Série TV – The X-Files fête ses 30 ans (1993-2002)

La série : Aux frontières du réel (The X-Files) est une série télévisée américaine de science-fiction en 218 épisodes de 43 minutes, réalisée par Chris Carter et diffusée entre le 10 septembre 1993 et le 21 mars 2018 sur le réseau Fox.

La série décrit les différentes enquêtes des agents spéciaux du FBI Fox Mulder et Dana Scully sur des dossiers classés X (X-Files), des affaires non résolues impliquant des phénomènes paranormaux, et la quête de Mulder visant à retrouver sa sœur, Samantha Mulder, disparue dans de mystérieuses circonstances lorsqu’elle était plus jeune.

La série est dans un premier temps diffusée entre septembre 1993 et mai 2002, avec la diffusion de neuf saisons pour un total de 202 épisodes. En parallèle, l’univers de la série s’étend, avec notamment le film The X-Files : “Fight the Future” en 1998 qui se déroule entre les cinquième et sixième saisons, une série dérivée diffusée en 2001 qui est centrée sur le trio The Lone Gunmen, ainsi que divers livres, comics et jeux vidéo. En 2008, un second film sort au cinéma, “The X-Files: I Want to Believe”. En 2016, la série fait son retour avec la diffusion d’une dixième saison, qui sera suivie en 2018 par une onzième.

Les sources d’inspirations :

Si vous suivez la programmation des séries TV actuelles dans le domaine du policier, du fantastique et de la SF, vous constaterez que nombre d’entre elles vivent dans l’ombre de X-Files. Cette série est une de ces perles rares qui semble coexister à la fois avec l’époque de sa diffusion et l’instant présent. Au-delà de toute raison, elle est intemporelle. Si nous voulons comprendre comment et pourquoi X-Files a pu transcender, contre toute attente, toutes les séries précédentes et influencer celles qui les ont suivies, nous devons examiner les séries qui ont inspiré le réalisateur Chris Carter.

Dossiers Brûlants (Kolchak: The Night Stalker) (1972-75) :

En effet, le créateur de X-Files, Chris Carter, a souvent souligné que cette série d’une seule saison de 20 épisodes sur un journaliste chasseur de monstres avait une énorme influence sur sa série.

Carl Kolchak, un Journaliste à Las Vegas puis à Seattle et enfin à Chicago, traque la nuit les phénomènes surnaturels et affronte des créatures monstrueuses noctambules (sorciers, robots, zombies, vampires, loup-garous, extraterrestres, fantômes, lézard géant, et même le véritable Jack l’Éventreur).

Ici, le réalisateur Jeffrey Grant Rice a trouvé un format grâce auquel l’horreur à la télévision devient très efficace, bien avant l’arrivée des X-Files : En effet le héro ne meurt pas, car s’il le faisait, nous pourrions arrêter de regarder la série, par contre les autres personnages de l’épisode peuvent être tués sans problème dans ces conditions plus ou moins atroces. C’est ainsi que bien que notre héro s’en sorte à tous les coups, l’horreur peut exister en marge de la série et Koltchak peut continuer à vivre, accablé par l’horreur existentielle que tout n’est pas ce qu’il parait être, que des choses nous sont cachées et que le rythme de la vie quotidienne porte en lui quelque chose d’indicible et de brutal. Vu à travers les yeux de Koltchak lui-même, la série se transforme en drame policier, avec des affaires à résoudre et parfois même une certaine routine dans le travail. Dans X-Files aussi, nos deux héros connaissent des secrets mais personne veut les croire.

Voir sur YouTube : Kolchak The Night Stalker 1972 par Boo Davis

Twin Peaks (1990-1991) :

Cette série américaine créée par Mark Frost et David Lynch raconte l’enquête de l’agent spécial du FBI Dale Cooper, interprété par Kyle MacLachlan, sur le meurtre d’une jeune lycéenne, Laura Palmer (Sheryl Lee), dans la ville fictive de Twin Peaks, située à la frontière entre les États-Unis et le Canada. Cette série très novatrice pour l’époque comportait parfois certaines séquences particulièrement effrayantes. Mais l’élément que X-Files a le plus emprunté à Twin Peaks n’était pas son lieu de tournage ou ses sentiments d’horreur. Il s’agissait plutôt d’une volonté de prendre son temps avec le look d’une série et de trouver une esthétique visuelle originale pour raconter ses histoires. Les frayeurs ressenties dans X-Files proviennent souvent du fait de regarder un lieu ou un objet du quotidien d’une manière originale de façon à se demander quelle obscurité peut s’y cacher, tout comme Twin Peaks  déstabilisait la réalité en transformant un petit drame urbain en logique de cauchemar.

Les X-Files, qui clôturaient calmement et soigneusement une nouvelle affaire chaque semaine étaient certes très différents structurellement des Twin Peaks plus ouverts et intentionnellement obtus. Mais les deux se ressemblaient tout de même sur l’esthétique et sur le fond. D’ailleurs, David Duchovni  joue un petit rôle travesti en femme dans le 11ème épisode de la deuxième saison, où il incarnait Dennis Bryson, un agent de la DEA, vieille connaissance de Dale Cooper venue enquêter sur une accusation qui lierait ce dernier à un gros trafic de drogue dans la région.

Voir sur YouTube : Twin Peaks – Original 1990 network promos & previews par Cinema Garmonbozia

X-Files a contribué à inventer la télévision moderne :

Les drames policiers actuels ne sont généralement que des X-Files qui ont abandonné leurs éléments surnaturels, devenant souvent des séries agréablement ringardes, obsédées par la science et mettant en scène des geeks de laboratoire résolvant des crimes en trouvant des preuves ADN. L’esthétique de The X-Files a élargi la notion de ce dont la télévision était visuellement capable. Les X-Files ont repris tout ce que Twin Peaks avait fait et ont prouvé que d’autres séries pouvaient également le faire. Il n’était pas nécessaire d’avoir un réalisateur hollywoodien de renom comme David Lynch pour réaliser des séquences cinématographiques aussi pointues. Il suffisait de prévoir du temps et de la recherche pour que ces séquences comptent.

Les dispositifs de narration sérialisés utilisés par The X-Files ont aussi souvent été copiés par de nombreux drames de genre grâce à une oscillation entre contes individuels et aventures en série. La série critiquait aussi parfois la politique étrangère américaine. Bien que The X-Files n’ait pas été la première série à se demander si les efforts américains pour gagner la guerre froide valaient bon nombre des actes parfois discutable du pays au cours de cette période, c’était de loin celle l’ayant fait avec le plus d’efficacité lors de sa diffusion. Mulder et Scully étaient peut-être des fonctionnaires du gouvernement, mais dans leurs enquêtes ils révèlent souvent à quel point le gouvernement américain se comporte de manière horrible.

Enfin, The X-Files a intégré avec plusieurs décennies d’avance, la paranoïa moderne qui regorge de théories du complot popularisées par internet, évoquant nombre de sectes et d’étranges secrets cachés perpétrés par le gouvernement, de sociétés obscures tout cela laissant le vague soupçon, jamais prouvé, selon lequel nos gouvernements sont secrètement de connivence avec des entités mystérieuses pour nuire activement à sa population. X-Files a prédit si habilement cette réalité paranoïaque dans laquelle nous vivons tous en ce moment que lors de son retour pour ses saisons suivantes en 2016 et 2018, il semblait parfois que la fiction avait été dépassée par la réalité…

Voir sur YouTube : L’histoire de X-FILES par The Reg.

Livre & Film – Club Dumas (1993) & La Neuvième Porte (1999)

“Club Dumas” est un roman écrit par Arturo Pérez-Reverte, édité en 1993 chez Lattès puis, en Livre de Poche (No 7656). La trame du livre se déroule dans un monde de libraires antiquaires, faisant écho à son précédent ouvrage de 1990, “Le Tableau du Maître Flamand”.

L’histoire suit les aventures d’un libraire, Lucas Corso, engagé pour authentifier un manuscrit rare d’Alexandre Dumas, père. On y retrouve deux personnages de ce célèbre roman à travers Milady, sous les traits de Liana Telfer, et Rochefort, sous l’apparence d’un garde-du-corps balafré. Puis l’enquête de Corso l’amène à chercher deux exemplaires d’un livre rare (fictif) connu sous le nom de De Umbrarum Regni Novem Portis (Des neuf portes du royaume des ombres). Corso rencontre une foule de personnages intrigants au cours de son voyage d’investigation, y compris des adorateurs du diable, des bibliophiles obsédés et une femme fatale hypnotiquement séduisante. Les voyages de Corso le mènent à Madrid (Espagne), Sintra (Portugal), Paris (France) et Tolède (Espagne).

Club Dumas regorge de détails allant des habitudes de travail d’Alexandre Dumas à la façon dont on pourrait forger un texte du XVIIe siècle, en passant par un aperçu de la démonologie.

En 1998, The Club Dumas a été nominé pour le Anthony Award du meilleur roman, le Macavity Award du meilleur roman et le World Fantasy Award du meilleur roman.

Arturo Pérez-Reverte – Club Dumas (1993)

Les personnages principaux du livre :

Aristide Torchia : né en 1620, est l’auteur fictif d’un ouvrage ésotérique imaginé par Arturo Pérez-Reverte. Il fut apprenti à Leyde sous la famille Elzevir. De retour à Venise, il publie de petits ouvrages sur des thèmes philosophiques et ésotériques. En 1666, Torchia publie De Umbrarum Regni Novem Portis (Les neuf portes du royaume des ombres), basé sur le Delomelanicon, un travail prétendument écrit par Lucifer et qui permettrait au lecteur d’invoquer des démons. L’Inquisition a condamné Torchia pour magie et sorcellerie et l’a brûlé sur le bûcher en 1667.

Lucas Corso : Ce chasseur de livres de 45 ans, sans aucun scrupule, amateur de gin néerlandais parcourt l’Europe pour dénicher des éditions rares demandées par les libraires. C’est aussi un grand connaisseur de littérature populaire et un amateur de l’épopée napoléonienne, à laquelle son arrière-arrière-grand-oncle a participé en tant que grenadier puis consul en Espagne, Le monde du livre prend une dimension trop importante chez lui à tel point qu’il arrive à confondre monde réel et monde littéraire fictif.

Irene Adler : Ce personnage énigmatique (tiré de l’univers de Conan Doyle dans Sherlock Holmes) accompagne Corso tout au long de son périple, elle sera aussi son amante. On la retrouvera dans le film de Polanski sous les traits d’Emmanuelle Seigner. Elle apparaît en étudiante avec son sac de livres lors d’une conférence donné par Balkan dans un café. Elle a environ vingt ans, une “allure de garçon” et des “yeux verts presque transparents”. Non seulement elle porte le nom de l’aventurière de Sherlock Holmes, mais son passeport porte comme adresse le 223B Baker Street. Elle est un lien entre les deux univers du roman populaire et de l’ésotérisme. Grande lectrice, elle lit les Trois Mousquetaires, mais aussi de la littérature fantastique : Melmoth ou l’Homme errant et surtout Le Diable amoureux de Jacques Cazotte, dont elle semble être la réincarnation du personnage “diabolique” de Biondetta. Elle est experte en combat à mains nues, elle dit avoir appris le truc en perdant contre un ange.

Boris Balkan : Narrateur et protagoniste de l’histoire n’intervient que dans trois chapitres, pour décrire ses rencontres avec Corso. C’est un traducteur, critique littéraire et spécialiste de littérature populaire du XIXe siècle (“mon domaine est le feuilleton”), dont il est intarissable. Sa dernière intervention donnera le sens de l’ intrigue. Il est l’ “ombre de Richelieu” .

Victor Fargas : Propriétaire déchu d’une des plus prestigieuses bibliothèque d’Europe. Bibliomane, il vit dans le dénuement dans une quinta (ferme) à l’abandon proche de Sintra, au Portugal. Il est forcé pour vivre de vendre certains de ses ouvrages. il possède un des trois exemplaires des Neufs Portes . Après la visite de Corso, il meurt assassiné.

Varo Borja : Libraire ultra spécialisé (“cinquante livres en catalogue”) et “millionnaire”, il vit dans l’opulence à Tolède. Il se passionne pour la démonologie dont il possède une riche collection d’ouvrages anciens. Il demande à Corso de vérifier que son exemplaire des Neufs Portes est authentique (seul l’un des trois existants l’est d’après une interprétation de l’imprimeur Torchia et il est persuadé que le sien est faux). Son nom évoque la famille Borja/Borgia, qui comme lui avait des liens avec l’occultisme et qui a inspiré à Alexandre Dumas deux de ses ouvrages.

Les frères Pedro et Paolo Ceniza : Restaurateurs de livres anciens dans le vieux Madrid, conseillers techniques de Corso. ils possèdent les savoir-faire pour rendre à l’identique des vieux ouvrages, et on les soupçonne d’être aussi des faussaires très habiles. Ils ont eu entre leurs mains l’exemplaire des Neufs Portes, avant qu’il ne soit acquis par Vargas. L’auteur rend hommage aux frères Raso de la Papelería y Encuadernación de Madrid qu’il a fréquentée dans les années 1970.

Extraits du livre :

“Corso était un mercenaire de la bibliophilie, un chasseur de livres à gages. Ce qui veut dire doigts sales et parole facile, bons réflexes, de la patience et beaucoup de chance. Sans oublier une mémoire prodigieuse, capable de se souvenir dans quel coin poussiéreux d’une échoppe de bouquiniste sommeille ce volume sur lequel on le paiera une fortune. Sa clientèle était restreinte, mais choisie : une vingtaine de libraires de Milan, Paris, Londres, Barcelone ou Lausanne, de ceux qui ne vendent que sur catalogue, investissent à coup sûr et de tiennent jamais plus d’une cinquantaine de titres à la fois ; aristocrates de l’incunable pour qui parchemin au lieu de vélin ou trois centimètres de plus de marge se comptent en milliers de dollars.”

“C’est curieux. En littérature, il existe des personnages de fiction doués d’une identité propre, connus de millions de personnes qui n’ont pas lu les livres où ils apparaissent. L’Angleterre en a trois : Sherlock Holmes, Roméo et Robinson. En Espagne, deux : don Quichotte et don Juan. En France : d’Artagnan.”

“Tu es mort, comme tes livres. Tu n’as jamais aimé personne, Corso.” 

Le Film :

Roman Polanski – La Neuvième porte (1999)

La Neuvième Porte est un excellent thriller sorti en 1999, réalisé, produit et co-écrit par Roman Polanski. Cette coproduction internationale entre les États-Unis, le Portugal, la France et l’Espagne est librement inspirée du roman que je viens d’évoquer. L’intrigue consiste à authentifier un livre rare et ancien qui contient prétendument un secret magique pour invoquer Lucifer. La première projection eut lieu à Saint-Sébastien, en Espagne, le 25 août 1999, un mois avant le 47e Festival international du film qui s’y déroule. Bien qu’échec critique et commercial en Amérique du Nord, où les journalistes l’ont comparé défavorablement au film fantastique de Polanski Rosemary’s Baby (1968), La Neuvième Porte a tout de même été un succès populaire en Europe, notamment en France où la critique l’a injustement brocardé. Il a rapporté un montant brut mondial de 58,4 millions de dollars contre un budget de 38 millions de dollars.

Polanski suit l’intrigue de base du livre dans les deux premiers tiers du film, la finale étant considérablement modifiée. La part belle est donnée à l’enquête sur l’ouvrage sulfureux d’Aristide Torchia. Les rôles de plusieurs personnages diminuent, s’étendent, fusionnent, s’échangent ou disparaissent complètement, et l’une des intrigues secondaires les plus importantes du roman – la connexion Dumas – est entièrement supprimée. Au fil des évènements, Lucifer, le prétendu auteur du livre, exerce une emprise croissante sur Dean Corso (Johnny Deep). Les neuf gravures illustrant les trois seuls exemplaires de l’ouvrage signées alternativement Aristide Torchia ou Lucifer) représentent en fait les consignes à suivre à la lettre pour pouvoir entrer au Royaume des Ombres. Dean Corso les respecte sans même s’en apercevoir, c’est la raison pour laquelle il réussit là où d’autres ont échoué. C’est là une nouvelle lecture à faire lorsqu’on revoit ce film, qui est trop dense pour être bien appréhendé au premier visionnage.

Une autre lecture du film peut-être faite, plus satirique celle-là, (dans la même veine que le célèbre “bal des Vampires”, mais un ton en dessous) les cultes sectaires et sataniques étant tournés en dérisions à de nombreuses reprises, notamment lors des scènes tournées aux château de Ferrières et de Puivert en présence de Balkan (Frank Langella). Elles n’ont pas convaincu le public, peut-être parce-que le personnage de Corso interprété brillamment par Johnny Deep y est un peu austère, conforme au roman. Mais l’ambiance de ce tournage fut pour lui loin d’être l’enfer puisqu’il y rencontra Vanessa Paradis (sa future compagne) dans le hall de l’Hôtel Costes à Paris, comme il le racontera à la BBC en 2011 : “Elle portait une robe dos-nu et j’ai vu ce dos et ce cou et quand elle s’est retournée j’ai vu ces yeux”.

Voir sur YouTube : “La neuvième porte film complet français par “SNAP netfix-officiel.

Youngtimer – Lamborghini Diablo (1990-2001)

Si l’entre deux guerre a été marqué par la bataille que se livraient les grands transatlantiques pour conquérir le “ruban bleu” des mers, en ce début des années 90, la Lamborghini Diablo prétendait arracher le “ruban argent” de la route aux Porsches et aux Ferrari. Avec 325 km/h départ arrêté, la Diablo voulait voulait subtiliser à ses rivales le titre symbolique de voiture de Grand Tourisme la plus rapide du monde. Et cela, dans une version non polluante destinée notamment au marché nord-américain.

Signée Gandini : 

La Diablo offre une maniabilité raisonnable, une relative facilité d’utilisation et une bonne filtration du bruit. Avec ses lignes moins anguleuses que ses devancières, la Diablo est bien équilibrée, dans la droite ligne de son créateur, Marcello Gandini. Le châssis est en tubes d’acier, portes et capot en aluminium et la carrosserie en matériau composite, avec une standardisation de la fabrication éliminant les aléas des précédentes séries de la firme, l’objectif étant de sortir 500 Diablo par an à un prix de vente de 1.300.000 Francs soit 25% plus cher qu’une Testarossa.

Un moteur frôlant les 500 chevaux et un équipement succin :

Diablo (1990-1994) : Côté moteur, on a conservé le 12 cylindres en V à 60°, 4 soupapes par cylindre et 2 arbres à cames par rangée de cylindres, entièrement revu et atteignant une cylindrée de 5,7 litres, alimenté par une injection séquentielle multipoint. Placé en position longitulinale, il est accouplé à une boîte de vitesse à 5 rapports. Les premières Diablo disposent d’un équipement de série réduit au strict nécessaire : radio cassettes avec lecteur CD en option, commande de vitres manuelle, sièges réglables avec contrôle manuel, mais surtout, pour ne pas alourdir la voiture, aucun système ABS sur les freins. Sont proposés en option la climatisation, le siège du pilote sur mesure, un aileron arrière, un ensemble de valises et une montre Breguet assortie. Les autres points caractéristiques de la première série sont les rétroviseurs non assortis à la peinture de la carrosserie, le pare-chocs avant sans prise d’air et le tableau de bord de grandes dimensions, placé très haut par rapport au pilote et qui, dans le cas de personnes de petite taille, peut présenter un manque de visibilité.

Après trois années d’améliorations constantes du modèle d’origine, en 1993, pour satisfaire les demandes de la clientèle, le constructeur décide de lancer une nouvelle version plus sophistiquée : la Diablo VT (pour « Viscous Traction »). Sur la base de la plate-forme initiale, les ingénieurs de Lamborghini ajoutent un système de transmission intégrale, un nouveau système de freinage à quatre pistons Brembo et une nouvelle suspension gérée par ordinateur à cinq sélections au choix du conducteur, avec des amortisseurs électroniques Koni. Pour augmenter la souplesse de conduite, un nouvel embrayage et servo-frein font leur apparition. L’intérieur est entièrement revu et la planche de bord complètement nouvelle. D’autres modifications mineures sont à signaler comme la climatisation et les rétroviseurs désormais dans la teinte de la carrosserie. Le système ABS n’est toujours pas disponible.

Diablo VT 1re série (1993-1998) : En 1995, un nouveau modèle Coupé et Roadster vient enrichir la gamme Diablo, la Diablo SV (pour « Super Veloce »). Cette version à simple propulsion et suspensions mécaniques, est équipée d’une mise à jour du moteur V12 développant une puissance de 520 ch.

Diablo SV 1re série (1999): Comme pour les versions VT Coupé et VT Roadster, la Super Veloce seconde série ne reçoit que des retouches esthétiques : phares traditionnels, nouvelles jantes de 18 pouces, freins avec ABS et nouveau moteur de 530 ch avec technologie VVT. Comme la VT seconde série, la SV seconde série n’est fabriquée que durant l’année 1999.

Diablo VT 2e série (1999) : La seconde série des VT Coupé et VT Roadster est surtout une mise à jour esthétique : le modèle adopte les phares classiques de la Super Veloce et des jantes de 18 pouces. L’aménagement intérieur est revu entièrement. La partie mécanique voit l’apparition de l’ABS, le moteur V12 de 5,7 litres développe maintenant 530 ch et dispose de la technologie de soupapes à variateur de phase – VVT – (comme sur les Alfa Romeo depuis la 75) pour améliorer le rendement quel que soit le régime, avec une réduction sensible de la consommation et des rejets polluants. L’accélération s’en retrouve améliorée avec un temps de 0–100 km/h qui passe sous la barre des quatre secondes.

Diablo SV 2e série (1999) : Comme pour les versions VT Coupé et VT Roadster, la Super Veloce seconde série ne reçoit que des retouches esthétiques : phares traditionnels, nouvelles jantes de 18 pouces, freins avec ABS et nouveau moteur de 530 ch avec technologie VVT.

Diablo GT (1999) : Si la version Super Veloce est déjà une voiture prête pour la course, la Diablo GT repousse encore ses limites. Son projet découle d’un prototype appelé GT1, spécialement développé pour les courses d’endurance, mais qui ne courut jamais. Ce modèle à propulsion arrière disposait d’un châssis intégralement en carbone avec un toit en aluminium. Le modèle GT fut produit à 80 exemplaires et commercialisé uniquement en Europe. Équipé de la nouvelle génération du V12 de 5 992 cm3 de cylindrée, son moteur développe une puissance de 575 ch (423 kW) à 7 300 tr/min avec un couple de 630 Nm (64 kgm) à 5 500 tr/min, qui lui autorise une vitesse de pointe record de 340 km/h avec un temps au 0 à 100 km/h d’à peine 3,9 secondes.

Diablo VT 6.0 : Après le rachat de Lamborghini par Audi AG en 1998, tous les nouveaux projets en cours de mise au point et déjà terminés sont gelés. Cela concerne aussi le modèle qui devait remplacer la Diablo : la direction d’Audi préféra exploiter à fond le potentiel de cette supercar. La Diablo VT 6.0 est le première et le dernière véritable restylage mais qui, en réalité, est plus qu’une simple mise à jour esthétique du modèle existant. En effet, à la suite du rachat de Lamborghini par Volkswagen, le dessin de la future remplaçante de la Diablo est jugé non conforme aux standards du constructeur allemand. Les parties châssis et mécanique, par contre, sont jugés excellentes. Afin de trouver le temps de redessiner la future Lamborghini V12, Volkswagen décide d’adapter une carrosserie de Diablo sur le châssis de ce qui sera la Lamborghini Murciélago. La Diablo 6 L est donc une Murciélago avec une carrosserie de Diablo restylée.

En 2001, la production cesse et la Diablo laisse sa place à la nouvelle Lamborghini Murciélago.

Caractéristiques Techniques : Voir Brochure ci-dessous.

Prix du modèle neuf en 1990 : 1.300.000 F soit 308.461 € avec 55,6 % d’inflation.

Cote du modèle : à partir de 120.000 €.

Film – Demolition man (1993)

Sous ses apparences de blockbuster brut de décoffrage calibré U.S., Demolition man est un film drôle et prédictif fort bien réalisé qui ne se prend pas trop au sérieux. Le film se déroule dans un Los Angeles post-apocalyptique (1996) où la guerre des gangs est à l’ordre du jour. Le chef de gang psychotique Simon Phoenix (Wesley Snipes) a pris des otages dans un bus et John Spartan surnommé Demolition Man (Sylvester Stallone) en raison de ses méthodes expéditives, décide de passer à l’action et parvient à s’introduire dans le repaire de Phoenix. Ce dernier refuse de se rendre et déclenche une formidable explosion durant laquelle les 30 otages trouvent la mort. Malheureusement, Spartan est accusé à tort d’homicide involontaire suite à la mort des otages et Phoenix et Spartan sont envoyés dans une «cryo-prison». Lorsque Simon Phoenix s’échappe de son frigo dans le Los Angeles Utopique et sans crime de 2032, la police n’est pas préparée à faire face à son niveau de violence. Ils n’ont pas d’autre choix que de décongeler à son tour John Spartan afin qu’il puisse capturer à nouveau Phoenix.

Quelques prédictions du film :

Schwarzenegger politicien : Nous avons tous ri en 1993 rien qu’à l’idée qu’Arnold Schwarzenegger puisse devenir un personnage politique important dans le futur. Certes il n’est pas devenu Président, mais il a tout de même effectué deux mandats comme gouverneur républicain de la Californie où il sera élu le 17 novembre 2003 puis réélu le 7 novembre 2006. Jerry Brown, qui lui a succédé le 3 janvier 2011, était déjà le successeur à ce poste en 1975 de l’ex-acteur Ronald Reagan devenu président en 1980, et si la constitution des U.S.A. n’avait pas interdit aux étrangers de briguer la magistrature suprême, qui sait Schwarzy ne le serait pas devenu…

Wesley Snipes en prison : En 2008, Wesley Snipes était rattrapé par la justice pour fraude fiscale. Le Fisc américain lui reprochait de ne pas avoir déclaré plusieurs millions de dollars. Une sacrée somme qui lui valut d’être condamné à trois ans de prison ferme. D’accord, il n’a pas dirigé une bande de criminels endurcis et assassiné les enfants d’un autobus scolaire ; il n’a pas eu droit non plus à la prison cryogénique… Mais on ne peut s’empêcher d’être troublé par la prédiction du scénario.

Les voitures autonomes : Presque toutes les voitures dans le film (à l’exception notable de l’Oldsmobile 442 rouge conduite par Stallone) sont autonomes. Google a été la première entreprise, en juin 2015, à faire circuler un prototype de voiture sans conducteur. Elle s’appuie pour cela sur un système sophistiqué de radars et de caméras qui permet de cartographier l’environnement et de détecter voitures, piétons, feux rouges, lignes blanches. Quant à Uber, il nous promet, dès que cela sera juridiquement possible, une flotte de voitures autonomes de marque Mercedes. Le contrat évoqué porte sur plus de 100 000 véhicules et ce sera le futur modèle de la classe C. “Le constructeur automobile allemand Daimler va à l’avenir fournir des voitures Mercedes autonomes au service de taxi américain Uber. Les deux entreprises ont signé à ce propos une déclaration d’intention. Daimler se propose d’être le premier groupe automobile à fournir des voitures autonomes à Uber. Cette dernière a déjà testé ce genre de voiture à San Francisco en collaboration avec Volvo. Uber a aussi racheté la jeune entreprise Otto, spécialisée dans le software pour camions autonomes.” La disparition des taxis est sur les rails…

Les téléconférences : Les téléconférences sont devenues routinières aujourd’hui, mais elles n’existaient pas en 1993. En plus, dans le film, les écrans s’orientent selon le déplacement de la personne physiquement présente ; une idée à explorer?

Les implants : Tout le monde dans ce Los Angeles utopique a un implant qui fait office de carte d’identité, de moniteur médical et de portefeuille virtuel. Alors que nous avons déjà des implants médicaux pour surveiller les niveaux d’insuline et pour contrôler les stimulateurs cardiaques, les animaux de compagnie sont déjà “pucés” et certains voudraient qu’on applique ce système à l’humain…  Au Baja Beach Club, discothèque du bord de mer à Barcelone, des clients se sont fait greffer une puce RFID dans le bras gauche, à hauteur du biceps, juste sous l’épiderme. Pour les patrons de la discothèque, cette puce permet d’identifier immédiatement, et à coup sûr, un individu : en effet, grâce à un scanner qu’il suffit de passer sur le bras, apparaissent aussitôt, sur un écran d’ordinateur, le nom du client, son numéro d’identification personnel, ainsi que le crédit dont il dispose dans l’établissement.

Quelques anecdotes du tournage : 

Le début du film a été inspirée par les émeutes de L.A. qui ont eu lieu six mois seulement avant le début du tournage.

Wesley Snipes est ceinture noire cinquième degré en capoeira, un art martial brésilien. Il se déplaçait si rapidement lors des scènes de combat, que les caméramans ont dû lui demander de ralentir afin que le public puisse suivre l’action.

Le nom de Raymond Cocteau est une référence aux visionnaires français Jean Cocteau et Raymond Radiguet.

Le bâtiment du département de l’Eau et de l’Energie de Los Angeles – qui était déjà prévu pour la destruction – a été détruit pour le film.

L’immeuble d’Huxley est dans la réalité le Pacific Design Center situé à West Hollywood. Il est surnommé «la baleine bleue» en raison de ses parois en verre bleu cobalt.

Le tunnel de la 2ème rue a également été utilisé dans le film Blade Runner, qui se déroule dans le Los Angeles futur.

Les costumes civils futuristes ont été inspirés des vêtements japonais. Les habilleurs ont supposé que les vêtements du futur incorporeraient plus de tissu pour protéger les gens du rayonnement U.V. mal filtré par la couche d’ozone endommagée du futur.

Dans certains pays (dont la France), Pizza Hut a été utilisé à la place de Taco Bell. Les deux chaînes de restaurants appartenaient à l’époque à PepsiCo.

Demolition Man a rapporté plus de 159 millions de dollars dans le monde entier. C’est le plus grand succès dans la carrière de Snipes.

Voir sur YouTube : “Demolition man (VF) – Bande Annonce” par warnervodfr  

Livre SF – Kim Stanley Robinson – Mars la rouge (1993)

La trilogie martienne de Kim Stanley Robinson est l’une des séries les plus honorées de la science-fiction, avec Mars la rouge remportant le distingué Nebula Award, ainsi que Mars la verte et Mars la bleue honorées par le Hugo. Devenu un classique du genre, cette saga épique dépeint habilement les histoires humaines derrière le projet le plus ambitieux de la Terre: la terraformation de Mars. Dans cette œuvre, Robinson tisse brillamment un cadre futuriste avec une vision poétique de l’esprit humain engagé dans un drame aussi ancien que l’humanité même.

La trilogie suit la colonisation de Mars et plus tard du système solaire complet, avec l’évolution technologique, morale, sociale et politique qui l’accompagne, couvrant 200 ans d’histoire future. Fabriqué après une longue période de recherche et atteignant 2000 pages, de nombreux romans antérieurs de Robinson, tels que Les Menhirs de glace Icehenge (1984) et Pacific Edge (1992) (jamais traduit, tiré de la série Orange County) sont à bien des égards des précurseurs de la trilogie dans les thèmes ou le cadre.  Notamment lorsque Kim Stanley Robinson spécule sur les effets psychologiques de l’ultra-longévité (les protagonistes vivent plus de 200 ans en moyenne) comme la perte de mémoire, la modification de la personnalité, l’instabilité mentale et l’ennui. Chaque roman tire son nom de la couleur de la planète Mars alors qu’elle évolue grâce au processus de terraformation.

Alors que la planète est en cours de changement pour devenir une nouvelle Terre, nous rencontrons des hommes et des femmes qui sont liés par leurs expériences sur Mars. Parmis les cent premiers colons, il y a Michel Duval, un psychologue français ébloui par la beauté autour de lui ; Maya (Katarine) Toitovona, une femme dont les déboires amoureux conduisent à son premier voyage à Mars ; Roger, un grand guide martien qui n’a pas les compétences sociales mais qui a le courage de survivre sur la surface dangereuse mais étrangement impérieuse de la planète…

A partir des premiers explorateurs, des générations d’amis, d’ennemis et d’amants sont emportés dans ce drame qui est un reflet de l’atavisme humain transposé sur Mars. L’exploration internationale se transforme en bâtiment mondial ; l’édification du monde dégénère en conflit politique, en révolution et en guerre.

A la suite de ces existences et de ces événements, à une époque où la vie humaine a été prolongée grâce à la science, La trilogie martienne devient l’histoire des générations qui vivent au bord de la frontière ultime, dans un paysage de transformation naturelle et humaine constante.

Ce chef-d’oeuvre de Kim Stanley Robinson est une histoire d’espoir et de déception, de luttes physiques et psychologiques féroces. À la fois profondément humain et scientifiquement à la pointe, la trilogie martienne est la chronique épique d’une planète qui représente l’une des plus belles possibilités de l’humanité.

Adaptation TV :

Kim Stanley Robinson aura droit à une série à la hauteur de sa saga littéraire La Trilogie Martienne. Une série qui serait adaptée par Spike TV, selon Variety. Toujours selon Variety, le premier épisode serait disponible en janvier 2017 (aux U.S.A.). La première saison adapterait logiquement le premier livre, Mars la Rouge et elle serait produite par Vince Gerradis également producteur délégué sur Game of Thrones.

Le Livre : 

Au début du XXIe siècle, Mars, symbole universel de la conquête de l’espace à travers les âges, n’est plus un rêve inaccessible et l’homme se lance immédiatement dans sa colonisation. Des voix s’élèvent aussitôt, rappelant le triste passé de la Terre en Afrique ou en Amérique. S’opposant aux ambitions des multinationales, une partie des immigrants, menée par les premiers colons, se révolte contre la “terraformation” puis contre l’exploitation sauvage des ressources. Mais la répression des grands argentiers du monde va être terrible. Et lorsque la pression des populations terriennes, poussées par la misère, la surpopulation et les catastrophes climatiques, enflamme la situation sur Terre, que vont pouvoir faire les quelques poignées de Martiens déjà bien affaiblis face à cette nouvelle crise ? Pour cette immense fresque, que l’on peut rapprocher de Dune de Herbert ou d’Helliconia d’Aldiss, Robinson a reçu lors de la sortie du premier volume le prix Nebula et le prix Hugo lors de la parution du second volet.

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