Hifi Vintage – Amplificateurs prestigieux des années 90

Lorsque nous évoquons la Hifi vintage, nous parlons rarement de modèles des années 90, surtout dans le domaine de l’amplification de puissance. Peut-être parce-que durant ces années là, les marques de matériel audio les plus populaires délocalisèrent leur production en Chine afin de baisser leurs coûts. Malheureusement, la qualité sonore chuta aussi, et la plupart des amplificateurs audio qu’ils soient intégrés ou de puissance, baissèrent en dynamique et en agrément d’écoute, au point que la généralisation du Compact Disc et l’augmentation de la dynamique du signal audio qui s’en suivit en fut gâchée. On ne passe pas des 30 db du signal analogique du disque vinyl aux 70 db du signal digital d’un CD audio sans s’assurer que l’électronique suive. Mais les alimentations restèrent anémiques et la qualité des composants baissa, ce qui donna souvent des résultats catastrophiques et entacha la réputation des modèles les plus haut de gamme de firmes qui avaient gagné leur réputation en démocratisant la Hifi dans les années 70-80.

Vous pensez peut-être que le problème est maintenant résolu, dans la mesure où les amplis actuels de bas et milieu de gamme fonctionnant en classe D restituent mieux la dynamique du son (écart entre le niveau d’apparition du souffle et de celui de la saturation) que ceux de gamme équivalente fonctionnant en classe B en 1990. Ce n’est malheureusement pas le cas puisque les enregistrement digitaux actuels sont mixés à des niveaux sonores totalement insensés : en 1985, la valeur moyenne du signal enregistré était normalisée à 89 db SPL environ ; elle est passée à 95 db en 2000 et actuellement elle flirte parfois avec les 105 db, transformant le message original en une bouillie auditive écrêtée en quasi-permanence. Il est d’ailleurs très facile de le constater en analysant ses fichiers audio en fonction des années grâce à un logiciel informatique tel que Audacity. Sur les tubes récents, tout est « dans le rouge ». À de tels niveaux sonores, les crêtes du signal doivent être drastiquement compressées pour éviter toute saturation audible. Et plus le message sonore est enregistré à un niveau moyen élevé, plus il doit être compressé, sa dynamique diminuant d’autant. C’est une des raisons pour lesquelles de vieux enregistrements en pressage vinyle paraissent plus définis que leur version actuelle en compact disc dite « remasterisée ». On s’en convaincra en comparant le son du disque vinyl des Pink Floyd « The Wall » pressé en 1980 avec une édition actuelle en CD. Mais laissons cette digression de côté, et revenons à nos moutons, ou plutôt à nos amplis, audiophiles ceux-là…

Dieu merci, des marques prestigieuses de matériel haute fidélité ont gardé des critères de qualité élevés dans les années 90. J’en ai retenu trois parmi une bonne dizaine et je vais évoquer ici pour chacune d’elles l’un des modèles phares qu’ils commercialisèrent à l’époque. D’abord chez Accuphase et Onkyo Integra, deux marques japonaises qui réalisent encore de nos jour des électroniques haut de gamme à transistors ; ensuite chez Jadis, une marque française basée dans l’Aude qui œuvre avec talent et succès depuis 1983 dans l’électronique à tubes en gardant la même qualité de production prémium depuis ses débuts.

Ampli Accuphase P-450 (1997) : 

Accuphase P-450 et son préampli C-265

L’amplificateur de puissance stéréo P-450 reflète le savoir-faire étendu d’Accuphase dans la construction d’amplificateurs haut de gamme. Dans cet ampli, toutes les pièces et tous les composants des circuits ont été soigneusement sélectionnés pour garantir des performances électriques et sonores optimales.

Pour une reproduction fidèle de la musique, un amplificateur de puissance doit pouvoir fournir une énergie suffisante quelles que soient les conditions de charge. Cela nécessite une section d’alimentation à basse impédance conçue avec une marge de performance importante. Le P-450 excelle à cet égard grâce à un énorme transformateur toroïdal « Super Ring » de 660 VA associé à deux volumineux condensateurs de filtrage haut de gamme de 47.000 µF/80 V chacuns. Au niveau de l’étage de sortie, les transistors haute puissance sont utilisés dans une configuration push-pull à 4 éléments en parallèles. Ils sont conçus pour une dissipation de collecteur de 150 watts et un courant de collecteur de 15 ampères. Cela garantit une dissipation thermique efficace et une capacité de sortie impressionnante de l’ordre de 400 watts par canal en deux ohms, de 300 watts par canal en quatre ohms et de 200 watts en huit ohms. Les énormes dissipateurs de chaleur en aluminium moulés sous pression des deux côtés de l’amplificateur sont non seulement impressionnants, mais ils sont également essentiels pour assurer des performances stables.

L’amplificateur peut facilement piloter des charges de haut-parleurs réactifs à basse impédance, même difficiles à driver. Un commutateur permet le fonctionnement en mode ponté. Il transforme le P-450 en un amplificateur mono offrant une puissance de sortie encore plus élevée. Les entrées sont câblées au choix en symétrique (XLR) ou asymétrique (Cinch). Enfin, un cuivre haute pureté est utilisé pour le câblage interne. Le P-450 va ici encore plus loin en fournissant une dorure, non seulement sur les cartes des circuits imprimés, mais également pour les masses, les bornes des condensateurs, les prises d’entrée et les bornes de haut-parleur. Les pièces fréquemment utilisées, telles que les prises d’entrée, sont recouvertes d’une plaquage de qualité professionnelle 10 fois plus épaisse que la normale, pour une fiabilité optimale.

Le circuit d’amplification du P-450 repose sur le principe de rétroaction de courant Accuphase, qui a suscité un vif succès dans le monde entier. Ce circuit combine d’excellentes qualités sonores avec une stabilité de fonctionnement extraordinaire et d’excellentes caractéristiques de réponse en fréquence. Il ne nécessite qu’une compensation de phase minimale dans la plage des hautes fréquences et la réponse n’est pas affectée par le gain. La contre réaction (qui renvoie une partie du signal de sortie à l’entrée) peut être maintenu de manière souhaitable à un niveau bas, ce qui entraîne une réponse transitoire considérablement améliorée. Étant donné que l’impédance au point de retour de courant est très faible, il n’y a presque pas de déphasage.

À l’écoute, le son du P-450 est puissant et dynamique, tout en étant subtil et absolument fidèle à la source musicale.

Prix d’occasion : 4000 € environ pour l’ampli et 2400 € pour le préampli C-265.

Ampli Onkyo Integra M-5590 (1991-92) :

Onkyo Integra M-5590 et son préampli P-3390

Le précurseur de ce magnifique amplificateur de puissance est sans conteste le M-5090 associé au préampli M-200, cependant, on le retrouve ici dans une version quelque peu allégée puisque, là où le M-5090 pesait 31 kilos, le M5590 en fait 8 de moins.

Les entrailles de la bête sont donc sujettes à une cure d’amaigrissement. Ce qui ne veut pas dire que la qualité est moindre puisqu’il comporte tout de même deux transformateurs classique avec blindage en cuivre et huit capacités électrolytiques Nichicon faisant 10.000 µF/90 V chacune soit 40.000µF par voie. Elles ne sont pas haut de gamme et sur-dimensionnées (de type co38) comme dans l’Accuphase, mais elle remplissent correctement leur rôle de filtrage et de stockage d’énergie, ce qui est après tout l’essentiel.

La face avant est occupée par deux VU-mètres géants à aiguille, des commutateurs de sortie des paires d’enceintes éventuellement connectées (A, B ou A et B) et deux potentiomètres pour le réglage du volume. Il est donc possible de régler le volume directement au niveau de l’étage final sans préampli ou, si ce dernier est connecté, en sélectionnant à l’arrière le mode direct. Lorsque l’amplificateur est allumé, les ampoules des VU-mètres diffusent un rétro éclairage de teinte rouge et, une fois les relais activés, il vire au vert. Un effet visuel des plus sympathique.

Bien que le M-5590 ne soit pas comparable au M-5090, c’est un bon ampli à tous égards. Très équilibré et extrêmement dynamique. Le préampli joue un rôle crucial dans la chaine audio et le P-3390 qui lui est associé est de bonne qualité à l’écoute.

Prix d’occasion : 1200 € environ pour l’ampli et 800 € pour le préampli P-3390.

Ampli Jadis Defy 7 (1993) :

Posséder un amplificateur à tubes de 100 watts peut paraitre excessif, du moins s’il alimente une paire d’enceintes munies de moteurs à pavillons dont le rendement est élevé, comme des Klipsch par exemple qui s’associent à merveille avec le son chaud restitué par les lampes. Mais l’écoute du Delphy 7 incite à franchir la barrière psychologique des 60 watts car au final, on s’y retrouve autant en agrément d’écoute qu’en réserve de dynamique.

Côté cosmétique, les 18 tubes équipant le Delphy 7 sont protégés par un couvercle perforé amovible de couleur noire. Le châssis chromé est du meilleur aspect. Les transformateurs de sortie aux dimensions généreuses sont équipés de borniers permettant d’adapter la charge selon l’impédance des haut-parleurs (au choix entre 4, 8, 16 et 32 Ohms) et d’atteindre ainsi un volume sonore et une qualité maximales. L’accès se fait sous le capot inférieur ; si l’on veut modifier la charge, l’ampli doit être débranché pendant une quinzaine de minutes afin de le laisser refroidir. Le circuit principal est gravé sur une grande carte époxy. La sortie 6,3 V destiné au chauffage des filaments tubes est régulée par un dispositif à boitier TO-3 et les gros condensateurs électrolytiques de 1000µF 500V, sont collés avec du silicone sur la face inférieure du châssis.

Des paires de triodes ECC83 sont utilisées pour l’étage pilote, et en pratique, le signal ne passe que par trois tubes avant d’arriver aux enroulements du transformateur de sortie. Une double triode ECC82 est présente à l’entrée, soit un tube par canal. Deux triodes, leurs cathodes découplées chacune par un condensateur électrolytique, sont utilisées pour chaque phase de l’étage suivant. Chaque étage final qui est polarisé en classe AB et fonctionne en mode « ultra-linéaire », est équipé de trois paires de tétrodes GE 6550 en parallèle, ce qui est un gage de longévité. Cela permet également un courant de pointe plus élevé et, par conséquent, une meilleure tolérance de charge.

Le Delfy 7 produit un son naturel, riche et doux comme tous les amplis à tubes bien nés. En écoute de longue durée, la fatigue auditive reste faible, même à niveau sonore élevé. Le son est plein, généreux et chaleureux, mais en même temps convaincant par son autorité dynamique, sa résolution, sa clarté et sa superbe intégration. C’est une très belle réalisation.

Prix d’occasion : 2300 € environ pour l’ampli et 800 € pour le préampli JPL.

Disque – Eddy Mitchell – La Dernière Séance (1977)

Claude Moine (3-7-42), célèbre chanteur, parolier et acteur français disait à ses débuts que : «Pour faire du rock and roll il faut faire américain». C’est pourquoi il prit Eddy comme prénom de scène, en référence à Eddie Constantine et il transforma son nom en Mitchell, «parce que ça sonne américain». Il est aussi surnommé «Schmoll» par ses proches, car étant de grande taille par rapport à ses amis, il avait coutume de les appeler familièrement «Small». Prononcée avec l’accent français, cette expression donnera naissance au célèbre surnom.

Les Chaussettes Noires (1961-64) :

Après les débuts prometteurs de son ami Johnny Hallyday, Eddy Mitchell décide de tenter sa chance auprès des maisons de disques. En feuilletant l’annuaire, il tombe sur le premier nom, Barclay et ce sera le bon. En novembre 1960, Les Five Rocks ont rendez-vous aux studios Hoche, où ils sont auditionnés par Jean Fernandez et Henri Marchal et Eddie Barclay. Un contrat de trois ans est signé (par les parents car tous sont mineurs) et le 20 décembre, le groupe est en studio d’enregistrement. À leur insu, le groupe Les Five Rocks est débaptisé et renommé Les Chaussettes noires par Eddie Barclay qui a conclu un accord promotionnel avec les chaussettes Stemm. C’est le début du succès, pour le groupe, qui n’est rien de moins que le premier groupe de rock en France.

La carrière solo :

Avec la publication de ses deux premiers albums en solo, Eddy Mitchell démontre qu’il a musicalement évolué vers d’autres courants musicaux en élargissant son répertoire et son registre vocal et qu’il n’en demeure pas moins rockeur. Si besoin était, en guise de confirmation, le second album porte le sous titre : « Eddy chante 12 R’n’R’ Classics ». Rockeur certes côté musique, car pour ce qui est du look et de l’attitude, là aussi les changements sont visibles. Il aborde — pochettes de disques à l’appui — des costumes sombres, chemises et cravates. Le jeu de scène se modifie aussi. Rien n’est négligé pour conquérir, aussi, un public adulte : «Je pense toucher un public qui aime la variété en général. Quand je suis passé avec Johnny, les gens m’écoutaient dans un silence religieux alors que pour Johnny, ils réagissent différemment. Ce que fait Johnny, je le faisais, (…), car je le ressentais. Mais je ne ressens plus le besoin de me mettre à genoux sur scène, et si j’essayais, ça ne passerait pas.»

Il confirme avec la publication de deux nouveaux albums Panorama et Toute la ville en parle… Eddy est formidable. Le premier met Chuck Berry à l’honneur avec cinq adaptations et le second s’achève avec ce qui s’affirmera comme l’un de ses plus grands succès Toujours un coin qui me rappelle. En cette année 1964, pour la seconde fois, il est classé par les lecteurs de Salut les copains en 4e position derrière Hallyday, Claude François et Richard Anthony. Côté scène, il est parfois accompagné par d’anciens membres des Chaussettes Noires, ou des Fantômes, ou encore des Cyclones avec à la guitare, durant quelques mois, un certain Jacques Dutronc.

En 1965, il évolue vers le rhythm and blues et sort l’album Du rock ‘n’ roll au rhythm ‘n’ blues. Découvrant Otis Redding et James Brown, il fera quelques incursions dans la musique soul. Sa carrière connaît alors des hauts et des bas, (qui perdureront jusqu’au milieu de la décennie suivante), malgré d’incontestables succès que sont J’ai oublié de l’oublier, Alice (une ballade), ou encore S’il n’en reste qu’un ou Société anonyme (des Rocks), parmi d’autres…

En 1970, le succès est un peu moins probant, le chanteur se cherche et se perd dans différents styles musicaux, livrant alors une succession d’albums qui connaissent un succès confidentiel : Rock ‘n’ Roll (1971) aux influences très marquées par Creedence Clearwater Revival. Zig-zag (1972) confirme l’errance musicale du chanteur ; le disque oscille entre hard rock (Le vaudou), Bossa nova (Stop), rhythm and blues (Cash), pop (La nuit des maudits), Tamla Sound (Le jeu) et la variété (C’est facile), le tout ficelé avec Magma et le groupe Zoo. Cette même année (1972), il enregistre un second album Dieu bénisse le rock’n’roll (1972), bien mal nommé, car de rock ‘n’ roll il est ici peu question, (tout au plus une chanson qui donne son titre à l’album). L’histoire se répète avec l’album Ketchup électrique (1973), (contenant Superstition, une reprise de Stevie Wonder). Pas ou peu de titres marquants en ces années. Lucide sur cette période, il évoque ses «hauts et ses ba » dans la chanson Cash, issue de l’album Zig-zag : « Ma carrière est en dents de scie, des succès, parfois l’oubli, mais je n’ai rien à me reprocher, car j’ai toujours chanté avec sincérité ».

Le succès revient avec les opus Rocking in Nashville (1974), Made in USA (1975) et surtout Sur la route de Memphis (1976) et La Dernière Séance (1977), qui comprennent nombre d’adaptations de pionniers du rock :  » A crédit ou en stéréo », « C’est un rocker », « C’est la vie mon chéri », « Une terre promise », « C’est un piège », etc… Avec cette série de disques, le chanteur trouve un second souffle et revient durablement au premier plan, grâce à de nombreux tubes sortis en 45 tours dont « Sur la route de Memphis » et « La dernière séance » qui lui valent plusieurs disques d’or. Fort de ce succès qui ne se démentira plus, il persévère et développe un style country rock qui lui vaut de francs succès, comme avec les chansons « Il ne rentre pas ce soir » ou « Tu peux préparer le café noir ».

La Dernière séance (1977) : La pochette représente Eddy Mitchell dans une salle de cinéma, surpris par la lampe de poche d’une ouvreuse alors que sur l’écran est projetée une image d’Elvis Presley. Il s’agit d’une photo de Roger Marshutz représentant Elvis Presley en concert en extérieur à Tupelo (Mississippi), le 26 septembre 1956. L’arrière de la pochette comprend la liste des titres et une petite image d’Eddy Mitchell sortant d’un cinéma (« Le Majestic »). La pochette intérieure donne sur deux pages un détail des musiciens présents sur l’album et des conditions d’enregistrement, le tout entouré d’images issues de films des années 50 (Graine de violence, La Nuit du chasseur, Bronco Apache, Vera Cruz) ou de portraits d’acteurs (Vincent Price, Robert Mitchum, Humphrey Bogart, Rita Hayworth, Randolph Scott, Errol Flynn, Burt Lancaster, Gary Cooper, Richard Widmark, John Wayne, Glenn Ford, etc.).

Au début des années 80, Eddy Mitchell s’oriente de plus en plus vers le style crooner, livrant ainsi quelques-unes de ses plus grandes chansons : « Couleur menthe à l’eau » en 1980, « Pauvre baby doll » en 1981, « Le Cimetière des éléphants » en 1982 et « La Peau d’une autre » en 1987. Il n’abandonne pas pour autant totalement le Rock ‘n’ roll, et y revient plus épisodiquement, avec réussite, en témoignent les succès de « Nashville ou Belleville »  en 1984 ou encore « Lèche-bottes Blues » en  1989.

Discographie : 

1963 : Voici Eddy… c’était le soldat Mitchell
1963 : Eddy in London
1964 : Panorama
1964 : Toute la ville en parle… Eddy est formidable
1965 : Du rock ‘n’ roll au rhythm ‘n’ blues
1966 : Perspective 66
1966 : Seul
1967 : De Londres à Memphis
1968 : Sept colts pour Schmoll
1969 : Mitchellville
1971 : Rock ‘n’ Roll
1972 : Zig-zag
1972 : Dieu bénisse le rock’n’roll
1974 : Ketchup électrique
1974 : Rocking in Nashville
1975 : Made in USA
1976 : Sur la route de Memphis
1977 : La Dernière Séance
1978 : Après minuit
1979 : C’est bien fait
1980 : Happy Birthday
1982 : Le Cimetière des éléphants
1984 : Fan Album
1984 : Racines
1986 : Eddy Paris Mitchell
1987 : Mitchell
1989 : Ici Londres
1993 : Rio Grande
1996 : Mr Eddy
1999 : Les Nouvelles Aventures d’Eddy Mitchell
2003 : Frenchy
2006 : Jambalaya
2009 : Grand écran
2010 : Come Back
2013 : Héros
2015 : Big Band
2017 : La Même Tribu, volume 1
2018 : La Même Tribu, volume 2

Eddy Mitchell et le cinéma : 

De 1982 à 1998, Eddy Mitchell présente l’émission La Dernière Séance, diffusée mensuellement sur FR3, puis France 3, programmant essentiellement des films hollywoodiens des années 1950, tous genres confondus. Chaque soirée comprend un film doublé en français, des actualités cinématographiques d’époque, des dessins animés puis un film en version originale sous-titrée. C’est peut-être un retour aux sources puisque dans son enfance, Eddy se passionnait déjà pour le cinéma américain alors que son père l’y emmenait souvent après l’école, notamment pour voir des westerns, qu’il aimait «sous toutes ses formes». Il s’intéressait aussi à la bande dessinée, notamment celle de Jijé et son personnage Jerry Spring.

La carrière d’acteur d’Eddy Mitchell connaît deux périodes, avant et après 1980. Jusqu’à « Je vais craquer » il ne fait que de brèves apparitions, souvent dans son propre rôle, ou incarnant un personnage ressemblant au chanteur qu’il est dans la vie. Il trouve sa place dans le cinéma français en tant qu’acteur de composition à partir du téléfilm Gaston Lapouge et surtout Coup de torchon, où il incarne Nono, un simple d’esprit. Une interprétation qui lui vaut d’être nommé dans la catégorie meilleur acteur dans un second rôle, lors de la 7e cérémonie des César. En 1995, il obtient le César du meilleur acteur dans un second rôle pour son personnage de Gérard Thulliez (un vendeur de voiture bon vivant) dans Le Bonheur est dans le pré. Il joue régulièrement jusqu’en 2003, parfois dans plusieurs films par an. Après un ralentissement de rythme au milieu des années 2000, il enchaîne de nouveau les rôles, dont celui de Frédéric Selman dans Salaud, on t’aime (2014) de Claude Lelouch aux côtés de Johnny Hallyday, Sandrine Bonnaire, Irène Jacob, Valérie Kaprisky ou encore Rufus.

Voir sur YouTube : « Eddy Mitchell – La dernière séance (1977) » par Les archives de la RTS ; Eddy Mitchell « Couleur menthe à l’eau » | Archive INA ; Eddy Mitchell « Je vais craquer bientôt » (live officiel) | Archive INA ; Eddy Mitchell – Alain Souchon – Laurent Voulzy : « L’esprit grande prairie » par Roland mathieu

 

Au début des années 90, 2 CV et 4 L tirent leur révérence

Le 27 juillet 1990, la production de la Citroën 2 CV prend officiellement fin. La dernière « Deudeuche » est une Charleston qui sort de l’usine de Mangualde située à environ 80 km au sud est de Porto. L’arrêt de cette chaîne de montage suit de peu celle de l’usine française de Levallois-Perret qui, devenue trop vétuste avait cessé son activité le 29 février 1988. C’est la fin de deux voitures cultes françaises puisque en décembre 1992, c’est au tour de la Régie de livrer son dernier exemplaire de R4.

La « Deudeuche » (1948-90) : 

Lorsque Michelin prend le contrôle de Citroën en 1935, l’idée d’une petite voiture vraiment populaire est dans l’air chez tous les constructeurs. Les problèmes de la traction ayant été résolus, le directeur de Citroën, Pierre Boulanger, définit un cahier des charges draconien :  quatre places, 50 kg de bagages, 50 km/h et 5 litres aux 100 km. Il spécifie que l’entretient devra être réduit au minimum et à la portée du client. Les suspensions devront être douces et à grand débattement pour passer dans tous les chemins ruraux. L’équipe qui a conçu la traction se remet au travail après une étude de marché méthodique. Prête pour le Salon de 1939 qui n’aura pas lieu, la 2 CV n’apparaitra officiellement qu’après la seconde guerre mondiale.

Très controversée au départ, la 2 CV impose ses qualités sans concurrence jusqu’en 1961, année où apparait la Renault 4. Au salon de Paris de 1960, la 2CV prend des couleurs plus gaies et reçoit un moteur de 12 ch sous un nouveau capot à ouïes latérales. Signe des temps, le moteur original de 375 cm3 est abandonné pour un 425 cm3 et un embrayage centrifuge est offert en option. Bien pratique en ville, la 2 CV n’est plus une voiture de campagnard.

Début 1970, toute la gamme des 2 CV est modifiée et se divise désormais en deux modèles : la 2 CV 4 équipée d’un 435 cm3 de 24 ch (à 6 750 tr/min) n’ayant plus grand-chose à voir avec le 425 cm3 d’antan et la 2 CV 6 équipée d’un 602 cm3 de 29 ch proche de celui des Ami 6, avec plus de couple que le moteur de la 2 CV 4. Ces deux modèles conservent l’appellation 2 CV, bien que la 2 CV 6 ait en fait une puissance fiscale de 3 CV. De nouvelles teintes de carrosserie apparaissent : rouge, vert, jaune, bleu, couleurs plus vives dans l’esprit des années 1970.

En 1975, arrive en plus la 2 CV Spécial, version dépouillée (elle reprend le tableau de bord ancien modèle) de la 2 CV 4, qui perd la 3e glace latérale. Elle sera la seule à conserver des optiques rondes, les 2 CV 4 et 2 CV 6 ayant opté pour des optiques rectangulaires.

Au début des années 1980, la 2CV est boudée dans de nombreux pays à cause de réglementations de plus en plus strictes en matière de sécurité, de résistance et pollution. Citroën connaîtra pourtant un dernier succès avec la 2 CV 6 : la Charleston, qui est une série limitée produite à partir d’octobre 1980 à 8 000 exemplaires en noir et rouge Delage (avec cuvelage des phares en rouge Delage). Citroën la produira ensuite en série (mais le cuvelage des phares deviendra chromé).

En tout,  5.114.961 exemplaires auront été produits.

Caractéristiques Techniques : Voir brochure ci-dessous.

Prix du modèle neuf en 1970 : 2 CV6 : 6.892 F soit 8.000 € avec 661% d’inflation sur la période.

Cote actuelle : à partir de 3.000 €.

La « 4 L » (1961-92) :

La 2 CV poursuivait allègrement sa carrière en ce début des sixties. Renault s’était penché à son tour sur ce segment prometteur, en lançant la 4 CV en 1947 (1.250.000 exemplaires construits) puis la Dauphine en 1956 (sortie à 2.150.000 exemplaires), mais sans arriver à renouveler le succès phénoménal de la « Deudeuche ». En 1961, la production de la 4 CV venait d’être stoppée et la Dauphine était en fin de carrière. La relève était prête. La nouvelle arme de popularisation de l’automobile de la régie s’appelait Reanult 4, même si c’est l’appellation 4 L (pour Luxe) qui s’imposera.

Dans l’histoire de la marque, ce modèle est une révolution, puisque c’est sa première traction, le principe ayant été validé sur l’Estafette. Elle adopte aussi le premier circuit fermé de refroidissement avec un vase d’expansion, ce qui supprime la fastidieuse  vérification du niveau d’eau. D’emblée, la 4L se présente sous un aspect mois frêle et moins simpliste que la 2 CV. Sa forme de mini-break est plus rassurante et offre plus de volume que la vieille Citroën. La 4 L joue la carte de la vraie voiture. Ce sera son principal atout dans la lutte contre la marque aux chevrons. Bien sûr ce n’est pas le grand luxe. La 4L n’a que trois vitesses dont la première n’était même pas synchronisée, et les deux autres rapports mal étagés. Son volant était trop fin et trop vertical. Un simple levier de vitesse à boule noire au tableau de bord, des sièges avec une armature en tubes apparente, de la tôle peinte à tous les étages et des vitres coulissantes à l’avant et fixes à l’arrière. la banquette arrière ne se replie pas, mais s’extrait facilement et le toit en toile s’ouvre. Son moteur, celui de la 4 CV, lui permet d’atteindre 104 km/h en pointe. La tenue de route est globalement satisfaisante, malgré un roulis important.

Durant sa longue carrière, la R4 ne change pas fondamentalement, cependant, plusieurs améliorations sont apportées au fil des ans. Sur les modèles 1964, les pare-chocs à lames sont généralisés, remplaçant avantageusement le fragile modèle tubulaire ; l’aération des passagers arrière est revue grâce à des vitres coulissantes sur les portes arrière entraînant en contrepartie la suppression du pivotement des glaces de custode.

Les modèles 1967 reçoivent une nouvelle planche de bord avec un vide-poches intégré côté passager ainsi qu’une boîte de vitesses à quatre rapports. En 1968, une nouvelle calandre chromée élargie permet à la R4 d’aborder les années 1970 avec une nouvelle physionomie.

Sur le modèle 1975, une calandre en plastique noir remplace la calandre en aluminium montée jusqu’alors. Pour l’année-modèle 1977, la Renault 4 perd également ses petits clignotants ronds à l’avant, ainsi que les feux de position placés sur les ailes avant, au profit de clignotants rectangulaires intégrant les feux de position. Elle adopte une grille d’aération en plastique noir sous le pare-brise.

Sur le millésime 1983 une nouvelle planche de bord accueille un combiné plus grand bien plus lisible (issu de la Renault 5). À l’extérieur, la calandre en plastique gris est généralisée à toute la gamme (auparavant, elle était réservée au seul modèle GTL apparu en 1978). À cette occasion, la R4 perd également son plancher totalement plat.

Les moteurs utilisés sur la Renault 4 au fil des années évoluèrent de 603 cm3 pour une puissance de 23 ch et couple de 4,3 kg/m en 1962, jusqu’à 1.108 cm3 pour une puissance de 34 ch et couple de 7,5 kg/m sur la série la 4 GTL à partir du début 1978. En France, la R4 fut en tête des ventes de 1962 à 1965 (succédant à la Renault Dauphine), puis en 1967 et 1968. Elle est la deuxième voiture française la plus vendue avec 8.135.424 exemplaires derrière la Peugeot 206.

Caractéristiques Techniques : Voir brochure ci-dessous.

Prix du modèle neuf en 1970 : 7.110 F soit 8.253 € avec 661% d’inflation sur la période.

Cote actuelle : à partir de 1.500 €.

Disque – Jacques Higelin – Tombé du Ciel (1988)

Chanteur de style rive-gauche à ses débuts, comédien et acteur de cinéma quelque temps, Jacques Higelin (1940-2018) s’est lancé en 1974 dans le grand cirque Rock’n’rollien. En 1976, la reconnaissance nationale viendra enfin, ouvrant la porte à bien d’autres groupes de chanteurs français et fondant les bases du rock hexagonal, le faisant ainsi entrer dans l’histoire musicale. Comme le dit la biographie extraite de son site : « Higelin est autant chanteur que diseur, autant auteur que musicien, il n’a plus rien à prouver. Il fait se côtoyer des chansons classiques qui nous restent en tête dès la première écoute, et de longs textes épiques. Quiconque l’a déjà vu sur scène ne s’en étonnera pas : dans la ferveur des concerts, sans filet, il aime se promener dans des monologues drolatiques ou poétiques, tordant la langue, jouant avec les sens, entraînant le public dans des délires d’images et de mots. Mais comment, en studio, rendre l’ampleur de la folie scénique ? »

Ses albums de 1976 à 1988 :

Higelin se tourne résolument vers le rock avec l’album BBH 75 puis Irradié, auquel participe Louis Bertignac, futur guitariste de Téléphone. Avec l’album Alertez les bébés ! sorti en 1976, où alternent compositions rock et chansons, il reçoit le prix de l’académie Charles-Cros. Il devient alors, dans les années qui suivent, un des chanteurs rock les plus populaires de France, notamment grâce à des prestations scéniques où il donne beaucoup de sa personne, dans une débauche d’énergie communicative avec le public. No man’s land (avec « Pars », premier tube en 1977), le double album Champagne et Caviar (initialement sorti en deux albums simples : Champagne pour tout le monde, et Caviar pour les autres…), et l’album en public Higelin à Mogador, font de lui l’égal de Bernard Lavilliers ou de Téléphone. En 1977, Higelin participe aussi au premier Printemps de Bourges, en compagnie de Charles Trenet.

Fin 1981, Jacques Higelin, s’installe au Cirque d’Hiver, il en extraira un 45 tours Informulé sorti en 1982. Dans la foulée du succès rencontré au Cirque d’Hiver, les Carpentier lui consacrent une émission Formule 1 en janvier 1982. Son talent d’improvisateur et son énergie poétique lui donnent une relation particulière avec les spectateurs. Musicalement, il se nourrit de plus en plus de rythmes africains (Nascimo ou plus tard Criez Priez). Il invite Youssou N’Dour et Mory Kanté à partager la scène de Bercy.

Higelin est également présent en 1984 aux premières Francofolies de La Rochelle, où il revient régulièrement pour des soirées musicales, vivement soutenu par l’animateur de France Inter Jean-Louis Foulquier.

Son album Tombé du ciel sort en décembre 1988. Le disque s’est vendu à 426.600 exemplaires et a été certifié double disque d’or en 1989 et disque de platine en 1991. Les musiques, paroles et arrangements sont de Jacques Higelin, sauf : « Ballade pour Roger » (paroles de J.Higelin, Marie Rivière et Roger Knobelspiess) et « La fuite dans les idées » (arrangements de William Sheller).

Cette année  1988, Higelin participe aussi à l’hommage rendu à Léo Ferré à La Rochelle, où il reprend Jolie môme. Dans les années 1990, toujours présent sur scène, son image disparaît progressivement des médias et, avec la crise du disque, il éprouve des difficultés à être produit. En 2003, toujours fidèle à Ferré, il participe à l’album hommage sorti pour les dix ans de sa disparition.

Fin 2006, Higelin sort l’album studio Amor doloroso. Le 21 juin 2007, à l’invitation du groupe Sweet Air, il se produit pour un concert à l’Élysée Montmartre. Pour la sortie de son album Coup de foudre le 22 février 2010, il bénéficie d’une large couverture médiatique : dans la presse (il est le rédacteur en chef du quotidien « Libération » du 18 février 2010), à la radio, à la télévision. La sortie de l’album est suivie d’une tournée, avec six dates à Paris, en mars, à La Cigale. Il retrouve la scène du Saint-Jean-d’Acre le 13 juillet aux Francofolies 2010. Le 18 octobre, il fête ses 70 ans au Zénith avec deux de ses enfants, Arthur H et Izïa.

Le 1er avril 2013, il publie Beau Repaire, nouvel album écrit et composé par ses soins, coréalisé par Mahut et Édith Fambuena, et sur lequel figure un duo avec la comédienne Sandrine Bonnaire.

Discographie : 

1969 : Higelin et Areski
1971 : Jacques Crabouif Higelin
1974 : BBH 75
1975 : Irradié
1976 : Alertez les bébés !
1978 : No Man’s Land
1979 : Champagne pour tout le monde…
1979 : … Caviar pour les autres
1980 : La Bande du Rex
1982 : Higelin ’82
1985 : Aï
1988 : Tombé du ciel
1991 : Illicite
1994 : Aux héros de la voltige
1998 : Paradis païen
2005 : Jacques Higelin chante Vian et Higelin
2006 : Amor Doloroso
2010 : Coup de foudre
2013 : Beau Repaire
2016 : Higelin 75

Voir sur YouTube : « Jacques Higelin en cinq chansons » par Le Monde ; « Jacques Higelin – Champagne (1980) » par Les archives de la RTS

Film – La Situation est Grave… Mais pas Désespérée ! (1976)

L’histoire :

En ce jour du réveillon de noël, dans leur superbe propriété, Sophie de Valrude (Maria Pacôme) et Bertrand Duvernois (Jean Lefebvre) attendent l’arrivée du secrétaire d’état à la culture Pierre Mazard (Michel Serrault). Bertrand, qui est promoteur immobilier, veut essayer d’obtenir une dérogation permettant la construction d’une tour de quarante étages à Paris. Cette rencontre devant se faire dans la plus grande discrétion, le ministre n’hésite pas à profiter de l’occasion pour venir au rendez-vous en compagnie de sa jeune secrétaire et maîtresse (Catherine Serre). Naturellement, tout va partir en vrille, et les précautions prises pour respecter l’incognito de l’homme politique vont se voir rapidement réduite à néant. Non seulement la voiture du ministre est accidentée, mais au moment de son arrivée, un dangereux criminel en fuite à la suite d’un hold-up choisit de se cacher dans le parc du château et provoque la mobilisation de la brigade anti-gang. L’inspecteur Landrin (Daniel Prévost) fait irruption dans la propriété et commence ses recherches.

La situation s’embrouille encore plus quand Philippe de Valrude (Gabriel Cattand), l’ancien mari de Sophie porté disparu en Amazonie, est de retour dans ses pénates suite à une longue amnésie. De même, rien ne s’arrange quand Florence (Colette Teissèdre), la très jalouse femme du ministre, survient sur les lieux. Enfin, pour couronner le tout, un homme mystérieux s’en vient mourir sous le divan du salon de Sophie. Devant le « fantôme » de son ancien patron Philippe de Valrude, qui soucieux de ne pas effrayer sa femme par son retour impromptu, se cache dans les placards, et un cadavre ambulant que chacun dissimule du mieux qu’il peut afin d’éviter un scandale, Annie, la bonne de Sophie (Cécile Vassort) passe son temps à s’évanouir, ce qui force Pierre Mazard à jouer les médecins, dans l’espoir de préserver son incognito compromis. L’inspecteur Landrin découvrira finalement le corps de son chef, le commissaire Lebreton (Gaston Meunier) qu’il a lui-même tué par méprise. La situation est vraiment grave… Mais la suite prouvera qu’elle n’est pas désespérée.

Le film : 

La Situation est Grave… Mais pas Désespérée !

Cette comédie hilarante réalisée par Jacques Besnard est menée tambour battant par un quatuor de talent : Jean Lefebvre, Michel Serrault, Maria Pacôme et Daniel Prévost. Le scénario est tiré d’une pièce de Pierre Germont et les dialogues sont de Jean Amadou. Les scènes ayant lieu dans la propriété ont été tournées au château de Nandy, en Seine-et-Marne, devant la porte et dans le parc du Château de Rueil à Seraincourt, dans le Val-d’Oise ainsi que dans la chapelle de ce château. Le film a fait 600.000 entrées en France.

Voir sur Dailymotion : « La situation est grave mais pas désespèrée » par Laurent Cleret

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