Youngtimer – Fiat 131 (1974-85)

Berline moyenne de la gamme Fiat lancée en octobre 1974, la 131 était bien classique avec son moteur avant et ses roues arrières motrices. Par rapport à la Fiat 124, l’empattement (qui devenait gênant par rapport aux concurrentes) fut allongé pour augmenter les dimensions de l’habitacle. Pour la première fois, un modèle automobile de la marque Fiat abandonnait son appellation purement numérique pour voir figurer le nom de l’usine dans laquelle elle est produite, l’usine géante de Mirafiori, dans la banlieue de Turin.

Trois versions :

1974-78 : les motorisations comprenaient un premier moteur de 1297 cm3 de 65 ch et un autre de 1585 cm3 de 75 ch, tous deux à simple arbre à cames latéral. La gamme était articulée autour de 2 niveaux de finition:

– La 131 Mirafiori – avec des phares rectangulaires et des flancs sans baguettes.

– La 131 Mirafiori Special, avec des doubles phares ronds, de fines baguettes latérales de protection, des jantes différentes dites “spéciales”, une finition intérieure très soignée avec un niveau d’équipements complet. La gamme comprenait dès l’origine 3 types de carrosserie : berline 2 portes, berline 4 portes et Familiale baptisée “Station Wagon” et un coupé pour l’Europe du nord.

1978-81 : En 1978, Fiat réalisa un rhabillage de la 131 qui donnera vie à la seconde série du modèle très apprécié sur les marchés, européens ou autres. La structure de la voiture ne sera pas touchée, seul l’avant avec de larges feux rectangulaires et une nouvelle calandre feront leur apparition en intégrant un capot moteur complètement lisse sans aucune nervure apparente. Les feux arrière seront agrandis et complètement intégrés dans la carrosserie. L’habitacle sera également entièrement revu en recevant un niveau de finition de la classe des 2 litres avec des sièges en velours, une épaisse moquette au sol et un tableau de bord complet.

La gamme s’est étoffée avec les versions 131 Mirafiori L et CL, avec de gros pare-chocs en inox et bande de caoutchouc, un équipement relativement complet, un peu plus riche que sur les précédentes versions de base avec de nouvelles motorisations à simple arbre à cames de 1301 cm3 pour mieux répondre aux taxations de certains pays, ou le 1585 cm3 ou encore les tous nouveaux diesels produits par la filiale Fiat-Sofim à Foggia de 1995 cm3 et 2445 cm3 développant 60 et 72 ch. Les versions 131 Supermirafiori intégraient des pare-chocs en matériaux de synthèse, des jantes en alliage représentant un trèfle à 4 feuilles (reprises par toute la gamme), des appuie-têtes aux places arrière, des finitions de luxe, et une boite 5 vitesses de série. Les motorisations étaient des 4 cylindres à double arbres à cames en tête de 1301 cm3 de 78 ch ou 1585 cm3 de 96 ch ou le nouveau diesel de 2445 cm3. La version diesel était parfaitement reconnaissable avec la bosse sur le capot et ses doubles phares ronds à l’avant.

C’est également avec cette seconde série que la version sportive Racing fait son apparition, équipée d’un moteur 1995 cm3 développant 115 ch. Une variante Course est aussi produite pour l’écurie Fiat Corse.

1981-85 : En 1981, Fiat lance la troisième série de la 131. Les seuls changements concernent les pare-chocs et les feux arrière, pour l’extérieur, mais tout l’habitacle est revu. La version SuperMirafiori reçoit des jantes en alliage avec une anneau poli et une large bande latérale de protection. Seule la finition Mirafiori CL sera maintenue, la L disparait du catalogue ainsi que les versions avec carrosserie 2 portes.

Les motorisations à simple arbre à cames latéral sont remplacées par de nouveaux moteurs à arbres à cames en tête de 1367 cm3 en configuration arbre simple à 70 ch, où double arbre de 75 ch (la puissance est abaissée pour des raisons fiscales sur certains marchés). Le 1600 développe maintenant 85 ch y compris la version avec boîte automatique à 3 vitesses, le deux arbres à cames en tête passe à 97 ch. Un nouveau moteur à deux arbres en tête fait son apparition sur la 131 SuperMirafiori 2000 TC de 1995 cm3, 113 ch, 180 km/h. Les versions Panorama sont proposées uniquement avec les motorisations : 1600 Mirafiori CL essence et 2500 Supermirafiori Diesel.

La 131 Abarth (1976-81) : En Italie, tout ce qui roule peut et doit courir. L’équipe officielle Fiat avait épuisé les ressources du Spider 124. La 131, revue par Arbarth pour 1976-79, hérita d’un brillant 2 litres à injection en version de série 140 ch à 6400 tr/mn. De ce modèle du commerce, Fiat développa une machine de rallye à partir de la coque deux portes rigide. Avec 11 de compression et autres améliorations, la deux litres donna jusqu’à 230 ch. La saison 1980 fut celle du titre mondial pour Fiat qui avait remporté le Monte-Carlo, le rallye du Portugal, le rallye d’Angleterre, les milles lacs, le San Remo et terminé deuxième en Nouvelle-Zélande et troisième en Suède.

Caractéristiques Techniques : voir brochure ci-dessous.

Prix du modèle neuf en 1982 : Mirafiori 1.6l : 41.000 F . Supermirafiori 2000 : 56.000 F soit 21.240 € en tenant compte des 149% d’inflation.

Cote actuelle : à partir de 2500 € pour une 1.6l ; 15.000 € pour une Racing ; 35.000 € pour une Abarth.

Christopher Cross – Another Page (1983)

Christopher Cross (03-05-51) a marqué l’histoire de la musique pop-rock avec son premier album éponyme de 1980, remportant cinq Grammy Awards, parmi lesquels, pour la première fois, les quatre prix les plus prestigieux : Disque de l’année (pour le single «Sailing»), Album et Chanson de l’année (également pour «Sailing») et meilleur nouvel artiste. Aujourd’hui, presque 40 ans après son extraordinaire entrée dans le monde de la musique, Cross poursuit toujours sa carrière avec Secret Ladder, sorti en 2014 et plus récemment Take Me As I Am de 2017. «Bien sûr, je suis toujours romantique au fond de moi», dit Cross, dont les succès classiques – notamment «Ride Like the Wind» et Arthur’s Theme (Best That You Can Do), extraite de la bande originale du film Arthur – sont toujours diffusés à la radio à ce jour. Pourtant, Christopher Cross reste un artiste spirituel, voire religieux : «J’écris mes chansons à la guitare et c’est ainsi que je réalise ma spiritualité».

Un succès considérable dès son premier disque :

Cross débute dans un groupe de rock d’Austin, Flash, avant de signer un contrat solo avec la Warner. Il sort son premier album intitulé sobrement Christopher Cross en 1979. Sur cet album, il est épaulé par plusieurs artistes de studios californiens tels que Larry Carlton, Don Henley des Eagles ou encore Nicolette Larson. En 1981, il remporte avec ce dernier cinq Grammy Awards grâce à des titres comme “Ride Like the Wind”, “Never Be The Same”, et surtout “Sailing”.

Son second album, Another Page (1983), ne rencontre pas le succès du précédent mais comprend cependant quelques hits tels “Think of Laura” et “All Right”. En 1985 sort son troisième album Every Turn of the World, et malgré la qualité de certaines chansons, les ventes de ce dernier se révèlent mauvaises et aucun tube ne sort de cet opus. En 1988 Back Of My Mind connait le même sort.

En 1992, l’album Rendezvous voit le jour en premier lieu au Japon et ensuite en Europe. L’album Window suit en 1994. En 1998, il sort Walking in Avalon qui est composé de deux CD, un CD de nouveaux titres et un CD enregistré live avec la participation de Michael McDonald.

En 2008 est sorti un nouvel album de Cross, intitulé The café Carlyle sessions, qui ne propose pas d’inédits mais quinze titres reprenant ses plus grands succès en acoustique ainsi que des chansons moins connues de son répertoire. Outre cet album, Christopher Cross a publié en 2007 un album de Noël A Christopher Cross Christmas.

Il sort un nouvel album au cours de l’année 2011 qui s’intitule Doctor Faith. Pour la promotion de cet album, il se produit à Paris au Trianon, le lundi 2 avril. Ce concert est enregistré et filmé, ainsi en février 2013 sort le double CD + DVD A night in Paris.

Secret Ladder qui sort en 2015 évoque le talent artistique de grands auteurs-compositeurs-interprètes tels que Joni Mitchell et Randy Newman, tout en abordant de front les préoccupations contemporaines.

Discographie :

1979 : Christopher Cross
1980 : Crossroads
1983 : Another Page
1985 : Every Turn of the World
1988 : Back of my Mind
1992 : Rendezvous (album de Christopher Cross)|Rendezvous
1994 : Window
1998 : Walking in Avalon – 2 CD
2000 : Red Room
2007 : A Christopher Cross Christmas
2008 : The Café Carlyle Sessions
2011 : Doctor Faith
2014 : Secret Ladder
2017 : Take Me As I Am

Voir sur YouTube : “Christopher Cross – All Right (1983)” par cretinvert ; “Sailing by Christopher Cross in 1980” par The Greeper et “Christopher Cross – Ride Like The Wind (1980)” par Mar Jardim

Film – Les Saisons du Plaisir (1988)

Couple de centenaires récemment mariés, Charles et Emmanuelle Van Bert (Charles Vanel et Denise Grey) ont l’intention d’abandonner la direction de leur entreprise de parfumerie pour prendre une retraite bien méritée. Comme chaque année, ils organisent dans leur château le congrès des parfumeurs qui diffusent leurs produits, réunissant cadres et employés. Ils veulent à l’issue de ce symposium annoncer le nom de leur successeur. Mais Charles entend garder le secret jusqu’à l’ultime minute. Un à un, les invités débarquent dans leur villa après avoir fait, pour la plupart le parcours dans un train d’une autre époque. Ils sont accueillis par Garibaldi (Jean Abeillé), le gendre mutilé (et quelque peu dérangé) des centenaires, mais aussi le mari de leur fille Jacqueline (Jacqueline Maillan), et par leurs petits-enfants, Hélène (Fanny Cottençon) et Jacques (Jean-Pierre Bacri), lequel ne manque pas une occasion d’utiliser sa caméra. Seuls Bernard Germain (Jean Poiret) sorte de requin vaniteux attiré par les nymphettes et son épouse, Marthe (Eva Darlan), ont choisi de voyager dans une superbe voiture de sport, accompagnés par Damien (Jean-Claude Romer), leur inséparable homme de loi. Mais il y a eu des fuites et déjà les intrigues commencent tandis que chacun se laisse aller à sa fantaisie.

Il n’y a pas que Bernard et Jacques qui sont en lisses pour la succession, il y a aussi Paul (Jean-Luc Bideau), baffreur boulimique, dont la femme, Jeanne (Bernadette Lafont), obsédée et frustrée, chaperonne leur fille de vingt ans ; Daniel Daniel (Darry Cowl), venu avec son nouveau petit ami, ainsi que Gus (Roland Blanche), le seul dont les gros billets ne peuvent tout acheter. Qui sera le successeur? Tout se complique lorsqu’une alerte éclate à la centrale nucléaire voisine. Les deux gardiens délégués au château (Richard Bohringer et Jean Menez) ont à peine le temps de visionner quelques cassettes pornographiques avec Bernadette (Stéphane Audran) et Dominique (Sylvie Joly), nymphomanes sur le retour, qu’on apprend la disparition de Jacqueline, qui, privée de son minitel rose par Emmanuelle, veut se suicider. Deux jeunes participants au Congrès, Sophie (Sophie Moyse) et Thierry (Hervé Pauchon), la sauvent. A eux l’entreprise, décide Charles. Mais ils refusent et s’en vont. Déjà, Charles, Emmanuelle et Jacqueline sont partis. Au château, on continue à comploter, sans se méfier du nuage noir qui vient tout droit de la centrale…

Cette excellente comédie érotique quelque peu débridée réalisée par Jean-Pierre Mocky est interprétée par une pléiade de grands acteurs français peu occupés à préserver leur image grâce au lâcher prise dont ils font preuve en se laissant emporter par le scénario quelque peu provocateur écrit par Mocky lui-même et Patrick Rambaud. Le film a été tourné au Château de Lavagnac et à Montagnac (Hérault). C’est le dernier rôle au cinéma pour Charles Vanel, l’avant-dernier rôle pour Denise Grey et le deuxième rôle pour Judith Godrèche.

Voir sur YouTube : “Les saisons du plaisir – Bande-annonce” par Arthur Moloko et Les Saisons Du Plaisir . Extrait .Jacqueline Maillan par Gilbert Denis

Oldtimer – BMW 2002 TI (1969-71)

Plus compacte et plus légère que la berline quatre-portes, la BMW 1602 deux-portes présentée en 1966 obtint un grand succès, notamment aux USA, où l’importateur exclusif de la marque était le fameux Max Hoffmann, l’homme qui avait été à l’origine de la 507 dix ans plus tôt. Cependant, de nouvelles nomes antipollution devaient entrer en vigueur aux USA en 1968. Elles risquaient de poser de sérieux problèmes pour la petite BMW et Hoffmann engagea le constructeur à améliorer sa puissance en compensation. Le constructeur de Munich dota donc sa berline deux portes du moteur de 2 litres qui équipait déjà la berline 4 portes 2000. Ainsi naquit en 1968 la BMW 2002. Les clients américains n’y perdirent rien, mais les véritables gagnants furent les clients des autres pays, où le vigoureux moteur de  litres pouvait s’exprimer sans contrainte.

Un classique de l’époque : 

Rapidement dotée de moteurs plus performants, la 2002 deviendra en peu de temps une voiture culte des années 1970, notamment grâce à l’apparition du modèle 2002 TI (2 carburateurs double-corps – 120 ch) dès la fin 68, remplacée en 1971 par la 2002 TII (Injection Kugelfischer – 130 ch) et suivie de la sulfureuse 2002 turbo (Injection et turbo KKK – 170 ch). La 2002 se décline en deux phases, la première reconnaissable par ses feux arrière ronds, et la seconde par ses feux arrière carrés. Il existe un autre type de carrosserie, la Touring, reconnaissable à son hayon arrière. Elle disposait également de banquettes arrière rabattables.

2002 TI : Six mois après la 2002 de 100 ch, les conducteurs les plus sportifs désiraient commander une voiture sportive d’au moins 120 ch pour succéder à la 1600 TI. Pour répondre à leur attente, BMW crée une version sportive de la 2002, la 2002 TI. Avec une plus grande largeur de la voie, une rigidification du châssis et un freinage renforcé, les évolutions étaient plus importantes qu’une simple augmentation de puissance. Les attributs sportifs comme les compte-tours d’un volant en cuir ont également été livrés en standard. La BMW 2002 TI accélère de 0 à 100 km/h en 9,1 secondes avec la boîte à 5 vitesses en option.

2002 TII : En 1971, la 2002 sort dans une autre variante avec un look plus sportif et acéré. La version TII est équipée du moteur à injection mécanique Kugelfischer déjà connu sur la BMW 2000. Avec une puissance de 130 ch et bien aidé par son poids plume de 990 kg, la BMW 2002TII propose des performances élevées pour l’époque avec une vitesse de pointe de 190 km/h et une expérience de conduite inédite. Malgré le prix d’achat supérieur d’environ 2000 DM en Allemagne (soit environ 3100 Frs de l’époque) par rapport à la BMW 2002 TI, la BMW 2002 TII a été vendue à 40.000 exemplaires. Une version Touring a également été produite. La 2002 TII arrêta sa production en 1975. BMW attendit huit ans pour lui offrir une remplaçante sur base de Série 3, la M3.

2002 Turbo : La voiture la plus rapide dans la famille BMW Série 02 a été lancée au Salon de Francfort en septembre 1973 : c’est la légendaire BMW 2002 Turbo. Équipée d’un turbocompresseur, le premier dans une voiture sportive de cette catégorie, le moteur à injection déjà performant gagne 40 ch supplémentaires par rapport à la 2002 TII. La BMW 2002 Turbo était donnée pour une vitesse de pointe de plus de 210 km/h. Lancée lors de la crise du pétrole et affublée d’une réputation sulfureuse de «faiseur de veuves», sa carrière a été courte et le modèle est donc resté assez marginal. De nos jours, ce modèle est devenu mythique chez les passionnés de BMW anciennes et c’est un collector très recherché.

La 2002 fut construite à près de 400.000 exemplaires dans toutes ses versions, un résultat étonnant pour un modèle d’un caractère aussi exclusif avec un prix relativement élevé.

Prix du modèle neuf en 1970 : 23.500 Francs soit 26.986 € avec 653% d’inflation.

Cote actuelle : à partir de 12.000 €.

Caractéristiques Techniques : Voir Brochure ci-dessous.

Billet d’humeur – 1990, Le début de la fin ?

Il est des institutions qui permettent à un pays de fonctionner correctement et dont la modification ou la disparition apporte plus d’emmerdements que d’avantages à la population. J’aimerais ici parler de changements fondamentaux qui se déroulèrent au début des années 90 et qui se traduisirent souvent cruellement dans notre vie de tous les jours, à tel point qu’ils influencent toujours défavorablement nos existences 30 ans plus tard, ceci allant de mal en pis. Avec ces réformes “faites pour notre bien” nos politiciens firent parfois la une des des JT du début des années 90. Mais de temps en temps, les lois qu’ils votèrent en catimini ne furent évoqués qu’en dernière pages de revues spécialisées alors qu’elles allaient cependant bouleverser nos vies. Ces changements se produisirent avec l’avènement de la prise de contrôle de l’Europe sur les états nations dans le domaine de la politique mais aussi de l’économie. C’est ainsi que la France entama peu à peu la lente perte de ses pouvoirs régaliens au profit de l’Europe, pour se retrouver dans la situation où nous sommes actuellement, c’est a dire gouvernés par des politiciens sans aucun pouvoir d’initiative et aucune volonté d’écoute, qui prennent leurs instructions à Bruxelles ou sur les marchés internationaux (souvent contre nos intérêts d’ailleurs), mais jamais auprès de ceux qui ont voté pour eux et qu’ils sont supposés défendre. La crise des gilets jaunes n’est donc pas un hasard, mais une conséquence des 40 ans de mépris de la classe dirigeante envers un peuple qu’il considère immature voire dangereux.

Politiquement : Cela commence le 7 février 1992 avec la signature du traité de Maastricht qui crée l’Union européenne. Dans ce traité, une citoyenneté européenne est instituée, les pouvoirs du Parlement européen sont renforcés, et l’Union économique et monétaire (UEM) est lancée. Le traité de Maastricht entre en vigueur le 1er novembre 1993. De même le 19 juin 1990, la Belgique, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas et la RFA ratifient les accords de Schengen initialement signés en 1985, prévoyant la suppression progressive des frontières entre ces États et la libre circulation des personnes. Ces derniers n’entrent finalement pas en vigueur avant le 26 mars 1995. Débutant sous des auspices prometteurs en terme de prospérité et de démocratie, notamment avec l’arrivée de l’Euro, on connait la suite, avec le traité de Nice prévoyant un élargissement de l’Europe à 25 en 2004 puis à 27 en 2007 (28 en 2013 avec la Croatie), transformant l’Europe en “machin” politiquement impossible à gouverner. Mais le pouvoir n’est pas perdu pour tout le monde puisque depuis Maastricht en 1992, jusqu’à la ratification par notre parlement du traité de Lisbonne en 2007, (le référendum d’avis négatif sur le TCE de 2005 fut jeté aux oubliettes, ce qui sera vécu par plus de la moitié des français comme une véritable trahison de sa classe politique), la bureaucratie Européenne influencée par les lobbies des multinationales du monde entier soumet ses pays membres à une véritable déferlante de lois liberticides et néolibérales à l’encontre des populations sans aucun contre-pouvoir possible. Les peuples ne s’en rendent pas compte, mais leurs institutions ont perdu la possibilité faire des lois profitable à leur pays (battre sa monnaie, emprunter à sa banque centrale, ajuster le taux d’inflation au mieux des ses intérêts, sauvegarder ses fleurons économiques au lieu de les vendre à la découpe à coup de contrats (parfois vérolés), lever des impôts justes et proportionnés en toute transparence, lever une armée quand et où bon lui semble, assurer la douane et la protection des frontières, assurer la sécurité intérieure, etc…).

Économiquement : C’est la même chose au niveau du financement de la dette de la France, puisque notre pays est pieds et poings liés à cause du dictat de la finance mondiale apatride, et nos politiques n’ont aucune marge de manœuvre pour lâcher du lest en cas de montée des tensions sociales (exemple : les revendications des gilet s jaunes). Comme l’explique si bien Jérôme Canard dans un article du 17 Août 2011 : “Avant les années 80, les citoyens comme les entreprises de l’hexagone pouvaient souscrire aux bons du Trésor en se rendant à la perception ou à la poste de leur quartier avec leur petites économies. Pour faire moderne, et au nom de la libéralisation des marchés, Pierre Bérégovoy, alors ministre de l’économie, décida que tout investissement en bons du Trésor devrait passer par une banque ou par un intermédiaire financier. La France, désormais disposera d’une dette cotée sur les marchés internationaux. Paris allait concurrencer la City et découvrir les charmes des ventes à découvert. Exit le petit épargnant et l’entreprise économe! Banques et assurances applaudirent à cette décision qui leur permettait de bénéficier d’une nouvelle clientèle et, au passage, d’encaisser des commissions. Bercy créa un établissement spécifique, France Trésor, pour placer au mieux la dette Française à l’étranger, et les agences de notation commencèrent à la coter. Devenu Ministre de l’économie, Domique Strauss-Kahn accentua ensuite, par diverses mesures techniques, cette internationalisation. La France jouait enfin dans la cour des grands! Trente ans plus tard, alors que la dette publique française a plus que doublé, les résultats sont là. Les taux auxquels la France emprunte dépendent des agences de notation, et il suffit qu’elles envisagent une dégradation de sa note pour que les actions de ses banques plongent. Conclusion tirée par un banquier parisien : “Finalement, il aurait mieux valu que la France continue à emprunter au paysan corrézien ou à la veuve de Carpentras plutôt qu’à un spéculateur de Wall Street ou a un banquier de Hog-Kong”.

Les fameux 3% de déficit public par rapport au PIB du traité de Maastritch, un bricolage 100% français :

Tout a commencé un soir de mai 1981. Fraîchement élu, François Mitterand hérite d’une forte crise économique et exige auprès de la direction du Budget de lui trouver très vite une règle simple, qui lui permettrait de refuser, argument économique et mathématique à l’appui, les demandes d’argent incessantes de ses ministres. Ainsi la commande express du président de la République tombe-t-elle entre les mains d’un certain Guy Abeille, jeune diplômé de l’ENSAE. L’idée du 3% a été trouvée sur un coin de table, en moins d’une heure, sans aucune réflexion théorique», concède-t-il : «On avait besoin de quelque chose de simple», raconte-t-il. Ils choisissent le produit intérieur brut, le PIB, parce qu’en « économie, tout le monde se réfère au PIB». Va donc aussi pour un chiffre de déficit entier, sans virgule? « On allait vers les 100 milliards de francs de déficit, ça représentait plus de 2% de déficit. 1%? On a éliminé ce chiffre, impossible à atteindre. 2% ? Cela nous mettait trop sous pression. 3%? C’est un bon chiffre, un chiffre qui a traversé les époques, cela faisait penser à la Trinité. » Va donc pour 3% de déficit public. «Mitterrand voulait une norme, on la lui a donnée. On ne pensait pas que ça allait déborder au-delà de 1981», raconte-il. Mais ce «3%» a ensuite fait son bout de chemin. Selon lui, c’est Laurent Fabius, alors ministre des Finances, qui le premier parlera du déficit en pourcentage. «100 milliards de francs, c’était énorme, il a préféré parler de 2,6%», avance Guy Abeille. Quant aux 3% ? «C’est Mitterrand qui le reprendra à son compte, lui donnant sa légitimité. Plus tard, cette référence sera théorisée par des économistes et reprise dans le traité de Maastricht, devenant un des critères pour pouvoir intégrer la zone euro.»

Conclusion de nos élites : Ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer :

Certes nous sommes totalement impuissants face à ce mur de pouvoir qui nous maintient sous son joug. Alors que faire (Dur, dur de faire quoi que se soit, même quand un pays défend la décision souveraine de son peuple, regardez le Brexit…) ou plutôt, que dire? N’importe quoi sauf paraphraser nos politiciens, nos industriels et nos économistes institutionnels qui utilisent avec conviction la pensée positive chère à la méthode Coué et les mots qui vont avec, ceux supposés rassurer le bon peuple : “Nos démocraties sont des exemples de liberté pour le monde”, “la croissance est solide”, “l’Euro est stable”, “point de salut hors de l’Europe” ; un peu comme le Coyote qui poursuit sans relâche le facétieux Bip Bip en s’équipant de toutes sortes d’artifices foireux. Il est tellement optimiste et sûr de lui qu’il en oublie les lois de la gravité. On connait la fin : La bestiole finit aplatie au fond d’un canyon.

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