Série TV & Livre – Les nouvelles aventures de Vidocq (1971-73)

Le thème : 

François Vidocq a connu le bagne. Évadé, le voici de retour dans le Paris du début du XIXe siècle. De petites arnaques en déguisements, l’ancien condamné parvient à échapper à son ennemi de toujours, l’inspecteur Flambart. Les deux hommes vont finalement faire équipe au sein de la Sûreté nationale, un service de police créé spécialement pour Vidocq, dans lequel il retrouve ses anciens compagnons que sont Desfossés et l’Acrobate, auxquels s’ajoutent le marquis de Modène et le fameux roi de la prothèse, appelé le Docteur. Dans ces nouvelles aventures, Vidocq se heurte à une ravissante “baronne”, redoutable chef de bande. Les affaires confiées à Vidocq ne sont pas seulement des affaires policières, mais également des affaires délicates, des affaires politiques, voire diplomatiques.

Cette série télévisée française en treize épisodes de 55 minutes, fut réalisée par Georges Neveux et Marcel Bluwal et diffusée de 1971 à 1973 sur la première chaîne de l’ORTF. Claude Brasseur (Vidocq) est entouré de Danièle Lebrun (la baronne Roxane de Saint-Gely), Marc Dudicourt (l’inspecteur Flambart), et la bande à Vidocq : Jacques Seiler (Louis Desfossés), Pierre Pernet (l’acrobate), Alain MacMoy (le marquis de Modène) et Walter Buschhoff (le docteur). Cette très bonne série Française qui mêle l’histoire de l’ère Napoléonienne à la fiction s’inspire librement de l’authentique Vidocq qui a réellement existé, et qui a d’ailleurs écrit ses mémoires.

À lire : “Les véritables mémoires de Vidocq” aux Éditions de La Decouvrance: 

Tour à tour boulanger, colporteur, marin, contrebandier, bagnard, puis chef de la police de Sûreté et pour finir industriel, inventeur et écrivain, François Vidocq (né à Arras, 1775-1857) est un personnage hors du commun. Ses exploits inspirèrent nombre d’écrivains tels Balzac, Eugène Sue, Alexandre Dumas… Victor Hugo, dans Les Misérables, immortalisera Vidocq dans le personnage de Jean Valjean. François Vidocq écrit ces Vraies mémoires en 1827. Son éditeur apportera alors quelques modifications afin d’embellir la vie mouvementée de ce personnage hors du commun. Cet ouvrage est la réédition du texte d’origine, expurgé des améliorations ultérieures.

Voici une description de l’authentique Vidocq faite par l’historien Jean Tulard : 

“Ce que retiendra la postérité, c’est qu’Eugène-François Vidocq fut, grâce au succès de ses Mémoires parus sous la Restauration, le père du roman policier. D’abord ses récits, probablement très arrangés, constituent une mine pour un auteur à la recherche de sujets. D’autre part, l’homme lui-même fut l’un des premiers détectives privés de notre histoire, ayant fondé une agence au service des particuliers après son éviction de la police officielle.

Pour le reste, on ne sait rien de sûr en raison de l’incendie des archives de la Préfecture de police en 1871. Il serait né à Arras, le 24 juillet 1775, d’un père maître boulanger et aurait fait preuve très tôt d’aptitudes pour le vol et la débauche. Travailla-t-il chez un acrobate ? Fut-il déserteur ? Ce qui est certain, c’est qu’il fut condamné au bagne et qu’il n’eut de cesse d’en sortir.

La chance lui sourit en la personne d’Henry, chef de la deuxième division à la Préfecture de police, celle dont relevaient les affaires criminelles et le sommier général contenant le signalement des prévenus de délits graves. Surnommé « l’ange malin » par le monde des escarpes, il lui avait paru efficace d’embaucher d’anciens bagnards pour lutter contre les chourineurs, les faux monnayeurs et autres voleurs à la tire. Écoutons le préfet de police Pasquier : « M. Henry avait, avec ma permission, fait sortir de Bicêtre où il était détenu à la suite de deux ou trois évasions des bagnes de Brest et de Toulon, un sieur Vidocq. Déjà, il avait dans la prison de Bicêtre rendu à la police d’assez importants services, et on lui avait dû d’utiles avertissements, fondés sur les relations que les voleurs enfermés trouvent toujours moyen d’entretenir avec ceux du dehors. M. Henry avait donc jugé qu’il pourrait, si on le mettait en liberté, faciliter dans Paris de précieuses découvertes, et il ne s’était pas trompé ». Mais il ajoute : “Cette confiance publiquement accordée, et avec tant d’abandon, à un homme condamné, a été d’un très mauvais effet et elle a beaucoup contribué, en plusieurs occasions, à déconsidérer la police.” 

On ignore les raisons qui poussèrent Vidocq à trahir son milieu. Peut être accepta-t-il de devenir le pourvoyeur du bagne pour cesser d’en être le locataire. C’est la raison que donne Balzac dans sa Dernière incarnation de Vautrin, un personnage inspiré par Vidocq.

En 1811 fut créée une brigade spéciale uniquement recrutée parmi les forçats plus ou moins repentis. Vidocq en eut la direction et fut rémunéré sur les fonds secrets. Il s’installa rue Sainte-Anne. Henry s’étant retiré en 1822, Vidocq, si l’on en croit les Mémoires de Canler, dut le suivre.

On le regretta. Et, le 31 mars 1832, il devenait chef de la police de sûreté. Les attaques reprirent : il fut accusé d’avoir dirigé la répression qui suivit le soulèvement de juin 1832 et La Tribune le présenta sous les traits d’un agent provocateur. Gisquet, nouveau préfet de police, préféra sacrifier son agent. « Jusque-là, écrit-il dans ses Mémoires, on pensait généralement qu’on ne pouvait faire la police des voleurs qu’avec des voleurs. Je voulus essayer de la faire faire par des gens honnêtes ». Le 15 novembre 1832, Vidocq donnait son accord en se retirant pour la seconde fois.

La Sûreté fut réorganisée sous Allard, mais Vidocq, grâce aux rééditions de ses Mémoires, resta un homme en vue, recherché par les écrivains.

Devenu un mythe, Vidocq a inspiré le Vautrin de Balzac, le Jean Valjean de Victor Hugo et le Jackal des Mohicans de Paris de Dumas.”

Série TV & Livre – Arsène Lupin (1971-74)

La Série TV :

Arsène Lupin est une série télévisée en 26 épisodes de 55 minutes, créée d’après le personnage de Maurice Leblanc, coproduite en France par Jacques Nahum pour l’ORTF, et diffusée entre le 18 mars 1971 et 16 février 1974 sur la deuxième chaîne de l’ORTF. Inspirée de l’œuvre de Maurice Leblanc, elle relate les aventures d’un gentleman-cambrioleur et redresseur de torts à ses heures. En pleines années folles, Arsène Lupin (Georges Descrières), assisté de son fidèle Grognard (Yvon Bouchard), use de déguisements et change d’identité pour commettre ses délits. Accomplissant ses forfaits sans la moindre violence, il peut aussi bien dérober des joyaux, des toiles de maîtres que les plans d’un aéroplane révolutionnaire. A ses trousses, le commissaire Guerchard (Roger Carel) et même Herlock Sholmès (Henri Virlojeux) ne parviennent  jamais à l’arrêter. Comme le dit la phrase devenue célèbre, « ce n’est pas un aristocrate qui vit comme un anarchiste, mais un anarchiste qui vit comme un aristocrate. »

Georges Descrières, de son vrai nom Georges René Bergé, est mort le 19 octobre 2013 à Cannes à l’âge de 83 ans.

L’œuvre de Maurice Leblanc : 

Maurice Leblanc (1864-1941) est le deuxième enfant d’Émile Leblanc, armateur de trente-quatre ans, et de Mathilde Blanche, née Brohy, âgée de vingt et un ans. Il refuse la carrière que son père lui destine dans une fabrique de cardes et « monte à Paris » pour écrire. D’abord journaliste, puis romancier et conteur (Des couples, Une femme, Voici des ailes), il éveille l’intérêt de Jules Renard et d’Alphonse Daudet, sans succès public. Il fréquente les grands noms de la littérature à Paris : Stéphane Mallarmé ou Alphonse Allais. En 1901, il publie L’Enthousiasme, roman autobiographique.

En 1905, Pierre Lafitte, directeur du mensuel Je sais tout, lui commande une nouvelle sur le modèle du Raffles d’Ernest William Hornung : L’Arrestation d’Arsène Lupin. Deux ans plus tard, Arsène Lupin est publié en livre. La sortie d’Arsène Lupin contre Herlock Sholmès mécontente Conan Doyle, furieux de voir son détective Sherlock Holmes (« Herlock Sholmès ») et son faire-valoir Watson (« Wilson ») ridiculisés par des personnages parodiques créés par Maurice Leblanc.

Qui est Arsène Lupin ? par Maurice Leblanc (Le Petit Var, samedi 11 novembre 1933) :

Comment est né Arsène Lupin ?

De tout un concours de circonstances. Non seulement je ne me suis pas dit un jour : je vais créer un type d’aventurier qui aura tel et tel caractère, mais je ne me suis même pas rendu compte tout de suite de l’importance qu’il pouvait prendre dans mon œuvre.

J’étais alors enfermé dans un cercle de romans de mœurs et d’aventures sentimentales qui m’avaient valu quelques succès, et je collaborais d’une manière constante au Gil Blas.

Un jour, Pierre Lafitte, avec qui j’étais très lié, me demanda une nouvelle d’aventures pour le premier numéro de Je sais tout qu’il allait lancer. Je n’avais encore rien écrit de ce genre, et cela m’embarrassait beaucoup de m’y essayer.

Enfin, au bout d’un mois, j’envoyais à Pierre Lafitte une nouvelle où le passager d’un paquebot de la ligne Le Havre – New York raconte que le navire reçoit au large, et en plein orage, un sans-fil annonçant la présence, à bord, du célèbre cambrioleur Arsène Lupin, qui voyage sous le nom de R… À ce moment, l’orage interrompt la communication. Inutile de dire que la nouvelle met tout le transatlantique sens dessus dessous. Des vols commencent à se produire. Tous les voyageurs dont le nom commence par un R sont soupçonnés. Et c’est seulement à l’arrivée qu’Arsène Lupin est identifié. Il n’était autre que le narrateur même de l’histoire, mais comme son récit était fait d’une façon tout objective, aucun des lecteurs, parait-il, n’avait pensé un instant à porter ses soupçons sur lui.

L’histoire fit du bruit. Pourtant, lorsque Lafitte me demanda de continuer, je refusai : à ce moment-là, les romans de mystère et de police étaient fort mal classés en France.

J’ai tenu bon pendant six mois, mais, malgré tout, mon esprit travaillait. D’ailleurs, Lafitte insistait, et, lorsque je lui faisais remarquer qu’à la fin de ma nouvelle j’avais coupé court à tout développement ultérieur, en fourrant mon héros en prison, il me répondait tranquillement

– Qu’à cela ne tienne… qu’il s’évade !

Il y eut donc un second conte, où Arsène Lupin continuait à diriger des « opérations » sans quitter sa cellule ; puis un troisième où il s’évadait.

Pour ce dernier, j’eus la conscience d’aller consulter le chef de la Sûreté. Il me reçut très aimablement et s’offrit à revoir mon manuscrit… mais il me le renvoya au bout de huit jours, avec sa carte et sans un commentaire… Il avait dû trouver cette évasion complètement impossible !…

Et, depuis, je suis le prisonnier d’Arsène Lupin ! L’Angleterre, d’abord, a traduit ses aventures, puis les États-Unis, et maintenant, elles courent le monde entier.

L’épigraphe « Arsène Lupin, gentleman cambrioleur », ne m’est venue à l’esprit qu’au moment où j’ai voulu réunir en volume les premiers contes, et qu’il m’a fallu leur trouver un titre général.

Un de mes plus efficaces éléments de renouvellement pour les aventures d’Arsène Lupin a été la lutte que je lui ai fait soutenir contre Sherlock Holmes, travesti en Herlock Sholmès. Je peux, néanmoins, dire que Conan Doyle ne m’a nullement influencé, pour la bonne raison que je n’avais encore jamais rien lu de lui, lorsque j’ai créé Arsène Lupin.

Les auteurs qui ont pu m’influencer sont plutôt ceux de mes lectures d’enfant ; Fenimore Cooper, Assolant, Gaboriau, et plus tard, Balzac, dont le Vautrin m’a beaucoup frappé. Mais celui à qui je dois le plus, et à bien des égards, c’est Edgar Poe. Ses œuvres sont, à mon sens, les classiques de l’aventure policière et de l’aventure mystérieuse. Ceux qui s’y sont consacrés depuis n’ont fait que reprendre sa formule… autant qu’il peut être question de reprendre sa formule à un génie ! Car il savait, lui, comme nul ne l’a jamais tenté depuis, créer autour de son sujet une atmosphère pathétique.

D’ailleurs, ceux qui lui ont succédé ne l’ont généralement pas suivi dans ces deux voies, mystère et police ; ils se sont orientés surtout vers la seconde. Ainsi, Gaboriau, Conan Doyle et toute la littérature qu’ils ont inspirée en France et en Angleterre.

Pour moi, je n’ai pas cherché à me spécialiser ; toutes mes œuvres policières sont des romans mystérieux, toutes mes œuvres de mystère sont des romans policiers. Je dois dire que mon personnage même m’y a conduit.

La situation n’est, en effet, pas la même suivant que le personnage central est le bandit ou le détective. Lorsque c’est le détective, cela présente cet intérêt que le lecteur ne sait jamais où il va, puisqu’il est du côté du détective qui se trouve en face de l’inconnu. Au contraire, lorsque le récit tourne autour du bandit, on connaît d’avance le coupable, puisque c’est justement lui.

D’autre part, j’ai dû faire d’Arsène Lupin un héros double, un homme qui soit à la fois un bandit et un garçon sympathique (car il ne peut y avoir de héros de roman qui ne soit sympathique). Il fallait donc ajouter à mon récit un élément humain pour faire accepter ses cambriolages comme des choses très pardonnables, sinon toutes naturelles. D’abord, il vole beaucoup plus par plaisir que par avidité. Ensuite, il ne dépouille jamais des gens sympathiques. Il se montre même parfois très généreux.

Enfin, ses exploits malhonnêtes sont souvent expliqués en partie par des entraînements sentimentaux qui lui donnent l’occasion de faire preuve de bravoure, de dévouement et d’esprit chevaleresque.

Dans Conan Doyle, Sherlock Holmes n’est animé que du désir de résoudre des énigmes, et il n’intéresse le public que par les moyens qu’il emploie pour y parvenir. Arsène Lupin, au contraire, est continuellement mêlé à des événements qui, le plus souvent, lui tombent dessus sans qu’il sache même pourquoi, et dont il doit sortir avec honneur… c’est-à-dire un peu plus riche qu’avant. Lui aussi se jette dans des aventures pour découvrir la vérité ; seulement cette vérité il l’empoche.

Cela ne signifie d’ailleurs pas qu’il se pose en ennemi de la société. Au contraire, il dit de lui-même : « Je suis un bon bourgeois… Si on me volait ma montre, je crierais au voleur. » Il est donc, par goût, sociable et conservateur. Seulement, cet ordre qu’il juge nécessaire, qu’il approuve même, son instinct le pousse sans cesse à le bouleverser. Ce sont ses remarquables dons à « barboter » qui l’amènent fatalement à être malhonnête.

Mais il est, dans ses aventures, un autre élément d’intérêt important et qui me semble avoir le mérite de l’originalité. Je ne m’en suis pas rendu compte non plus tout de suite. D’ailleurs, en littérature on ne prévoit jamais ce que l’on doit faire : ce qui vient de nous, se forme en nous et nous est souvent une révélation à nous-mêmes. Il s’agit dans le cas d’Arsène Lupin de l’intérêt que présente la liaison du présent, dans ce qu’il a de plus moderne, avec le passé, surtout historique ou même légendaire, il ne s’agit pas de reconstituer des événements d’autrefois en les romançant, comme dans Alexandre Dumas, mais de découvrir la solution de problèmes très anciens. Arsène Lupin est continuellement mêlé à de tels mystères par le goût qu’il a de ces sortes de recherches.

D’où cette série d’aventures d’Arsène Lupin où les faits sont contemporains mais où l’énigme est historique. Par exemple, dans L’Île aux trente cercueils, il s’agit d’un rocher entouré de trente écueils. On l’appelle la Pierre-des-rois-de-Bohême ; mais personne ne sait pourquoi. La tradition prétend seulement qu’autrefois on amenait des malades sur cette pierre et qu’ils guérissaient. Arsène Lupin découvre qu’un navire qui apportait ce rocher de Bohême a échoué là du temps des druides, et que les miracles dont on parlait étaient dus au radium que contenait cette pierre (on sait, en effet, que la Bohême en est la plus grande productrice).

Établir un roman d’aventures policières sur de telles données, élève forcément le sujet ; et c’est une des raisons, j’imagine, qui ont concouru à rendre populaire et attachante la personnalité de ce Don Quichotte sans vergogne qu’est Arsène Lupin.

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Episode :  Les Anneaux de Cagliostro
Première diffusion : 27 mai 1971

À Vienne Lupin retrouve une vieille connaissance en la personne de la belle Tamara, une collègue et rivale. Tamara se fait passer pour la Comtesse Cagliostro, descendante du fameux mage. Elle recherche les anneaux de ce dernier car une énigme y est gravée, conduisant au légendaire trésor de l’Empereur Frédéric Barberousse. D’abord opposés, Lupin et Tamara font cause commune quand l’employeur de cette dernière tente de la doubler et de l’assassiner. Lupin sympathise également avec Georgine, adorable et gaffeuse journaliste, myope come une taupe. Elle se révèle être la fille du propriétaire légitime du magot. Finalement Lupin découvre la cachette avant tout le monde et remet le trésor à Georgine, non sans prélever sa part ! Il peut ensuite partir en voyage avec Tamara.

Livre SF – Pierre Bordage – Le cycle Abzalon (1998)

Le cycle d’Abzalon parle d’un monde au bord de la destruction, où les prisonniers de Doec et le peuple archaïque des Kroptes se retrouvent embarqués de force à bord de l’Estérion, un vaisseau spatial qui a pour but la colonisation d’un nouveau monde. La suite, Orchéron, reprend l’histoire plusieurs siècles après l’arrivée du vaisseau.

L’auteur :

Pierre Bordage, né le 29 janvier 1955 à La Réorthe, en Vendée, est un auteur de science-fiction français. C’est avec sa trilogie Les Guerriers du silence, publiée aux éditions de l’Atalante et vendue à 50.000 exemplaires, qu’il rencontre le succès. Ce space opera ainsi que le cycle de Wang sont salués par la critique littéraire comme des œuvres majeures du renouveau de la science-fiction française des années 1990, genre qui était alors dominé par les auteurs anglophones.

Au fil de ses publications, Pierre Bordage acquiert la notoriété et une reconnaissance parmi les meilleurs romanciers populaires français. Auteur d’une quarantaine d’ouvrages ainsi que de nouvelles, publiés chez différents éditeurs (notamment Au Diable Vauvert) et de différents genres (fantasy historique avec L’Enjomineur, science fantasy avec Les Fables de l’Humpur, polar, etc.), il a aussi conçu des novélisations et réalisé quelques scénarios pour le cinéma, pour ensuite s’essayer à l’adaptation théâtrale, ainsi qu’à celle de sa propre œuvre en bande dessinée.

Les ouvrages de Pierre Bordage ont une orientation humaniste, axée sur la découverte de la spiritualité, la lutte contre le fanatisme, ou encore le détournement du pouvoir politico-religieux au profit de quelques-uns. Bien qu’issu de la science-fiction, il travaille davantage sur ses personnages que sur la science et les technologies qu’il met en scène, et s’inspire des épopées et des mythologies du monde entier.

Pierre Bordage a reçu de nombreux prix littéraires tels que le grand prix de l’Imaginaire (1993) et le grand prix Paul-Féval de littérature populaire (2000).

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Pierre Bordage – Abzalon

Abzalon : 

“Abzalon” la planète de départ est proche de la destruction. La fin approchant, les dirigeants, dont la religion du Moncle et les mentalistes, décident d’envoyer un vaisseau colonisateur vers un autre monde. C’est un voyage de 120 ans à bord d’un gigantesque vaisseau spatial : L’Estérion. À bord, passagers malgré eux : 5000 Deks, anciens prisonniers du plus terrible des bagnes, et 5000 Kroptes, les derniers survivants d’un peuple pacifique et religieux du sud d’Ester, aujourd’hui décimé. Au centre du vaisseau, censés réguler les humeurs des passagers et les empêcher de se rencontrer : des moines de l’Église monclale, dont certains semblent décidés à ce qu’aucun des passagers n’arrive jamais à bon port. Les prisonniers vont-ils continuer à accepter le joug imposé? Les femmes vont-elles continuer à supporter le poids de la tradition kropte?

Deux personnages forts font vibrer le roman : Ellula et Abzalon. Ellula, de tradition kropte ne supporte plus le statu quo traditionnel qui lui est imposé en tant que femme. Abzalon, monstrueux tueur en série, se révèle être autre chose qu’un psychopathe musclé. Ces deux personnages permettront le rapprochement des deux communautés au départ opprimées sur leur planète. Mais l’équilibre se maintiendra-t-il? Que fait l’église du Moncle en coulisse? Est-ce que cette rencontre va à l’encontre de l’église monclale ou bien était-ce prévu? Qui dirige réellement le jeu? Est-ce les Qvals, peuple de légende dont la rumeur affirme qu’ils furent les premiers habitants d’Ester…

Pierre Bordage – Orchéron

Orchéron :

Ce roman est la suite d’Abzalon, qui racontait la quête d’une nouvelle planète par un vaisseau arche peuplé de repris de justice et de représentants d’un peuple polygame. Au terme d’un voyage mouvementé, et gangrené par les luttes intestines, les colons débarquaient sur une planète vierge. C’est cette dernière qui sert de cadre au livre.  Les passagers de l’Estérion, après de nombreuses péripéties et un siècle de voyage mouvementé, ont enfin trouvé leur Eden. Ils étaient 10000 lors du départ. Ils ne sont plus que 500 à l’heure de l’atterrissage dans ce nouveau monde.

Depuis, cinq siècles se sont écoulés. L’épopée de l’Estérion est désormais un mythe et ses héros des dieux, les fondements idéologiques de cette jeune société où chacun à sa place et où le meurtre n’existe pas. Sur cette nouvelle planète s’est installé une manière de vivre matriarcale ou presque : les mathelles.

D’autres communautés sont nées sur le continent du Triangle, autour des grands domaines agricoles matriarcaux gérés par les mathelles : les chasseurs lakchas qui traquent des troupeaux de yonks ; les djemales, disciples de Qval Djema, à la recherche de « l’éternel présent » ; les ventresecs, nomades des plaines jaunes. Fragile équilibre que celui de cette colonie entre tradition de ignorance.

Les umbres, mystérieux et terribles prédateurs volants, font peser une menace permanente sur sa survie. Des hommes masqués, les protecteurs des sentiers, sorte de secte au dogmatisme fanatique tente d’imposer leur manière de voir le monde. Prenant le pouvoir violemment, ces Protecteurs change l’ordre des choses au nom d’un passé révolu et instaurent la terreur au nom d’un dieu oublié de l’arche des origines ; ils ont juré d’éteindre les « lignées maudites ».

Mais doucement la résistance s’installe. Au milieu de tout cela évolue Orchéron, abandonné enfant ; il développe aujourd’hui des pouvoirs étranges qui sont loin de plaire au fanatiques que sont les Protecteurs des Sentiers. Orchéron, fils adoptif d’une mathelle, devenu leur proie désignée, se lance dans une fuite éperdue au bout de laquelle le rejoindront Alma, la jeune djemale boiteuse, et Ankrel l’apprenti chasseur.

Film & Livre – The big Lebowski (1998)

Le film : 

La vie de Jeffrey Lebowski, alias le Duc (joué par Jeff Bridges), s’écoule paisiblement dans le comté de Los Angeles à jouer au bowling en compagnie de ses potes Walter Sobchak (John Goodman) et Donny (Steve Buscemi), à se prélasser chez lui en peignoir en écoutant Bob Dylan et à siroter des Russes blancs. Mais à la suite d’une confusion d’identité, le Duc fait malgré lui la connaissance d’un millionnaire également appelé Jeffrey Lebowski. Lorsque la jeune épouse du millionnaire est enlevée, celui-ci fait appel au Duc pour apporter la rançon demandée par ses ravisseurs. Mais les choses commencent à aller de travers quand Walter Sobchak projette de garder la rançon pour eux…

Julianne Moore, Steve Buscemi, David Huddleston, Philip Seymour Hoffman, Tara Reid et John Turturro complètent la distribution du film, dont l’histoire est narrée par un cow-boy interprété par Sam Elliott.

L’intrigue du film s’inspire de celle du roman Le Grand Sommeil, de Raymond Chandler. The Big Lebowski reçut tout d’abord des critiques mitigées mais, avec le temps, celles-ci sont devenues plus positives et le film a acquis le statut de film culte, connaissant une brillante carrière en vidéo, grâce à ses personnages atypiques, ses séquences de rêves surréalistes, ses dialogues décapants et sa bande originale très éclectique.

Le Russe Blanc : 

Le Russe blanc qui est le cocktail préféré du Duc, est un cocktail à base de 5 cl de vodka, 2 cl de liqueur de café et 3 cl de crème (ou de lait), servi avec de la glace dans un verre à cocktail. Depuis 1998, ce mélange connaît un important regain de popularité grâce au film des frères Coen. La légende dit que pendant le tournage des scènes, Jeff Bridges, l’acteur qui incarne le Duc, tenait à boire le même nombre de Russe blanc que son personnage, dans le but de s’identifier à lui pendant les prises. Cette légende a donné naissance à l’expérience urbaine “Big Expérience”, selon laquelle il faut boire la même quantité de cocktails que le Duc pendant le visionnage du film (9 verres), afin de saisir toutes les subtilités du personnage. Notez que le Dude s’en fait des doubles!

Le Dudeism :

Le personnage de loser magnifique incarné à l’écran par Jeff Bridges, surnommé « The Dude » (le mec), a été canonisé en 2005 par le « dudeism », une religion potache mariant le Non-Agir (précepte tiré du taoïsme), les déambulations en peignoir, et la dégustation de Russes Blancs. Délivrant ses ordinations à ses ouailles sur canapé par simple retour de mail, le dudeism revendique 400.000 prêtres…

Un livre de fans consacré au film culte a été édité en 2014!

Même Jeff Bridges avoue sa relative déception en préface de Je suis un Lebowski, tu es un Lebowski. « On me demande souvent si je suis surpris par le retentissement qu’a eu The Big Lebowski ces dernières années. En général, on s’attend à ce que je réponde “oui”, mais ma réponse est toujours “non”. Ce qui me surprend, c’est qu’il n’ait pas aussi bien marché que ce à quoi je m’étais attendu. Il était extrêmement drôle et les frères Coen venaient de remporter l’Oscar pour Fargo. Je pensais que les gens allaient adorer. Pour vous dire la vérité, j’ai été un peu déçu. »

Je suis un Lebowski, tu es un Lebowski par Bill Green, Ben Peskoe, Will Russell, Scott Shuffitt 

Pour certains, The Big Lebowski est juste un film. Pour d’autres, c’est LE film. Quand nous avons décidé de rassembler quelques amis dans un petit bowling du Kentucky pour boire des White Russians et faire la fête autour de notre film préféré, le Lebowski Fest était né. Nous nous sommes aperçu que nous n’étions pas seuls et des fans des quatre coins du monde, aussi connus sous le nom d’Achievers, ont commencé à sortir du bois. Nous, les losers à l’origine du Lebowski Fest, nous sommes assigné la modeste tâche de concocter un livre destiné aux fans de ce que nous estimons être le plus grand film de tous les temps (condoléances, Citizen Kane). De temps à autre, nous avons eu le sentiment de ne pas être dans notre élément, mais nous avons quand même persévéré et réussi. Je suis un Lebowski, tu es un Lebowski commence par une préface signée Jeff Bridges et comprend des photos de l’envers du décor prises par celui-ci sur le plateau. Pour mettre en lumière autant que nous pouvions le making-of de ce film, nous avons interviewé tout le monde, depuis John Goodman, Julianne Moore et John Turturo jusqu’aux acteurs ayant joué des seconds rôles, tels que la caissière de Ralphs, Liam et, oui, même Saddam. Nous avons recherché ceux qui ont inspiré l’histoire et ses personnages, y compris Jeff Dowd (le Dude), John Milius (Walter) et l’homme dont le tapis harmonise vraiment la pièce, Peter Exline. Nous avons même retrouvé le vrai petit Larry, un garçon qui, en effet, a réellement fait preuve d’une impassibilité totale devant deux cinglés qui se sont mis à agiter sous son nez son devoir dans une pochette en plastique. Le livre contient enfin des questionnaires, des interviews de différents Achievers, des pistes pour dudifier votre vie, un guide retraçant les lieux de tournage du film, les meilleurs moments du Lebowski Fest et tout ce qui s’ensuit.

Cette ode à la non-performance serait le principal ressort de cette interminable « lebowskimania » selon l’écrivain Olivier Maulin, auteur de la postface de Je suis un Lebowski, tu es un Lebowski : « On est bien au-delà d’une simple farce. Dans un monde rationalisé et tourné vers la rentabilité, le Dude propose une forme de rébellion salvatrice. C’est un film post-idéologique : le Dude fait la révolution tout seul dans son coin. Mais il peut, si on l’imite, ébranler le système. »

Voir sur YouTube : “THE BIG LEBOWSKI Bande Annonce VOST” par FilmsActu

Livre SF – David Brain – Elévation (Prix Hugo 1988)

“Mais il y a une raison de plus pour nous inciter à protéger les autres espèces et celle-ci est rarement évoquée ; peut-être sommes-nous les premiers à parler et à penser, à construire et à aspirer, mais nous ne serons pas les derniers. Un jour nous serons jugés sur l’honnêteté de notre service, quand nous étions les seuls gardiens de la terre”. – La guerre de l’élévation.

Le cycle de l’élévation : 

David Brin est né en 1950 aux Etats-Unis. Diplômé d’astronomie, de physique appliquée et de philosophie, il écrit son premier roman, “Jusqu’au cœur du soleil”, en 1980 et continue son cycle de l’Elévation avec “Marée stellaire” et “Elévation”. Il nous narre la guérilla menée par une poignée de résistants, humains, extraterrestres et singes, face à de féroces envahisseurs à plumes. Comme toujours, David brin excelle dans la description de créatures exotiques, tels ces oiseaux machiavéliques, ou ces chimpanzés intelligents au sens de l’humour ravageur, et certaines scènes sont vraiment jubilatoires.

Le cycle tout entier repose sur le principe de l’ «élévation» vers la conscience d’espèces pré-cognitives par des races « patronnes », elles-mêmes redevables à une autre civilisation. L’Élévation est le processus génétique par lequel une espèce doyenne de l’univers fait accéder une espèce moins évoluée au niveau de civilisation galactique avec tous ses apports technologiques (dont le voyage dans l’espace). L’Élévation établit un contrat de servitude sur une durée de plusieurs centaines de milliers d’années aux dépens de l’espèce la moins évoluée. Mais les humains se seraient « élevés » tout seuls — pas assez au gré de différentes races extraterrestres. Pire encore : ils ont pris l’initiative d’élever les deux autres espèces terriennes les plus développées : les dauphins (au centre du premier volume du cycle) et les chimpanzés (héros du deuxième). Les humains, libéraux, n’appliquent pas les termes du contrat habituel lié au processus d’Élévation, les néo-chimpanzés et les néo-dauphins ont les mêmes droits que les humains et sont représentés politiquement au Conseil de la Terragens, conseil chargé des relations entre la Terre et la communauté galactique. Pour la race patronne des Gubrus, c’est un affront moral et une insulte religieuse à d’autres races anciennes qui peuvent retracer leurs lignée sur plus d’un milliard d’années.

Tome 1 : Jusqu’au cœur du soleil (1980) : 

Dans ce contexte, Jacob Demwa, qui travaille dans un centre d’élévation des dauphins, est convié par un ami extraterrestre à participer au projet Plongée Solaire, mené par des humains sous le contrôle de la Bibliothèque Galactique, visant à explorer le Soleil de près grâce à des vaisseaux résistant à la chaleur et aux radiations. Il semblerait en effet que d’étranges créatures vivantes aient été détectées dans la chromosphère, et certains pensent qu’il pourrait s’agir des patrons de l’humanité.

Tome 2 : Marée stellaire (1983) : 

Après notre plongée dans l’étoile du système solaire terrien, nous échouons cette fois sur une planète abandonnée, en compagnie de l’équipage du Streaker. De l’autre côté de la Galaxie, le Streaker, un vaisseau spatial piloté par des néo-dauphins, a découvert une flotte de centaines d’énormes vaisseaux de la taille d’une lune, incroyablement anciens. A l’intérieur, on trouve des cadavres momifiés d’une race oubliée, peut-être les Progéniteurs en personne, et l’un d’eux est amené à bord. Le rapport que le Streaker transmet à la Terre est intercepté, et aussitôt, des hordes de vaisseaux de guerre appartenant à tous les Clans et alliances politiques ou religieuses se mettent à sa poursuite, lui tendant des embuscades dans l’hyperespace. Les clans galactiques supérieurs ont envoyé des flottes pour intercepter le vaisseau terrien, mais ont également décidé de tenir la Terre et ses mondes de colonies en otage pour soutirer à son équipage les coordonnées exactes des vaisseaux abandonnés. Les Terriens se réfugient sur la planète Kithrup afin de réparer leur vaisseau. Pendant que les Galactiques se livrent une guerre sans merci dans l’espace, les dauphins, les quelques humains et le chimpanzé qui constituent l’équipage du Streaker découvrent leur planète d’accueil. Peut-être ne sont-ils pas au bout de leurs surprises.

Tome 3 : Elévation (1987) : 

Inquiétées par les mystérieux agissements du Streaker, le vaisseau des néo-dauphins héros de “Marée Stellaire”, les Cinq Galaxies veulent donner une leçon aux trop ambitieux humains. La Terre et ses alliés Tymbrimi (une race qui utilise un langage psychique fait de glyphes immatériels) ont été forcés de retirer la plupart de leurs militaires pour défendre leurs terres natales, laissant les colonies périphériques en état de vulnérabilité.

Garth est un tel monde, une planète verdoyante dont l’équilibre écologique a été gravement abîmé un millénaire plus tôt. Les Humains vivent en paix avec les néo-chimpanzés et tous deux ont travaillé dur pour rendre à nouveau la planète habitable. Mais les Galactiques Gubrus, de féroces envahisseurs à plume, sont décidé d’occuper Garth pour donner une leçon aux humains qu’ils jugent trop arrogants. Or tous les habitants des galaxies n’apprécient pas forcément ces manières de faire… La résistance s’organise autour de l’humain Robert Oneagle, fils de la Coordinatrice planétaire, de Fiben, néo-chimpanzé malin, et d’ Athacléna, une ravissante Tymbrimi fille de l’ambassadeur Uthacalting, qui vont faire la preuve de leurs talents. En mettant sur pied la contre-attaque, ils découvrent un formidable secret qui les mènera sur le chemin de la vérité. Leur donnera-t-il le moyen de vaincre l’occupant ?

Écologie et manipulations génétiques sont au coeur de ce formidable space opera, couronné par le prix Hugo et le prix Locus en 1988.

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