HiFi Vintage – Amplificateur de puissance à tubes Conrad-Johnson Premier One (1981-86)

Le Premier One fut le premier d’une longue lignée d’amplificateurs de puissance à porter le badge Conrad-Johnson Premier. D’une puissance inhabituelle pour un amplificateur à tube avec 200 watts par canal, le Premier One fut dès sa sortie identifié par quelques publications audiophiles comme le meilleur amplificateur de puissance jamais fabriqué à cette époque.
Une énorme alimentation avec des condensateurs électrolytiques de qualité informatique totalisant 4000 micro-farads à plus de 500 volts offraient une réserve de puissance exceptionnelle et une réponse des basses profondes et contrôlées surprenantes, atteinte jusqu’alors par aucun autre ampli de puissance à tubes. Le fonctionnement ultralinéaire de l’étage de sortie 6550 offrait une excellente combinaison de puissance élevée et de faible distorsion. Les charges complexes difficiles à gérer tels les haut-parleurs électrostatiques ne présentaient aucun problème au Premier One. La bête était très lourde (plus de 60kg), la moitié du poids étant imputable au transformateur d’alimentation et aux deux transformateurs de sortie tous trois blindés ; détail amusant, seul le dégagement thermique démentiel des 18 tubes à vide et leur lueur rougeoyante filtrant à travers les grilles d’aération indiquaient qu’il était entré en fonction après l’activation du seul mini interrupteur présent sur la façade. Prière de ne pas poser la main sous peine de brûlures…

Un peu de technique : Selon Conrad-Johnson, les conceptions simples avec peu d’étapes intermédiaires lors de leur exécution rendent l’appareil à la fois plus musical et plus fiable que des alternatives trop compliquées. En conséquence, le circuit audio du Premier One est remarquablement simple. Une paire de triodes cascodes (1) est utilisée à l’entrée comme amplificateur de tension. Cet arrangement offre un gain élevé pour un seul étage et une excellente linéarité des phases. Cet étage est directement couplé à un inverseur de phase différentielle composée de sections parallèles de triodes à courant élevé couplées par la cathode pour fournir un équilibre et engendrer une basse impédance de l’étage de sortie push-pull. L’étage de sortie utilise des 6550 (2) en parallèle – un total de six par canal. Cette étape présente un fonctionnement ultralinéaire ce qui permet des niveaux de puissance élevés tout en réduisant considérablement l’impédance de la source. En conséquence, l’amplificateur est capable de répondre aux demandes de courant importantes lors des transitoires musicales de haute amplitude entraînés par la charges réactive des haut-parleurs. Une alimentation électrique de près de 4000 microfarads à plus de 550 volts permet au Premier de répondre facilement aux sollicitations de dynamique les plus extraordinaires. Les deux canaux sont séparés après le condensateur d’entrée pour réduire le couplage croisé de la stéréo et diminuer l’intermodulation entre canaux à des niveaux négligeables. Des régulateurs de tension séparés pour les amplificateurs de tension et les inverseurs de phase assurent une isolation presque absolue de ces étages sensibles de l’étage de sortie.

(1) Un amplificateur à cascode à tubes utilise une double triode dont la première est attaquée normalement par la grille, tandis que la plaque est reliée à la cathode de la deuxième section, dont la grille est à la masse. On obtient un grand gain et un faible bruit.

(2) on notera que les tétrodes 6550 ont à peu de chose près les mêmes caractéristiques que les illustres KT88. Les 6550 sont un peu moins puissante mais ont une meilleure tenue dans le grave, alors que les KT88 sont plus typés tubes au niveau des médiums. Si un retubage s’impose, à 50 € la lampe, cela fera une somme rondelette, mais quand on aime, on ne compte pas…

Les tubes : Le Premier One utilise dix-huit tubes à vide de trois types différents : deux doubles triodes 5751, quatre doubles triodes 6FQ7 et douze tubes tétrodes 6550. Chaque type de tube a été soigneusement choisi pour son application dans son circuit spécifique. Les tubes de cet amplificateur ont été trempés par une procédure de brûlage contrôlé qui leur permet de fonctionner pendant une période considérablement prolongée sans dégradation sonore. Un à deux ans de fonctionnement peuvent être prévus sans dégradation en utilisation normale. Le Premier One a été conçu pour rendre le remplacement des tubes aussi simple que possible. Étant donné que les tubes de sortie sont polarisés individuellement, il n’est pas nécessaire de les remplacer par des tubes appariés. La douzaine de 6550 émet au total un rayonnement thermique d’environ 500 W. Un véritable petit chauffage d’appoint bien pratique l’hiver.

Le Réglage du bias : Ce réglage de la polarisation des tubes de puissance est une procédure simple qui peut facilement être effectuée par le propriétaire lui-même. Seul un tournevis est nécessaire. Après avoir remplacé les tubes, l’amplificateur doit être connecté à une charge (les enceintes acoustiques) sans envoyer aucun signal BF. Il faut allumer l’amplificateur. Après environ quelques minutes de chauffe, tournez chacune des douze résistances réglables avec un petit tournevis dans le sens inverse des aiguilles d’une montre jusqu’à ce que le voyant LED associé s’éteigne. Il peut être nécessaire d’allumer d’abord la LED, dans ce cas on doit cesser de tourner la vis de réglage dans le sens des aiguilles d’une montre dès que la LED est allumée. Après que l’amplificateur ait préchauffé pendant trente minutes, la procédure qui vient d’être décrite doit être répété. Cette procédure de polarisation doit être effectuée chaque fois que les tubes de sortie de l’amplificateur sont remplacés et également tous les six mois d’utilisation en moyenne (à noter que ces mêmes LED peuvent clignoter pendant l’écoute de l’ampli, cela est tout à fait normal).

Malgré sa puissance considérable, le Premier One restait très pointu et intelligible aux fréquences les plus élevées, produisant une réponse étendue dans les hautes fréquences, rare dans les conceptions à tubes et avec une scène sonore remarquablement tridimensionnelle. Au milieu des années 80, J’ai pu apprécier le son unique de cet appareil dans un auditorium toulousain, ce jour là branché sur des panneaux électrostatiques Quad. Malgré leur faible rendement, j’en avais eu la chair de poule. Le Premier One est encore aujourd’hui recherché et très prisé par les collectionneurs et les audiophiles. On le trouve à un prix variant entre 4000 et 8000$. Il se vendait neuf environ 10.000$ en 1984. Bien vérifier qu’il fonctionne en 220V.

Caractéristiques Techniques : Puissance : 200 watts par canal en 4, 8, or 16 ohms avec plus ou moins 1% distorsion THD et IM sur les deux canaux de 30 Hz à 15 kHz.
Réponse en fréquence : 20Hz à 20kHz, +0, -0.5dB
Sensibilité d’entrée : 1 V pour la puissance maximum
Rapport signal/bruit : 100dB
Sensibilité d’entrée : 100K ohms
Dimensions : Largeur  : 48,2 cm | Hauteur : 25,4 cm | Profondeur : 55,8 cm
Poids : 61,2 Kg.

Hifi Vintage – Altec Lansing Model 14 et JBL L250 (1981-1985)

Voici deux enceintes acoustiques haut de gamme qui ont marqué le début des années 80. Elles abordaient la reproduction sonore de façons différentes certes, mais avec le même perfectionnisme. D’un côté une deux voies à haut rendement (96,5 dB) encaissant 200 watts, équipée d’un boomer de 30 cm et d’une compression de 1 pouce couplée à un pavillon révolutionnaire ; il s’agit de la Model 14 de la firme Altec Lansing. De l’autre, une 4 voies à rendement moyen (90 dB) encaissant 400 watts, équipée d’un boomer de 36 cm, d’un bas médium de 20 cm, d’un haut médium de 13 cm et d’un tweeter de 1 pouce ; c’est la spectaculaire L250 de JBL.

Altec Lansing Model 14 (1981-85) :

Altec Lansing Model 14

À sa sortie en 1981, l’Altec Model 14 était une enceinte unique en son genre dont les performances étaient en avance sur tout ce qui existait sur le marché des enceintes haut de gamme de l’époque. Comme nous le verrons dans la suite de cet article, ce défit fut réalisable grâce au développement d’un nouveau pavillon médium-aigu mis au point par la firme californienne.

La Model 14 utilise un transducteur basse fréquence Altec Lansing de 12 pouces pour reproduire la plage de fréquence comprise entre 35 Hz et 1,5 kHz. On pense parfois qu’il a été fabriqué à tort par RCA en raison du numéro de pièce du kit de cône.

Les fréquences moyennes et hautes entre 1,5 kHz et 20 kHz sont reproduites par la compression Altec Lansing 902-8B monté sur la corne Mantaray MR931-12 nouvellement conçue. La 902-8B utilise une pièce de phase à fentes radiales nommée Tangerine pour une réponse haute fréquence étendue. La Model 14 incorpore également un égaliseur à deux bandes pour corriger l’équilibre tonal des fréquences moyennes et hautes en fonction des préférences d’écoute.

Le Mantaray est un pavillon à directivité constante qui maintient une dispersion homogène des fréquences aigus. Il a été conçu par Clifford A. Henrickson et Mark S. Ureda d’Altec Lansing en utilisant les principes établis par Don Keele d’Electro-Voice (plus tard JBL).

Comme les hautes fréquences sont mieux répartis sur leur zone de couverture par le pavillon à directivité constante, elles semblent atténuées par rapport aux autres cornes. Le driver et sa corne nécessitent donc une augmentation d’égalisation d’environ 6 dB par octave avec un filtre centré entre 2 et 4 kHz (selon la conception de la corne) afin d’avoir un son neutre et équilibré.

En plus de ce système Lansing Tangerine Phase Plug, le filtre a également introduit un circuit sophistiqué de protection des haut-parleurs appelé Automatic Power Control. Altec a affirmé que ce circuit ajoutait “absolument zéro distorsion” et qu’il ne limitait en aucune façon la réponse en fréquence. Son but était de limiter la puissance d’entrée à 75 watts RMS continu tout en permettant des pics dynamiques jusqu’à 200 watts. En cas de surcharge, il réduit automatiquement la puissance délivrée aux drivers en introduisant une grande résistance dans le circuit via un relai. L’auditeur est averti par une Led clignotante sur le panneau de contrôle de l’équalisation.

En fait, l’Altec 14 donna un coup de vieux à un grand nombre de revendications publicitaires de l’époque et aux mythes qu’elles propageaient. Altec les évoquait ainsi dans une de ses publicités :

Mythe numéro 1 : Plus l’angle de dispersion d’un haut-parleur est large, mieux l’enceinte sonne.

Les publicités de haut-parleurs dans les magazines audio de l’époque revendiquaient l’utilisation de larges transducteurs pour améliorer la dispersion du son. Mais ce raisonnement n’est valable qu’à certaines fréquences. La vérité est que dans tous les modèles de haut-parleurs traditionnels, que ce soient des compressions à pavillon, des cônes, des dômes ou autres, le modèle de dispersion est étroitement lié à la fréquence reproduite. Lorsque la fréquence augmente, la dispersion se focalise. Il est possible que le transducteur ait en effet une très grande dispersion aux basses fréquences mais la dispersion se rétrécie aux fréquences plus élevées. Et puisque le rayonnement se produit à des fréquences différentes en fonction des différents types et tailles de transducteurs, plus le système utilise de composants complexes, plus le problème devient complexe.

Dans un système 3 voies typique par exemple, les basses fréquences sont reproduites par le woofer. Lorsque la fréquence augmente, le woofer commence à rétrécir son diagramme de dispersion jusqu’à ce que, à la fréquence de transition, il devienne extrêmement étroit. Au-dessus de la fréquence de croisement, un haut-parleur médium prend le relaie depuis sa fréquence limite inférieure, et le diagramme de dispersion s’élargit à nouveau puis se rétrécit vers son autre extrême. Ce phénomène se renouvelle également depuis ce point de croisement entre le haut médium et les aigus jusqu’aux extrêmes aigus. Le résultat de cette dispersion incohérente est une enceinte acoustique dont l’image stéréo est mal définie et semble instable.

Pour parer à ce phénomène, Altec Lansing a mis au point une famille de pavillons nommés Mantarays. Essentiellement, le nouveau design de ce pavillon produit un son continuellement équilibré sans tenir compte des changements de fréquence. La focalisation est pratiquement éliminée. Pour cette raison, l’image stéréo conserve sa qualité et garde une bonne définition acoustique que vous soyez assis dans la position d’écoute équidistante traditionnelle ou plus à l’écart, dans la pièce. La zone d’écoute optimum est donc beaucoup plus grande qu’avec des modèles d’enceintes classiques. En conservant une énergie maximale dans un angle horizontal de 90° selon une asymétrie de 30° dans la zone verticale supérieure et de 10° dans la verticale inférieure, le Mantaray permet à la zone d’écoute de garder un son homogène, tout en minimisant les réflexions. Et puisque ce pavillon délivre si peu de son énergie sonore aux murs et aux tapis, il ne nécessite pas de calcul particulier pour positionner le pavillon dans la pièce contrairement aux enceintes de type réfléchissant (Bose par exemple). Cela signifie pour vous que pour la première fois, vous pouvez entendre le spectre sonore complet, où que vous soyez dans la zone d’écoute et cela sans coloration sonore due aux réflexions de la pièce et avec l’image stéréo tridimensionnelle la plus impressionnante que vous ayez jamais perçu.

Mythe numéro 2 : Vous ne pouvez pas obtenir une réponse en fréquence étendue à partir d’une enceinte acoustique à deux voies.

Au fil des années, un certain nombre de types différents de haut-parleurs haute fréquence ont été utilisés dans les enceintes. Cependant, presque tous peinaient à reproduire les limites supérieures du spectre de fréquences audio. Pour cette raison, de nombreux fabricants ont décidé d’ajouter un troisième haut-parleur spécialisé ou super tweeter à leurs systèmes. Bien sûr, cela ajouta à la complexité des haut-parleurs et amena à d’autres compromis techniques.
Altec décida d’adopter une approche différente. Plutôt que d’ajouter plus de composants, il opta pour un dispositif à haute fréquence efficace, en l’occurrence, une compression.

Une chambre de compression : (dite aussi driver, compression ou moteur à compression), est constituée d’un transducteur électrodynamique fonctionnant comme un haut-parleur traditionnel mais dont la membrane émet dans un volume (la chambre) qui ne communique avec l’extérieur que par une ouverture de taille réduite, la gorge. Le couplage avec le pavillon se fait au travers d’une « pièce de phase », qui assure le bon fonctionnement de l’ensemble et, en particulier, une bonne restitution des fréquences les plus élevées. Elle est généralement munie de fentes concentriques et est située juste au-dessus de la membrane. Elle débouche sur la gorge du pavillon. Ce n’est pas, contrairement à un haut-parleur classique, le diamètre de la membrane qui définit la taille de la compression mais celui de la gorge. Cette taille est généralement exprimée en pouces, la plupart des compressions se répartissant dans des tailles comprises en un et deux pouces (soit environ 2,5 à 5 cm). 

Dans le passé, les chambres de compression canalisaient leur énergie à haute fréquence à travers deux fentes circulaires équidistantes. Mais à cause de la conception de ces fentes, certaines des fréquences supérieures étaient perdues. Le Tangerine inventé par Altec, est une pièce de phase qui utilise une conception de fente radiale unique permettant un flux sonore dont la réponse en haute fréquence s’étend au-delà de 20 kHz. Et comme beaucoup de gens aiment la flexibilité offerte par le réglage des médiums et des hautes fréquences équipant les systèmes à 3 voies, un égaliseur double bande unique qui permet ajustement séparé des médiums et des aigus a été ajouté. Le résultat est une synthèse prenant le meilleur des 2 et 3 voies dans un seul design.

Mythe numéro 3 : les meilleurs (et les seuls) circuits de protection d’enceintes sont les fusibles et les disjoncteurs.

Au cours des dernières années, il est devenu populaire d’installer des fusibles ou des disjoncteurs en ligne pour protéger les haut-parleurs contre les niveaux de puissance nuisibles. Mais en raison de la nature même de la musique, ces dispositifs offrent vraiment peu de protection, voire aucune. Si vous installez un fusible de faible valeur pour une protection maximale, il va probablement être déclenché pendant les pics musicaux. Installez un fusible de haute valeur pour permettre ces transitoires et le haut-parleur peut être endommagé par des niveaux de puissance élevés et continus. Et si votre haut-parleur a un disjoncteur intégré, vous êtes coincé par la valeur standard que le fabricant a sélectionnée. De toute évidence, il devait y avoir un meilleur moyen. Altec l’a appelé Automatic Power Control.
Ce dispositif de protection contre les surcharges de puissance détecte la puissance (les fusibles et les disjoncteurs ne sont sensibles qu’au courant) délivrés au système et corrige automatiquement les surcharges. Chaque fois que la puissance d’entrée dépasse les limites de sécurité, un voyant s’allume et l’alimentation est automatiquement réduite. Et contrairement à un fusible ou un disjoncteur qui éteint le haut-parleur lorsqu’il est activé, le fonctionnement des haut-parleurs continue mormalement, même lorsque la protection est en fonctionnement. Ainsi, ce système permet des pics musicaux tout en protégeant le haut-parleur. Mais la sophistication du circuit va bien au-delà de la simple protection de l’alimentation. Il est plus sensible aux signaux d’amplificateurs écrêtés qu’aux signaux propres, de sorte qu’il reconnaît la différence entre les vrais pics musicaux et la saturation de l’amplificateur.
De plus, le circuit n’injecte absolument aucune distorsion et ne limite en aucune façon la réponse en fréquence du système. Enfin, le circuit est auto-alimenté et toute la puissance de fonctionnement est dérivée du signal lui-même (et elle est pratiquement nulle par rapport au signal entrant).

Mythe numéro 4 : Vous ne pouvez pas combiner grande efficacité et puissance importante.
Si vous appréciez votre musique à des niveaux d’écoute modérés, vous ne pensez pas avoir besoin de haut-parleurs devant gérer une puissance élevée.
La vérité, cependant, est que même à des niveaux bas, les crêtes musicales peuvent imposer des exigences incroyables à un transducteur. Et si la capacité de puissance d’un haut-parleur ne peut pas répondre à ces exigences, une distorsion audible va apparaître.
Afin de répondre à ces exigences, de nombreux fabricants conçoivent leurs enceintes pour gérer une puissance élevée, mais cela se fait souvent au détriment de l’efficacité. Malheureusement, ces haut-parleurs à faible rendement ont tendance à éliminer l’avantage majeur de leur puissance de traitement, car il faut beaucoup de puissance juste obtenir un niveau d’écoute modéré. De plus, lorsque ces haut-parleurs fonctionnent aux niveaux de puissance élevés dont ils ont besoin, leur plage dynamique (la variation entre les niveaux de musique les plus forts et les plus faibles) est compressée. Le résultat est un son vague, lointain et qui manque de réalisme musical. Altec Lansing, est au fait des haut-parleurs qui associent haute efficacité et haute capacité de traitement et dans le cas du model 14, cette philosophie de conception est appliquée à l’extrême.
Le Model 14 est l’une des enceintes les plus efficaces qu’Altec n’ait jamais produits. En raison de cette efficacité, les 14 peuvent livrer de très haut niveaux d’écoute avec une très faible puissance d’entrée. Mais les 14 sont également très puissantes. Et comme il leur faut peu de puissance pour atteindre un niveau d’écoute réaliste, la marge de puissance supplémentaire pour gérer les pics musicaux sans effort est considérable.

L’écoute : la première chose qui attire immédiatement votre attention pendant l’écoute des Model 14 est la largeur et la profondeur de la scène sonore. C’est impressionnant. La réponse transitoire est non seulement excellente, mais presque parfaitement contrôlée. (Une qualité rare dans les anciens systèmes à pavillon). Les cornes à directivité constante Mantaray fonctionnent donc comme annoncé.

Un attribut plutôt unique des Altec est la façon dont elles sonnent bien autant au niveaux d’écoute normal qu’élevé. Les médiums ont aussi une chaleur exceptionnelle. Les seules faiblesses notables dans le système sont dues à la conception du filtre et de l’égalisation qui atténue légèrement les graves. À l’autre extrémité du spectre de fréquence, les aigus sont parfois atténués par le circuit de filtrage des fréquences, mais c’est peu perceptible. Ainsi, sur certains morceaux musicaux, les hautes fréquences semblent faiblir pendant des passages très subtils de la musique, mais lorsque l’amplitude augmente, elles s’équilibrent à nouveau. Mais ces deux problèmes sont mineurs comparés à la qualité des médiums et à l’agrément d’écoute exceptionnel quelque soit le niveau demandé.

Prix d’occasion : à partir de 1000 $.

Caractéristiques Techniques : Voir brochure ci-dessous.

JBL L250 : (1982-85)

JBL L250

En 1982, il était impossible de ne pas être impressionné par l’enceinte phare de la gamme JBL, et cela, avant même de l’avoir entendu, pour la bonne raison que, contrairement à la plupart des autres produits audio, la L-250 avait une présence visuelle affirmée. Dessinée comme une pyramide asymétrique tronquée, elle mesure plus de 130 cm de haut, et même avec la grille acoustique de protection, le tweeter reste exposé, ressemblant à un grand œil doré. La superstructure impeccablement montée est disponible en plusieurs finitions en bois, avec sa grille en tissu acoustique de couleur assortie à l’ébénisterie.

Mais l’apparence du L-250 ne se limite pas à l’œil : la forme suit définitivement la fonction. Par exemple, l’absence virtuelle de surfaces parallèles aide à prévenir les accumulations de résonance dans l’enceinte. Le déflecteur avant est légèrement incliné vers l’arrière, afin d’aligner les centres acoustiques et d’avoir ainsi une erreur de phase minimale, et se rétrécit de bas en haut pour minimiser la zone de déflexion autour de chaque conducteur. JBL arrondit également les bords de l’enceinte pour une diffraction minimale, et construit les haut-parleurs avec des paires d’images miroir, afin de délivrer une imagerie stéréo précise.

Chaque L-250 dispose de quatre haut-parleurs configurés dans un réseau quasi-vertical : un woofer de 14 pouces près du bas de l’enceinte, un bas-médium de 8 pouces, un haut-médium de 5 pouces et un tweeter soft-dome de 1 pouce au sommet. Tous sont moulés en acier, et les deux haut-parleurs du bas de spectre utilisent des structures d’aimants JBL SFG (Symmetrical Field Geometry) pour maintenir la distorsion à un niveau très bas. Le woofer est appuyé par un évent arrière ; les autres haut-parleurs sont isolés par leurs propres sous-matrices pour éviter les interactions acoustiques indésirables.

Le filtrage est réalisé selon des pentes relativement douces de 6 dB par octave pour une erreur de phase faible et des transitions les plus lisses possibles entre les haut-parleurs. JBL indique qu’il a sélectionné les points de croisement réels (400 Hz, 1,5 kHz et 5 kHz) pour assurer une faible distorsion, une capacité de gestion de puissance élevée, une large dispersion à toutes les fréquences et une réponse en fréquence douce sur et hors axe. La manufacture a également pris l’initiative inhabituelle d’ajouter des condensateurs de dérivation en polypropylène de haute qualité en parallèle avec les électrolytiques à forte capacité dans les circuits de filtrage. Le but, selon JBL, est d’améliorer les caractéristiques du filtre.

Les connexions de l’amplificateur sont réalisées avec une paire de bornes de raccordement codées par couleur près du bas d’un grand renfoncement dans le panneau arrière. Le reste de l’insert est occupé par des atténuateurs à trois positions pour chacun des deux médiums et un atténuateur à quatre positions pour le tweeter. Pour assurer un transfert de courant sans entrave, JBL a choisi d’utiliser des barres vissées au lieu de commutateurs ou de potentiomètres pour sélectionner le degré d’atténuation. Cela tend à décourager les réajustements fréquents, car la modification du réglage sur un seul haut-parleur nécessite le retrait et le replacement de six vis.

Les chiffres :

La sensibilité de l’enceinte est modérément élevée (90 dB/ 1w/1m), et sa capacité à encaisser la puissance est excellente (400 w). La distorsion harmonique totale (DHT) est exceptionnellement faible, même à des niveaux très élevés. À un niveau de pression acoustique (SPL) de 100 dB, la DHT est en moyenne inférieur à 1% entre 30 Hz à 10 kHz et ne dépasse jamais 5% à n’importe quelle fréquence.

L’impédance varie régulièrement avec la fréquence, atteignant un maximum de 21,5 ohms à 20 Hz et un minimum de 6,1 ohms à environ 110 Hz. Étant donné que l’impédance moyenne est de 9,6 ohms, n’importe quel ampli décent peut driver une paire de L-250 en parallèle.

La réponse varie de ± 4 dB entre environ 30 Hz et 20 kHz dans l’axe et 16 kHz en dehors de l’axe. Cependant, ces chiffres reflètent mal la douceur globale des courbes. Par exemple, de 30 Hz à 10 kHz, la réponse est d’environ ± 2,5 dB sur l’axe et de ± 3,5 dB hors de l’axe. Et l’extension des basses est clairement extraordinaire, surtout à la lumière de l’absence d’un effet de mur à proximité.

L’écoute :

Cet aspect particulier des performances de la L250 souligne que sa portée, son impact et sa clarté en bas de spectre sont tout simplement stupéfiants. Dans l’ensemble, le son est très doux, avec un léger pincement occasionnel sur les instruments tels que les triangles. Le L-250 parvient en quelque sorte à abriter confortablement sous un même toit une qualité audacieuse et originale et une délicatesse sensible de la reproduction rarement réunies sur une même enceinte.

La scène sonore est généralement excellente, avec une bonne précision, une bonne répartition latérale et un bon sens de la profondeur et de l’ouverture. Il y a une certaine tendance à la stratification verticale en fonction de la fréquence, ce qui fait parfois que les sons aigus sont localisés quelque peu au-dessus des sons graves. Mais ceci est assez commun parmi les haut-parleurs ayant plusieurs transducteurs distribués verticalement sur une grande façade et est rarement intrusif.

Prix d’occasion : à partir de 1500 €.

Caractéristiques Techniques : Voir notice ci-dessous.

Album – Men At Work – Business As Usual (1981)

Men at Work est un groupe de new wave australien formé en 1978 à Melbourne et connu pour son succès de 1981, “Down Under”. Le groupe fut créé par le chanteur Colin Hay entouré de Jerry Speiser à la batterie et de Ron Strykert à la guitare. Ils ont été rejoints ensuite par Greg Ham à la flûte, au saxophone et aux claviers et par John Rees à la basse. Cette formation a obtenu un succès national et international au début des années 80. En janvier 1983, ils furent les premiers artistes australien à avoir simultanément un album et un single classés à la première place au Billboard des Etats-Unis avec respectivement Business as Usual (sorti début novembre 1981) et “Down Under”. Avec les mêmes œuvres, ils ont obtenu la même distinction dans d’autres pays notamment sur les charts australien, néo-zélandais et britannique. Leur deuxième album, Cargo (sorti début mai 1983) fut également n ° 1 en Australie, n ° 2 en Nouvelle-Zélande, n ° 3 aux États-Unis et n ° 8 au Royaume-Uni. Leur troisième album, Two Hearts (3 avril 1985), a atteint le top 20 en Australie et le top 50 aux États-Unis.

Men At Work a été primé aux Grammy Awards de 1983 dans la catégorie Meilleur nouvel artiste. Lors des ARIA Music Awards de 1994, ils ont été intronisés au Hall of Fame Autralien. Men at Work a vendu plus de 30 millions d’albums dans le monde. Selon le musicologue australien, Ian McFarlane, “leur succès phénoménal a créé inextricablement un intérêt mondial pour l’Australie et la musique australienne”. Le groupe s’est dissous en 1986 et reformé en 1996 pour se séparer à nouveau en 2002.

Les Albums :

Business as Usual (1981) : est le premier album de Men at Work, sorti en novembre 1981 en Australie et en avril 1982 aux États-Unis. Il a passé neuf semaines au sommet des hit parades Australiens de décembre 1981 à mars 1982. La pochette de l’album sorti en Australie était en noir et blanc ; les versions à l’étranger avaient un design similaire, mais dans un schéma de couleurs noir et jaune. Business as Usual eut un énorme succès international. Au début des années 80, Business as Usual était l’un des albums australiens les plus vendus, avec 6 millions d’exemplaires vendus aux États-Unis et 15 millions vendus dans le monde entier. Les singles extraits du disque sont : “Down Under” et “Who can It Be Now?”

Down Under : Les paroles évoquent un Australien voyageant dans le monde entier, fier de sa nationalité et de ses interactions avec les gens qu’il rencontre lors de ses voyages. Les termes d’argot et de drogue sont utilisés dans les paroles : “Travelling in a fried-out Kombi, on a hippie trail, head full of zombie” (Voyager dans un Kombi frit, sur une piste hippie, la tête pleine de zombies). Dans l’argot australien “fried-out” signifie surchauffé, Kombi se réfère à la fourgonnette combinée Volkswagen Type 2, et ayant “une tête pleine de zombie” se réfère à l’utilisation d’une variété de marijuana. L’argot culturel est également utilisé : après le deuxième verset, le refrain est “where beer does flow and men chunder “; (où la bière coule et les hommes chuchotent) mais “chunder” en argot signifie aussi vomir.

En février 2010, un juge de la Cour fédérale de Sydney constata que le riff de flûte de “Down Under” avait été plagié à partir de la chanson australienne “Kookaburra Sits in the Old Gum Tree” , écrite en 1934 par Marion Sinclair. Celui-ci étant décédé en 1988, les droits d’auteur (attribués à Larrikin Music) était donc toujours en vigueur. Le juge conclut qu’une «partie substantielle de la chanson originale» avait été reproduite dans «Down Under». Larrikin Music avait suggéré que 60% des redevances seraient une compensation appropriée, mais le tribunal décréta qu’ils ne recevraient que 5% sur les droits de la chanson et seulement depuis 2002 et sur les bénéfices futurs.

Cargo (1983) : a atteint la première place sur les charts Australiens, fut n ° 2 en Nouvelle-Zélande, n ° 3 aux États-Unis. États Billboard 200, et n ° 8 sur le hit parade des albums du Royaume-Uni. Quatre titres ont été tirés de cet album, «Overkill» étant l’un des 10 titres les plus populaires au Canada, en Irlande, en Norvège et au Billboard Hot 100 aux États-Unis en 1983. L’album a été produit par Peter McIanet et fut terminé au milieu de 1982, mais sa sortie a été repoussée en raison du succès persistant de leur premier album, Business as Usual. Trois autres singles furent extraits de l’album, à savoir l’excellent “It’s a Mistake” ainsi que “Dr. Heckyll & Mr. Jive” et “High Wire”.

“It’s a Mistake” : Les paroles de la chanson traitent de la mentalité des militaires du monde entier dans les années 1980, se demandant si et quand les pays démocratiques de l’OTAN et les pays communistes du Pacte de Varsovie mettront fin à la guerre froide et aux risques d’une bataille conventionnelle ou d’un échange nucléaire.

Two Hearts (1985) : est le troisième et dernier album studio du groupe australien Men at Work. Le batteur Jerry Speiser et le bassiste John Rees quittèrent le groupe avant la production de l’album, tandis que le guitariste Ron Strykert laissa le groupe pendant les sessions d’enregistrement. L’album a été enregistré par les membres restants Colin Hay et Greg Ham avec quelques musiciens supplémentaires invités pour l’occasion.

En 1984, le groupe a fait une pause pendant que les membres poursuivaient d’autres centres d’intérêt. Lors de la préparation du nouvel album, les tensions pendant les répétitions entre entre Hay et Speiser au sujet de l’écriture de chansons et de la direction du groupe ont entraîné une scission. On a dit à Rees et à Speiser que leur présence n’était plus requise, car Hay, Ham et Strykert utilisaient des musiciens de session à leur place : principalement Jeremy Alsop à la basse (ex. Ram Band, Pyramid, Broderick Smith) et Mark Kennedy à la batterie (Spectrum, Ayers Rock, Marcia Hines). Strykert, bien que crédité en tant que membre à part entière sur l’album fini, a quitté le groupe peu de temps avant la fin des sessions de l’album, apparaissant sur huit des dix pistes.

Two Hearts a été produit par Hay et Ham. Ce fut un échec critique et commercial par rapport à leurs albums précédents. Il a culminé à la 16ème place en Australie et à la 50ième sur le charts américain. Quatre morceaux sont sortis en single : “Everything I Need”, “Man with Two Hearts”, “Maria” et “Hard Luck Story”. Seul le premier single a été classé en Australie (37ème place) et aux États-Unis (47ème place). L’album s’appuyait fortement sur des boîtes à rythmes et des synthétiseurs, et réduisait la présence du saxophone de Ham, changeant significativement l’atmosphère de cet album par rapport à ses prédécesseurs.

Voir sur YouTube : “Men At Work – Down Under” ; “Men At Work – Who Can It Be Now?” ; “Men At Work – Overkill” ; “Men At Work – It’s a Mistake par MenAtWorkVEVO” ; “Men At Work – Everything I Need par ColinHay.com.br” ; “Be Good Johnny – Men At Work par Juan Classic”

https://www.youtube.com/watch?v=-BhrLCTDPdg

https://www.youtube.com/watch?v=Bpu8k8ht_jw

Livre & Film – La soupe aux choux (1981)

Le livre : 

René Fallet est un écrivain parfois très “rabelaisien” qui, en son temps (1927-83), irritait les petites habitudes bourgeoises en brossant de sa plume le portrait de personnages hauts en couleurs. Mais les anti-héros citadins ou campagnards qu’il décrivait, notamment dans La Soupe aux choux, étaient beaucoup plus profonds qu’en apparence. Fallet dans sa vie privée fréquentait Brassens, Jacques Brel et Léo Ferré, chanteurs et humanistes bons vivants. La soupe aux choux est une satire sociale, où l’auteur soulève les problématiques de son époque (qui sont toujours valables aujourd’hui), notamment la disparition des petites professions humbles pour faire la place à une société de consommation déshumanisée allant de pair avec l’émergence de centres commerciaux zombifiés et de parcs d’attractions de plus en plus débiles. Le Glaude et le Cicisse n’acceptent pas de s’adapter au monde moderne de “l’expansion économique” et de l’hygiénisme (autant sanitaire qu’alimentaire) et de ce fait, deviennent d’authentiques résistants. L’extra-terrestre dans cette histoire, est au départ à l’opposé de ce sympathique duo d’originaux éthylisés et flatulents mais il finira par les embarquer avec eux, pour prêcher la bonne parole de la soupe aux choux, du “ch’ti canon” et de l’amitié à sa civilisation, qu’il sauvera ainsi de la déprime.

La soupe aux choux – René Fallet (1980)

L’histoire : 

Deux vieux paysans, deux amis, le Cicisse Chérasse et le Glaude Ratinier, achèvent modestement leur existence aux confins d’un village bourbonnais en voie de disparition. Une nuit, une soucoupe volante se pose dans le champ de Glaude. Un extra-terrestre en sort, que le Glaude appellera “la Denrée”. La Denrée vit dans un austère astéroïde où les notions de superflu sont inconnues. L’absorption d’une assiettée de soupe aux choux va plonger le voyageur interstellaire dans un tout autre monde, celui du plaisir de vivre, celui aussi de l’amitié. Et ce sera la révolution sur sa planète. Quant au Cicisse et au Glaude, ils éviterons l’hospice grâce à leur copain la Denrée!

Extraits du livre de René Fallet : 

“La soupe aux choux mon Blaise, ça parfume jusqu’au trognon, ça fait du bien partout où qu’elle passe dans les boyaux. Ça tient au corps, ça vous fait même des gentillesses dans la tête. Tu veux qu’t’y dise : ça rend meilleur.” 

“Malgré ou grâce à leur régime de bec salé, les deux voisins se portaient comme les veaux dans les prés et ne connaissaient que de vue le docteur de Jaligny, pour l’avoir rencontré au marché de cet aimable chef-lieu de canton. S’ils ressentaient parfois une aigreur d’estomac, ils s’accordaient pour en accuser la qualité du pain, qui n’était plus celle qu’ils avaient connue. Ils s’étaient de même entendus pour serrer dans leur cave voûtée un tonneau de vin différent, ce qui variait leur menu et leur permettait de froncer malignement un sourcil pour qu’en tiquât des deux le propriétaire du nanan. Le Glaude se fournissait auprès du marchand de vins de Vaumas, le Bombé honorait de sa pratique celui de Sorbier.”

“Ils fumaient, sans soupçonner que des crabes cancérigènes étaient tapis au fond de leur paquet de gris. Ils roulaient leurs cigarettes, les allumaient avec des briquets qu’ils emplissaient de mélange pour vélomoteur.”

“Malgré leurs apparences bourrues, ils se souciaient fort de leurs santés respectives. La mort de l’un aurait signé celle de l’autre, le survivant étant assuré de périr de mélancolie dans les mois qui suivraient. On ne trinque pas tout seul. On boit sans amitié, sans rien, comme une vache, et ça, ça oui, c’est mauvais, si mauvais qu’il n’y a même pas plus mauvais au corps. Si le Bombé toussait, le Glaude s’alarmait.”

“Ma pauvre défunte, expliquait Le Glaude, elle buvait point, elle fumait point, n’empêche qu’elle est en terre bien enfoncée. C’est toutes les pastilles, les sirops, les drogues du pharmacien qui me l’ont ratiboisée. Elle s’en est fourré des kilos dans le coco, de leurs denrées. Des pleines lessiveuses. Résultat: le pré carré !”

Le film : 

Même si le Film, sorti en 1981 et réalisé par Jean Girault, reprend de nombreux dialogues du livre de Fallet, il est franchement plus burlesque et délirant, l’ouvrage étant plutôt plutôt une ode poignante à la France rurale en voie de disparition d’après la Seconde guerre mondiale. Les acteurs principaux sont Louis de Funès (Le Glaude), Jean Carmet (Le Bombé ou Cicisse) et Jacques Villeret (La Denrée). C’est l’avant dernier film de Louis de Funès qui décèdera un an plus tard à l’âge de 68 ans.

Voir sur YouTube :  “La Soupe aux choux (1981) – Bande-annonce” par CineComedies Bandes-annonces

Album – Genesis – Abacab (1981)

Genesis est un de ces groupes de rock qui ont réussi à toucher, sans que l’on comprenne exactement pourquoi, un très large public international. Dans le peloton de tête de la musique “progressive”, Genesis a su réinventer un style de prestation scénique, grâce entre autre aux qualités théâtrales de Peter Gabriel. Des expériences audacieuses des premiers albums, le groupe à conservé jusqu’en 1975 une grande rigueur dans la recherche de nouvelles formes d’expression musicale.

Formé en 1966 à la Charterhouse de Londres par Peter Gabriel, Tony Banks, Mike Rutherford et Anthony Phillips, ils enregistrent une bande démo qui attire l’attention du producteur Jonathan King qui leur fait enregistrer leurs premier 45 Tours “Silent Sun” chez DECCA. Puis, From Genesis to revelation sort en 1969. Cet album ne plaît pas mais le succès vient avec Tresspass en 1970. Vers la fin de 1970, quand Anthony Phillips et John Mayhew quittent le navire, Phil Collins et Steve Hackett sont recrutés grâce à une annonce passée sur le “Melody Maker”. Avec Peter Gabriel à leur tête, la théâtralisation est poussée à l’extrême et l’emprise du chanteur sur le groupe devient évidente.

The Lamb lies down on Broadway (1974) : C’est l’apogée de la “première” période de Genesis, juste avant l’éclatement de tensions internes. Fasciné par les USA où ils venaient d’effectuer des tournées, Peter Gabriel convainquit ses collègues de réaliser un double album fabuleux, rempli d’une musique à la fois chaude et dure, limpide et tendue, à la limite de la rupture. Les instrumentistes (Phil Collis à la batterie, Mike Rutherford à la base , Steve Hackett aux guitares et Tony Banks aux claviers) atteignent ici le meilleur de leur forme. Les spectacles utilisent un tripe écran, des mannequins et une mise en scène spéciale ou le groupe joue l’intégralité des deux disques.

Second out (1977) : Peter Gabriel quitta Genesis aussitôt après la fin de la tournée, mais les spéculations concernant l’avenir du groupe se dissipèrent bien vite. En effet, Phil Collins se décida à alterner son rôle de batteur avec celui de chanteur, naguère tenu par Peter Gabriel. Sur scène, il s’adjoindra Bill Brufford puis Chester Thomson à la batterie. Les remarquables qualités d’instrumentistes des autres membres du groupe firent le reste, et Genesis se libéra rapidement de Peter pour continuer à jouer une musique ambitieuse mais quelque peu assagie néanmoins.

Duke (1980) : est un nouvel album concept de Genesis – leur premier en fait depuis “The lamb lies down on Broadway”. Il n’y a plus que trois musiciens dans le groupe, tous partagent le travail de production, de réalisation et d’arrangement. Les climats varient selon que les thèmes sont signés Collins, Banks ou Rutherford. Mais le son est bien celui de Genesis.

Abacab (1981) : En 1979, Tony Banks enregistre son premier album solo “A curious feeling” ; en 1980, Mike Rutherford fait de même avec “Small creeps day”, mais c’est Phil Collins qui décroche la timbale avec “Face Value” et son fameux “In the air tonight”. Quand chacun rentre au bercail, les membres du groupes sortent l’album “Abacab”. Il est resté classé durant vingt-sept semaines en Angleterre, dont vingt-deux semaines consécutives et il a atteint la première place durant les deux premières semaines de sa présence dans les charts. Le mot ABACAB représente les accords de la chanson titre:  « partie A », « partie B », « partie A », « partie C », « partie A », « partie B » sur le papier durant les répétitions en studio où le mot « ABACAB » est apparu et a été retenu. L’album sonne très Rock FM, une qualité pour certains (dont je fais partie), une déception pour les puristes, amateurs de rock progressif.

Genesis (1983) : est le douzième album du groupe, sorti en 1983. Il contient entre autres Mama et That’s All.

Invisible Touch (1986) : Cet album  est le plus gros succès commercial du groupe. De cet album sont extraits la chanson éponyme ainsi que “Throwing It All Away”, “Land of Confusion”, “Tonight, Tonight, Tonight” et “In Too Deep”. Le morceau “Anything She Does” a fait l’objet d’une vidéo mais n’est pas sorti en single.

We Can’t Dance (1991) : est le quatorzième album du groupe. L’album s’est vendu à plus de 10 millions d’exemplaires. Avec We Can’t Dance, Genesis fait une entrée tonitruante dans les années 1990. Mais c’est aussi le dernier album studio du groupe avec Phil Collins à la barre. Il quitte la formation en 1996 et est remplacé le temps de l’album Calling All Stations par Ray Wilson, ex-chanteur du groupe Stiltskin. L’album We Can’t Dance est ainsi nommé pour se moquer de la musique commerciale des discothèque de l’époque qu’ils rejettent. Avec cet album, le groupe s’éloigne du rock progressif. “No Son of Mine” montre l’usage par Genesis de guitares saturées qui donnent à ce morceau une ambiance lourde et pesante bien en accord avec l’histoire narrée par le titre, celle d’une mésentente entre père et fils. “Jesus He Knows Me” est une chanson satirique sur les télévangélistes américains. “Driving the Last Spike” traite des conditions de vie des ouvriers inexpérimentés qui construisirent les voies de chemin de fer en Angleterre au début du XIXe siècle. Quant à “Since I Lost You”, il s’agit d’un hymne dédié à Eric Clapton qui venait de perdre son fils. Les singles de cet album sont “No Son of Mine”, “I Can’t Dance”, “Hold on My Heart”, “Jesus He Knows Me” et “Tell Me Why”.

Calling all stations (1997) :  est le quinzième album du groupe Genesis. Ray Wilson est le chanteur du groupe depuis le départ de Phil Collins. L’album connaitra un modeste succès commercial à sa sortie en 1997. “Congo”, “Shipwrecked” et “Not About Us” en ont été les extraits.

Discographie : 

1969 : From Genesis to Revelation
1970 : Trespass
1971 : Nursery Cryme
1972 : Foxtrot
1973 : Selling England by the Pound
1974 : The Lamb Lies Down on Broadway
1976 : A Trick of the Tail
1976 : Wind and Wuthering
1977 : Spot the Pigeon (maxi 45T – 3 titres)
1978 : … And Then There Were Three…
1980 : Duke
1981 : Abacab
1983 : Genesis
1986 : Invisible Touch
1991 : We Can’t Dance
1997 : Calling All Stations

Voir sur YouTube : “Genesis – Abacab” par emimusic ; “Genesis – Mama” par emimusic ; “GENESIS – Land of Confusion (1986)” par Jamesnov1970 et “Genesis – I can’t dance (1991)” par too0pathetic

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