entre les différentes catégories sociales est limitée.

La plupart des maux de la société ont été éliminés (famine, guerre, criminalité) – la plupart des terres habitables du monde (90% de l’espace géographique) sont dédiées à l’agriculture afin de subvenir aux besoins alimentaires des Monades urbaines disposées dans de vastes «constellations» à travers le paysage… L’organisation pratique bannit le gaspillage : tous les déchets sont recyclés, la chaleur humaine est reconvertie en énergie. Les voyages sont désormais inutiles ; la géographie, d’ailleurs, n’existe plus. La promiscuité, inévitable, génère de nouveaux comportements bannissant les conflits.

L’humanité est gouvernée par la croyance que la reproduction humaine est le bien le plus élevé qui soit. Dans cette société, les mœurs sociales ont radicalement changées. Bien que les gens se marient encore, tout le monde se livre à la marche nocturne (trouver des partenaires la nuit). C’est socialement mal vu de refuser les avances de n’importe qui (mâle, femelle, vieux, jeune, etc…) mais hiérarchie oblige, il est conseillé de ne pas choisir un partenaire dans un étage supérieur. Les gens mûrissent plus tôt, les expériences sexuelles se font à un plus jeune âge, et on se marie dans les premières années de l’adolescence afin de faciliter les naissances. Ceux qui refusent de se conformer aux normes sociales sont soignés et les incurables sont exécutés. “L’anomo” est condamné à « dévaler la chute » avec les déchets humains, nourrir les entrailles du monstre, qui sont recyclés pour le bien de la communauté …

On suit la vie d’un groupe de personnes interconnectées et leur vie quotidienne. Jason Quevedo, un historien en proie à d’ataviques sentiments de jalousie, étudie le vingtième siècle et se réfugie dans le passé… Michael Statler, son beau-frère, épris de grands espaces qu’il a découvert dans des films vieux d’un siècle, désire avant tout errer en dehors des limites claustrophobiques de la Monade urbaine 116 et s’évade pour découvrir le rude monde des paysans… Siegmund Kluver, âgé de 15 ans, est en proie à une ambition implacable (supposée avoir disparue de la société) et nourrit des doutes préjudiciables à sa carrière lorsqu’il se retrouve chez ses maîtres qu’il admire et se confronte au vide programmé de sa propre existence…. Aurea Holston, 14 ans, incapable de concevoir des enfants, refuse de quitter ses amis quand elle est affectée à la Monade 158… Il y a aussi Charles Mattern, socio-computeur pétri de doutes, et Dillon Chrimes, musicien qui se défonce pour mieux vibrer avec la monade qui pourtant l’oppresse..

The world inside - Robert Silvergerg (1971)
The world inside – Robert Silvergerg (1971)

Il n’y a pas tant d’intrigue dans ce roman, qu’une série de tableaux délicatement entrelacés et interconnectés qui progressent jusqu’à la conclusion inévitable. Cette technique, employée par des auteurs moins habiles, est perçue parfois comme un moyen de remplir un quota de page – mais pas ici. Dans cette société claustrophobe, c’est la façon idéale de relater un monde. Et quel monde fantastiquement représenté – nous y sommes complètement immergés!  Les Monades urbaines constituent un classique de la Science-fiction, tout comme “le Meilleur des Mondes” d’Aldous Huxley ou “1984” de George Orwell. Comme ces deux romans, il nous présente un monde futur totalitaire qui ne fonctionne que parce-que la population a accepté de sacrifier à ses bourreaux une part essentielle de sa liberté et de son humanité et donc de son âme.

La science-fiction à son zénith. Un joyau sombre d’une fascinante beauté.

Album – The Rolling Stones – Sticky Fingers (1971)

Le groupe de rock archétypal. Formé par Mick Jagger (26-07-43), Brian Jones (28-12-43) et Keith Richard (18-12-43) en 1962. Tous trois avaient déjà pas mal fréquenté le milieu du blues et du rythm and blues en Angleterre, en particulier le Blues Incorporated de Cyril Davis et Alexis Korner. Parmi les premiers membres du groupe figurait le guitariste Dick Taylor – plus tard chez les Pretty Things. La première chance des Rolling Stones (un nom emprunté à un morceau de Muddy Waters) sera la rencontre de leur second manager, Andrew Loog Oldham. Celui-ci comprit tout de suite le parti à tirer de ce groupe de jeunes gens un peu débraillés. Il encouragea chez eux toutes les tendances à la révolte, à la provocation, verbale ou sexuelle, au dévergondage complet. Les Stones acquièrent ainsi une réputation de mauvais garçons, opposée à l’image un peu sainte-nitouche des Beatles. Ce sont pourtant ces mêmes Beatles qui leur donnèrent leur seconde chance, avec un morceau signé Lennon-McCartney, “I Wanna Be Your Man”, qui deviendra leur premier tube.

Entre temps, ils ont recruté le bassiste Bill Wyman (24-10-36) et le batteur Charlie Watts (02-06-41). Commence alors une carrière qui, jusqu’à nos jours, a connu bien peu de temps morts. Dans leurs premiers albums, les Stones jouent encore beaucoup les compositions de Chuck Berry, Bo Diddley et des grands du rythm and blues – Sam Cooke, Solomon Burke…- Certains de ces morceaux sont parfois bannis de leur répertoire dès qu’ils abordent le continent américain comme le “Little Red Rooster” de Howlin’ Wolf. Suprême hypocrisie du système blanc, qui ne tolère un certain blues aux images hardies qu’à la condition qu’il soit chanté par des noirs. Pour des raisons de commodité – et de business – leurs albums ne compteront plus, après 1966, que des titres signés Jagger-Richard. Lesquels connaîtront un succès considérable ;  d’abord, en 1965, “The Last Time” et “Satisfaction” (un classique immortel), puis, en 1966, “Get Off Of My Cloud”, “Paint it Back” et “19th Nervous Breakdown”.

C’est alors qu’ils sont au sommet de leur popularité que l’establishment se venge plutôt bassement, de morveux qui les défient depuis déjà cinq ans… et avec eux des milliers de jeunes gens désireux de faire changer les choses. En 1967, Jagger et Richard, puis Jones, sont tour à tour arrêtés pour possession de quelques grammes d’herbe. Ils ne passent qu’une nuit en prison, mais cet évènement provoquera  une large réaction en leur faveur, jusque dans la presse conservatrice. Dès l’annonce de leur arrestation, les Who enregistrèrent deux thèmes signés Jagger-Richard, à leur bénéfice. Brian Jones ne se relèvera jamais vraiment de ces incidents et abandonna progressivement le groupe. Il ne participera qu’épisodiquement aux albums parus après 1967, remplacé – dit-on – parfois par Dave Mason, Eric Clapton et surtout Mick Taylor, qui deviendra Rolling Stone à part entière en juin 1969. Son arrivée devait coïncider avec un regain d’intérêt pour le blues – ce qui est normal si l’on considère qu’il venait de passer plusieurs années avec John Mayall. Cette année 1969 sera l’une des plus dramatique pour les Stones : suicide de Brian Jones en juillet, meurtre d’un spectateur pendant leur concert d’Altamont, en novembre en Californie. Pourtant l’album live “Get Yer Ya-Yas Out”, enregistré en novembre à  New York, reste un des meilleurs témoignages de leurs prestations scéniques.

En 1971, ils quittent Decca pour fonder leur propre label – Rolling Stones Record – sur lequel ils sortent au moins deux superbes albums, notamment Sticky Fingers. Mais à partir de 1974, et alors que Mick Taylor s’en va (il sera remplacé par Ron Wood), la musique semble baisser en qualité comme en feeling. Un peu de la magie est partie. Restent une vingtaine d’albums studios, quelques films, et le souvenir d’un groupe qui a bouté le feu à beaucoup de révoltes adolescentes, grâce à un showman extraordinaire, Mick Jagger, et grâce au blues. Les Stones seront introduit au Rock and Roll Hall of Fame en 1989.

Out of Our Heads (1965) : Les titres ont été enregistrés entre l’automne 1964 et l’été 1965 et présentent autant de compositions originales que de reprises de rhythm and blues et de rock ‘n’ roll. La réédition en CD a réuni les titres des deux éditions. L’album en version U.S. contient le fabuleux “Satisfaction” dont voici l’histoire :

Le 7 mai 1965, Keith Richards se réveille au milieu de la nuit avec une mélodie dans la tête. Il est dans une chambre au Gulf Motel à Clearwater, en Floride. Sa guitare est posée sur le lit à côté de lui. A taton, dans l’obscurité, il  trouve son enregistreur portatif à cassette sur la table de nuit. Il pousse le bouton d’enregistrement et joue un riff de huit notes. Il l’accompagne d’une ligne vocale murmurée, “(I Can’t Get No) Satisfaction (Je ne peux trouver aucune satisfaction)”. Puis il se rendort. “Sur la bande, vous pouvez m’entendre m’affaler sur le lit”, confirme Richards. “Le reste de la bande, c’est moi en train de ronfler.” Le morceau est enregistré une première fois le 10 mai 1965 aux Chess Studios à Chicago puis deux jours plus tard aux RCA Studios à Los Angeles. Au départ, Keith Richards ne voulait pas mettre d’effet de saturation sur le riff (il aurait préféré une section de cuivres). Ce sont finalement le manager des Stones, Andrew Loog Oldham et l’ingénieur du son David Hassinger qui poussèrent le groupe à sortir cette chanson en single, avec le fuzz sur la guitare de Keith Richards. Le 19 juillet 1965, le single est certifié or par la RIAA aux États-Unis pour s’être vendu à au moins 500 000 exemplaires. Jamais Keith Richard n’aurait imaginé que cette chanson qu’il pensait avoir piquée à Martha and the Vandellas, deviendrait une des plus connues de l’histoire du rock. En 2003, la chanson a été classée 2ème plus grande chanson de tous les temps par le magazine Rolling Stone.

Aftermath (1966) : le quatrième album des Stones, produit par Andrew Loog Oldham. C’est le premier album qui ne comprend aucune reprise et que des chansons originales.  Cet album est souvent considéré comme l’un des meilleurs albums de tous les temps ; il contient notamment “Lady Jane” et “Under my Thumb”. En dépit des conflits opposant le groupe au producteur de l’album quant au contenu du disque, celui-ci se classe n°2 dans les charts américains et devient même disque de platine.

Beggars Banquet (1968) : Brian Jones est pratiquement absent de cet album qui renoue avec le blues après les errances de “Satanic Majesties” et “Between the Buttons”. Les Stones ont des invités de marque et entament une collaboration avec le pianiste Nicky Hopkins. A ceux qui les accusaient de satanisme, ils répondent par “Sympathy For The Devil”. Et au pacifique “Revolution” des Beatles fait écho le bouillant “Street Fighting Man” (ou comment se faire une réputation de groupe “révolutionnaire”). L’album remporte un énorme succès ; il se classa à la 3ème place des charts britanniques et à la 5ème place du Billboard 200 aux États-Unis. En France, il atteindra la première place des charts dans lesquels il restera classé pendant 93 semaines.

Sticky Fingers (1971) : Le premier album sous leur nouveau label avec une célèbre pochette signée Andy Warhol. Et peut-être l’un de leur plus réussis. L’esprit du blues est toujours très vivant, en particulier dans “Sister Morphine” morceau dans lequel Ry Cooder joue de la slide guitar. Titre phare de l’album, “Brown Sugar” est appuyé par le saxophone de Bobby Keys. Cette chanson qui parle ouvertement de drogue reste aujourd’hui un des standards du groupe. L’album fut numéro 1 aux États-Unis et numéro 2 au Royaume-Uni. Mais les Stones commencent à parodier leur propre réputation, à trop capitaliser sur leur “rôle” de mauvais garçons. Bien que Sticky Fingers soit un excellent album, les Stones – leurs personnages et leur musique – commencent déjà à devenir une institution, faisant ce que l’on attend d’eux.

Discographie :

1964 : The Rolling Stones
1965 : No. 2
1965 : Out of Our Heads
1966 : Aftermath
1967 : Between the Buttons
1967 : Their Satanic Majesties Request
1968 : Beggars Banquet
1969 : Let It Bleed
1971 : Sticky Fingers
1972 : Exile on Main St.
1973 : Goats Head Soup
1974 : It’s Only Rock ‘n Roll
1976 : Black and Blue
1978 : Some Girls
1980 : Emotional Rescue
1981 : Tattoo You
1983 : Undercover
1986 : Dirty Work
1989 : Steel Wheels
1994 : Voodoo Lounge
1997 : Bridges to Babylon
2005 : A Bigger Bang
2016 : Blue & Lonesome

Voir sur YouTube : “1966 lady jane-rolling stones.mpg” par FrIdALoVeZ  ; “The Rolling Stones – (I Can’t Get No) Satisfaction (Official Lyric Video)” par TheRollingStonesVEVO

Série TV & Livre – Les nouvelles aventures de Vidocq (1971-73)

Le thème : 

François Vidocq a connu le bagne. Évadé, le voici de retour dans le Paris du début du XIXe siècle. De petites arnaques en déguisements, l’ancien condamné parvient à échapper à son ennemi de toujours, l’inspecteur Flambart. Les deux hommes vont finalement faire équipe au sein de la Sûreté nationale, un service de police créé spécialement pour Vidocq, dans lequel il retrouve ses anciens compagnons que sont Desfossés et l’Acrobate, auxquels s’ajoutent le marquis de Modène et le fameux roi de la prothèse, appelé le Docteur. Dans ces nouvelles aventures, Vidocq se heurte à une ravissante “baronne”, redoutable chef de bande. Les affaires confiées à Vidocq ne sont pas seulement des affaires policières, mais également des affaires délicates, des affaires politiques, voire diplomatiques.

Cette série télévisée française en treize épisodes de 55 minutes, fut réalisée par Georges Neveux et Marcel Bluwal et diffusée de 1971 à 1973 sur la première chaîne de l’ORTF. Claude Brasseur (Vidocq) est entouré de Danièle Lebrun (la baronne Roxane de Saint-Gely), Marc Dudicourt (l’inspecteur Flambart), et la bande à Vidocq : Jacques Seiler (Louis Desfossés), Pierre Pernet (l’acrobate), Alain MacMoy (le marquis de Modène) et Walter Buschhoff (le docteur). Cette très bonne série Française qui mêle l’histoire de l’ère Napoléonienne à la fiction s’inspire librement de l’authentique Vidocq qui a réellement existé, et qui a d’ailleurs écrit ses mémoires.

À lire : “Les véritables mémoires de Vidocq” aux Éditions de La Decouvrance: 

Tour à tour boulanger, colporteur, marin, contrebandier, bagnard, puis chef de la police de Sûreté et pour finir industriel, inventeur et écrivain, François Vidocq (né à Arras, 1775-1857) est un personnage hors du commun. Ses exploits inspirèrent nombre d’écrivains tels Balzac, Eugène Sue, Alexandre Dumas… Victor Hugo, dans Les Misérables, immortalisera Vidocq dans le personnage de Jean Valjean. François Vidocq écrit ces Vraies mémoires en 1827. Son éditeur apportera alors quelques modifications afin d’embellir la vie mouvementée de ce personnage hors du commun. Cet ouvrage est la réédition du texte d’origine, expurgé des améliorations ultérieures.

Voici une description de l’authentique Vidocq faite par l’historien Jean Tulard : 

“Ce que retiendra la postérité, c’est qu’Eugène-François Vidocq fut, grâce au succès de ses Mémoires parus sous la Restauration, le père du roman policier. D’abord ses récits, probablement très arrangés, constituent une mine pour un auteur à la recherche de sujets. D’autre part, l’homme lui-même fut l’un des premiers détectives privés de notre histoire, ayant fondé une agence au service des particuliers après son éviction de la police officielle.

Pour le reste, on ne sait rien de sûr en raison de l’incendie des archives de la Préfecture de police en 1871. Il serait né à Arras, le 24 juillet 1775, d’un père maître boulanger et aurait fait preuve très tôt d’aptitudes pour le vol et la débauche. Travailla-t-il chez un acrobate ? Fut-il déserteur ? Ce qui est certain, c’est qu’il fut condamné au bagne et qu’il n’eut de cesse d’en sortir.

La chance lui sourit en la personne d’Henry, chef de la deuxième division à la Préfecture de police, celle dont relevaient les affaires criminelles et le sommier général contenant le signalement des prévenus de délits graves. Surnommé « l’ange malin » par le monde des escarpes, il lui avait paru efficace d’embaucher d’anciens bagnards pour lutter contre les chourineurs, les faux monnayeurs et autres voleurs à la tire. Écoutons le préfet de police Pasquier : « M. Henry avait, avec ma permission, fait sortir de Bicêtre où il était détenu à la suite de deux ou trois évasions des bagnes de Brest et de Toulon, un sieur Vidocq. Déjà, il avait dans la prison de Bicêtre rendu à la police d’assez importants services, et on lui avait dû d’utiles avertissements, fondés sur les relations que les voleurs enfermés trouvent toujours moyen d’entretenir avec ceux du dehors. M. Henry avait donc jugé qu’il pourrait, si on le mettait en liberté, faciliter dans Paris de précieuses découvertes, et il ne s’était pas trompé ». Mais il ajoute : “Cette confiance publiquement accordée, et avec tant d’abandon, à un homme condamné, a été d’un très mauvais effet et elle a beaucoup contribué, en plusieurs occasions, à déconsidérer la police.” 

On ignore les raisons qui poussèrent Vidocq à trahir son milieu. Peut être accepta-t-il de devenir le pourvoyeur du bagne pour cesser d’en être le locataire. C’est la raison que donne Balzac dans sa Dernière incarnation de Vautrin, un personnage inspiré par Vidocq.

En 1811 fut créée une brigade spéciale uniquement recrutée parmi les forçats plus ou moins repentis. Vidocq en eut la direction et fut rémunéré sur les fonds secrets. Il s’installa rue Sainte-Anne. Henry s’étant retiré en 1822, Vidocq, si l’on en croit les Mémoires de Canler, dut le suivre.

On le regretta. Et, le 31 mars 1832, il devenait chef de la police de sûreté. Les attaques reprirent : il fut accusé d’avoir dirigé la répression qui suivit le soulèvement de juin 1832 et La Tribune le présenta sous les traits d’un agent provocateur. Gisquet, nouveau préfet de police, préféra sacrifier son agent. « Jusque-là, écrit-il dans ses Mémoires, on pensait généralement qu’on ne pouvait faire la police des voleurs qu’avec des voleurs. Je voulus essayer de la faire faire par des gens honnêtes ». Le 15 novembre 1832, Vidocq donnait son accord en se retirant pour la seconde fois.

La Sûreté fut réorganisée sous Allard, mais Vidocq, grâce aux rééditions de ses Mémoires, resta un homme en vue, recherché par les écrivains.

Devenu un mythe, Vidocq a inspiré le Vautrin de Balzac, le Jean Valjean de Victor Hugo et le Jackal des Mohicans de Paris de Dumas.”

Youngtimer – Renault 15 & 17 (1971-79)

Le 19 juillet 1971, en rupture avec les précédents modèles qui n’existaient qu’en très peu de variantes, Renault dévoile sa nouvelle sportive 15/17. Avec ses deux nouveautés, la marque entend concurrencer l’Opel Manta et la Ford Capri en utilisant comme elles la multiplicité des versions, mais aussi en sortant trois carrosseries différentes alors que les rivales allemandes ne sont disponibles qu’en coupé.

Un coach et un coupé dérivés de la Renault 12 : 

L’architecture de tous les modèles dérive en droite ligne du châssis des R12. On retrouve la traction avant avec le moteur placé en porte-à-faux ; la suspension est à ressorts hélicoïdaux et essieu rigide et non à grand débattement avec les roues arrières indépendantes comme sur la R16. Le véhicule offre de bonnes performances, sa tenue de route est saine, la consommation peu élevée, l’habitabilité très correcte, les sièges bien conçus. Si le freinage fut jugé moyen, la création de véritables pare-chocs faisant partie de la caisse tout en la protégeant sur une grande hauteur fit l’unanimité.

La Renault 15 : 

Avec ce coach, Renault se lance dans une catégorie d’auto abandonnée depuis longtemps par la marque. Les R15 TL (60 ch DIN) et TS (90 ch DIN) empruntent respectivement les mécaniques de la R12 TS et de la R16 TS. La R15 TS se distingue de la TL par une proéminence sur le capot. Malgré le style sportif de la ligne, les mécaniques plutôt sages dont sont équipées les R15, ne permettront pas à cette auto de revendiquer une place de choix dans cette catégorie. L’habitabilité dont fait preuve la R15 grâce à ses 4 places la rendait polyvalente mais elle est maintenant un peu oubliée de tous. Par contre, la R15 TL fut la version le plus vendue des modèles R15/17.

La Renault 17 : 

La R17 est une extrapolation de la R15. Sa ligne est quasi identique hormis les grilles de custode latérales accolées aux vitres arrières qui sont plus petites et descendantes là où sur la R15, elles s’entrebâillent, et la calandre équipée de 4 phares à iode. Au niveau moteur, si la R17 TL reprend le moteur de la R15 TS (1565 cm3 pour 90 ch DIN) ainsi que les freins à disques ventilés de cette dernière, la R17 TS tout en gardant le 1565 cm3, adopte une injection électronique qui donne à ce moteur une puissance respectable de 108 ch DIN. En 1972, les 2 versions de la R17 sont proposées en découvrable avec un toit amovible en plastique pour l’hiver et un toit en toile repliable électriquement pour l’été. L’air conditionné et la direction assistée sont en option. En 1975, la R17 TS prend l’appellation Gordini sans aucune modification. Ses motorisations plus puissantes et sa production plus limitée font que la R17 est plus appréciée que la R15 par les collectionneurs de youngtimers.

Caractéristiques Techniques : 

Production : Renault 15 : 209.887 exemplaires ; Renault 17 : 94.969 exemplaires
Moteur et transmission : Moteur(s) : Moteur Cléon-Fonte : 1 289 cm3 ; moteur Cléon-Alu : 1 565 cm3 ; 1 605 cm3 ; 1 647 cm3 ; Transmission : traction avant
Boîte de vitesses : manuelle 4 ou 5 vit. ou auto. 3 vitesses
Poids et performances : Poids à vide : 965 à 1080 kg ; vitesse : R17 TS : 180 km/h
Châssis – Carrosserie : coach (R15), coupé (R17) et découvrable (R17)
Dimensions : Longueur : 4255 mm ; Largeur : 1630 mm ; Hauteur : 1320 mm ; Empattement : 2440 mm

Prix d’une R17 TS neuve en 1973 : 27.400 Francs soit une somme actualisée de 26.165 € avec 526% d’inflation sur la période.

Cote actuelle : à partir de 4000 € pour une R15 TL et de 8000 € pour une R17 TS.

Ci-dessous Photos extraites des Brochures Renault 1971 et 1975.

error: Content is protected !!