Film – Métal Hurlant (1981)

La revue :

A l’origine, Métal Hurlant était un magazine de bande dessinée créé dans les années 70 par Dionnet, Moebius et Druillet et édité par Les Humanoïdes Associés de janvier 1975 à juillet 1987, puis de juillet 2002 à octobre 2004, avec un ultime numéro en 2006. Créé sous l’impulsion de Jean-Pierre Dionnet, son rédacteur en chef de 1975 à 1985, Métal Hurlant apparaît comme une des revues majeures de la presse adulte, « un véritable laboratoire d’où sont sortis quelques chefs-d’œuvre et un bon nombre de grands noms de la bande dessinée contemporaine». La revue de bande dessinée américaine Heavy Metal, dont le premier numéro est paru en avril 1977, est à l’origine une version américaine de Métal Hurlant, bien que l’équipe rédactionnelle française n’y ait jamais été directement impliquée. Heavy Metal a directement inspiré deux films : Métal Hurlant (Heavy Metal, 1981) et Heavy Metal 2000 (1999) ainsi qu’une série télévisée : Metal Hurlant Chronicles (2012). Métal hurlant, quant à lui, a inspiré directement ou indirectement l’esthétique de nombreuses œuvres graphiques, littéraires ou cinématographiques (Mad Max, Alien, Blade Runner, le Cinquième Élément, etc.).

Le film :

Le film a été fait dans l’urgence, la création des différentes histoires réparties entre plusieurs studios d’animation, ce qui explique leur inégalité quant aux qualités graphiques. Ce qui rend ce long-métrage datant de 1981 fascinant, c’est l’utilisation ingénieuse de multiples techniques précédant l’essor extraordinaire des possibilités de l’informatique. Des objets grandeur nature, comme une Corvette, des modèles réduits, comme un avion B-17, ou des paysages désertiques ont été filmés et intégrés aux dessins. Une caméra multiplane de cinq mètres a été utilisée pour donner de la profondeur de champ à des scènes aériennes qui conservent, malgré leur caractère un peu daté et maladroit, un charme poétique certain. La musique apporte beaucoup au film, que ce soit le thème lyrique et envoûtant d’Elmer Bernstein, ou les morceaux de rock de groupes réputés de l’époque tels les Black Sabbath, Blue Oyster Cult, Cheap Trick, Donald Fagen, Sammy Hagar, Journey, Nazareth, Stevie Nicks, Riggs et même Trust. C’est d’ailleurs la bande originale qui a retardé pendant des années la commercialisation du film en vidéo, pour une question de droits d’auteurs.

La “Machine” à rêver :

Métal hurlant (Heavy Metal) est un film d’animation canadien de Gerald Potterton, produit par Ivan Reitman et Leonard Potterton, sorti en 1981. Il se compose d’une suite d’histoires reliées par un thème : toutes mettent en scène le pouvoir maléfique et les méfaits d’une immonde sphère lumineuse verte, le Loc-Nar. Sur ce fil conducteur se greffent l’humour et la dérision des auteurs du Métal hurlant des années 1980. La jaquette de la cassette vidéo de l’époque le présente ainsi: “Dans le passé, le futur, sur la terre et dans l’au delà, il est le seul à connaître son véritable ennemi. Il est le seul à pouvoir le trouver. C’est l’histoire de Métal Hurlant”.

Voir sur YouTube : “Heavy Metal – Original 1981 Trailer “

 

Disque – Bernard Lavilliers – Nuit d’Amour (1981)

Bernard Lavilliers est né le 7 octobre 1946 à Saint-Etienne. Son père, un ancien résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, est ouvrier dans une manufacture d’armes locale. Sa mère est institutrice. En ces temps d’après-guerre, les temps sont difficiles et Bernard, qui a 7 ans, connaît des problèmes de santé. N’ayant pas les moyens d’envoyer l’enfant en sanatorium, ses parents déménagent et vont habiter à la campagne. C’est plus tard, à l’âge de 12 ans que Bernard Lavilliers va connaître la vie dans les cités HLM de Saint-Etienne où il vivra jusqu’à ses dix-neuf ans. Pratiquant la boxe depuis l’âge de 13 ans, il hésite alors entre un avenir de boxeur professionnel ou de comédien, métiers qui lui permettent dans les deux cas, d’exprimer sa révolte envers la société. Pourtant, en 1962, sur les conseils de son père il apprend le métier de tourneur sur métaux. Il gagne ainsi sa vie jusqu’en 1965 comme ouvrier. Durant cette période, il écrit ses premières chansons et organise de petits concerts à Saint-Etienne et dans la région, avec peu de moyens.

Pour fuir cet avenir gris, à 19 ans, il part pour le Brésil. Débarquant à Rio, il essaie sans succès de devenir docker. Puis il met le cap vers Salvador de Bahia et Belem, où il est engagé comme chauffeur de camion. C’est l’aventure de l’Amazonie. De retour en France, il refuse de faire le service national et devient insoumis. Lorsqu’il est libéré, fin 1967, il vient à Paris et commence à chanter dans des cabarets. Il y croise Jean-Pierre Hébrard, directeur artistique de la firme Decca, qui lui fait faire deux 45 tours et un album, très influencé par l’écriture de Léo Ferré. Le succès vient en 1976 avec l’album “Les Barbares”. Il décrit cet album comme le tournant musical de sa carrière. On y découvre en effet un mélange musical allant du rock au funk en passant par les rythmes tropicaux. Il passe pour la première fois à l’Olympia en octobre 1977. C’est à cette période qu’il rencontre Léo Ferré, un modèle pour lui.

Sans renier son passé ni accepter de compromission, Lavilliers est un des chanteurs français qui a prouvé qu’on pouvait vendre des disques sur l’hexagone en chantant autre chose que de la guimauve sur des textes mielleux.

L’album “Nuit d’amour” :

En janvier 1981, le grand voyageur qu’est Bernard Lavilliers reprend la route pour le Salvador en Amérique centrale, via Los Angeles. Il sort l’album “Nuit d’amour” qui raconte notamment sa nouvelle vie à L.A. et sa rencontre avec Lisa Lyon qui deviendra sa femme. Cet album montre un certain renouveau et explore de nouvelles pistes musicales plus électroniques, notamment avec le titre “Night Bird”, mais certains titres comme “Pigalle la Blanche” semblent plus dans la continuité de son album précédent (“O Gringo”, album exotique aux rythmes reggae, salsa et traditionnels brésiliens.)

Voici la présentation de l’album faite par Lavilliers lui-même :

“Les oiseau de nuit sont des animaux solitaires. Ils se cachent quelquefois dans “l’imaginaire” des Poètes ou dans les circuits intégrés des synthétiseurs, quelque part à l’Ouest de la Californie. Pour faire sortir de l’œuf “Bel oiseau nocturne et magnétique” nous nous sommes attablés, François BREANT et moi, dans un garage en tôle de Santa Monica et nous avons observé les “couchers de soleil” qui brûlent sur Hollywood, travaillé plusieurs nuits pour voir se lever les Aurores spatiales de Los Angeles. Cet oiseau de nuit a été couvé à deux, à l’aide de ce monstre appelé “FAIRLIGHT COMPUTER MUSICAL INTRUMENT” avec la complicité des techniciens du Village Recorder et sous la présidence de Richard MARSAN. J’ai choisi de travailler cet album avec les membres de mon groupe, nomades du Rock mutant entre Los Angeles et Paris.”

Discographie :

1968 : Chanson pour ma mie
1972 : Les Poètes
1975 : Le Stéphanois
1976 : Les Barbares
1977 : 15e Round
1979 : Pouvoirs
1980 : O gringo
1981 : Nuit d’amour
1981 : Premiers pas… (titres de 1967-68)
1983 : État d’urgence
1984 : Tout est permis, rien n’est possible
1986 : Voleur de feu
1988 : If…
1991 : Solo
1994 : Champs du possible
1997 : Clair-obscur
2001 : Arrêt sur image
2004 : Carnets de bord
2008 : Samedi soir à Beyrouth
2010 : Causes perdues et musiques tropicales
2013 : Baron Samedi
2014 : Acoustique

Voir sur Dailymotion : “Lavilliers Night bird clip with Lisa Lyon” par Frédéric CORVEST ; YouTube : “Bernard Lavilliers – Noir Et Blanc” et “Bernard Lavilliers – Stand The Ghetto” par BernardLavillierVEVO

 

Youngtimer – Porsche 944 (1981-91)

La Porsche 944 fut présentée au salon de Paris de 1981. Elle avait été créée en vue du marché américain, où la 924 avait du mal à s’imposer. Sa carrosserie à voie élargie était inspirée de celle de la 924 Carrera GT de compétition, sauf qu’elle était entièrement construite en acier galvanisé.

Une moitié de 928 :

Le moteur de la 944 avait été inauguré sur la 924 STP du Mans. Il pouvait passer pour une moitié  de V8 de la 928 (d’autant plus que les cylindres étaient inclinés à 45°), mais avec un alésage de 100 mm (au lieu de 97 mm) qui en faisait le plus gros quatre cylindre de tourisme de la production mondiale. Il devait sa douceur inusité de fonctionnement à deux arbres d’équilibrage tournant en sesn inverse du vilebrequin. La puissance était comparable à celle d’une 924 Turbo, mais avec un meilleur couple à bas régime qui pouvait rendre sa conduite plus facile et plus agréable sur les autoroutes américaines où la vitesse est limité à 90 km/h.

Une silhouette musclée :

Avec sa silhouette musclée, la 944 répondait mieux que la 924 à l’idée que l’on se fait d’une Porsche. Les clients optaient massivement en sa faveur, non seulement aux Etats-Unis, mais aussi en Europe, au point que la 944 supplanta complètement son aînée.

Les Modèles successifs :

1981-1984 – 944 phase 1 2 479 cm³ – 163 ch

1985-1988 – 944 phase 2 2 479 cm³ – 163 ch

1988-1989 – 944 2,7 L 2 681 cm³ – 165 ch

1986-1988 – 944 turbo 2202 479 cm³ – 220 ch

1989-1991 – 944 turbo 2502 479 cm³ – 250 ch

1989-1991 – 944 S2 2 990 cm³ – 211 ch

Caractéristiques :

Moteur: 4 cylindres; 1 arbre à came en tête; cylindrée et puissance, voir ci-dessus. Transmission: roues arrière  motrices; boîte de vitesse à 5 rapports. Dimensions: empattement: 2,40 m; voies avant et arrières, 1,48 m ; poids, 1300 kg. Performances : 220 km/h.

Prix en 1981 et prix actualisé en 2016 : en tenant compte d’une inflation cumulée de 174.3% : 129.900 Francs soit 54.311 € actuel

Côte constatée en 2016 : Entre 6000 et 8500 € pour une Phase 2 en bon état.

error: Content is protected !!