L’Alfa Romeo 166 est une voiture haut de gamme du constructeur automobile italien Alfa Romeo, qui a succédé à la 164 mais reposant sur la plate-forme commune avec la Lancia Kappa avec une carrosserie entièrement redessinée. Présentée en 1998, elle apporte un niveau de finition et d’équipement supérieur qui manquait à la 164 pour être une vraie voiture haut de gamme. L’équipement comporte, selon les modèles : régulateur de vitesses, 4 vitres électriques, toit ouvrant, alarme, télécommande, boîte 5 ou 6 rapports ou automatique ; ABS, antipatinage, phares au xénon, sellerie en cuir, sièges électriques et chauffants à mémoire, climatisation automatique, radio CD avec écran commun de l’ordinateur de bord et GPS cartographique, jantes alu 16″ et 17″, rétroviseurs rabattables électriques, etc…
L’Alfa Romeo 166 a été déclinée en deux séries :
Phase 1 (1998-2003) :
Reposant sur la plate-forme commune de la Lancia Kappa, cette Alfa Romeo constitue, au même titre que les Jaguar S-Type, Lancia Thesis et Saab 9-5, une alternative aux grandes berlines allemandes : BMW Série 5, Mercedes-Benz Classe E, Audi A6. Son dessin est l’œuvre du “Centro Stile Alfa Romeo” ; on peut le qualifier de Low Style en raison du profil très bas de l’avant de la carrosserie. La voiture possède un fort caractère sportif avec une ligne en coin débouchant, comme souvent chez le constructeur milanais sur un coffre assez volumineux. Le dessin est harmonieux avec des lignes tendues mais aussi des raccords très arrondis. Elle est équipée, dès l’origine, d’un vaste choix de motorisations à quatre, cinq ou six cylindres, allant de deux à trois litres et des puissances de 155 à 226 ch pour les moteurs essence (2.0 Twin Spark, 2.0 V6 turbo avec overboost et les V6 Arese Alfa Romeo (Busso) en 2,5 et 3 litres) et 136 ch pour le turbo diésel 2,4 litres 5 cylindres common rail.
Phase 2 (2004-2007) :
La seconde série de l’Alfa Romeo 166 est lancée en septembre 2003 à l’occasion du Salon de Francfort, elle sera commercialisée immédiatement. Cette série se distingue essentiellement par de sérieuses modifications de la partie avant de la voiture, mais aussi sur ses motorisations et détails de finition. Toute la face avant est revue en incorporant toujours la calandre typique Alfa Romeo mais de plus grande taille et des phares de plus grandes dimensions qui, passant aux ampoules “bi-xénon”, lui procurent un meilleur éclairage. Cette mise à jour stylistique renforce sa parenté avec le reste de la gamme. Le reste de la carrosserie ne bénéficiera que de retouches mineures. Toutes les commandes de l’auto radio CD hi-fi sont dédoublées sur le volant. L’ordinateur de bord et le GPS sont affichables sur l’écran de sept pouces situé sur la console centrale. Avec cette seconde série l’Alfa Romeo 166 se dote du nouveau 5 cylindres diesel à rampe commune Multijet 2.4 JTD M-Jet 20V de 175 ch à 4000 tr/min, qui passera plus tard à 185 ch, avec un couple de 385 N m à 2000 tr/min. Les versions automatiques disposent de la nouvelle transmission Sportronic autoadaptable qui reconnait le style de conduite et adopte les changements de vitesse en fonction. En optant pour la position Sport, cette boîte peut être utilisée comme une boîte séquentielle. La boîte manuelle est dotée de 6 rapports.
La grande nouveauté mécanique réside dans l’adoption du moteur “3.2 V6 24V”, dernière évolution du fameux “V6 Alfa Romeo Busso” porté à 3179 cm3. Ce moteur sera le dernier à être intégralement étudié et développé dans le centre d’Arese. Il développe 240 ch à 6200 tr/min et un couple de 289 N m à 4800 tr/min. En raison de la mise en application des normes Euro 4, les moteurs essence 2.5 V6 et 3.0 V6 Sportronic, puis le 2.0 T.Spark et diesel 2.4 JTD 10V ne seront plus commercialisés. Seuls les moteurs essence 3.2 V6 24V de 240 ch et le diesel 2.4 JTD M-JET 20V de 185 ch resteront au catalogue jusqu’à la disparition du modèle en décembre 2007.
Caractéristiques Techniques :
Moteur et transmission : Moteur(s) Essence : 4-cyl. 2.0 ; V6 3.0 ; V6 3.2 ; Diesel : 4-cyl. 2.4. Puissance maximale : 140 à 240 ch Transmission : Traction Poids et performances : Poids à vide 1420 à 1510 kg Carrosserie : Berline 4 portes Dimensions : Longueur 4720 mm ; Largeur 1810 mm ; Hauteur 1416 mm.
Prix du modèle neuf en 1998 : 215.000 F pour la 2.5 l soit 47.879 Euros avec 46% d’inflation sur la période.
Parmi les voitures tout-chemin dérivées de modèles de série, la Méhari dont le châssis était emprunté à la Dyane 6 (d’où son nom de série : Dyane 6 Méhari 2-+2) fut sûrement la plus célèbre. Son nom évoque les “Maharis”, nom arabe qui signifie dromadaire. La Méhari, c’est d’abord Roland Paulze d’Ivoy de La Poype, industriel pionnier de la plasturgie et fondateur du Marineland d’Antibes en 1970. Professionnel du plastique, il rêve de l’appliquer dans tous les domaines, et s’intéresse à l’automobile. Vers 1967, il a l’idée de créer un kit de carrosserie en plastique en prenant pour base le châssis d’une Renault 4L. Finalement, un an plus tard, il partira de la plateforme et du moteur d’une 2CV Citroën fourgonnette. Le lancement de la Méhari le 11 mai 1968 en grande pompe sur le golf de Deauville passa inaperçu en raison des événements de Mai 68.
La Méhari est une voiture pour les loisirs, le plein-air et les balades en famille. En rabattant la banquette arrière (optionnelle), elle se transforme en une deux-places pour un usage utilitaire. Le modèle quatre-places coûtait environ 5 à 10 % de plus, comme les versions avec installation électrique 24 volts ou quatre roues motrices proposées plus tard. La Méhari à deux places se plaçait en concurrente de certaines petites fourgonnettes.
La Citroën Méhari est basée sur le châssis plate-forme de la Dyane et est équipée du moteur Citroën de 602 cm3 qui équipait à sa sortie la Dyane 6 et la 2cv fourgonnette. Les pièces composant la voiture, à part la carrosserie et la bâche, proviennent pour l’essentiel d’autres modèles de la marque : volant de 2 CV, roues, phares, essuie-glace, frein à main de Dyane, feux arrière de fourgon Type H. La suspension est à ressorts longitudinaux sous caisse, amortisseurs à friction et batteurs à inertie les premières années, puis avec amortisseurs télescopiques.
La carrosserie en ABS emboutie à chaud et teintée dans la masse, peut reprendre sa forme initiale après un léger choc et les rayures restent discrètes. Elle est soutenue par deux cadres métalliques en treillis tubulaires boulonnés à la plate-forme, un pour la partie avant et un second pour la partie arrière.
La première série 1968-1969 ne sera fabriquée qu’une seule année. En effet, pour les modèles 1970, la carrosserie est légèrement modifiée. Les clignoteurs arrière latéraux type 2 CV sont supprimés et remplacés par des feux Type H reportés sur la face arrière. En 1979, un combiné à deux cadrans issu de la Citroën LN prend place sur la planche de bord et la puissance du moteur passe de 26 ch DIN à 29 ch DIN grâce à un carburateur double-corps. En 1979, apparaît la Méhari 4 × 4 qui, à l’origine, est produite pour l’armée qui va d’ailleurs en acquérir une centaine d’exemplaires au départ. Pour 1986, la gamme incorpore la Méhari Azur à la carrosserie blanche et bleue. Après s’être élevé à 144.953 exemplaires, la production de Méhari s’arrêta en 1987.
Caractéristiques Techniques :
Moteur : Citroën bicylindre à plat refroidi par air ; Position du moteur Longitudinale avant. Cylindrée : 602 cm3. Puissance : 29 ch DIN à 5750 tr/min. Transmission : Traction AV. Boîte de vitesses : Manuelle à 4 rapports. Poids et performances : Poids à vide 570 kg / 4 × 4 : 715 kg ; Vitesse maximale 100 km/h ; Accélération 0 à 100 km/h en 44 s. Châssis – Carrosserie : Carrosserie(s) Pick-up avec pare-brise rabattable Dimensions : Longueur : 3520 mm ; Largeur : 1530 mm ; Hauteur : 1640 mm ; Empattement : 2370 mm.
Prix du modèle neuf en 1970 : Dyane 6 Méhari 2-+2 : 8980 Francs soit 11.166 Euros avec 715% d’inflation cumulée sur la période.
Voici donc la deuxième partie de l’article consacré aux amplificateurs de puissance haut de gamme des années 80. Ici, je vais évoquer quatre belles électroniques que l’on pouvait écouter il y a presque quarante ans dans les auditoriums des enseignes spécialisées les plus prestigieuses de la capitale ou des principales villes de province (en l’occurrence Toulouse). Il s’agit des Marantz SM1000 (1982), Onkyo M-5090 (1983), Sansui B-2101 (1986) et Yamaha M-80 (1984).
Marantz SM 1000 & Préampli SC 1000 (1982) :
Marantz SM 1000 & Préampli SC 1000
Tout d’abord, contextualisons la marque Marantz en ce début des années 80 : un authentique pionnier américain de l’audio (perdu au milieu de toutes ces productions audio nippones) en train de cesser ses activités au USA. Avec le SM1000, nous avons la toute dernière unité entièrement conçue par Michael Custer (responsable de la division ingénierie de Marantz-Superscope et promoteur des célèbres séries Esotec à partir de la fin des années 70 jusqu’au début des années 80) aux États-Unis. Le SM 1000 a cependant été construit au Japon alors que Philips était sur le point d’acheter presque la moitié des parts de Marantz à Superscope. Le SM 1000 représente donc la fin de l’excellente section USA du Marantz originel qui nous fit tant rêver dans les années 70…
À l’extérieur de ce monstre de 43 kg au châssis bâti comme un tank (mais raffiné grâce à la célèbre dorure “champagne” propre au manufacturier) on trouve sur sa face avant de magnifiques vumètres logarithmiques bleus surdimensionnés et à sa base, une petite trappe occupant toute la largeur du rack permettant de masquer les commutateurs de sortie ce qui préserve l’aspect massif et minimaliste de la bête. Sur la face arrière, des entrées préampli symétriques (selon un brochage propre à Marantz) et asymétriques ainsi que 12 borniers acceptant des câbles de sortie de forte section pour les enceintes acoustiques.
À l’intérieur, deux transformateurs “cut-core” de 800 VA, quatre condensateurs de 20.500 µF/125 V ainsi qu’un dissipateur de chaleur tunnel équipé de son ventilateur à faible bruit “inspiré” de la technique NASA. Les premier et deuxième étages du SM 1000 sont des amplis différentiels push-pull à double transistors ; les deux étages sont couplés à un amplificateur tampon émetteur-suiveur. L’étage final produit 2x 400W sous 8 Ohm avec pas moins de 36 transistors de puissance bipolaires appairés (des NEC 2SD555/2SB600 de 200W chacun) pilotés par 12 drivers connectés en parallèle selon un montage Darlington “Super Linear”.
J’ai eu la chance de l’écouter driver une paire d’enceintes JBL Everest en combo avec le préampli SC1000 qui lui est dédié. Ces enceintes taillées pour le marché japonais qui ne brillent pas vraiment par leur exubérance en infrabasses semblaient transfigurées tant l’extrême grave était ferme et présent et les compressions à aucun moment ne saturaient ni sur les passages aigus difficiles ni sur les médiums les plus complexes qui restaient intelligibles et chauds. C’est sûrement un des meilleurs ampli de puissance qu’ai jamais sorti Marantz.
Prix d’occasion : entre 4000 et 5000 euros le combo SM 1000/SC 1000.
Marantz SM1000 01
Marantz SM1000 02
Marantz SM1000 03
Onkyo Integra M-5090 & Préampli P-3090 (1983) :
Onkyo Integra M-5090 & Préampli P-3090
Encore une belle réalisation d’Onkyo avec cet excellent amplificateur de puissance dépassant les 30 kg!
À l’extérieur, sur la façade avant, deux grands Vumètres rétroéclairés en vert du plus bel effet. Une trappe cache les potentiomètres de réglages de chaque voie et les commutateurs d’enceintes. Face arrière, des borniers pour connecter deux paires d’enceintes et une entrée préampli asymétrique cinch. Les côtés sont ajourés d’une plaque en bois précieux.
À l’intérieur, quatre condensateurs 30.000 µF/90 V, deux énormes transfos blindés et un système de refroidissement sur les côtés. Concernant l’électronique de puissance, nous trouvons un sextuple push-pull de transistors MOSFET Sanken 2SC2773/2SA1169 permettant à l’ampli de délivrer plus de 200 W sous 8 Ohms ! Il est équipé du système W Super Servo équivalant à une alimentation 100 fois plus grande, sachant qu’elle était déjà surdimensionnée. Autant dire que même dans les conditions d’écoute les plus extrêmes, les basses n’ont qu’à bien se tenir.
L’amplification du 5090 fonctionnait selon un système de polarisation glissante personnalisé qui évitait les commutations constantes de la classe B détériorant le signal et prenait le meilleur de la polarisation en classe A équipant la plupart des amplis haut de gamme de l’époque. Ce système de pilotage servo très avancé du pré-pilote détectait les différences de température entre chaque transistor de sortie, la stabilité de la polarisation et la stabilité de boucle de rétroaction.
À près de 4700 $, le combo P-3090/M-5090 était clairement orienté dans le haut de gamme mais il s’est néanmoins très bien vendu, notamment au Japon. En fonction de son année de production (de 1982 à 1986) et de son pays d’exportation, l’appareil fut labellisé Onkyo M-509, M-5090 ou M-200.
On peut le trouver d’occasion à partir de 2500$. Comptez 1500$ pour le préampli.
Onkyo M 5090 Pub
Onkyo Integra 5090 02
Onkyo Integra 5090 Spécifications
Pub Onkyo P-3060R (1983)
Pub Onkyo M-5060R (1983)
Sansui B-2101 & Préampli C-2101 (1986) :
Sansui B-2101 & Préampli C-2101
Au tout début, Sansui était un simple fabricant de transformateurs. Puis la firme commença à fabriquer des amplificateurs et des tuners. De la fin des années 1950 au début des années 1960, Sansui développa une solide réputation audiophile de classe mondiale, d’abord dans le tube avec le SM-88 au Japon, puis les AU-70 et AU-111, avant de passer à l’amplification à transistors au silicium avec le AU-777 en 1967.
Le B-2101 est un ampli de puissance de 200 W RMS par canal équipé de la technologie X-Balanced. En bref et selon la notice que vous pourrez parcourir dans les documents joints, la sortie de l’amplificateur est électriquement équivalente à un transformateur mais contrairement à ce dernier, elle peut fournir une réponse en fréquence très étendue allant du courant continue à plusieurs centaines de kilohertz, tout cela en gardant une distorsion harmonique très basse et une capacité de puissance très élevée.
L’ampli de puissance est sobre, tout de noir vêtu. À noter l’apparition du barre graph stéréo à mémoire de crète conformément à la mode des années 80. Dans les entrailles de la bête on trouve 16 transistors de puissance fixés sur des radiateurs peigne, une alimentation conséquente (un seul solide transfo torique blindé mais quand même deux capa de 10.000 µF pour chaque voie). La qualité est un peu “cheap” pour du haut de gamme, mais très largement supérieure aux standards de la hifi de l’époque tirées par le bas par les premières délocalisations des manufacturiers audio vers la chine, profit oblige.
Une version upgradée (baptisée B-2101L) sortit en 1985. Elle pesait 10 kg de plus (soit 36 kg) et contenait des composants audiophiles.
Prix d’occasion : à partir de 1500 $ pour la paire ampli & préampli.
Sansui 1986 Pub
Sansui B-2101 Alim
Sansui B-2101L Alim
Sansui X-Balanced 01
Sansui X-Balanced 02
Yamaha M-80 & Préampli C-80 (1984) :
Yamaha M-80
Le M-80 est un ampli bien construit, assez puissant avec ses 200 Watts pour piloter des enceintes à faible gain (par exemple 86db/1w/1m sur les panneaux électrostatiques Magnepan, Martin Logan, Quad…), et dont le design est très en phase avec les années 80 (barregraph à led rouges se détachant sur une façade alu toute de noir vêtu). La classe A automatique permet à l’ampli de fonctionner pendant ses premiers watts en classe A et effectue une transition imperceptible vers la classe AB vers 10 watts, quand plus de puissance est nécessaire. Le M-80 et le C-80 utilisent tous deux ce que Yamaha appelle des circuits “Zero Distortion Rule”, apparemment une combinaison de techniques de rétroaction et d’anticipation qui, en théorie, peuvent réduire la distorsion à zéro.
Pour la partie amplification de puissance, 4 paires de transistors Sanken 2SA1169/2SC2773 pouvant dissiper chacun 150 Watts sont montées sur des dissipateurs surdimensionnés. L’alimentation dédiée est monstrueuse puisque nous avons deux énormes transfos blindés imprégnés de résine sous vide et pas moins de 80.000 µF de filtrage pour chaque voie réparti en 4 capacités électrochimiques de haute qualité…
L’attention portée aux détails du combo ampli/préampli est impressionnante. Chaque connecteur de signal est plaqué or, tout comme les fiches du câble blindé double fourni avec le C-80 pour la connexion au M-80. Toutes les commandes fonctionnent avec douceur et précision et pas de bruit de fond.
Le préampli C-80 sonne bien alors autant le décrire sommairement. Il dispose d’un Loudness réglable grâce à un double potentiomètre concentrique intégré dans le bouton de volume. Ce circuit (maudit par tout audiophile dogmatique qui se respecte) rempli ici parfaitement sa fonction à partir de niveaux très très bas. Les commandes de tonalité paramétriques du C-80 sont capables de correction de fréquence dépassant de loin la capacité des commandes de tonalité conventionnelles d’autres marques Hifi. Chacun (graves et aigus) dispose de trois réglages : lafréquence centrale (variable en continu sur une plage de 31,5 Hz à 800 Hz pour le contrôle des graves, et de 800 Hz à 20.000 Hz pour les aigus), le niveau (amplification ou atténuation sur une plage de ± 12 dB !!! ce qui approche presque la correction de certaines tables de mixage sono, avec une position centrale à réponse plate), le réglage de la largeur de bande passante, qui fait varier la largeur de la partie affectée du spectre audio. Comme pour le volume et le loudness, ces deux derniers réglages évoqués sont intégrés dans une même commande concentrique.
Yamaha C-80, correction de tonalité paramétrique.
On trouve ce combo Yamaha pour pas cher, et il marche super bien. Ce n’est pas du très haut de gamme comme le Marantz SM-1000, mais on en a pour son argent. Que les audiophiles allergiques à la correction de tonalité se rassurent, en position flat sélectionnable sur la façade du préampli, cette dernière est totalement inopérante et on peut alors profiter du “natural sound” de la firme avec une courbe de réponse linéaire.
Prix d’occasion : 700 $ pour l’ampli et idem pour le préampli.
Georges Simenon apprécia l’interprétation de son célèbre Maigret par l’acteur Jean Richard. Comme il le déclara au micro du présentateur d’une émission d’actualité de 1967, lors de la sortie du premier épisode : “Ce qui m’importe le plus dans les acteurs qui jouent Maigret, c’est leur poids. Je ne parle pas de leur volume, on peut avoir beaucoup de poids et être tout maigre, je parle de leur présence, il faut un acteur avec beaucoup de densité car lorsque Maigret dit à un de ses prévenus de s’assoir, il faut que ce dernier soit pris de trac en entendant ça, même s’il le dit très gentiment. Je pense que Jean Richard a l’épaisseur et la subtilité du personnage”.
“Les Enquêtes du commissaire Maigret” est une série télévisée française en 88 épisodes, dont 18 en noir et blanc, d’une durée de 90 minutes en moyenne, créée par Claude Barma et Jacques Rémy d’après l’œuvre de Georges Simenon. C’est la première adaptation française pour la télévision. Elle a été diffusée entre 1967 et 1990 sur la première chaîne puis sur Antenne 2.
Cette série met en scène les enquêtes du célèbre commissaire fumeur de pipe. Les épisodes sont filmés dans des décors contemporains de la période de tournage contrairement aux Maigret interprétés par Bruno Cremer, filmés, eux, en décor «années 50». Cela permet de voir les changements de la société française entre la fin des années 60 et le début des années 90, en même temps que blanchissent les cheveux de Jean Richard.
En février 1967, juste avant le tournage du premier épisode, une rencontre entre Jean Richard et Georges Simenon fut organisée dans le domicile suisse de ce dernier, à Epalinges. En voyant Jean Richard, Georges Simenon s’écria : « Bravo ! vous tenez votre pipe comme quelqu’un qui a l’habitude. Ce n’est pas comme Gabin, on voyait à quinze mètres que ce n’était pas un vrai fumeur de pipe ! La vôtre est pourtant mal équilibrée, elle ne vous va pas très bien. Tenez, je vous offre ces deux-là. Ce seront les pipes de Maigret. Vous savez qu’il doit toujours en avoir deux sur lui. » Et il ajouta « J’espère qu’on va vous trouver une petite Mme Maigret bien dodue. Attention ! Il est tendre avec sa femme, Maigret. Mais il ne l’embrasse pas, il lui donne simplement une petite tape sur les fesses.»
Voir sur YouTube :Jean Richard “La petite claque sur les fesses de Maigret” par Archive INA et Jean Richard “Comment je suis devenu Maigret” par Archive INA
Chers lecteurs et lectrices du blog, auditrices et auditeurs de la radio, je vous souhaite tout d’abord une excellente année 2022 qui d’après une éminente numérologue sera l’année de l’amour… C’est pour ma part ce que je souhaite à tout le monde bien que j’ai des doutes quant à la véracité de ses prédictions. Un camarade féru d’histoire et amateur d’argot m’a d’ailleurs assuré qu’il fallait se méfier du chiffre 22. En me disant cela, il évoqua Charles Virmaître qui y fit allusion en 1894 dans son “Dictionnaire d’argot fin-de-siècle” : Vingt-deux : couteau. “Jouer la vingt-deux : donner des coups de couteau.”
Après avoir évoqué quelques amplis haut de gamme des années 70 et 90, je me devais d’écrire quelques articles sur les plus belles électroniques d’amplification de puissance audio des années 80, âge d’or de la haute-fidélité japonaise. Je ne vais parler que de celles dont le son a laissé une empreinte indélébile dans ma mémoire auditive à l’occasion d’une écoute dans un auditorium commercial ou privé : mon choix sera donc très subjectif. Il s’agit de l’Accuphase P80 (1988), du Technics SE-A3 MK2 (1983), du Denon POA 3000 (1986), du Luxman Duo Beta M-05 (1984), du Marantz SM1000 (1982), du Onkyo M-5060 (1983), du Sansui B-2101 (1986) et du Yamaha M-80 (1984). Huit appareils (7 de marques japonaises et un de marque New-Yorkaise) dont je vais vous parler en deux articles. Commençons en beauté avec la superbe marque Accuphase.
Accuphase : (initialement connu sous le nom de Kensonic Laboratory, Inc.) est un fabricant japonais d’équipements audio haut de gamme basé à Yokohama, fondé par l’ancien ingénieur de Kenwood Jiro Kasuga à la fin de 1972. Kasuga embaucha des ingénieurs d’autres marques de premier plan (Marantz, Luxman) et lança Kensonic, avec Kenwood comme copropriétaire. Jusqu’au milieu des années 1990, Kenwood possédait toujours une partie de Kensonic. Il semble que les ingénieurs d’Accuphase aient pu participer à l’ingénierie des dernières séries haut de gamme de Kenwood (L-A1, L-D1 et LVD-Z1). Alors que Kenwood a désormais abandonné toute activité audio haut de gamme, Kensonic continue avec la marque Accuphase.
Les produits Accuphase sont bien considérés par les amateurs d’audio haut de gamme. Ils sont facilement identifiables par leurs grandes plaques frontales de couleur champagne et leurs grands doubles vu-mètres analogiques.
Accuphase explique le nom de la marque comme suit : “Le nom Accuphase a été adapté en prenant le préfixe ACCU du mot “précis”, et en le combinant avec PHASE qui est un facteur le plus important dans la technologie audio … c’est un nom de marque très approprié pour décrire nos produits qui représentent pleinement ceci mais aussi d’autres caractéristiques importantes, qui pénètrent dans les profondeurs abyssales de la technologie audio”.
Sur beaucoup d’amplificateurs de puissance, plus la puissance délivrée est élevée, plus la fidélité dans la reproduction des signaux de faible intensité est faible. Le P-800 qui a été développé avec une technologie mise au point par Accuphase est un amplificateur de puissance exceptionnel à cet égard car il peut produire indifféremment un panel de puissance allant de quelques dixièmes de watts à 600 watts sous 4 ohms en gardant la même qualité haute fidélité exempte de distorsion. Il utilise deux unités de puissance en configuration pontée (construction totalement équilibrée avec deux unités d’alimentation séparées pour une qualité sonore ultime mais un poids total de presque 50 kg tout de même…) formant un amplificateur totalement équilibré où la technologie originale d’Accuphase est utilisée partout, dans le but d’améliorer la qualité, en particulier à des niveaux de signal faibles grâce à un étage d’entrée push-pull différentiel Cascode particulièrement pointu.
L’autre problème traité efficacement par cet ampli est lié à l’impédance des haut-parleurs du marché qui varie considérablement, allant d’environ 2 ohms jusqu’à parfois 16 ohms. Avec un amplificateur à couplage direct, piloter une plage d’impédance aussi large avec une égale efficacité est presque impossible. Un étage de sortie conçu pour des performances optimales sous 2 ohms délivrera moins de puissance sous 8 à 16 ohms. A l’inverse, les performances d’un amplificateur optimisé pour environ 4 à 8 ohms s’en ressentent à 2 ohms et il ne sera pas capable de piloter des charges de 1 ohms.
Le P-800 intègre une conception spéciale pour faire face à une large gamme d’impédances de charge. La tension appliquée depuis ses dispositifs de sortie peut être commutée à une valeur inférieure, pour fournir la capacité de courant élevée requise par les charges à faible impédance. Il en résulte une puissance garantie vraiment étonnante de 600 watts sous 1 ohm et de 400 watts sous 2 ohms, avec une qualité sonore intacte. Pour obtenir des performances aussi étonnantes, l’étage de sortie de chaque bloc d’alimentation utilise deux ensembles de sept paires de transistors montés en push pull parallèle fonctionnant en large bande avec une dissipation de puissance maximale de 130 watts chacun. Cela équivaut à 14 paires ou 28 transistors par unité, totalisant une dissipation de puissance maximale de 3,6 kilowatts ! Ces chiffres vraiment étonnants témoignent de l’approche de conception sans limites du P-800.
L’écoute en auditorium de cet ampli alimenté par un préampli C200V de la même marque fut effectuée sur des enceintes Jean-Marie Reynaud Diapason. Le son m’avait marqué par son impressionnante ouverture, ses aigus précis, ses médiums agréables et naturels, chaleureux, exempts de distorsions, et ses graves profonds pourvus d’une dynamique vertigineuse et à toute épreuve.
Bref, cette électronique séduisante mérite encore sa réputation d’ampli très haut de gamme, en Classe AB certes, mais très stylée.
C’est un superbe ampli qui fut la riposte de Technics dans le haut de gamme aux autres marques tendances de l’époque. L’ampli est bien conçu, avec une superbe alimentation et un étage de puissance fiable, ce qui ne fut pas le cas de son prédécesseur le SE-A3 MK1 (première version) qui, bien qu’il ait quasiment la même esthétique, fit une carrière éclair de seulement de 1980 à 1981 en raison de ses problèmes techniques. Le hic pour ce dernier résidait dans le disfonctionnement chronique de ses transistors de puissance Technics DLPT OD503A-P dont la maintenance faillit faire craquer le SAV de la marque. Le problème était qu’au début des années 1980, la production de transistors de puissance bipolaires appairés était à l’âge de pierre par rapport à aujourd’hui.
Cependant, que ceux qui possèdent cet appareil (encore fonctionnel ou bien en panne, cas le plus probable) se rassurent, trouver des transistors appairés de substitution fiables est simple (par exemple le Toshiba 2SA1987 et son complémentaire le 2SC5359) et l’appareil ainsi modifié fonctionnera très bien à condition de respecter l’ordre de brochage des nouveaux transistors qui ne correspond pas à celui des DLPT.
Mais revenons à notre ampli dans sa version fiabilisée par Technics, la version MK2. Contrairement au MK1 supposé fonctionner en classe A, ce dernier utilise un système breveté par Technics basé sur un microcontrôleur actif qui gère la polarisation du transistor de sortie en fonction de la température et de la charge du signal (Computer Drive) permettant une classe “New AA” qui est en fait une classe AB déguisée. Mais ne soyons pas mauvaise langue, le système semble faire le job sur ce modèle, contrairement aux amplis moins onéreux de la marque qui par la suite en furent aussi équipés.
Peu importe le type de voiture de sport convoitée, quelles que soient les nombreuses spécifications attrayantes de la voiture, la seule chose qui impressionne tout le monde est la vitesse de pointe de l’engin… C’est un peu pareil avec les amplificateurs de puissance stéréo haut de gamme, la spécification équivalente à la vitesse étant la puissance de sortie RMS par canal : Ici, la dernière graduation du compteur passe de 200 W pour le MK1 à 300 W pour le MK2, ce qui est nettement plus sexy…
Côté esthétique, le regard de l’auditeur est magnétisé par les deux superbes VU-mètres de puissance qui couvrent quasiment toute la façade du SE-A3MK2. Côté électronique, l’appareil ne démérite pas puisque l’étage de sortie est un Darlington à 4 étages donnant à ce monstre une capacité de gestion de puissance instantanée de 1600 watts par canal sur une charge pouvant varier de 4 à 8 Ohms grâce à l’utilisation d’un circuit de détection d’impédance (ce qui aurait été impossible sur la version MK1 avec ses transistors fragiles et parfois défaillants). Même à cette puissance incroyable, le SE-A3MK2 garde des niveaux de distorsion harmonique et d’intermodulation incroyablement bas, qui peuvent faire honte à tout ampli équivalent moderne. Bien que le célèbre et encore plus rare Technics SE-A1 puisse pousser jusqu’à 350 watts RMS par canal en classe A, le Technics SE-A3MK2 est resté l’un des amplificateur de puissance haut de gamme les plus élégant et sophistiqué de la marque nippone jusqu’à ce jour. Utilisant comme la version MK1 une conception monobloc double avec des transformateurs de puissance séparés et deux impressionnants condensateurs de 22000 µF calibrés à 105 Volt pour chaque canal, le SE-A3MK2 est bâti comme un tank et pèse 39 kg !
Le Technics SE-A3 MK2 sonne bien et magnétise tous les regards de par l’aspect unique de ses VU-mètres. C’est sûrement le meilleur des Technics après le SE-A1. Qualitativement, on est bien au dessus des modèles qui suivirent fonctionnant aussi en “New AA” ou plus tard en “AA”. Fallait-il encore pouvoir y mettre le prix…
Prix à sa sortie en 1983 : 2900 $ et 1400 $ pour le préampli.
Prix actuel : à partir de 5000 $ pour l’ampli seul, souvent plus…
Technics SE-A3 MK2 & SU-A4 MK2 01
Technics SE-A3 MK2 02
Technics SU-A4 MK2 03
Technics SE-A3 MK2 & SU-A4 MK2 04
Denon POA 3000 (1979-83) & PRA-2000A :
Denon POA-3000
Le Denon POA-3000, sortit au pays du soleil levant au début des années 80 en plein âge d’or du matériel audio haute-fidélité japonais. Il fut édité en trois versions : le POA-3000 (1979-83) (180W, fonctionnant avec un push pull polarisé en Classe A Denon). Le POA-3000Z (1982-86) (250W fonctionnant en Classe AB) et le POA-3000RG (1988)(250W, fonctionnant en classe AB et équipé de sorties symétriques).
Le POA-3000 est doté du Class A “real bias circuit” inventé par Denon qui permet une excellente linéarité du signal à seulement 20 % du coût énergétique d’un circuit de classe A conventionnel. A l’intérieur de la bête, la source d’alimentation pour les étages de sortie se compose d’un énorme transformateur toroïdal de 1000VA alimentant le côté droit et gauche, et d’un filtrage de capacités électrolytique totalisant 100.000 µF, ce qui est considérable et permet une énorme réserve d’énergie. Les transistors de puissance sont refroidis par 4 radiateurs surdimensionnés. Ils sont protégés par un circuit rapide qui sert aussi de retard à l’allumage pour éviter le fameux “clock” dans les boomers à chaque activation ou extinction de l’appareil. Quand il y a une anomalie, la LED de protection intégrée sur le panneau avant clignote. (On notera que cette caractéristique haut de gamme est présentes sur tout les appareils analysés ici).
À l’écoute d’un POA-3000Z branché sur un préampli PRA-2000A et des enceintes JBL Century L100, la scène sonore est très définie, étonnante de dynamique. Le médium est chaud, les basses puissantes, les aigus ciselés. Un son enthousiasmant.
Prix d’occasion : 2000 $
Denon POA-3000
Denon 1986
Denon POA-3000Z
Luxman Duo Beta M-05 & Préampli C-05 (1984) :
Luxman M-05 (1984)
Le Luxman M-05, appareil relativement gros et lourd (40 kg) pour un ampli de 105 W par canal, est essentiellement constitué de deux amplificateurs mono sur un seul châssis alimentés chacun par son propre transformateur toroïdal. Les commandes sont doublées en façade. Le circuit de classe A utilise la conception exclusive Duo-Beta/S de Luxman, une approche de circuit qui présente une rétroaction négative minimale et une large bande passante. Le châssis unique est solidement construit avec un cadre en profilés d’aluminium. Les grands dissipateurs thermiques internes sont refroidis par des ventilateurs à plusieurs vitesses qui peuvent être désactivés provisoirement mais pas définitivement. Le câblage OFC, les compartiments d’isolation recouverts de cuivre, les matériaux non magnétiques et les techniques de mise à la terre en étoile sont tous revendiqués par le fabricant pour améliorer les performances. L’étage de sortie est assemblé manuellement. La façade couleur champagne et dorée sur les bords est du plus bel effet avec ses larges VU-mètres en verre biseauté.
Drivé par un préampli C-05 écouté sur des Cabasses Brigantin V, Le M-05 a des aigus exemplaires, et de très beaux médiums. Le timbre global est étendu. Le son est propre, peu fatigant pour l’auditeur. Les graves et les médiums sont très neutres et discrets. À la première écoute, les basses semblent manquer, mais l’amplificateur produit des basses profondes lorsque la musique l’exige. Assez neutre mais sans concession.