L’équipement des Radios Locales dans les années 80

Les radios Locales FM ayant fait déjà l’objet d’un historique sur Echoretro, je vais succinctement aborder ici la partie technique de leurs installations. Dans une radio, il y a deux postes essentiels, le studio (la basse fréquence) et l’émetteur (la VHF pour le modulateur et l’amplificateur de puissance, et l’UHF voire la SHF pour le pont hertzien acheminant le signal jusqu’au point d’émission distant).

Le Studio : La table de mixage :

Dans les années 80, la FM française en était encore a ses balbutiements, et l’équipement BF d’un studio s’inspirait encore largement de celui d’une discothèque (établissement récréatif où l’on pouvait boire, fumer, draguer et occasionnellement danser). Les marques en vogue à cette époque ont largement été évoquées sur le blog (Freevox, AMIX, Power, 3XXX, Frank…) mais on vit apparaitre entre le milieu et la fin des années 80, des tables de mixage dédiées exclusivement à la radio, essentiellement chez Freevox avec l’Antenna et chez Power avec la PR1000 pour ne citer que les plus utilisées (Il y avait bien sûr du plus haut de gamme avec des tables modulaires comme l’AMIX CSL AV 20, ou 3M Broadcast avec la Harrison AIR 7, mais cela dépassait largement le budget des petites radios locales…)

La Freevox Antenna : 

Freevox Antenna (1986)

Je l’ai placée en premier, non parce-qu’elle était la plus performante, mais parce-que ce fut sûrement la plus pratique et la plus utilisée. Elle fut pour les petites radios ce que fut la DJ Club pour les discothèques. Elle avait une esthétique attrayante avec sa façade couleur champagne ambré, ses commutateurs type “Œil de chat” qui laissaient apparaitre une pastille rouge, bleue ou verte lors de la commutation ou de la mise en service des voies dédiées, ses 6 faders longue course (côté droit) équipés de capuchons blancs et ses 2 baregraphs stéréo à led avec mémoire de crête. Elle manquait un peu de “pêche” sur les voies Phono, mais le son qu’elle délivrait était bon, et sa fiabilité remarquable (on en trouve encore à vendre sur ebay ou le Bon Coin, et après une bonne révision, elles fonctionnent à nouveau plus de 30 ans plus tard). Prix du modèle neuf en 1986 : 32.800 Francs soit 8794 € actuels avec 76% d’inflation. Prix du modèle d’occasion : de 500 à 700 €. Vous pourrez consulter ses caractéristiques techniques sur les notices en bas de page.

La Power PR1000 :

Power PR1000 (1986)

La Power était l’alternative à la Freevox. Moins chère que sa grande sœur la PR1017, elle était superbe dans sa livrée en aluminium brossé, mais encore plus efficace que l’Antenna avec ses potentiomètres intégralement en longue course et ses vu-mètres à aiguilles bien plus pratiques que les leds. Elle aussi est des plus fiable, et il faut reconnaître qu’elle est plus facile d’entretient que la Freevox, puisque ses faders de haute qualité se démontent et se dépoussièrent sans problème. En 1986, le modèle neuf était vendu 19.800 F soit 5309 € actuels. Prix du modèle d’occasion : entre 500 et 600 €.

Voir sur YouTube : L’électronique d’une Power PR1000 par Eric

Le reste du studio : 

Les autres composants étaient essentiellement constitués par les platines disques à démarrage (presque) instantané, équipées d’autostart à partir du fader phono de la table de mixage, et sur lesquelles étaient montées les fameuses cellules Shure SC35C (tables Technics 1200 mk2, Dynacord IST 204, Barthe Rotofluid Disco 2 ou Amix Master DJ), les micros (AKG 330 ou Shure SM58), les magnétophones à bande (Revox B77 et PR99 ou Teac X1000 et X2000), les platines cassettes (Tascam 122 ou Nakamichi BX2) ou bien les cartoucheurs pour les plus fortunés (Aquarius, NAB Delta et Nab Scotchcart), les lecteurs laser (qui venaient juste de débarquer en 1984) avec l’excellent Technics SLP1200 auquel j’ai déjà rendu hommage sur Echoretro, le monitoring pour le retour du son (essentiellement du JBL ou du Bose) et les compresseurs limiteurs allant du DBX d’entré de gamme opérant sur l’intégralité de la bande audio, au très sophistiqué ORBAN Optimod FM qui travaillait sur plusieurs bandes audio et faisait par la même occasion office de codeur stéréo. Prix du matériel neuf en 1986 : Technics 1200 mk2 : 3900 F ; Dynacord IST 204 : 5600 F, Barthe Rotofluid Disco 2 : 4900 F  ; Amix Master DJ : 4960 F. Revox B77 : 13.000 F et PR99 : 23.400 F. Il faut noter que ces appareils se trouvent maintenant d’occasion à 300  € pour les platines et à 500  € pour un Revox B77 en bon état.

L’automatisation des radios en 1986 :

La première radio française entièrement automatique fut Hit Fm qui se dota du système REGIS. Mais le principe était déjà très utilisé ailleurs en Europe, notamment en Italie, pays qui avait eu droit à sa vague de radio libre un peu plus tôt dans les années 70. Le système de régie automatique italien CEPAR PT21 permettait de piloter de 8 à 32 sources différentes (Magnétophones à bande, platines cassettes autoreverse, lecteur CD) et d’insérer des jingles et de la publicité automatiquement aux heures programmées. Mais les rois dans ce domaine étaient les Américain, notamment avec la société Broadcast Electronics qui était rompu à cette pratique depuis l’apparition des premiers PC. Ces installations prenaient une place gargantuesque et coûtaient quasiment le prix de l’appartement qui les contenait. Il va sans dire que maintenant, alors qu’un vulgaire PC portable muni d’un logiciel d’automation peut programmer plus de 10.000 titres en qualité digitale pour moins de 500 €, la débauche d’appareils nécessaires pour automatiser une radio en 1986 fait quelque peu sourire. Mais à cette époque, émettre 24 heures sur 24 se méritait, et la musique ne se résumait pas à quelques lignes de code.

L’émetteur : 

La partie émission d’une radio FM, c’était aussi un pont UHF (400 Mhz) ou SHF (900 Mhz, parfois 1,2 Ghz) (de marque DB Elettronica, RVR,…) visant à amener le signal audio stéréo du studio jusqu’au point haut où se situe l’émetteur et le pylône supportant les antennes accordées sur la fréquence de la radio, entre 88 Mhz et 104 Mhz (en 1986, la portion de 104 à 108 Mhz n’était pas encore utilisée) grâce à une antenne très directive à haut gain (10 à 20 db). La partie traitement de son (compresseur, limiteur et codeur stéréo) ainsi que l’émetteur du pont hertzien, se situait au studio de la radio ; ce dernier alimentait via un câble coaxial, une antenne logarithmique à haut gain pointant en vue directe vers l’antenne du récepteur calé sur la même fréquence (souvent voisine de 900 Mhz, bien que non homologué par TDF) et située sur le point dominant le plus proche. Par la suite, TDF obligera les radios FM à utiliser des faisceaux hertziens homologués mais beaucoup plus onéreux sur des fréquences bien plus élevées, d’abord sur 22 Ghz, et actuellement entre 17 et 24 Ghz ; à ces fréquences, les antennes directives classiques sont remplacées par des paraboles.

Au début de la FM, de nombreuses radios locales implantèrent leur antenne sur l’immeuble où se situait le studio. Mais le champ électromagnétique était parfois tel pour les plus puissantes, que les récepteurs TV du coin (qui étaient analogiques à l’époque) ne captaient plus rien au plus grand désespoir des riverains. Parfois même, la puissance rayonnée était si élevée (10.000 Watts P.A.R.), que l’électronique des services publics les plus proches devenait inopérante. Cela engendra de nombreuses mise en demeure d’arrêt des émissions pour les radios ayant une puissance excessive (rappelez vous NRJ…) et finalement, une délocalisation des points d’émissions en dehors des villes. (On soulignera que parfois, les champs électromagnétiques excédaient les 50 volts par mètres dans une rayon de plusieurs centaines de mètres autour du pylône, et cela en pleine ville (ce qui est considérable quand on sait que la norme actuelle est à 0,7 V/m, et pourtant aucun électrosensible ne se manifesta à l’époque…) Pour ces cas extrêmes, on était très loin de la puissance apparente rayonnée maximum autorisée par le CSA en 1986, qui se limitait à 100 Watts en ville et à 500 Watts en périphérie, c’est à dire ce que délivre un émetteur de 120 Watts alimentant 4 dipôles…

L’émetteur était composé d’un modulateur (RVR PTX 20, DB Elettronica PE20, Ecreso EPLL 20…) qui récupérait le signal multiplexé reçu du studio, et d’un amplificateur de puissance VHF à transistor jusqu’à 500 watts (RVR PT500, DB Elettronica KN400, Ecreso PW450) ou à tubes pour des puissances allant de 500 et jusqu’à 6000 W (DB Elettronica KA500, KA6000). La chaîne de transmission se terminait par les antennes qui pouvaient être ominidirectionnelles (Dipoles SIRA à gain nul), semi directionnelles (Dipoles RVR à faible gain) ou directives (Panneaux Aldena à fort gain). Pour augmenter le gain d’émission, donc la puissance apparente rayonnée, les antennes étaient couplées entre elles par des bretelles appairées selon un nombre allant de 2 à 8, parfois plus pour les grosses structures. Les émetteurs de cette époque dont vous aurez un aperçu du prix neuf sur la notice DB Elettronica ci-dessous, deviennent de plus en plus rares. On trouve des modulateurs sur ebay à partir de 300  €, et des amplificateurs VHF à transistors entre 300 et 1000  € (le 500 watts) pour des modèles transistorisés, et entre 300 et 800  € (le 2500 watts) pour des modèles à tubes en état de marche. On notera qu’ils sont bien plus fiables que ceux d’aujourd’hui.

La radio de nos jours :

Il ne vous a sûrement pas échappé que la radio a bien changé depuis trente ans. En effet, les jours de la radio FM analogique sont comptés ; cette dernière a d’ailleurs déjà disparue en Norvège au profit de la RNT. La relève est assurée par la radio numérique terrestre, la radio par satellite, et le streaming internet des webradios sur smatphone et tablettes. Bien qu’en Allemagne, le DAB+ ait plutôt bien pris, il est fort probable que seuls ces deux derniers systèmes tireront leur épingle du jeux, et que la RNT s’essoufflera peu à peu. Entre temps, les petites radios associatives auront disparues, puisque les émetteurs radio numériques sont bien trop chers pour qu’une petite structure puisse se les payer (ou bien louer leur retransmission par TDF), et comme les subventions de l’état deviennent peau de chagrin…

La Radio Numérique Terrestre :

Elle existe depuis 2001 aux USA (sous le nom de HD Radio) , et elle doit débarquer dans quelques année dans toute la France (on parle de 2020). Ses avantages sont la qualité d’écoute puisqu’elle est moins vulnérable aux interférences et aux parasites et la possibilité d’émettre un signal multicasts, c’est-à-dire de diffuser simultanément plusieurs programmes sur une même fréquence radiophonique. Les récepteurs de radio DAB+ intégrés en option dans les automobiles allemande permettent aussi de suivre l’évolution du trafic en direct avec un système de géolocalisation et un écran intégré au poste. Les applications interactives sont de plus en plus nombreuses. L’auditeur a la possibilité de tagger une chanson et de la télécharger sur ses tablettes et smartphones ; il a aussi à disposition des indications géolocalisées, comme les prévisions météorologiques ou le prix de l’essence dans les stations-services environnantes. Les radios peuvent aussi afficher la pochette de l’album diffusé ou des logos publicitaires.

La radio par satellite :

Aux USA, depuis 2001, la compagnie XM Radio a lancé officiellement la radio par satellite. Ce lancement fut rapidement suivi par un autre, celui de la compagnie Sirius qui proposait un service similaire dès 2002. En juillet 2008, après quelques années comme compétiteurs, Sirius et XM radio ont fusionné pour devenir Sirius XM. Pour avoir accès aux services dans son auto, les américains doivent avoir un système audio avec un récepteur satellite intégré ou acheter un récepteur externe. Il faut également s’abonner au service, ce qui coûte entre 10 $ et 25 $ par mois. La radio satellite est intéressante par la diversité de son offre. Dépendant du forfait choisi, on a une sélection allant jusqu’à plus de 120 stations différentes. Mais cela n’existe pas encore en France.

Qui va gagner ?

Aujourd’hui aux USA, la HD Radio semble en stagnation voire en recul. En effet pour la première fois en 2012, les stations ayant abandonné la technologie HD radio sont plus nombreuses que celles qui l’ont adoptée. Parallèlement à cette stagnation depuis 2006 aux Etats-Unis, on note une progression des autres technologies de diffusion radiophonique. Ainsi, la radio satellite, lancée au même moment que la HD radio, a convaincu 19 millions d’américains fin 2008 et 24 millions en 2012. Les services en ligne progressent rapidement. En 2012, plus d’un tiers des Américains déclarent écouter en streaming les stations AM/FM, et/ou des radios diffusées uniquement sur Internet (webradios) et ces chiffres sont en progression constante. Enfin, il faut ajouter qu’en 3 ans, la proportion de personnes qui utilisent leur téléphone pour écouter la radio en ligne dans leur voiture a triplé (elle est passée de 6% à 17% entre 2010 et 2012). C’est donc la radio par satellite et le streaming des webradios sur portable qui semblent gagner la partie. Il faut noter que la 5G commence à être déployée aux USA, alors que la 4G n’a pas finie d’être installée en France (88% de couverture).

À propos de webradio, si vous appréciez la programmation musicale des radios pionnières du début des années 80, écoutez la webradio du blog, vous ne serez pas déçu.

François

L’héliophore (Années 70)

L’inventeur de l’héliophore :

Louis Dufay, né en 1874 en Franche-Comté et mort en 1936, inventa dès le début du XXe siècle un procédé de photographie couleur, le Dioptichrome, puis de cinéma couleur, le Dufaycolor exploité en Angleterre, et enfin un étonnant procédé d’impression, l’Héliophore. Dans les années 30 Louis Dufay revint à Besançon pour se consacrer à sa passion : la collection de papillons. C’est en observant le chatoiement des ailes de Morphos, ces papillons bleu d’Amérique du sud, qu’il chercha à reproduire leur irisation sur une feuille d’Aluminium. L’Héliophore était né. Ce procédé restera dans la famille de Dufay, et traversera le siècle à travers de multiples utilisations, notamment des couvertures de disques et de livres.

L’héliophore est un système d’animation visuel de plaques de couleur métallisées qui exploite le renvoi des lumières incidentes par une trame de 24 lignes par millimètre orientées selon des angles variés pour réaliser d’étonnants effets spatiaux avec le déplacement du support ou des sources lumineuses. Les plaques ou feuilles Héliophores sont réalisées au moyen d’une technique entre industrie et artisanat. Un complexe de feuilles d’aluminium coloré collées sur une couche de cire et contrecollées sur carton sont estampées grâce à des matrices de plastique gravées à la main par des dessinateurs. Les feuilles sont assez fragiles mais peuvent être imprimées et façonnées. Elles furent utilisées dans la réalisation d’images décoratives ou publicitaires, dans le conditionnement de disques, de livres et de toutes sortes d’objets dans les années 70.

Voir sur Vimeo : Louis Dufay, La Couleur et l’Héliophore

Pour en savoir plus sur l’Héliophore

Voir sur YouTube : “Hélio Studio” par Ed Wood

Les disques : “Prospective 21e Siècle” : (1967-77)

Collection “Prospective 21e Siècle” chez Philips

La collection créée par Philips en 1967 dirigée par François Bayle et Pierre Henry, était dédiée à la musique électroacoustique et avant-gardiste. Pendant son existence assez courte, de nombreux disques furent produits uniquement en tirage limité. L’abstraction évocatrice de chaque motif fait allusion à un futur élémentaire, mystérieux, parfait pour la musique qu’il présage. Le designer des pochettes n’est pas crédité et reste à ce jour inconnu. On remarquera notamment sur ses couvertures irisées, l’étonnant Procédé Héliophore qui permet de graver des motifs sur des feuilles d’aluminium provoquant des effets optiques. Quelques pressages ultérieurs ont remplacé la feuille avec de l’encre grise standard. Bien que la série soit française, il existe des éditions de certains titres qui ont été publiés aux Pays-Bas, en Angleterre, en Espagne et au Japon.

Les livres : “Ailleurs & Demain” : (1969-91)

Ailleurs et demain : Sorties 1976

Ce design futuriste a été à la même époque utilisé pour promouvoir la collection de littérature de science-fiction “Ailleurs & Demain”, aux éditions Robert Laffont, qui est dirigée depuis sa création en 1969 par l’écrivain de Science Fiction Gérard Klein. Ce dernier l’évoque sous son pseudo Gilles d’Argyre sur le forum de BDFI en 2009 :

“Je dois beaucoup au procédé Héliophore que j’ai dû découvrir vers 1965 au moyen des jaquettes des disques Philips Prospective 21° siècle, une des plus belles collections de musique contemporaine que je connaisse et dont j’espère avoir la série complète. Que les artisans et les artistes qui l’ont créée en soient ici remerciés. Pour moi, ce n’est jamais passé de mode. Du reste, après avoir utilisé ces couvertures pour Ailleurs et demain de 1969 à 1991, puis avoir cessé pour des raisons de coût, nous avons recommencé à les employer depuis le début 2009, au départ pour un volume, pour le quarantième anniversaire de la collection. Puis, nous avons continué. Je ne sais pas ou plus quelle est l’économie du procédé. J’espère que nous pourrons persévérer. Mais je voudrais encore une fois rendre hommage à un procédé qui, après avoir génialement illustré une grande collection de disques, a non moins génialement illustré une collection de science-fiction dont j’espère que mes efforts l’ont portée à la même hauteur. Quant aux variantes et variations, elles résultent de la disposition des feuilles, parfois tête-bêche, et elles démontrent en tout cas qu’un tel procédé, bien choisi et bien utilisé, est sans égal. (…)

Il est normal qu’on retrouve les mêmes thèmes en alu, en or et éventuellement en cuivre. Il y avait même une version bleue que je n’ai jamais utilisée. En effet, Héliophore ne disposait que d’un catalogue limité de thèmes correspondant à des matrices, et dont la plupart faisaient boite de chocolat. je choisissais donc les meilleures à mon goût en essayant parfois de les faire correspondre au thème général du livre. Entreprise subtile. Il a pu arriver que certaines feuilles aient été présentées à l’envers, ce qui expliquerait des différences subtiles. Chaque feuille permettait deux couvertures. L’avantage du procédé, c’était qu’il était possible d’utiliser un stock jusqu’à la dernière feuille, au risque, fréquemment couru, d’avoir plusieurs illustrations pour un même titre. Personne ne s’en est jamais plaint et cela fait aujourd’hui la joie (ou le désespoir) des collectionneurs obsessionnels. Mais les collectionneurs de timbre connaissent bien ça. (…) 

La machine qui produisait les planches Heliophore gravait l’aluminium et contrecollait le carton en même temps. Je ne pense pas qu’il puisse y avoir plusieurs modèles pour une même feuille. En revanche, elles ont pu être livrées vierges pour repiquage à l’éditeur. Il est alors possible, si l’imposition l’autorise, que certaines feuilles aient été positionnées “tête en bas” dans la machine, auquel cas certaines séries de couvertures pourraient être différentes. Ce n’est pas de l’alu “à emballer le poisson”. Je comprends l’analogie, mais il faut rendre justice à ceux qui ont fait vivre ces œuvres. C’est de la haute technologie d’artisanat. Savez-vous que chaque motif était gravé à la main la première fois dans une matrice en plastique par une seule personne ? J’ai vu travailler cet artiste, qui faisait aussi bien les motifs géométriques que les paysages… Et puis petit à petit, les gens se sont lassés, c’est passé de mode…”

Bien évidemment, le contenu de ces livres est lui aussi superbe :

Robert Silverberg – Les monades urbaines
R.A.Lafferty – Autobiographie d’une machine Ktistèque
Philip Jose Farmer – Le fleuve de l’éternité
Philip K. Dick – Coulez mes larmes dit le policier
Philip K. Dick – Ubik

Image d’illustration en tête d’article : “L’Enfer”, du réalisateur Henri-Georges Clouzot (1964).

Jouets de notre enfance : Jouef, Heller, Solido (1974)

Récemment, en triant le contenu de vieux cartons dans ma cave, je suis tombé sur une pile d’anciens catalogues publicitaires de jouets récupérés dans les magasins spécialisés que je fréquentais à l’époque (j’avais alors une dizaine d’années). J’ai laissé courir mon regard avec nostalgie sur les trains électriques Jouef, les maquettes à monter Heller et les modèles réduits de voitures Solido. Cela m’a donné l’idée d’évoquer ces trois marques dans le dossier du mois et d’illustrer l’article de quelques extraits de leurs brochures qui nous ont tant fait rêver en période de Noël.

Photo de présentation : Catalogue Heller 1974, illustré du vaisseau “Le Soleil Royal”

Les trains électriques Jouef et les circuits auto JouefMatic : 

Catalogue Jouef 1974

C’était un des cadeaux les plus prisés de ces années là, du moins pour les garçons. Encore en maternelle, le père Noël nous livrait un Chou-Chou Baby (le train du premier âge) au pied du sapin. Quelques année plus tard, le vieil homme, ses rennes et son traineau s’égaraient dans les limbes de notre petite enfance et, promotion scolaire oblige, on avait droit au train mécanique ; enfin, vers 10 ans, le budget cadeau flambait et on passait au train électrique, sans se douter que parfois la passion allait l’emporter et durer jusqu’à l’âge adulte. C’était vraiment chouette ces modèles réduits de la SNCF au format HO. (L’échelle HO est l’échelle la plus utilisée en modélisme ferroviaire soit [1:87]. La reproduction de la voie est ici normalisée à un écartement réduit à 16,5 mm au lieu de 1435 mm).

On commençait par se faire offrir un assortiment comprenant la locomotive, trois wagons, un circuit assez sommaire rond ou ovale, et un transformateur pour alimenter le tout ; et puis, au fil des cadeaux divers et des flux en argent de poche, le réseau s’agrandissait avec des locomotives, des rails, des aiguillages et des transfos supplémentaires. On finissait par fixer le tout sur une planche en bois, on électrifiait les aiguillages et enfin, on réalisait un extérieur décoratif avec des maquettes à monter. Mais pour changer du train train habituel (si j’ose dire), on variait parfois les plaisirs en montant un circuit routier au 1/40ème. Là, on se moquait un peu du décors, c’était plutôt un jeux avec les copains le jeudi après-midi (devenu le mercredi après-midi à partir de 1972) et la victoire revenait à celui qui arrivait à finir la course le premier sans que son bolide fétiche n’ait quitté le rail de guidage du circuit.

La marque Jouef : 

Jouef fut créée en 1944 par Georges Huard. Le nom Jouef est une contraction de la marque « Le Jouet Français ». Jouef construit d’abord toute sorte de jouets soit en tôle emboutie, soit en plastique moulé pour ne conserver finalement que ce dernier. Simultanément, sur le créneau des trains miniatures de moyenne gamme économique, le constructeur Lima se montre plus agressif dans les années 1970 avec des réalisations en HO, N et même fugitivement en O. Jouef fait une tentative en HOe2 (HO voie étroite) en 1967, en rachetant la firme allemande Egger-Bahn, spécialisée en HOe. Pendant plus de 40 ans, Jouef défend le principe d’un modélisme ferroviaire bon marché et ne cherchant pas un niveau de détail trop poussé, mais apprécié par les enfants car simple d’utilisation et peu fragile.

La Sofinex regroupe en 1974 les sociétés Jouef, Heller et Solido sous le nom « Le Jouet Français ». Le HOe est abandonné au profit de la seule échelle HO. La société n’a pas pu être redressée et c’est finalement le groupe CEJI, propriétaire de Joustra, qui rachète la marque en 1981 : la direction, déjà présente sur le marché du jeu et du jouet, semble relancer l’activité et annonce même une gamme à l’échelle N, mais CEJI dépose son bilan en 1985. Avec le rachat par Fobbi, une nouvelle relance est engagée.

Dans les années 1990, le marché français du modélisme ferroviaire grand public se rétrécit et Jouef, en difficulté, est racheté en 1996 par le groupe italien Lima qui est à l’époque distribué en France par MKD. Le 1er juin 2001, Lima annonce la fermeture de l’usine Jouef de Champagnole (Jura français) pour la délocaliser en Italie.

Lima est à son tour racheté par le groupe britannique Hornby en octobre 2004. À la suite de cette reprise, c’est MKD qui continue de diffuser en France les marques de trains miniatures du groupe Hornby (Electrotren, Jouef, Lima, Rivarossi, Arnold, etc.) et les circuits Scalextric sous le nom de Hornby France. La production de Jouef est délocalisée en Chine en 2006.

Les maquettes Heller : 

Maquette Heller – Le Soleil Royal

La collection Cadet, composée de modèles de volume réduit faciles à monter, s’adressait aux plus jeunes ou aux personnes qui désiraient apprendre le maquettisme. Il s’agissait de modèles dont le faible nombre de pièces facilitait l’assemblage sans toutefois sacrifier les détails. La boite incluait également la colle, un pinceau et de la peinture.

Les plus consciencieux peignaient chaque pièce avant le montage, d’autres, se contentaient de l’aspect brut de la matière plastique grise d’origine. Le reste de la collection Heller regroupait des modèles nécessitant un peu plus de maîtrise dans la technique du montage, notamment les galions, le clou de la collection étant constitué par le “Soleil Royal”, pièce maîtresse de la marque à l’échelle 1/100ème composée de 2300 pièces. La maquette montée faisait 77 cm de long et 74 cm de hauteur… Le modèle qui fut lancé en 1974 est toujours commercialisé par la marque en 2017, ce qui est un bel exemple de longévité.

La marque Heller : 

L’entreprise Heller Joustra SA est issue de la réunion de deux marques historiques : Les maquettes en plastique Heller et les loisirs créatifs Joustra. Plus de 50 ans après sa fondation en 1957 et le lancement de son premier modèle (la Caravelle au 1/100e), la société s’inscrit encore, avec plus de 300 références, dans la tradition des maquettes fabriquées en France. Depuis sa création, Heller a produit plus de 1500 moules qui donnent les composants nécessaires à la réalisation des nombreux sujets de sa collection : des voiliers, des navires militaires, des voitures de tourisme et de course, des avions, des motos et des véhicules militaires.

Au début des années 70, la marque est au faîte de son succès. D’un point de vue économique 1974 voit la création du groupe «Le Jouet Français» par Sofinex (filiale du Crédit lyonnais) regroupant les marques Jouef, Solido et Heller. En 1977, soit trois ans après le lancement du Soleil Royal, Heller renoue avec le succès en proposant la légendaire Citroën Traction 15/6 à l’échelle du 1/8e. Certes le montage n’est pas à la portée d’un débutant car l’énorme boîte regorge de plus de 1000 pièces, mais aussi avec ses soixante centimètres de long et tous ses détails finement reproduits, elle reste à ce jour une pièce exceptionnelle. Pour son élaboration Heller n’avait pas fait les choses à moitié, 6000 heures de travail en bureau d’étude pour les plans, 40 personnes affectées à la fabrication des moules pendant plus de 18 mois et acheté deux voitures grandeur nature.

En 1980 «Le Jouet Français» est mis en liquidation et ses différentes composantes rachetées par des groupes divers, Borden dans le cas d’Heller. En 1999, Heller rachète l’entreprise alsacienne Joustra (contraction de Jouets de Strasbourg), fabriquant de jouets plastique et créatifs comme le Télécran. En 2006, l’entreprise est mise en règlement judiciaire. Dans cette situation, la société MANOP (Manufacture d’objet précieux) rachète Heller le 15 janvier 2007. Cette reprise se solde par le licenciement de 33 des 71 salariés, soit plus de 45 % des effectifs. Le 21 mars 2016 Heller-Joustra, de nouveau en difficulté après une embellie au début des années 2010, est repris par Maped, groupe français initialement spécialisé dans les fournitures scolaires mais en cours de diversification depuis 2014.  Heller continue de fabriquer ses maquettes en plastique sur le site de production, créé en 1963, à Trun près d’Argentan en Basse-Normandie dans le département de l’Orne (61).

Les voitures miniatures Solido : 

Citroën SM Solido

Parmi les cadeaux favoris, les miniatures d’automobiles au 1/43ème figuraient aussi dans le palmarès de nos jouets préférés. J’en ai gardé quelques-unes qui me rappellent ces tendres années, alors que la vie était plus simple qu’aujourd’hui, notamment une Citroën SM rouge qui me fit rêver à l’occasion des fêtes de fin d’année de 1973. Détail amusant, j’ai dans mes relations plusieurs possesseurs de bolides italiens rouges. Ils partagent tous un point commun : ils possèdent le modèle d’usine à l’échelle 1 dans le garage et son équivalent miniature à l’échelle 1/43ème est posé sur leur bureau…

La marque Solido : 

En 1919, Ferdinand de Vazeilles crée la Fonderie de précision de Nanterre qui devient une des plus renommées d’Europe pour le moulage sous pression de matériaux spéciaux appliqué à l’automobile et à l’aviation (culasse, carburateur, etc.). Il a l’idée en 1930 d’utiliser le métal injecté pour réaliser des jouets techniques qui jusque là étaient surtout en tôle. Il pense que c’est un gage de robustesse et donne le nom de Solido aux premiers véhicules qui sont fabriqués en zamac et sortent en 1933. Il s’agit de jouets transformables et non de reproduction miniature de véhicules réels. L’entité Solido est créée en 1937 et est consacrée uniquement aux jouets en zamac.

C’est en 1957 que Solido commence la fabrication de modèles de véhicules sportifs réels à l’échelle classique du 1/43e : le premier modèle est la Jaguar “Le Mans” avec des essieux montés sur une lame de ressort donnant l’impression d’une suspension réelle. En 1960, Solido lance une « série militaire » qui connaîtra par la suite un grand succès. Une des particularités de certains véhicules est que les chenilles articulées sont elles aussi réalisées en fines pièces de zamac.

À partir des années 1960, les modèles sportifs de Solido abandonnent progressivement le côté jouet où la qualité de reproduction comptait moins que l’aspect ludique, pour une production très réaliste des prototypes de type 24 heures du Mans, respectant bien les formes et les proportions des voitures, grâce à l’utilisation fréquente des copies des plans d’usine fournies par les constructeurs.

La société est rachetée par Majorette en 1980. En 1993, le groupe Majorette Solido est racheté par Ideal loisir et en 1998 par le groupe Triumph Adler. En 2003, elle entrera dans le groupe Smoby. En 2006, l’usine d’Oulins (Eure-et-Loir) de 89 salariés ferme ses portes et la production est délocalisée en Asie. En 2008, Majorette Solido est repris par le fond MI 29 puis en 2010 par le groupe allemand Simba Dickie (société mère de Smoby).

En 2015 à la suite du Salon du Jouet de Nuremberg, Simba Dickie confie la marque Solido à la société Bretonne Z Models Distribution qui jusque là produisait ses propres modèles 1/18ème en résine sous les marques OttOmobile et GT Spirit. La production est désormais faite au Bangladesh et la collection se recentre sur l’échelle 1/18.

Hifi Vintage – Altec Lansing Model 14 et JBL L250 (1981-1985)

Voici deux enceintes acoustiques haut de gamme qui ont marqué le début des années 80. Elles abordaient la reproduction sonore de façons différentes certes, mais avec le même perfectionnisme. D’un côté une deux voies à haut rendement (96,5 dB) encaissant 200 watts, équipée d’un boomer de 30 cm et d’une compression de 1 pouce couplée à un pavillon révolutionnaire ; il s’agit de la Model 14 de la firme Altec Lansing. De l’autre, une 4 voies à rendement moyen (90 dB) encaissant 400 watts, équipée d’un boomer de 36 cm, d’un bas médium de 20 cm, d’un haut médium de 13 cm et d’un tweeter de 1 pouce ; c’est la spectaculaire L250 de JBL.

Altec Lansing Model 14 (1981-85) :

Altec Lansing Model 14

À sa sortie en 1981, l’Altec Model 14 était une enceinte unique en son genre dont les performances étaient en avance sur tout ce qui existait sur le marché des enceintes haut de gamme de l’époque. Comme nous le verrons dans la suite de cet article, ce défit fut réalisable grâce au développement d’un nouveau pavillon médium-aigu mis au point par la firme californienne.

La Model 14 utilise un transducteur basse fréquence Altec Lansing de 12 pouces pour reproduire la plage de fréquence comprise entre 35 Hz et 1,5 kHz. On pense parfois qu’il a été fabriqué à tort par RCA en raison du numéro de pièce du kit de cône.

Les fréquences moyennes et hautes entre 1,5 kHz et 20 kHz sont reproduites par la compression Altec Lansing 902-8B monté sur la corne Mantaray MR931-12 nouvellement conçue. La 902-8B utilise une pièce de phase à fentes radiales nommée Tangerine pour une réponse haute fréquence étendue. La Model 14 incorpore également un égaliseur à deux bandes pour corriger l’équilibre tonal des fréquences moyennes et hautes en fonction des préférences d’écoute.

Le Mantaray est un pavillon à directivité constante qui maintient une dispersion homogène des fréquences aigus. Il a été conçu par Clifford A. Henrickson et Mark S. Ureda d’Altec Lansing en utilisant les principes établis par Don Keele d’Electro-Voice (plus tard JBL).

Comme les hautes fréquences sont mieux répartis sur leur zone de couverture par le pavillon à directivité constante, elles semblent atténuées par rapport aux autres cornes. Le driver et sa corne nécessitent donc une augmentation d’égalisation d’environ 6 dB par octave avec un filtre centré entre 2 et 4 kHz (selon la conception de la corne) afin d’avoir un son neutre et équilibré.

En plus de ce système Lansing Tangerine Phase Plug, le filtre a également introduit un circuit sophistiqué de protection des haut-parleurs appelé Automatic Power Control. Altec a affirmé que ce circuit ajoutait “absolument zéro distorsion” et qu’il ne limitait en aucune façon la réponse en fréquence. Son but était de limiter la puissance d’entrée à 75 watts RMS continu tout en permettant des pics dynamiques jusqu’à 200 watts. En cas de surcharge, il réduit automatiquement la puissance délivrée aux drivers en introduisant une grande résistance dans le circuit via un relai. L’auditeur est averti par une Led clignotante sur le panneau de contrôle de l’équalisation.

En fait, l’Altec 14 donna un coup de vieux à un grand nombre de revendications publicitaires de l’époque et aux mythes qu’elles propageaient. Altec les évoquait ainsi dans une de ses publicités :

Mythe numéro 1 : Plus l’angle de dispersion d’un haut-parleur est large, mieux l’enceinte sonne.

Les publicités de haut-parleurs dans les magazines audio de l’époque revendiquaient l’utilisation de larges transducteurs pour améliorer la dispersion du son. Mais ce raisonnement n’est valable qu’à certaines fréquences. La vérité est que dans tous les modèles de haut-parleurs traditionnels, que ce soient des compressions à pavillon, des cônes, des dômes ou autres, le modèle de dispersion est étroitement lié à la fréquence reproduite. Lorsque la fréquence augmente, la dispersion se focalise. Il est possible que le transducteur ait en effet une très grande dispersion aux basses fréquences mais la dispersion se rétrécie aux fréquences plus élevées. Et puisque le rayonnement se produit à des fréquences différentes en fonction des différents types et tailles de transducteurs, plus le système utilise de composants complexes, plus le problème devient complexe.

Dans un système 3 voies typique par exemple, les basses fréquences sont reproduites par le woofer. Lorsque la fréquence augmente, le woofer commence à rétrécir son diagramme de dispersion jusqu’à ce que, à la fréquence de transition, il devienne extrêmement étroit. Au-dessus de la fréquence de croisement, un haut-parleur médium prend le relaie depuis sa fréquence limite inférieure, et le diagramme de dispersion s’élargit à nouveau puis se rétrécit vers son autre extrême. Ce phénomène se renouvelle également depuis ce point de croisement entre le haut médium et les aigus jusqu’aux extrêmes aigus. Le résultat de cette dispersion incohérente est une enceinte acoustique dont l’image stéréo est mal définie et semble instable.

Pour parer à ce phénomène, Altec Lansing a mis au point une famille de pavillons nommés Mantarays. Essentiellement, le nouveau design de ce pavillon produit un son continuellement équilibré sans tenir compte des changements de fréquence. La focalisation est pratiquement éliminée. Pour cette raison, l’image stéréo conserve sa qualité et garde une bonne définition acoustique que vous soyez assis dans la position d’écoute équidistante traditionnelle ou plus à l’écart, dans la pièce. La zone d’écoute optimum est donc beaucoup plus grande qu’avec des modèles d’enceintes classiques. En conservant une énergie maximale dans un angle horizontal de 90° selon une asymétrie de 30° dans la zone verticale supérieure et de 10° dans la verticale inférieure, le Mantaray permet à la zone d’écoute de garder un son homogène, tout en minimisant les réflexions. Et puisque ce pavillon délivre si peu de son énergie sonore aux murs et aux tapis, il ne nécessite pas de calcul particulier pour positionner le pavillon dans la pièce contrairement aux enceintes de type réfléchissant (Bose par exemple). Cela signifie pour vous que pour la première fois, vous pouvez entendre le spectre sonore complet, où que vous soyez dans la zone d’écoute et cela sans coloration sonore due aux réflexions de la pièce et avec l’image stéréo tridimensionnelle la plus impressionnante que vous ayez jamais perçu.

Mythe numéro 2 : Vous ne pouvez pas obtenir une réponse en fréquence étendue à partir d’une enceinte acoustique à deux voies.

Au fil des années, un certain nombre de types différents de haut-parleurs haute fréquence ont été utilisés dans les enceintes. Cependant, presque tous peinaient à reproduire les limites supérieures du spectre de fréquences audio. Pour cette raison, de nombreux fabricants ont décidé d’ajouter un troisième haut-parleur spécialisé ou super tweeter à leurs systèmes. Bien sûr, cela ajouta à la complexité des haut-parleurs et amena à d’autres compromis techniques.
Altec décida d’adopter une approche différente. Plutôt que d’ajouter plus de composants, il opta pour un dispositif à haute fréquence efficace, en l’occurrence, une compression.

Une chambre de compression : (dite aussi driver, compression ou moteur à compression), est constituée d’un transducteur électrodynamique fonctionnant comme un haut-parleur traditionnel mais dont la membrane émet dans un volume (la chambre) qui ne communique avec l’extérieur que par une ouverture de taille réduite, la gorge. Le couplage avec le pavillon se fait au travers d’une « pièce de phase », qui assure le bon fonctionnement de l’ensemble et, en particulier, une bonne restitution des fréquences les plus élevées. Elle est généralement munie de fentes concentriques et est située juste au-dessus de la membrane. Elle débouche sur la gorge du pavillon. Ce n’est pas, contrairement à un haut-parleur classique, le diamètre de la membrane qui définit la taille de la compression mais celui de la gorge. Cette taille est généralement exprimée en pouces, la plupart des compressions se répartissant dans des tailles comprises en un et deux pouces (soit environ 2,5 à 5 cm). 

Dans le passé, les chambres de compression canalisaient leur énergie à haute fréquence à travers deux fentes circulaires équidistantes. Mais à cause de la conception de ces fentes, certaines des fréquences supérieures étaient perdues. Le Tangerine inventé par Altec, est une pièce de phase qui utilise une conception de fente radiale unique permettant un flux sonore dont la réponse en haute fréquence s’étend au-delà de 20 kHz. Et comme beaucoup de gens aiment la flexibilité offerte par le réglage des médiums et des hautes fréquences équipant les systèmes à 3 voies, un égaliseur double bande unique qui permet ajustement séparé des médiums et des aigus a été ajouté. Le résultat est une synthèse prenant le meilleur des 2 et 3 voies dans un seul design.

Mythe numéro 3 : les meilleurs (et les seuls) circuits de protection d’enceintes sont les fusibles et les disjoncteurs.

Au cours des dernières années, il est devenu populaire d’installer des fusibles ou des disjoncteurs en ligne pour protéger les haut-parleurs contre les niveaux de puissance nuisibles. Mais en raison de la nature même de la musique, ces dispositifs offrent vraiment peu de protection, voire aucune. Si vous installez un fusible de faible valeur pour une protection maximale, il va probablement être déclenché pendant les pics musicaux. Installez un fusible de haute valeur pour permettre ces transitoires et le haut-parleur peut être endommagé par des niveaux de puissance élevés et continus. Et si votre haut-parleur a un disjoncteur intégré, vous êtes coincé par la valeur standard que le fabricant a sélectionnée. De toute évidence, il devait y avoir un meilleur moyen. Altec l’a appelé Automatic Power Control.
Ce dispositif de protection contre les surcharges de puissance détecte la puissance (les fusibles et les disjoncteurs ne sont sensibles qu’au courant) délivrés au système et corrige automatiquement les surcharges. Chaque fois que la puissance d’entrée dépasse les limites de sécurité, un voyant s’allume et l’alimentation est automatiquement réduite. Et contrairement à un fusible ou un disjoncteur qui éteint le haut-parleur lorsqu’il est activé, le fonctionnement des haut-parleurs continue mormalement, même lorsque la protection est en fonctionnement. Ainsi, ce système permet des pics musicaux tout en protégeant le haut-parleur. Mais la sophistication du circuit va bien au-delà de la simple protection de l’alimentation. Il est plus sensible aux signaux d’amplificateurs écrêtés qu’aux signaux propres, de sorte qu’il reconnaît la différence entre les vrais pics musicaux et la saturation de l’amplificateur.
De plus, le circuit n’injecte absolument aucune distorsion et ne limite en aucune façon la réponse en fréquence du système. Enfin, le circuit est auto-alimenté et toute la puissance de fonctionnement est dérivée du signal lui-même (et elle est pratiquement nulle par rapport au signal entrant).

Mythe numéro 4 : Vous ne pouvez pas combiner grande efficacité et puissance importante.
Si vous appréciez votre musique à des niveaux d’écoute modérés, vous ne pensez pas avoir besoin de haut-parleurs devant gérer une puissance élevée.
La vérité, cependant, est que même à des niveaux bas, les crêtes musicales peuvent imposer des exigences incroyables à un transducteur. Et si la capacité de puissance d’un haut-parleur ne peut pas répondre à ces exigences, une distorsion audible va apparaître.
Afin de répondre à ces exigences, de nombreux fabricants conçoivent leurs enceintes pour gérer une puissance élevée, mais cela se fait souvent au détriment de l’efficacité. Malheureusement, ces haut-parleurs à faible rendement ont tendance à éliminer l’avantage majeur de leur puissance de traitement, car il faut beaucoup de puissance juste obtenir un niveau d’écoute modéré. De plus, lorsque ces haut-parleurs fonctionnent aux niveaux de puissance élevés dont ils ont besoin, leur plage dynamique (la variation entre les niveaux de musique les plus forts et les plus faibles) est compressée. Le résultat est un son vague, lointain et qui manque de réalisme musical. Altec Lansing, est au fait des haut-parleurs qui associent haute efficacité et haute capacité de traitement et dans le cas du model 14, cette philosophie de conception est appliquée à l’extrême.
Le Model 14 est l’une des enceintes les plus efficaces qu’Altec n’ait jamais produits. En raison de cette efficacité, les 14 peuvent livrer de très haut niveaux d’écoute avec une très faible puissance d’entrée. Mais les 14 sont également très puissantes. Et comme il leur faut peu de puissance pour atteindre un niveau d’écoute réaliste, la marge de puissance supplémentaire pour gérer les pics musicaux sans effort est considérable.

L’écoute : la première chose qui attire immédiatement votre attention pendant l’écoute des Model 14 est la largeur et la profondeur de la scène sonore. C’est impressionnant. La réponse transitoire est non seulement excellente, mais presque parfaitement contrôlée. (Une qualité rare dans les anciens systèmes à pavillon). Les cornes à directivité constante Mantaray fonctionnent donc comme annoncé.

Un attribut plutôt unique des Altec est la façon dont elles sonnent bien autant au niveaux d’écoute normal qu’élevé. Les médiums ont aussi une chaleur exceptionnelle. Les seules faiblesses notables dans le système sont dues à la conception du filtre et de l’égalisation qui atténue légèrement les graves. À l’autre extrémité du spectre de fréquence, les aigus sont parfois atténués par le circuit de filtrage des fréquences, mais c’est peu perceptible. Ainsi, sur certains morceaux musicaux, les hautes fréquences semblent faiblir pendant des passages très subtils de la musique, mais lorsque l’amplitude augmente, elles s’équilibrent à nouveau. Mais ces deux problèmes sont mineurs comparés à la qualité des médiums et à l’agrément d’écoute exceptionnel quelque soit le niveau demandé.

Prix d’occasion : à partir de 1000 $.

Caractéristiques Techniques : Voir brochure ci-dessous.

JBL L250 : (1982-85)

JBL L250

En 1982, il était impossible de ne pas être impressionné par l’enceinte phare de la gamme JBL, et cela, avant même de l’avoir entendu, pour la bonne raison que, contrairement à la plupart des autres produits audio, la L-250 avait une présence visuelle affirmée. Dessinée comme une pyramide asymétrique tronquée, elle mesure plus de 130 cm de haut, et même avec la grille acoustique de protection, le tweeter reste exposé, ressemblant à un grand œil doré. La superstructure impeccablement montée est disponible en plusieurs finitions en bois, avec sa grille en tissu acoustique de couleur assortie à l’ébénisterie.

Mais l’apparence du L-250 ne se limite pas à l’œil : la forme suit définitivement la fonction. Par exemple, l’absence virtuelle de surfaces parallèles aide à prévenir les accumulations de résonance dans l’enceinte. Le déflecteur avant est légèrement incliné vers l’arrière, afin d’aligner les centres acoustiques et d’avoir ainsi une erreur de phase minimale, et se rétrécit de bas en haut pour minimiser la zone de déflexion autour de chaque conducteur. JBL arrondit également les bords de l’enceinte pour une diffraction minimale, et construit les haut-parleurs avec des paires d’images miroir, afin de délivrer une imagerie stéréo précise.

Chaque L-250 dispose de quatre haut-parleurs configurés dans un réseau quasi-vertical : un woofer de 14 pouces près du bas de l’enceinte, un bas-médium de 8 pouces, un haut-médium de 5 pouces et un tweeter soft-dome de 1 pouce au sommet. Tous sont moulés en acier, et les deux haut-parleurs du bas de spectre utilisent des structures d’aimants JBL SFG (Symmetrical Field Geometry) pour maintenir la distorsion à un niveau très bas. Le woofer est appuyé par un évent arrière ; les autres haut-parleurs sont isolés par leurs propres sous-matrices pour éviter les interactions acoustiques indésirables.

Le filtrage est réalisé selon des pentes relativement douces de 6 dB par octave pour une erreur de phase faible et des transitions les plus lisses possibles entre les haut-parleurs. JBL indique qu’il a sélectionné les points de croisement réels (400 Hz, 1,5 kHz et 5 kHz) pour assurer une faible distorsion, une capacité de gestion de puissance élevée, une large dispersion à toutes les fréquences et une réponse en fréquence douce sur et hors axe. La manufacture a également pris l’initiative inhabituelle d’ajouter des condensateurs de dérivation en polypropylène de haute qualité en parallèle avec les électrolytiques à forte capacité dans les circuits de filtrage. Le but, selon JBL, est d’améliorer les caractéristiques du filtre.

Les connexions de l’amplificateur sont réalisées avec une paire de bornes de raccordement codées par couleur près du bas d’un grand renfoncement dans le panneau arrière. Le reste de l’insert est occupé par des atténuateurs à trois positions pour chacun des deux médiums et un atténuateur à quatre positions pour le tweeter. Pour assurer un transfert de courant sans entrave, JBL a choisi d’utiliser des barres vissées au lieu de commutateurs ou de potentiomètres pour sélectionner le degré d’atténuation. Cela tend à décourager les réajustements fréquents, car la modification du réglage sur un seul haut-parleur nécessite le retrait et le replacement de six vis.

Les chiffres :

La sensibilité de l’enceinte est modérément élevée (90 dB/ 1w/1m), et sa capacité à encaisser la puissance est excellente (400 w). La distorsion harmonique totale (DHT) est exceptionnellement faible, même à des niveaux très élevés. À un niveau de pression acoustique (SPL) de 100 dB, la DHT est en moyenne inférieur à 1% entre 30 Hz à 10 kHz et ne dépasse jamais 5% à n’importe quelle fréquence.

L’impédance varie régulièrement avec la fréquence, atteignant un maximum de 21,5 ohms à 20 Hz et un minimum de 6,1 ohms à environ 110 Hz. Étant donné que l’impédance moyenne est de 9,6 ohms, n’importe quel ampli décent peut driver une paire de L-250 en parallèle.

La réponse varie de ± 4 dB entre environ 30 Hz et 20 kHz dans l’axe et 16 kHz en dehors de l’axe. Cependant, ces chiffres reflètent mal la douceur globale des courbes. Par exemple, de 30 Hz à 10 kHz, la réponse est d’environ ± 2,5 dB sur l’axe et de ± 3,5 dB hors de l’axe. Et l’extension des basses est clairement extraordinaire, surtout à la lumière de l’absence d’un effet de mur à proximité.

L’écoute :

Cet aspect particulier des performances de la L250 souligne que sa portée, son impact et sa clarté en bas de spectre sont tout simplement stupéfiants. Dans l’ensemble, le son est très doux, avec un léger pincement occasionnel sur les instruments tels que les triangles. Le L-250 parvient en quelque sorte à abriter confortablement sous un même toit une qualité audacieuse et originale et une délicatesse sensible de la reproduction rarement réunies sur une même enceinte.

La scène sonore est généralement excellente, avec une bonne précision, une bonne répartition latérale et un bon sens de la profondeur et de l’ouverture. Il y a une certaine tendance à la stratification verticale en fonction de la fréquence, ce qui fait parfois que les sons aigus sont localisés quelque peu au-dessus des sons graves. Mais ceci est assez commun parmi les haut-parleurs ayant plusieurs transducteurs distribués verticalement sur une grande façade et est rarement intrusif.

Prix d’occasion : à partir de 1500 €.

Caractéristiques Techniques : Voir notice ci-dessous.

Billet d’humeur – Plus ça va, moins ça va…

Comme je l’ai dit sur la page d’accueil en commençant mon blog, je ne suis pas un partisan du poncif “C’était mieux avant”. Malgré cela, je n’ai pu m’empêcher de constater que depuis 1990, nos libertés de citoyen s’étaient mis à fondre comme neige au soleil, alors que dans le même temps, l’accumulation de nos obligations envers l’état finissait par devenir écrasante. Bref, plus ça va, moins ça va…

La collecte des évènements marquants des rétroactus ponctuant les années évoquées par Echoretro n’a fait que me confirmer la gravité de la situation. J’ai fait à cette occasion, une liste non exhaustive (que vous trouverez à la fin de ce billet) des multiples obligations, interdictions et sanctions souvent injustifiées qui sont tombées sur nos têtes depuis une cinquantaine d’années (et plus particulièrement depuis le début des années 90) dans divers domaines qui nous touchent de près, à savoir : l’automobile et la sécurité routière, le paiement avec de l’argent liquide, l’obligations de diplômes ou de formations, la vente de biens immobiliers, la détention d’arme, la consommation et la vente du tabac.

Si certaines lois sont nécessaires (comme l’interdiction de boire de l’alcool avant de prendre le volant ou l’obligation de mettre la ceinture de sécurité), d’autres sont franchement abusives (comme l’instauration du permis à point, l’intarissable installation de radars de contrôle de vitesse dont on sait qu’ils ne servent à rien d’autre qu’extorquer des sous aux automobilistes, ou l’abolition progressive du cash au profit du paiement électronique sous des prétextes fallacieux). Et que penser de l’obligation du jour au lendemain de passer un examen pour une profession qui n’en nécessitait pas avant? (Exemple : le taxi en 1995. Les taxis formés sur le tas exerçant avant 1994 qui obtinrent leur carte professionnelle sans avoir d’examen étaient sûrement aussi compétents que ceux de 1996 qui furent obligés d’en passer un passer pour exercer ce métier…)

Cette perte progressive de nos libertés et ces nouvelles contraintes s’accompagnent parallèlement d’une dégradation de la qualité des productions médiatiques et culturelles, et les téléspectateurs vigilants ont dû sûrement constater cette baisse depuis 1990, à croire qu’il faut non seulement assommer les gens avec des lois et des sanctions, mais aussi, les crétiniser au cas où ce ne serait pas suffisant. Et cela ne s’arrange pas si l’on observe l’extrême indigence des programmes TV actuels, qui sont devenus une purée globale d’informations uniformisés, de télé réalités débiles, de feuilletons insipides, de musique rap indigeste et de jeux idiots sur fond de pubs infantilisantes.

Nous observerons par la même occasion que l’accélération de la dégradation culturelle ambiante à été de pair avec l’arrivée des sitcoms en France au milieu des années 90 (“Friends”, “Urgence”, “H”…), et aussi celle des premières émissions de reality show (“Perdu de vue”, “La nuit des héros”…). Au début des années 2000, la télé-réalité a débarqué dans l’hexagone, nous permettant au fil des ans de suivre les ébats de célibataires des deux sexes réunis dans un même appartement (Loft Story, Secret Story…), les télécrochets de chanteurs de salle de bain en quête de célébrité (Pop Star, Star Academy…), mais aussi la mise à la diète d’apprentis survivalistes en mal d’exotisme (Koh-Lanta). Certains artistes “comiques” ont aussi débarqué, adepte du stand-up plutôt down, et du one man plus froid que show. Coluche et Desproges doivent se retourner dans leur tombe devant tant de nullité. Peu à peu, les modèles de société sont devenus les “peoples”, les médias mettant sur le même plan politiciens, artistes, présentateurs TV, “Chroniqueurs”, sportifs, humoristes, hommes d’affaire, éphémères “célébrités” de télé-réalités, chef cuisiniers, agents immobilier… Quand on voit cette pétaudière, on comprend pourquoi les purs et durs comme Manset ou Godard boycottent la télévision.

À l’heure ou la culture se fane à force d’être caricaturée, où l’information s’uniformise à force d’être clonée, où l’initiative personnelle s’étouffe à force d’être encadrée, il serait peut-être temps de s’apercevoir que l’état nounou se transforme peu à peu en geôlier et que les médias ont failli dans leur mission première d’information et de divertissement en confondant la vérité avec la propagande et la culture avec le conditionnement.

François

Lois sur les infractions routières (excès de vitesse, radars, feux rouges…) :

1970 à 2003 : Port de la ceinture de sécurité :

Les constructeurs ont l’obligation de prévoir des ancrages depuis 1970. Le port de la ceinture de sécurité est devenu obligatoire à l’avant des véhicules de tourisme et hors agglomération en juillet 1973. Elle l’est devenue en agglomération en 1979. Puis, en janvier 1990, elle est devenue obligatoire à l’arrière. Le port de la ceinture dans les transports en commun est devenu obligatoire en 2003.

9 novembre 1974 : Abaissement des limitations de vitesse :

– 130 km/h sur les autoroutes ;

– 110 km/h sur les voies expresses a 2 x 2 voies ;

– 90 km/h sur les routes.

18 juin 1999 : Loi adoptant le délit de récidive pour les très grands excès de vitesse et la responsabilité pécuniaire du propriétaire du véhicule en cas de contrôle sans interception et d’impossibilité d’identifier le conducteur.

18 décembre 2002 : Le Comité interministériel à la sécurité routière décide notamment :

– la mise en place d’un système de contrôle-sanction automatisé ;

– l’aggravation des sanctions pour des faits d’homicide et blessures involontaires, certains comportements dangereux (conduite avec un taux d’alcoolémie, non-port de la ceinture de sécurité et du casque, usage du téléphone portable) ainsi que pour les récidivistes et les multi-infractionnistes.

31 octobre 2003 : Mise en place du contrôle-sanction automatisé (les radars).

6 décembre 2004 : Décret prévoyant l’aggravation des sanctions pour les excès de vitesse de 50 km/h et plus ainsi que la minoration des sanctions pour les excès de vitesse de moins de 20 km/h hors agglomération.

5 janvier 2006 : Loi prévoyant l’aggravation des sanctions pour les excès de vitesse de 50 km/h et la confiscation du véhicule.

3 juillet 2009 : Installation des premiers dispositifs de contrôle du franchissement des feux rouges.

5 janvier 2012 : Interdiction des avertisseurs de radars GPS (1500 euros d’amende et retrait de 6 points de permis).

– Durcissement des sanctions contre l’usage d’un téléphone ou d’un appareil à écran en conduisant. (135 euros d’amende et retrait de 3 points de permis).

20 novembre 2016 : l’amende qui est due pour excès de vitesse lorsque le véhicule appartient à une société et non à un particulier est quintuplée. Par exemple, pour un excès de vitesse inférieur à 20km/h, l’amende forfaitaire minorée est de 45€. Pour une société, cette amende est passée à 225€.

1er janvier 2017 : L’employeur qui reçoit un PV devra fournir à l’administration les coordonnées personnelles de l’employé qui a été flashé pour excès de vitesse ou pour avoir grillé un feu rouge. S’il s’en abstient il est passible d’une amende de 750€. Les conducteurs subiront donc un retrait de points sur leur permis, alors qu’auparavant ils y échappaient souvent faute d’être identifiés.

Permis à point : 

10 juillet 1990 : Loi instituant le permis à points avec mise en place effective à compter du 1er juillet 1992.

1er juillet 1992 : Mise en application du permis à points.

5 mai 1994 : Décret prévoyant le retrait d’un point du permis de conduire pour non-port de la ceinture pour les conducteurs automobiles ou du casque pour les motocyclistes.

1er mars 2004 : Introduction du permis de conduire probatoire : les débutants ne disposent que d’un capital de 6 points à l’obtention de leur premier permis (toutes catégories confondues).

9 mars 2004 : Loi dite Perben II, donnant un caractère délictuel à la conduite sans permis et au défaut d’assurance.

30 mars 2005 : Décret d’application du délit de conduite sans permis et de défaut d’assurance.

9 mai 2007 : Modifications relatives au permis de conduire : le capital de 12 points s’acquiert progressivement après une période probatoire de 3 ans (2 ans pour ceux qui ont suivi un apprentissage anticipé de la conduite. 

Contrôle technique des véhicules :

1er janvier 1986 : Obligation du contrôle technique, mais sans obligation de réparation en cas de défectuosité pour les véhicules de plus de cinq ans d’age, objets d’une transaction.

1er janvier 1992 : Le contrôle technique devient obligatoire pour les véhicules légers de moins de 3.5 tonnes. Il concerne 116 points de vérification liés à la sécurité et au respect de l’environnement. En 1992, toutes les voitures de 10 ans et plus devaient être contrôlées (5 ans en cas de cession). La fréquence des contrôles a augmenté peu à peu et, le 1er janvier 1995, la première visite a été imposée après 4 ans. Aujourd’hui, le contrôle technique doit être effectué dans les 6 mois précédant le 4e anniversaire du véhicule. Il doit ensuite être renouvelé tous les 2 ans, ainsi qu’en cas de vente de la voiture (un certificat de moins de 6 mois est exigé). Si le véhicule est jugé non conforme, il doit subir dans un délai de 2 mois une contre-visite, après réparation.

1er janvier 1999 : les véhicules utilitaires légers de plus de 4 ans sont en outre soumis à un contrôle annuel anti-pollution. À l’issue de ce test, la mention “visite complémentaire” est indiquée sur le procès-verbal.

2000 : Depuis la réglementation du contrôle technique en 1992, le nombre d’altérations (soit le nombre de défauts) soumises à une contre-visite est passé de 7 à 592.

27 juillet 2004 : Le contrôle technique est réglementaire pour les poids lourds, c’est-à-dire les véhicules dont le PTAC (Poids Total Autorisé en Charge) dépasse les 3.5 tonnes a été privatisé.

2012 : Il existe désormais 124 points de contrôle.

Mai 2018 : Le CT passe de 124 à 400 points de contrôle

Lois concernant la Moto : 

1er janvier 1975 : Port obligatoire du casque pour les conducteurs et passagers de vélomoteurs en agglomération.

1er  octobre 1976 : Obligation du port du casque hors agglomération pour tous les usagers de cyclomoteurs.

1er janvier 1980 : Port obligatoire du casque pour les usagers de cyclomoteurs en toutes circonstances.

30 novembre 1984 : Décret relatif aux motocyclettes de plus de 100 chevaux et portant interdiction :

– de réception, à compter du 1er janvier 1985 ;

– de vente, à compter du 1er janvier 1986.

1er mars 2004 : Introduction du permis de conduire probatoire : les débutants ne disposent que d’un capital de 6 points à l’obtention de leur premier permis (toutes catégories confondues).

1er juillet 2004 : Immatriculation des cyclomoteurs neufs.

2 mars 2007 : Obligation d’allumage des feux le jour pour les motocyclettes légères et les cyclomoteurs.

1er janvier 2011 : Obligation de suivre une formation de 7 heures avant de conduire un 125 cm³ ou un « scooter à trois roues » pour les titulaires du permis B.

20 novembre 2016 : Le non-port de gants certifiés CE est sanctionné d’une amende de troisième classe (68 euros minorée à 45 euros en cas de paiement dans les 15 jours, ce qui est le prix moyen d’une paire de gants certifiés CE) pour le conducteur et le passager, auquel s’ajoute pour le pilote un retrait d’un point sur le permis de conduire.

Contrôle des armes à feu : 

Sous l’Ancien Régime : L’arme à feu est un privilège de la noblesse seule.

1789 : L’arme à feu, est un moyen de protéger la Révolution. À la demande de Mirabeau, le droit de posséder une arme à feu faillit être noté dans la constitution française, comme aux USA avec le deuxième amendement, mais, les membres du comité considérèrent à l’unanimité que «le droit déclaré dans l’article X non retenu était évident de sa nature, et l’un des principaux garants de la liberté politique et civile que nulle autre institution ne peut le suppléer».

17-19 juillet 1792 : L’Assemblée nationale vota ce décret : «Tous les citoyens doivent être pourvus d’armes, afin de repousser avec autant de facilité que de promptitude les attaques des ennemis intérieurs et extérieurs de leur constitution».

1810 : L’article 42 du code pénal rangeait le droit d’avoir une arme parmi les droits civiques, civils et de famille (solution confirmée par un avis du Conseil d’État de 1811).

19 mars 1939 : Un décret est voté grâce à des pouvoirs spéciaux pour organiser le pays en vue de la guerre ; il n’a jamais été validé par les parlementaires ; il organise les armes selon 8 catégories. Les armes et munitions considérées comme matériels de guerre sont interdites ou très difficiles à détenir ou acheter (nécessaire détention d’une licence de tir) ; les seules armes non soumises à autorisation sont les fusils de chasse et les armes de petit calibre (comme le 22lr).

10 mais 1940 : Dès l’entrée des troupes allemandes sur le territoire national français, une ordonnance du 10 mai 1940 interdit la détention des armes. Assoupli après la guerre, le décret de 1939 ne sera tout de même pas abrogé.

13 juin 1956 : Les revolvers multi-coups et pistolets automatiques de petit calibre (22 lr, 6.35) sont classés dans la 4 ème catégorie (aujourd’hui cat B). (Guerre d’Algérie).

19 août 1983 : soumet tous les pistolets à percussion annulaire à un coup à une autorisation administrative.

6 mai 1995 : Un décret interdit la vente libre de toutes armes à grenaille y compris celles à percussion centrale et des armes d’épaule à répétition, à canon lisse de plus de dix coups ; mais les armes de 5ème et 7ème catégories (fusil de chasse et carabine 22lr) peuvent être acquises librement par tout citoyen de plus de dix-huit années, certaines nécessitant un enregistrement auprès de la police.

16 décembre 1998 : L’acquisition des fusils de chasse ou 22lr est désormais soumise à la présentation d’un permis de chasse validé de l’année ou de l’année précédente ou à la présentation d’une licence de fédération sportive agréée. Tous les fusils lisses à pompe sont soumis à autorisation administrative. 

Disparition progressive de la monnaie fiduciaire : 

1967 : Apparition des cartes bleue. chez le BNP, Crédit lyonnais, Société générale, Crédit industriel et commercial, Crédit commercial de France et Crédit du Nord.

1971 : Apparition des DAB : les clients peuvent, pour la première fois, accéder à leur argent 7/7j et 24/24h, les agences se désengorgeant parallèlement.

1992 : Les cartes de paiement, jusqu’alors uniquement équipées d’une piste magnétique, accueillent la puce inventée en 1974 par le Français Roland Moreno, qui renforce leur sécurité.

2009 : Paiement sans contact disponible.

16 juin 2010 : Il n’est plus possible de payer en liquide des achats ou prestations de plus de 3000 euros.

1er septembre 2014 : nouveau plafond à 300 € pour les paiements en liquide aux guichets des trésoreries. Un plafond dix fois inférieur à celui précédemment en vigueur.

Janvier 2014 : Durcissement de la fiscalité de l’or. La taxe forfaitaire sur les métaux précieux est relevée à 10% et la durée de détention nécessaire à l’exonération totale de prélèvements sur les plus-values de biens meubles de 12 à 22 ans.

1er septembre 2015 : Il n’est plus possible de payer en liquide des achats ou prestations de plus de 1000 euros. 

Quelques nouveaux diplômes : 

20 juillet 1972 : Agent Immobilier : Création d’une carte professionnelle. Fixe les conditions d’exercice des professions d’agents immobiliers, de mandataires en vente de fonds de commerce et d’administrateurs de biens (gérants d’immeubles et syndics de copropriété). 

Le 26 mars 1973 : Ambulances : Création du Certificat de Capacité d’Ambulancier (CCA) et le 27 mars, de l’Agrément des Entreprises de Transports Sanitaires.

20 janvier 1995 : Taxi : Pour avoir le droit de conduire un taxi, le Certificat de capacité professionnelle devient obligatoire (et la formation qui va avec fortement conseillée).

10 septembre 2009 : Transport Routier : Un nouveau dispositif de formations obligatoires des conducteurs du transport routier de marchandises rentre en vigueur, matérialisé par la carte professionnelle : la FIMO.

1er janvier 2012 : Aide à domicile : Création du DEAVS, diplôme d’Etat d’auxiliaire de vie sociale.

5 avril 2016 : VTC : Pour obtenir la carte professionnelle, un examen devient nécessaire.

Diagnostics obligatoires vente Immobilière :

18 décembre 1996 : la loi Carrez est votée, obligeant tout propriétaire à présenter le calcul de la surface de plancher de son bien. Aujourd’hui la loi Carrez est obligatoire pour vendre un appartement quelque soit son année de construction.

Fin des années 90 : Dans la foulée du diagnostic Carrez, le premier diagnostic plomb est rendu obligatoire pour la vente d’un bien immobilier construit avant 1949. A cette époque il est connu sous le nom ERAP : État des Risques d’Accessibilité au Plomb. En 2006, il est modifié et s’appelle désormais le CREP : Constat de Risque d’Exposition au Plomb. Aujourd’hui il s’applique également aux biens mis en location.

2002 : c’est le diagnostic amiante avant démolition qui est obligatoire, puis en 2005 pour l’avant travaux… En 2003, l’attestation amiante est obligatoire pour exercer.

2006 : Pour répondre au Plan Climat, le diagnostic de performance énergétique (DPE) est rendu obligatoire pour vendre un bien immobilier. Un an plus tard, il est étendu aux locations et aux constructions neuves. Ce diagnostic donne une note énergétique de A à G au bien permettant de connaître sa consommation énergétique. Diagnostic ERNT : État des Risques Naturels et Technologiques.

2007 : Diagnostics gaz obligatoire.

2009 : Diagnostics électricité obligatoire. Ils sont obligatoires dans le cadre d’une vente immobilière et à partir du moment où les installations sont vieilles de plus de 15 ans. Diagnostic état parasitaire selon la zone géographique du bien.

25 mars 2009 : la loi Boutin est votée et instaure l’obligation de réalisation du diagnostic surface habitable pour louer une maison ou un appartement hors locations saisonnières, meublées et secondaires. Contrairement à la loi Carrez, le calcul de surface selon la loi Boutin n’intègre pas les surfaces occupées par les vérandas, sous-sols, combles non-aménagées, greniers, réserves ou encore loggia privative.

2011 : Diagnostic assainissement non collectif.

Juillet 2013 : Les risques miniers sont ajoutés à ce diagnostic qui devient alors l’ERNMT et définit les dangers liés à la présence de cavités souterraines entourant un bien ou un terrain.

Lois sur la consommation et la vente du tabac :

9 juillet 1976 : La loi Veil réduit le champ de la publicité en faveur du tabac, et interdit aux fabricants de produits du tabac de parrainer des évènements s’adressant à un public mineur. Ce texte impose également que soit apposée sur les paquets de cigarettes la mention « abus dangereux ».

10 janvier 1991 : Interdit de fumer dans les lieux affectés à un usage collectif (y compris les locaux des gares et moyens de transport), sauf dans les emplacements expressément réservés aux fumeurs ; ces lieux sont définis par décret.

Interdit la propagande ou la publicité, directe ou indirecte, en faveur du tabac et des produits dérivés (y compris pour tous les événements sportifs en France, et elle s’applique aux retransmissions télévisées d’événements à l’étranger, en obligeant les chaînes à prendre toutes les mesures permettant de cacher ces publicités).

Interdit toute distribution gratuite.

Interdit toute opération de parrainage liée au tabac.

5 mars 2003 : indication de la teneur en nicotine, en goudrons, et en monoxyde de carbone.

Fin 2005 : L’interdiction de fumer s’étend à tous les avions et à tous les trains.

1er février 2007 : Interdiction de fumer dans les gares. Certaines préfectures ont également pris des arrêtés ayant pour objet l’interdiction de fumer sur les quais, y compris à l’air libre.

2 janvier 2008 : Interdiction de fumer dans les débits permanents de boissons à consommer sur place, casinos, cercles de jeu, débits de tabac, discothèques, hôtels et restaurants. Il redéfinit les normes s’appliquant aux lieux qui peuvent être expressément réservés aux fumeurs. Ces lieux, appelés couramment fumoirs, doivent être fermés et ventilés spécifiquement, sans possibilité d’y délivrer de prestations.

15 avril 2010 : Avertissements sanitaires sur la face la plus visible, l’un des deux messages : Fumer tue ou Fumer nuit gravement à votre santé et à celle de votre entourage et sur l’autre face, une photo en couleur accompagnée d’une légende illustrant les dangers du tabac et ses effets.

1 janvier 2017 : Obligation du “paquet neutre” : couleur vert olive, le nom de la marque est inscrit sur le paquet en lettres standard, le paquet affiche une image choc représentant des poumons malades, des gencives nécrosées ou même un cadavre. La composition – avec, notamment, la teneur en nicotine et en goudron – disparaît du paquet.

Prix du paquet de Marlboro de 1970 à 2013 : 1970: 3F ; 1980 : 5,50F ; 1990 : 10F ; 2000 : 3,20€ ; 2010 : 5,65€ ; 2013 : 7€.

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