L’équipement des Radios Locales dans les années 80

Les radios Locales FM ayant fait déjà l’objet d’un historique sur Echoretro, je vais succinctement aborder ici la partie technique de leurs installations. Dans une radio, il y a deux postes essentiels, le studio (la basse fréquence) et l’émetteur (la VHF pour le modulateur et l’amplificateur de puissance, et l’UHF voire la SHF pour le pont hertzien acheminant le signal jusqu’au point d’émission distant).

Le Studio : La table de mixage :

Dans les années 80, la FM française en était encore a ses balbutiements, et l’équipement BF d’un studio s’inspirait encore largement de celui d’une discothèque (établissement récréatif où l’on pouvait boire, fumer, draguer et occasionnellement danser). Les marques en vogue à cette époque ont largement été évoquées sur le blog (Freevox, AMIX, Power, 3XXX, Frank…) mais on vit apparaitre entre le milieu et la fin des années 80, des tables de mixage dédiées exclusivement à la radio, essentiellement chez Freevox avec l’Antenna et chez Power avec la PR1000 pour ne citer que les plus utilisées (Il y avait bien sûr du plus haut de gamme avec des tables modulaires comme l’AMIX CSL AV 20, ou 3M Broadcast avec la Harrison AIR 7, mais cela dépassait largement le budget des petites radios locales…)

La Freevox Antenna : 

Freevox Antenna (1986)

Je l’ai placée en premier, non parce-qu’elle était la plus performante, mais parce-que ce fut sûrement la plus pratique et la plus utilisée. Elle fut pour les petites radios ce que fut la DJ Club pour les discothèques. Elle avait une esthétique attrayante avec sa façade couleur champagne ambré, ses commutateurs type “Œil de chat” qui laissaient apparaitre une pastille rouge, bleue ou verte lors de la commutation ou de la mise en service des voies dédiées, ses 6 faders longue course (côté droit) équipés de capuchons blancs et ses 2 baregraphs stéréo à led avec mémoire de crête. Elle manquait un peu de “pêche” sur les voies Phono, mais le son qu’elle délivrait était bon, et sa fiabilité remarquable (on en trouve encore à vendre sur ebay ou le Bon Coin, et après une bonne révision, elles fonctionnent à nouveau plus de 30 ans plus tard). Prix du modèle neuf en 1986 : 32.800 Francs soit 8794 € actuels avec 76% d’inflation. Prix du modèle d’occasion : de 500 à 700 €. Vous pourrez consulter ses caractéristiques techniques sur les notices en bas de page.

La Power PR1000 :

Power PR1000 (1986)

La Power était l’alternative à la Freevox. Moins chère que sa grande sœur la PR1017, elle était superbe dans sa livrée en aluminium brossé, mais encore plus efficace que l’Antenna avec ses potentiomètres intégralement en longue course et ses vu-mètres à aiguilles bien plus pratiques que les leds. Elle aussi est des plus fiable, et il faut reconnaître qu’elle est plus facile d’entretient que la Freevox, puisque ses faders de haute qualité se démontent et se dépoussièrent sans problème. En 1986, le modèle neuf était vendu 19.800 F soit 5309 € actuels. Prix du modèle d’occasion : entre 500 et 600 €.

Voir sur YouTube : L’électronique d’une Power PR1000 par Eric

Le reste du studio : 

Les autres composants étaient essentiellement constitués par les platines disques à démarrage (presque) instantané, équipées d’autostart à partir du fader phono de la table de mixage, et sur lesquelles étaient montées les fameuses cellules Shure SC35C (tables Technics 1200 mk2, Dynacord IST 204, Barthe Rotofluid Disco 2 ou Amix Master DJ), les micros (AKG 330 ou Shure SM58), les magnétophones à bande (Revox B77 et PR99 ou Teac X1000 et X2000), les platines cassettes (Tascam 122 ou Nakamichi BX2) ou bien les cartoucheurs pour les plus fortunés (Aquarius, NAB Delta et Nab Scotchcart), les lecteurs laser (qui venaient juste de débarquer en 1984) avec l’excellent Technics SLP1200 auquel j’ai déjà rendu hommage sur Echoretro, le monitoring pour le retour du son (essentiellement du JBL ou du Bose) et les compresseurs limiteurs allant du DBX d’entré de gamme opérant sur l’intégralité de la bande audio, au très sophistiqué ORBAN Optimod FM qui travaillait sur plusieurs bandes audio et faisait par la même occasion office de codeur stéréo. Prix du matériel neuf en 1986 : Technics 1200 mk2 : 3900 F ; Dynacord IST 204 : 5600 F, Barthe Rotofluid Disco 2 : 4900 F  ; Amix Master DJ : 4960 F. Revox B77 : 13.000 F et PR99 : 23.400 F. Il faut noter que ces appareils se trouvent maintenant d’occasion à 300  € pour les platines et à 500  € pour un Revox B77 en bon état.

L’automatisation des radios en 1986 :

La première radio française entièrement automatique fut Hit Fm qui se dota du système REGIS. Mais le principe était déjà très utilisé ailleurs en Europe, notamment en Italie, pays qui avait eu droit à sa vague de radio libre un peu plus tôt dans les années 70. Le système de régie automatique italien CEPAR PT21 permettait de piloter de 8 à 32 sources différentes (Magnétophones à bande, platines cassettes autoreverse, lecteur CD) et d’insérer des jingles et de la publicité automatiquement aux heures programmées. Mais les rois dans ce domaine étaient les Américain, notamment avec la société Broadcast Electronics qui était rompu à cette pratique depuis l’apparition des premiers PC. Ces installations prenaient une place gargantuesque et coûtaient quasiment le prix de l’appartement qui les contenait. Il va sans dire que maintenant, alors qu’un vulgaire PC portable muni d’un logiciel d’automation peut programmer plus de 10.000 titres en qualité digitale pour moins de 500 €, la débauche d’appareils nécessaires pour automatiser une radio en 1986 fait quelque peu sourire. Mais à cette époque, émettre 24 heures sur 24 se méritait, et la musique ne se résumait pas à quelques lignes de code.

L’émetteur : 

La partie émission d’une radio FM, c’était aussi un pont UHF (400 Mhz) ou SHF (900 Mhz, parfois 1,2 Ghz) (de marque DB Elettronica, RVR,…) visant à amener le signal audio stéréo du studio jusqu’au point haut où se situe l’émetteur et le pylône supportant les antennes accordées sur la fréquence de la radio, entre 88 Mhz et 104 Mhz (en 1986, la portion de 104 à 108 Mhz n’était pas encore utilisée) grâce à une antenne très directive à haut gain (10 à 20 db). La partie traitement de son (compresseur, limiteur et codeur stéréo) ainsi que l’émetteur du pont hertzien, se situait au studio de la radio ; ce dernier alimentait via un câble coaxial, une antenne logarithmique à haut gain pointant en vue directe vers l’antenne du récepteur calé sur la même fréquence (souvent voisine de 900 Mhz, bien que non homologué par TDF) et située sur le point dominant le plus proche. Par la suite, TDF obligera les radios FM à utiliser des faisceaux hertziens homologués mais beaucoup plus onéreux sur des fréquences bien plus élevées, d’abord sur 22 Ghz, et actuellement entre 17 et 24 Ghz ; à ces fréquences, les antennes directives classiques sont remplacées par des paraboles.

Au début de la FM, de nombreuses radios locales implantèrent leur antenne sur l’immeuble où se situait le studio. Mais le champ électromagnétique était parfois tel pour les plus puissantes, que les récepteurs TV du coin (qui étaient analogiques à l’époque) ne captaient plus rien au plus grand désespoir des riverains. Parfois même, la puissance rayonnée était si élevée (10.000 Watts P.A.R.), que l’électronique des services publics les plus proches devenait inopérante. Cela engendra de nombreuses mise en demeure d’arrêt des émissions pour les radios ayant une puissance excessive (rappelez vous NRJ…) et finalement, une délocalisation des points d’émissions en dehors des villes. (On soulignera que parfois, les champs électromagnétiques excédaient les 50 volts par mètres dans une rayon de plusieurs centaines de mètres autour du pylône, et cela en pleine ville (ce qui est considérable quand on sait que la norme actuelle est à 0,7 V/m, et pourtant aucun électrosensible ne se manifesta à l’époque…) Pour ces cas extrêmes, on était très loin de la puissance apparente rayonnée maximum autorisée par le CSA en 1986, qui se limitait à 100 Watts en ville et à 500 Watts en périphérie, c’est à dire ce que délivre un émetteur de 120 Watts alimentant 4 dipôles…

L’émetteur était composé d’un modulateur (RVR PTX 20, DB Elettronica PE20, Ecreso EPLL 20…) qui récupérait le signal multiplexé reçu du studio, et d’un amplificateur de puissance VHF à transistor jusqu’à 500 watts (RVR PT500, DB Elettronica KN400, Ecreso PW450) ou à tubes pour des puissances allant de 500 et jusqu’à 6000 W (DB Elettronica KA500, KA6000). La chaîne de transmission se terminait par les antennes qui pouvaient être ominidirectionnelles (Dipoles SIRA à gain nul), semi directionnelles (Dipoles RVR à faible gain) ou directives (Panneaux Aldena à fort gain). Pour augmenter le gain d’émission, donc la puissance apparente rayonnée, les antennes étaient couplées entre elles par des bretelles appairées selon un nombre allant de 2 à 8, parfois plus pour les grosses structures. Les émetteurs de cette époque dont vous aurez un aperçu du prix neuf sur la notice DB Elettronica ci-dessous, deviennent de plus en plus rares. On trouve des modulateurs sur ebay à partir de 300  €, et des amplificateurs VHF à transistors entre 300 et 1000  € (le 500 watts) pour des modèles transistorisés, et entre 300 et 800  € (le 2500 watts) pour des modèles à tubes en état de marche. On notera qu’ils sont bien plus fiables que ceux d’aujourd’hui.

La radio de nos jours :

Il ne vous a sûrement pas échappé que la radio a bien changé depuis trente ans. En effet, les jours de la radio FM analogique sont comptés ; cette dernière a d’ailleurs déjà disparue en Norvège au profit de la RNT. La relève est assurée par la radio numérique terrestre, la radio par satellite, et le streaming internet des webradios sur smatphone et tablettes. Bien qu’en Allemagne, le DAB+ ait plutôt bien pris, il est fort probable que seuls ces deux derniers systèmes tireront leur épingle du jeux, et que la RNT s’essoufflera peu à peu. Entre temps, les petites radios associatives auront disparues, puisque les émetteurs radio numériques sont bien trop chers pour qu’une petite structure puisse se les payer (ou bien louer leur retransmission par TDF), et comme les subventions de l’état deviennent peau de chagrin…

La Radio Numérique Terrestre :

Elle existe depuis 2001 aux USA (sous le nom de HD Radio) , et elle doit débarquer dans quelques année dans toute la France (on parle de 2020). Ses avantages sont la qualité d’écoute puisqu’elle est moins vulnérable aux interférences et aux parasites et la possibilité d’émettre un signal multicasts, c’est-à-dire de diffuser simultanément plusieurs programmes sur une même fréquence radiophonique. Les récepteurs de radio DAB+ intégrés en option dans les automobiles allemande permettent aussi de suivre l’évolution du trafic en direct avec un système de géolocalisation et un écran intégré au poste. Les applications interactives sont de plus en plus nombreuses. L’auditeur a la possibilité de tagger une chanson et de la télécharger sur ses tablettes et smartphones ; il a aussi à disposition des indications géolocalisées, comme les prévisions météorologiques ou le prix de l’essence dans les stations-services environnantes. Les radios peuvent aussi afficher la pochette de l’album diffusé ou des logos publicitaires.

La radio par satellite :

Aux USA, depuis 2001, la compagnie XM Radio a lancé officiellement la radio par satellite. Ce lancement fut rapidement suivi par un autre, celui de la compagnie Sirius qui proposait un service similaire dès 2002. En juillet 2008, après quelques années comme compétiteurs, Sirius et XM radio ont fusionné pour devenir Sirius XM. Pour avoir accès aux services dans son auto, les américains doivent avoir un système audio avec un récepteur satellite intégré ou acheter un récepteur externe. Il faut également s’abonner au service, ce qui coûte entre 10 $ et 25 $ par mois. La radio satellite est intéressante par la diversité de son offre. Dépendant du forfait choisi, on a une sélection allant jusqu’à plus de 120 stations différentes. Mais cela n’existe pas encore en France.

Qui va gagner ?

Aujourd’hui aux USA, la HD Radio semble en stagnation voire en recul. En effet pour la première fois en 2012, les stations ayant abandonné la technologie HD radio sont plus nombreuses que celles qui l’ont adoptée. Parallèlement à cette stagnation depuis 2006 aux Etats-Unis, on note une progression des autres technologies de diffusion radiophonique. Ainsi, la radio satellite, lancée au même moment que la HD radio, a convaincu 19 millions d’américains fin 2008 et 24 millions en 2012. Les services en ligne progressent rapidement. En 2012, plus d’un tiers des Américains déclarent écouter en streaming les stations AM/FM, et/ou des radios diffusées uniquement sur Internet (webradios) et ces chiffres sont en progression constante. Enfin, il faut ajouter qu’en 3 ans, la proportion de personnes qui utilisent leur téléphone pour écouter la radio en ligne dans leur voiture a triplé (elle est passée de 6% à 17% entre 2010 et 2012). C’est donc la radio par satellite et le streaming des webradios sur portable qui semblent gagner la partie. Il faut noter que la 5G commence à être déployée aux USA, alors que la 4G n’a pas finie d’être installée en France (88% de couverture).

À propos de webradio, si vous appréciez la programmation musicale des radios pionnières du début des années 80, écoutez la webradio du blog, vous ne serez pas déçu.

François

Album – Eurythmics – Revenge (1986)

Eurythmics est un duo musical britannique orienté pop rock et new wave, composé d’Annie Lennox (chanteuse à la voix suave et au look androgyne) et de David A. Stewart (compositeur et producteur de génie). Stewart et Lennox furent dans un premier temps membres du groupe The Tourists (à l’origine connu sous le nom The Catch), qui s’est séparé en 1980. Eurythmics s’est formé à Londres cette année là. Le premier album du groupe, In the Garden (1981), n’a pas marché, mais le duo a connu un succès internationnal avec son deuxième album Sweet Dreams (Are Made of This), sorti en 1983. La chanson-titre fut un succès mondial, classé en tête des hit-parades dans divers pays, y compris les États-Unis. Le duo continua à sortir une série de singles et d’albums à succès avant de se séparer en 1990. À cette époque, Stewart était un producteur de disques très prisé, tandis que Lennox commença une carrière d’enregistrement solo en 1992 avec son premier album Diva. Dix ans plus tard, Eurythmics s’est reformé pour enregistrer son neuvième album, Peace, sorti fin 1999. Ils se sont réunis à nouveau en 2005 pour sortir le single “I’ve Got a Life”, dans le cadre d’une nouvelle compilation d’Eurythmics, Ultimate Collection.

Le duo a remporté le MTV Video Music Award du meilleur nouvel artiste en 1984, le Grammy Award de la meilleure performance rock d’un duo ou d’un groupe en 1987, le Brit Award pour contribution exceptionnelle à la musique en 1999 et en 2005 l’intronisation au UK Music Hall of Fame. Eurythmics a vendu environ 75 millions de disques dans le monde entier. En 2017, le groupe a été nominé pour l’intronisation au Rock & Roll Hall of Fame.

In the Garden (1981) : a été produit par Conny Plank, dans son studio de Cologne, et a accueilli de nombreux musiciens invités, notamment le batteur de Blondie Clem Burke et le duo Holger Czukay et Jaki Liebezeit. Plank avait déjà travaillé avec le duo alors qu’ils étaient dans leur groupe précédent The Tourists.

Deux singles ont été tirés de l’album au Royaume-Uni, “Never Gonna Cry Again” et “Belinda”. Ni l’album ni les singles n’ont connu beaucoup de succès commercial, bien que “Never Gonna Cry Again” ait atteint la 63ème place dans les Charts singles britanniques.

Sweet Dreams (Are Made of This) (1983) : Après presque deux ans d’échec commercial initial pour Eurythmics, cet album a été un succès pour le duo des deux côtés de l’Atlantique. La chanson-titre est devenue particulièrement populaire et reste l’une des chansons les plus reconnaissables d’Eurythmics. Sa vidéo musicale fut très populaire sur MTV aux États-Unis. Dans la foulée de ce succès, le single “Love Is a Stranger”, précédemment un flop, fut réédité et est devenu aussi un succès. L’album s’est classé 3ème au UK Albums Chart et 15ème au Billboard 200. La chanson-titre de l’album a connu un succès mondial, se classant à la première place du Billboard Hot 100 aux États-Unis et à la deuxième des charts britanniques.

Dave Stewart, en collaboration avec Robert Crash et l’ex-bassiste de Selecter Adam Williams, a produit l’album dans le studio 8 pistes relativement primitif d’Eurythmics, gagnant malgré tout des prix pour la qualité de l’enregistrement. Sweet Dreams a vu le duo s’éloigner du son psychédélique et musical de son premier album In the Garden en 1981, se concentrant plutôt sur des synthétiseurs analogiques bruts et des boîtes à rythmes. Alors que le genre «synthpop» avait gagné en popularité au cours des années précédentes, il était souvent associé à des groupes entièrement masculins et à une musique quelque peu clinique et sans émotion. Eurythmics (en particulier grâce aux thèmes vocaux de Lennox) a apporté une touche de musique soul au son électronique, qui s’est avéré populaire auprès d’un public plus large.

Touch (1983) : Au moment de la sortie de Touch, Eurythmics avait obtenu un succès international avec son single “Sweet Dreams” et son album du même nom. Précédé par le single «Who’s That Girl?», Touch a été enregistré et mixé en seulement trois semaines dans le studio d’Eurythmics à Londres, The Church. Un album de remix, Touch Dance, est sorti en 1984. Touch était également le premier album à sortir simultanément sur disque analogique vinyl et en format CD récemment commercialisé aux Etats-Unis. L’album présente les singles “Who’s That Girl?” (classé 3ème en UK et 21ème aux USA), “Right by Your Side” (10ème au Royaume-Uni et 29ème aux USA) et “Here Comes the Rain Again” (8ème au Royaume-Uni et 4ème aux USA).

1984 (For the Love of Big Brother) (1984) : contient la musique enregistrée par le duo pour le film 1984, réalisé par Michael Radford, basé sur le roman dystopique du même nom de George Orwell. Virgin Films a programmé la sortie du film en 1984, et a demandé à Eurythmics d’écrire sa bande sonore. Lennox et Stewart ont travaillé en duo pour ces enregistrements, sans aucune contribution d’autres musiciens. La musique, tout en contenant de nombreux éléments électroniques, était cependant loin d’être uniquement synthpop. Radford avait commandé sa propre partition orchestrale car il n’aimait pas le travail d’Eurythmics. Deux versions du film ont été publiées, l’une mettant en vedette la musique d’Eurythmics, et la version du réalisateur, qui avait remplacé la majeure partie de la musique d’Eurythmics par la partition orchestrale. En acceptant un prix pour le film, Radford se plaignit publiquement du fait que la musique d’Eurythmics lui avait été imposée par Richard Branson. Eurythmics publia une déclaration disant qu’ils avaient accepté le job donné par Virgin de bonne foi, et qu’ils ne l’auraient jamais fait s’ils avaient su que cela ne se faisait pas avec l’approbation du réalisateur.

Be Yourself Tonight (1985) : Largement enregistré à Paris, avec des enregistrements supplémentaires à Detroit et à Los Angeles, cet album a vu Eurythmics s’éloigner de ses précédentes chansons plus expérimentales, basées sur des synthétiseurs, pour un son pop-rock plus commercial. Combinant des éléments de Motown et de musique rock, l’album incorpore une instrumentation plus traditionnelle. Néanmoins, les enregistrements bénéficient toujours  d’un son profond et ciselé, permettant à Stewart de gagner des récompenses pour son travail de production sur l’album. La sortie de l’album a également coïncidé avec un nouveau look pour la chanteuse Annie Lennox, qui a abandonné le look androgyne des précédents albums. Be Yourself Tonight a inclus des apparitions d’artistes notables comme Aretha Franklin, Stevie Wonder et Elvis Costello. Les singles sont : “Would I Lie to You?”, “There Must Be an Angel (Playing with My Heart)” et “It’s Alright (Baby’s Coming Back)”

Revenge (1986) : Revenge est le sixième album du duo de musique new wave britannique Eurythmics, sorti en 1986. Faisant suite à leur précédent album, Be Yourself Tonight, Revenge a continué dans cette direction alors que le duo a adopté un style plus “rock”. L’album comprend plusieurs singles à succès et a été un succès commercial. Sa sortie a été suivie d’une vaste tournée dans le monde entier. Un concert de cette tournée fut enregistré en 1987 pendant l’étape australienne. Toutes les chansons de l’album sont écrites par Annie Lennox et David A. Stewart, à l’exception de “When Tomorrow Comes” co-écrit par Patrick Seymour, et “My Guy” par Smokey Robinson et Ronald White. Les singles à succès de l’album sont : “Missionary Man”, “Thorn in My Side”, “When Tomorrow Comes”, “The Last Time” et “The Miracle of Love”. L’album s’est classé 3ème au UK Albums Chart et 12ème au Billboard 200. En 1987, la chanson “Missionary Man” a remporté le Grammy Award de la meilleure prestation vocale rock par un groupe ou un duo.

Savage (1987) : a culminé à la 7ème place au Royaume-Uni et a été certifié Platine par la BPI pour des ventes de plus de 300.000 exemplaires. Après le contenu commercial beaucoup plus mainstream de leurs deux albums précédents, Savage a vu Eurythmics “virer à gauche” (comme Dave Stewart l’a dit), revenant à un son beaucoup plus expérimental. Produit en France (enregistré au Château de Dangu en Normandie et mixé aux Studios Grand Armée à Paris), l’album fait un usage intensif d’un clavier d’échantillonnage numérique. Le seul autre musicien travaillant sur les enregistrements avec Stewart et Annie Lennox était le batteur Olle Romo, qui a géré une grande partie de la programmation du Synclavier. Lennox a apporté un accent féministe à ses paroles accentuées par un album vidéo qui contenait une vidéo pour chaque chanson.

Bien que l’album n’ait pas eu autant de succès commercial que leurs deux albums précédents, au Royaume-Uni, il a atteint le Top 10, et les trois singles qui en sont extraits (“Beethoven (I Love to Listen To)”, “Shame”, “I Need a Man”) ont atteint le Top 30. Aux USA, il a bien moins marché, mais, malgré cela, Lennox et Stewart eux-mêmes ont déclaré que Savage est leur album préféré de toute la discographie d’Eurythmics.

We Too Are One (1989) : Quand il est sorti en 1989, l’album est entré directement à la première place du classement au Royaume-Uni, où il a depuis été certifié double platine. Il a engendré quatre singles, qui ont tous atteint le top 30 du Royaume-Uni: “Revival”, “Don’t Ask Me Why”, “The King And The Queen of America”, et “Angel”. Aux États-Unis, “(My My) Baby’s Gonna Cry” a également été publié en tant que single, mais n’a pas réussi à percer.

Peace (1999) : Après leur premier concert en 1998, David A. Stewart et Annie Lennox ont commencé à écrire et enregistrer ensemble pour la première fois depuis 1989. Le titre a été conçu pour refléter la préoccupation du duo face aux conflits mondiaux. Le disque a été promu avec un concert sur le navire Rainbow Warrior II de Greenpeace, où ils ont joué un mélange de chansons anciennes et nouvelles. Un tour du monde de 24 dates (intitulé le «Peacetour») a suivi peu après, dont tous les bénéfices ont été reversés à Amnesty International et Greenpeace. Le dernier concert de la tournée, le 6 décembre 1999 au London Docklands Arena, a été filmé et diffusé en vidéo et en DVD.

“I Saved the World Today” a été le premier single de l’album, atteignant la 11ème place des singles du Royaume-Uni (leur plus grand hit dans les charts depuis 1986). Un autre single, “17 Again”, est sorti en janvier 2000. Il atteint le Top 30 britannique et dominé le hit-parade américain durant la même période.

Discographie :

In the Garden (1981)
Sweet Dreams (Are Made of This) (1983)
Touch (1983)
1984 (For the Love of Big Brother) (1984)
Be Yourself Tonight (1985)
Revenge (1986)
Savage (1987)
We Too Are One (1989)
Peace (1999)

Voir sur YouTube : “Eurythmics – When Tomorrow Comes (Official Video)”; “Eurythmics – Here Comes The Rain Again (Remastered)” ; “Eurythmics – Sweet Dreams (Are Made Of This) (Official Video)” ; “Eurythmics – There Must Be An Angel (Playing With My Heart) (Remastered)” ; “Eurythmics – Miracle of Love (Official Video)” ; “Eurythmics – Would I Lie to You? (Official Video)” et “Eurythmics – Thorn In My Side (Official Video)” par EurythmicsVEVO

Album – Duran Duran – Notorious (1986)

Duran Duran est un groupe de pop rock originaire de Birmingham, en Angleterre. Il fut un des groupes les plus prospères émanant des formations de Synth Rock, style musical ayant participé avec le rock alternatif à la “Seconde invasion britannique” aux États-Unis, et fut grandement aidé dans son entreprise par l’omniprésence de ses vidéo-clips sur MTV. Depuis les années 80, ils ont obtenu 14 hits classés dans le top 10 des charts singles du Royaume-Uni et 21 singles dans le Billboard Hot 100 et ont vendu plus de 90 millions de disques.

Duran Duran fut créé par Nick Rhodes, John Taylor et Stephen “Tin Tin” Duffy, Roger Taylor se joignant plus tard à eux, suivi d’Andy Taylor et Simon Le Bon, après de nombreux changements de chanteurs et de musiciens (Aucun des Taylor n’a de lien de parenté). Le groupe Duran Duran n’a jamais été démantelé, mais la ligne musicale du groupe a changé pour inclure le guitariste Warren Cuccurullo de 1989 à 2001 et le batteur Sterling Campbell de 1989 à 1991. La réunion des cinq membres originaux au début 2001 a créé un mouvement parmi les fans de Duran Duran et la presse musicale. Andy Taylor a de nouveau quitté le groupe à l’été 2006, et le guitariste de Londres, Dom Brown, a depuis travaillé avec le groupe, en tant que joueur de session et en tournée. Il n’y a aucune confirmation sur un remplacement définitif d’Andy Taylor.

Les débuts du groupe :

John Taylor et Nick Rhodes ont formé Duran Duran à Birmingham, au Royaume-Uni en 1978, nommant le groupe en s’inspirant du sinistre “Dr Durand Durand”, joué par Milo O’Shea dans le film de science-fiction réalisé par Roger Vadim en 1968, Barbarella. Leur premier chanteur était Stephen Duffy. Simon Colley a rapidement rejoint Taylor, Rhodes et Duffy. À ce stade, Colley était le bassiste original du groupe, alors que Taylor était le guitariste. C’était la première équipe complète du groupe qui a joua des spectacles en live. Pour la batterie et les percussions, une boite à rythme appartenant à Rhodes, est utilisée. Le groupe cherche alors un batteur. Dans une soirée, alors qu’il est ivre, Andy Wickett accoste Roger Taylor, à l’époque batteur de deux groupes punk et ce dernier rentre dans le groupe.

Aucun label n’ayant répondu positivement à leur maquette de disque, les membres du groupe continuent à travailler leurs premières chansons et jouent dans des boîtes de nuit de Birmingham, comme le Rum Runner. Quand le chanteur Jeff Tomas (qui remplacé Andy Wicket) et Alan Curtis quittent le groupe, Nick Rhodes, John et Roger Taylor se retrouvent à trois, et ils passent une annonce dans le Melody Maker pour trouver un guitariste et un chanteur. Andy Taylor est recruté en tant que guitariste. Par l’intermédiaire d’une barmaid du Rum Runner, le groupe fait la connaissance du chanteur Simon Le Bon en mai 1980. Il est alors intégré à la formation, qui programme rapidement des concerts dans la boîte de nuit pour juillet 1980.

Le groupe signe alors un contrat officiel de management avec les frères Berrow, propriétaires du Rum Runner. Le 9 juillet 1980, le groupe se produit pour la première fois dans sa formation historique : Simon Le Bon au chant, Nick Rhodes au clavier, John Taylor à la basse, Roger Taylor à la batterie et Andy Taylor à la guitare. Michael Berrow, l’un des propriétaires du Rum Runner, finance une tournée du groupe qui réalise, dès novembre 1980, les premières parties de Hazel O’Connor. Le succès est au rendez-vous et un mois plus tard, Duran Duran signe chez EMI.

Les disques du groupe : 

“Planet Earth”, premier single du groupe, est rapidement entré à la 12ème place des hit parades lors de sa sortie du printemps 1981. Immédiatement, Duran Duran est devenu le leader du nouveau mouvement romantique et des sorties médiatiques dans la presse britannique et la presse traditionnelle. La popularité du groupe a augmenté grâce à ses vidéos musicales, en particulier le clip de “Girls on Film”. Bien que la BBC ait interdit la vidéo dirigée par Godley & Creme, le single est devenu le premier succès au Top Ten du groupe, ouvrant la voie à la sortie dès l’automne de son premier album éponyme.

Duran Duran (1981) :  est entré directement à la 3ème place des charts dès sa sortie et est resté classé pendant 118 semaines. À sa sortie en 1981, l’album est ignoré aux États-Unis. Ce n’est que grâce à la réédition de 1983 que Duran Duran se hisse à la 10e place des charts américains avant d’être remplacé par le succès de leur album suivant, Rio. L’album est certifié disque de platine par la RIAA en juin 1985.

Rio (1982) : est entré dans les charts en deuxième place, et ses singles – “Hungry Like the Wolf” et “Save a Prayer” – font partie de leurs dix meilleurs hits. Lors de la sortie du remix de “Carnival”, les membres du groupe étaient des superstars en Europe, mais ils commençaient tout juste à progresser en Amérique. Leur exposition aux États-Unis a été grandement aidée par l’émergence de MTV, qui faisait une importante programmation des élégantes vidéos du groupe. Le passage régulier de leurs vidéo-clips sur MTV a payé et “Hungry Like the Wolf” est devenu un Top Ten hit au début de 1983. Rio a suivi ce single dans le Top Ten, et fut vendu à plus de deux millions d’exemplaires.

Au milieu de l’année 1983, alors que l’album Rio est un succès aux États-Unis, le groupe ré-édite son premier album homonyme Duran Duran avec l’ajout d’un nouveau single; Is There Something I Should Know?, qui rentre directement numéro un au Royaume-Uni et atteint la quatrième place au Billboard Hot 100. À cette période, Nick Rhodes produit également un autre tube : “Too shy” du groupe anglais Kajagoogoo.

Seven and the Ragged  (1983) : Duran Duran capitalisèrent sur leur popularité en lançant Seven and the Ragged Tiger en fin d’année 1983. L’enregistrement engendre des singles à succès tels «Union of the Snake» et «The Reflex». C’est en écoutant en détail la chanson “Let’s Dance” de David Bowie que Nick Rhodes, Roger Taylor et Ian Little développement les bases de Union of the Snake. Le chanteur du groupe, Simon Le Bon, raconte que « Seven » renvoie à leur équipe (les 5 membres de Duran Duran et leurs 2 manageurs – les frères Berrow) et que le « Ragged Tiger » représente le succès et l’ambition.  Pendant cette longue période d’enregistrements, de déménagements, de mixage, l’idée d’un autre groupe a germé dans la tête du bassiste John Taylor et du guitariste Andy Taylor. En 1984 ils créent The Power Station, où sont également présents deux anciens membres du groupe Chic (Tony Thompson et Bernard Edwards) ainsi que Robert Palmer, qui engendrera les Top Ten singles “Some Like It Hot” et “Get It On (Bang a Gong)”.

Après avoir terminé sa tournée internationale d’une année et demie au printemps 1984, le groupe fit une pause prolongée. En novembre, le groupe sort le single “Wild Boys”, qui atteint le numéro deux au Royaume-Uni et aux États-Unis, où il est ajouté à l’album live Arena, et en 1985, Duran Duran sort la piste titre pour le film de James Bond “A View to a Kill”. Après le départ de John Taylor et Andy Taylor, les membres restants de Duran Duran – Nick Rhodes, Simon LeBon et Roger Taylor – répondirent avec leur propre projet, Arcadia, en lançant un album intitulé So Red the Rose à l’automne de 1985 ; L’album a lancé le Top Ten hit “Election Day”.

Notorious (1986) : Fin 1986, le groupe sort Notorious, son premier album depuis près de trois ans qui surprend les fans par son style plus sobre et élégant. L’album est produit par Nile Rodgers, cofondateur de Chic et producteur entre autres de “Let’s Dance” de David Bowie et de “Like a Virgin” de Madonna ; la couleur musicale du groupe en est nettement transformée. Notorious constitue une tentative d’éloignement des racines néo-romantiques et new wave du groupe. Deux des trois singles extraits de l’album connaîtront le succès dans les classements : “Notorious” (N°2 aux États-Unis, N°7 au Royaume-Uni) et, dans une moindre mesure, Skin Trade (N°39 aux États-Unis et N°22 au Royaume-Uni). Cependant, à partir de 1987, le groupe entame un passage à vide, qui durera plus de cinq ans.

Pour le reste de la décennie, la popularité de Duran Duran diminue, avec Big Thing de 1988 et “I Do not Want Your Love”, qui sera son dernier Top Ten single pendant cinq ans.

Duran Duran (The Wedding Album) (1993) : En février 1993, un nouvel album éponyme, Duran Duran, voit le jour. Pour le différencier du précédent album éponyme du groupe en 1981, il est surnommé The Wedding Album, en référence aux photographies de mariés sur la pochette. Duran Duran fait son grand retour dans les charts avec “Ordinary World”, qui devient un énorme tube dans le monde. Il est suivi par deux autres singles : “Come Undone” et “Too Much Information”. Fort de ce succès, Duran Duran se lance dans une longue tournée mondiale, Dilate your mind tour, qui se termine en 1994. Le groupe est alors honoré d’une étoile sur le Hollywood Walk of Fame.

Thank You (1995) : Durant le Dilate Your Mind tour, les Duran Duran commencent déjà à travailler sur leur prochain album qui sera un album de reprises, sur lequel les membres du groupe rendent hommage à leurs influences musicales de leur adolescence. Thank You sort donc en avril 1995. Outre les singles “Perfect Day” et “White lines”, on peut y entendre des reprises de Led Zeppelin, Elvis Costello, Bob Dylan, Public Ennemy, Iggy Pop, The Doors, The Temptations, Grand Master Flash & The Furious Five et Sly and The Family Stone.

Duran Duran sort Astronaut en octobre 2004 puis Red Carpet Massacre, produit par Timbaland et sans Andy Taylor, suit en 2007. En 2011, Duran Duran sort son 13e album de studio, All You Need Is Now. Il est salué positivement par la critique et rentre à la 11ème place sur les charts Anglais et à la 29ème aux États-Unis.

Duran Duran a commencé à enregistrer son 14ème album en 2013 et y travaillera dessus pendant deux ans. Lorsque celui-ci s’est finalement concrétisé en septembre 2015, Paper Gods comporte des morceaux réalisés par Mark Ronson et Nile Rodgers, ainsi que des contributions supplémentaires de M. Hudson et de l’ingénieur du son, Josh Blair. L’album comprenait également des voix de Janelle Monáe, Kiesza et Jonas Bjerre de Mew, ainsi que de la guitare de l’ancien membre des Red Hot Chili Pepper, John Frusciante. Le disque sort chez Warner Bros.

Discographie : 

1981 : Duran Duran
1982 : Rio
1983 : Seven and the Ragged Tiger
1986 : Notorious
1988 : Big Thing
1990 : Liberty
1993 : Duran Duran (The Wedding Album)
1995 : Thank You
1997 : Medazzaland
2000 : Pop Trash
2004 : Astronaut
2007 : Red Carpet Massacre
2010 : All You Need Is Now
2015 : Paper Gods

Voir sur YouTube : “Duran Duran – Working For The Skin Trade” ; “Duran Duran – Is There Something I Should Know?” par DuranDuranVEVO ; “Duran Duran A View To a Kill” par Guillermo Alejandro Riera ; “Duran Duran – Ordinary World” par fdezi5581 ; “DURAN DURAN LAY LADY LAY” par fra80hotmail

Youngtimer – Opel Monza (1978-86)

Un peu d’histoire :

Avant que la firme Opel n’aborde la production automobile à la fin du 19ème siècle, elle s’était déjà fait une réputation en fabriquant des machines à coudre, des bicyclettes et des motocyclettes. Les frères Opel acquirent les droits de production de la voiture Lutzmann, et en 1898, ils construisirent l’Opel “Sytème Lutzmann”. En 1928, Opel est le premier producteur d’automobile en Allemagne mais en 1929, suite à la crise, la General Motors devint actionnaire majoritaire et réorganisa l’ensemble du groupe. Sous cette impulsion, Opel devint le plus grand constructeur européen en 1939. Les usines furent détruites pendant la seconde guerre mondiale en 1944 et, dès que celle-ci fut terminée, les anciens employés d’Opel reconstruisirent la chaîne de Russelheim où la production redémarra en douceur. Vinrent les modèles Kadett (1962-79), la Kapitan (1964-68), l’Admiral et la Diplomat (1964-77), puis la fameuse GT (1968-73), l’Ascona et la Manta (1970-88).

Le coupé Monza : 

Succédant à sa façon au prestigieux modèle Diplomat V8, une berline de luxe – également disponible en coupé – qui fut retirée des chaînes de production de Russelheim en 1977, l’Opel Monza fut dévoilée en même temps que la berline Senator au Salon de Francfort de 1977. Étroitement dérivée de cette dernière, ce coupé spacieux offrait une carrosserie plus élancée, caractérisée par une poupe Fastback sans décrochement. Comme la Senator, la Monza sera proposée, au choix, avec un six cylindres de 2,8 litres de 140 chevaux à caburateur double corps ou un six cylindres de 3 litres à injection Bosch L-Jetronic développant 180 chevaux DIN.

Élégant, mais en manque d’image : 

Doté d’une présentation attrayante, d’une habitabilité généreuse et d’un comportement routier plutôt sain, le coupé Monza souffrira néanmoins d’un singulière absence d’image tout au long de sa carrière, un handicap préjudiciable dans sa catégorie, monopolisée par les grandes routières de prestige renommées.

Fin 1982, la gamme est remaniée (avec le modèle A2) et intègre en plus du six cylindres en lignes 2,5 litres (qui passe à l’injection) et du 3 litres, un moteur plus économique de 4 cylindre en ligne, le 2 litres à injection de 110 ch DIN. À cette occasion, la face avant est restylée avec une nouvelle calandre, des optiques plus grandes équipées de clignotants blancs, tandis qu’un nouveau bouclier peint dans la couleur de la carrosserie remplace l’ancien pare-chocs chromé. En 1983, le modèle GSE s’équipe d’un petit déflecteur arrière, de sièges Recaro, d’un tableau de bord digital et d’un pont autobloquant. Enfin, pour le millésime 1985, le quatre cylindres devient un 2,2 litres de 115 ch.

Un succès en demi-teinte : 

En 1987, la série Senator/Monza sera supprimée du programme de production après avoir été diffusé à 130.000 exemplaires seulement. A l’instar de quelques autres constructeurs généralistes, Opel a une fois de plus réalisé avec ce modèle, que le marché haut de gamme ne lui était guère favorable.

Caractéristiques Techniques : 

Moteur(s) : 4 et 6 cylindres en ligne ; Cylindrée : 2.0, 2.2, 2.5E, 2.8, 3.0, 3.0E ; Puissance maximale : 115 à 180 ch DIN ; Couple maximal : 248 Nm.
Transmission : Aux roues AR ; Boîte de vitesses ; Manuelle à 5 vitesses ou automatique à trois rapports.
Poids et performances : Poids à vide : 1350 kg. Vitesse maximale : 215 km/h ; Accélération : 0 à 100 km/h en 8,5 s.
Châssis – Carrosserie : Carrosserie : Coupé 2 portes ; Châssis : Opel Senator.
Freins : Disques ventilés/Disques.
Dimensions : Longueur : 4719 mm ; Largeur : 1720 mm ; Hauteur : 1379 mm ; Empattement : 2670 mm ; Voies AV/AR : 1,44 mm/1,47 mm.

Prix du modèle neuf en 1986 : de 110.000 F à 178.000 F (47.124 €  avec 74% d’inflation) pour le 3 litres à injection.

Cote actuelle : à partir de 3000 €

Album – China Crisis – What Price Paradise (1986)

China Crisis est un groupe de pop rock britannique formé en 1979 à Kirkby, près de Liverpool, par le vocaliste/claviériste Garry Daly et le guitariste Eddie Lundon. Ils ont produit de la musique pop de style similaire à celui du nouveau mouvement romantique (Spandau Ballet, Human League, Heaven 17, Roxy Music, Duran Duran, Ultravox…). Pourtant, ils ont également eu des affinités avec le mouvement post-punk du début des années 80, en particulier avec l’inclusion d’une plus large gamme d’influences musicales et le flirt occasionnel avec des paroles politiques ou engagées. Parfois mal compris par les critiques, China Crisis se distingue de ses pairs de Liverpool comme Orchestral Manoeuvres in the Dark, The Teardrop Explode et Echo & The Bunnymen en mêlant des genres musicaux allant du jazz au rock progressif. Malgré quelques écarts stylistiques, China Crisis a maintenu un son original et distinctif à travers un certain nombre d’albums dans les années 80 et 90.

En partageant leur goûts pour Stevie Wonder, David Bowie et Brian Eno, Daly et Lundon étaient devenus passionnés de Glam Rock et de musique post-punk. Lorsque Daly abandonna l’école, il passa une grande partie de son temps chez lui à travailler sur des synthétiseurs et à la batterie. Avec Lundon, Daly a commença à écrire des chansons à l’aide de tous ses appareils sophistiqués. Se sentant trop limités à la batterie, les deux musiciens demandèrent finalement au percussionniste Dave Reilly de les rejoindre. En 1982 ils prennent le nom de China Crisis et sortent le single “African & White” sur le label indépendant Inevitable. Plus tard relancé par Virgin Records, “African & White” a également été le premier succès de China Crisis en Angleterre.

Tout au long de leur carrière, China Crisis a connu un succès modéré au Royaume-Uni, en Europe occidentale, en Australie, aux Philippines et aux U.S.A. Après avoir recruté Gary “Gazza” Johnson et Kevin Wilkinson à la programmation, ils ont enregistré leur premier album Difficult shapes and passive rhythms. Un autre single, “Christian”, devient 12ème dans les charts anglais, suivi de deux singles du deuxième album, Working with Fire & Steel Possible Pop Songs, Vol. 2.

À cette époque, le groupe est constitué de Gary Daly au chant et aux claviers, de Eddy Lundon au chant et à la guitare, de Gary ‘Gazza’ Johnson à la basse, de Kevin Wilkinson à la batterie et aux percussion et de Brian McNeil aux claviers.

Les années 1984-1985, China Crisis sortit ses plus grand succès au Top Ten, en commençant par leur premier succès, “Wishful Thinking”. Le troisième album Flaunt the Imperfection a été produit par Walter Becker, et a abouti aux singles “Black Man Ray” et “King in a Catholic Style (Wake Up)”. L’album a été suivi en 1986 par What Price Paradise, et son hit “Arizona Sky”.

What Price Paradise (1986) : Avec le duo Clive Langer et Alan Winstanley (qui remplace Walter Becker) se partageant la chaise de producteur, les chansons sur What Price Paradise comportent des arrangements chaleureux et complexes et des cuivres et cordes superbes. “Hampton Beach” offre un mélodrame qui vous emporte grâce à la voix délicate et nuancée de Gary Daly. Même les chansons évoquant les accents jazzy de l’album précédent, comme l’ouverture du disque “It’s Everything”, sont plus accessibles et accueillantes ici. Avec le tube “Arizona Sky”, China Crisis renoue avec le succès américain de “King in a Catholic Style” et cela avec plus d’efficacité. 

Bien que China Crisis ait travaillé avec Becker à nouveau sur Diary of a Hollow Horse en 1989, cet album eût de bonnes critiques mais ne remporta pas beaucoup de succès commercial.

Tragiquement, Wilkinson s’est suicidé le 17 juillet 1999. En 2000, Gary Daly et China Crisis ont contribué à une compilation d’hommage rendu à Wilkinson, intitulée Green Indians, avec entre autre les groupes : The Waterboys, The Proclaimers, Midge Ure et Howard Jones.

Discographie : 

1982 : Difficult shapes and passive rhythms (21ème place)
1983 : Working with fire and steel (20ème place)
1985 : Flaunt the imperfection (9ème place)
1986 : What price paradise (63ème place)
1989 : Diary of a hollow horse (58ème place)
1994 : Warped by success

Voir sur YouTube : “Arizona Sky Video (China Crisis)” par The best scene in… ; “china crisis – wishful thinking” par marko Van L. ; “China Crisis – King In A Catholic Style (Wake Up)” par emimusic et “China Crisis – Black Man Ray (1985)” par 80rec

error: Content is protected !!