Album – Creedence Clearwater Revival – Mardi-Gras (1972)

John Cameron Fogerty est né le 28 mai 1945 à Berkeley en Californie. Entouré de ses frères, Fogerty a développé ses premières capacités musicales sur le piano familial et a reçu sa première guitare à l’âge de 12 ans. À 14 ans, il a formé un groupe appelé les Blue Velvets avec deux camarades de classe, le batteur Doug Clifford et le bassiste Stu Cook. Le frère aîné de Fogerty, Tom, a finalement rejoint le groupe en tant que guitariste rythmique et co-vocaliste.

Renommé Golliwogs après avoir signé chez Fantasy Records en 1964, le groupe a eu un petit succès local avec “Brown Eyed Girl” en 1965. John Fogerty part sous les drapeaux peu de temps après en 1966, et ses exercices de réserviste militaire ont été apparemment un catalyseur pour sa créativité artistique. Plus tard, il retrouve son groupe avec une attention renouvelée pour l’écriture, et le groupe devient Creedence Clearwater Revival. « Creedence » est un clin d’œil à un ami de John Fogerty : Credence Nuball ; « Clearwater » est une référence à un slogan dans une publicité télévisuelle de l’époque vantant une marque de bière et surtout, leur engagement écologique ; « Revival » pour conjurer leur passé de Golliwogs et pour indiquer leur nouvelle orientation musicale centrée sur les racines du blues.

Le Groupe : 

À une époque où le rock évoluait loin de ses racines, le Creedence Clearwater Revival a retrouvé les fondamentaux avec sa synthèse concise de Rockabilly, Swamp Pop (pop de marais originaire de la Louisiane), R & B, et Country.  Le groupe est né à Berkeley, près de San Francisco, à la fin des années soixante. Son leader, John Fogerty était un ardent revivaliste du rock and Roll. Sa voix aux inflexions superbes, à la Little Richard et les riffs tranchants de son jeu de guitare valurent au groupe de se faire une belle réputation dépassant largement la région de la baie. Malheureusement, celui-ci se sépara en 1972, après quelques immenses succès. Leurs disques retracent l’aventure de ces musiciens qui ont, en leur temps, réveillé leurs compatriotes de leur léthargie chronique. Des morceaux superbes, inoubliables, enlevés par des instrumentistes pour qui le mot feeling est une réalité, vécue au bout de leurs doigts. C’était un retour surprise du vrai rock and Roll, dans la planète des babas cool.

Creedence Clearwater Revival fut un phénomène américain. De 1968 à 1972, ils ont dominé la radio FM et AM – un exploit inhabituel – avec une série prolifique de singles glorieux (“Suzie Q”, “Proud Mary”, “Bad Moon Rising”, “Green River”, “Fortunate Son”, “Up Around The Bend”). Déjà en 1969, ils avaient gagné trois disques de platine, avaient sorti trois albums acclamés (Bayou Country, Green River, Willy and The Poor Boys), et joué à Woodstock et dans la plupart des grands festivals. À la fin de 69, Creedence aurait pu prétendre être le plus grand groupe des U.S.A. Au milieu de 1970, ils auraient pu élargir les paramètres et aspirer à devenir le plus grand groupe mondial, puisque les Beatles, leur seule véritable concurrence en termes de ventes, n’existaient plus. Mais leur succès resta localisé aux USA et n’aura duré que quatre ans.

“Creedence a emporté l’Amérique comme une tempête”, explique Jake Rohrer, leur ancien attaché de presse et directeur artistique. “Ils couvraient un champ démographique extrêmement large. Aux concerts de Creedence, vous pouviez voir des préadolescents, des grands-parents et littéralement toutes les générations intermédiaires.» Ceux de leurs fans qui leur envoyait les courriers les plus enthousiastes étaient des soldats américains stationnés au Vietnam ou des détenus de prisons fédérales. “Leur créativité n’a apporté rien de nouveau à la culture”, précise M. Rohrer. “Ce qu’ils ont fait, c’était simplement rappeler aux Américains d’où ils étaient venus”.

L’art de Creedence n’était ni cosmique ni complexe. Leur musique était chaude, avec une dynamique constante et hypnotique grâce à la guitare rythmique de Tom Fogerty. Paradoxalement, leurs chansons étaient hantées par l’anxiété et les prémonitions – des lunes malveillantes et des pluies bibliques – un mélange étonnant de prédicateur calviniste et de météorologue pessimiste. En écrivant pendant que les corps tombaient dans une guerre lointaine, John Fogerty a composé des allégories sur un conflit qu’il condamnait, mais dans lequel paradoxalement, il aurait pu se trouver.

“Creedence a fait de la musique pour tous les fans de Tom Sawyers et Huck Finns”, a déclaré Bruce Springsteen, lors de leur introduction au Rock And Roll Hall of Fame en 1993.

Les Disques : 

Creedence Clearwater Revival (1969) : Leur premier album éponyme se vendit peu au départ. Son titre vedette était “Suzie Q”, une version de huit minutes d’un morceau datant de 1957 joué par le rocker Dale Hawkins. Fogerty n’aimant pas les longs solos, il étirait péniblement son jeu de guitare tandis que le trio rythmique de Creedence posait un sublime boogie lent. Une version sortit en single, et fut reprise par la radio AM atteignant la 11ème place dans les charts.

Bayou Contry (1969) est le deuxième album du groupe Creedence Clearwater Revival. Il a été produit par John Fogerty. De cet album est extrait le single “Proud Mary” le premier grand tube du Creedence. Il aurait pu être N° 1 dans les charts américains en 1969 s’il n’y avait pas eu l’arrivée prolifique de la pop bubblegum avec Tommy Roe et son fameux “Dizzi”.  “Bad Moon Rising” (1000.000 de ventes) l’a suivie lui aussi à la deuxième place. Puis “Green River”, encore N°2 derrière The Archies avec “Sugar Sugar” – un autre géant de la pop bubblegum – en Septembre.

Green River (1969) est produit par John Fogerty et Saul Zaentz. Cet album a été classé 95e sur la liste des 500 plus grands albums de tous les temps selon le magazine Rolling Stone. Le titre “Bad Moon Rising” fut utilisé dans le film de John Landis Le Loup-garou de Londres.

Willy and the Poor Boys (1969) est produit par John Fogerty. Le titre “Fortunate Son” est utilisé dans les films : Forrest Gump et Die Hard 4 : Retour en enfer.

Cosmo’s Factory (1970) : est le cinquième album du groupe Creedence Clearwater Revival, sorti en 1970. Produit par John Fogerty, cet album est une réussite commerciale avec des singles comme “Run Through the Jungle” et “Lookin’ Out My Back Door” et a rapidement atteint les premières places des ventes.

En 1969-70, John Fogerty était sans doute le compositeur le plus sociopolitique de l’Amérique depuis Dylan. Demandez à Fogerty l’origine de n’importe laquelle de ses chansons et il donne rapidement sa réponse en fonction de l’époque. “Effigie” (sur Willy and the Poor Boys) était sa réponse au président Nixon lorsqu’en sortant de la Maison Blanche un après-midi il se moqua des manifestants anti-guerre. (Il avait dit: “Rien de ce que vous faites ici aujourd’hui n’aura d’effet sur moi. Je rentre chez moi pour regarder le match de football.”) “Fortunate son “, était une attaque contre les iniquités de la société américaine quand des hommes riches appelaient les faveurs des hauts gradés pour épargner le combat à leur progéniture privilégiée sur le front du Vietnam. “Run Through The Jungle” met en garde contre un autre type de prolifération des armes – cette fois-ci à la maison – bien que son message favorable au contrôle des armes, exprimé dans la métaphore comme la plupart des chansons Fogerty, n’a pas cessé d’être adopté comme hymne par les troupes américaines dans la jungle du Vietnam.

Pendulum (1970) : Cet album produit par John Fogerty contient de nouveaux instruments, du piano et du saxophone qu’il joue lui-même, contrastant avec les albums précédents. Il contenait le fameux titre “Have You Ever Seen the Rain?” écrit au sujet du départ imminent de Tom Fogerty.

Mardi Gras (1972) est le dernier album du groupe Creedence Clearwater Revival. En 1970, la discorde au sujet du contrôle étroit de John Fogerty sur la création et la gestion financière du groupe s’aggrava brusquement et Tom quitta le groupe peu de temps après la sortie de Pendulum. L’album studio 1972, Mardi Gras, fut mal reçu, et CCR s’est dissous plus tard dans l’année. Quoiqu’on en dise, c’est pourtant un excellent album qui est bourré de pépites comme : “Lookin’ for a Reason” ; “Tearin’ Up the Country” ; “Someday Never Comes” ; “Hello Mary Lou” ; “Sweet Hitch-Hiker”. Il a été produit et écrit par les trois membres restants.

Engagé dans des conflits juridiques après la dissolution de CCR, John Fogerty a néanmoins connu un succès solo avec ses albums Centerfield (1985) et Blue Moon Swamp (1997).

Voir sur YouTube : “Sweet Hitch Hiker – Creedence Clearwater Revival” par kvs123

Série TV – Amicalement Vôtre (The Persuaders!) (1971-72)

Le scénario de la série était d’une grande simplicité : un duo constitué de deux playboys fortunés mais désœuvrés (un millionnaire américain, Danny Wilde, issu des bas quartiers New Yorkais, et un aristocrate britannique, Lord Brett Sinclair, rentier de profession). Ils guérissent de leurs accès de crises d’ennui récurrentes, en prenant en chasse les criminels débusqués par le juge Fulton, un magistrat à la retraite. Ils n’hésitent jamais a s’engager dans une aventure tant qu’il y a du danger et une jolie fille à la clé. Chaque épisode est tourné sur un fond de somptueux paysages européens dans un environnement de luxe, de gens célèbres et fortunés.

Robert S Baker, le producteur du Saint, aimait les films de copains et la screwball comedy (une comédie loufoque, sorte de sous-genre de comédie hollywoodienne. Elle tire son nom de l’argot américain où screwball désigne un individu au comportement étrange voire excentrique). Ce genre de films lui a donné l’idée du feuilleton “Amicalement Vôtre”. Il est allé trouver le producteur TV Lew Grade, qui lui a dit: «Allez au USA et trouvez-moi un acteur.” Rock Hudson n’était pas intéressé, ni Glenn Ford. Puis le nom de Tony Curtis a été évoqué. Mais son agent était sceptique. Grade a pris un vol vers Los Angeles pour une réunion dont Curtis se souvient encore. Curtis a demandé: «Excusez-moi, monsieur, comment dois-je vous appeler? Lew a répondu : “Si vous faites cette série, vous pouvez m’appeler comme vous voulez”. Dès ce jour-là, nous avons eu les meilleures relations possibles, il m’a beaucoup aimé, j’étais un franc-tireur, je n’ai pas fait les choses comme elles étaient prévues.

Embaucher Curtis était le moindre des problèmes de Grade. Décrocher Moore comme acteur était une autre affaire. Il avait juré de laisser tomber la télévision après sept ans de tournage sur le Saint. «J’ai reçu un appel de Lew qui m’invitait à passer à son bureau,» dit Moore. “Quand je suis arrivé, il a dit: « Bien, nous allons faire The Persuaders!” J’ai dit: «Mais Lew, je ne veux plus faire de télévision.” Il a dit: «Écoutez, le pays a besoin d’argent. La reine, pensez à votre reine, elle a besoin d’argent”. Il était très difficile de dire non à Lew parce que si commenciez à discuter, il vous enfonçait un cigare dans la bouche.

Moore a d’abord rencontré Curtis chez lui, à son domicile d’Hollywood. On lui avait dit de ne pas fumer (Curtis était un porte-parole du lobby anti-tabac américain). «Je fumait comme un idiot à l’époque», dit Moore. “Une heure plus tard, je lui ai dit : “Cela vous dérange si je fume? ” Tony a ouvert toutes les fenêtres de la pièce, a allumé un ventilateur et a posé sur mes genoux un gros bouquin sur les horreurs du cancer du poumon. J’ai arrêté de fumer deux jours après.

Ironiquement, quand Curtis est arrivé en Angleterre, il a été pris en possession de marijuana, ce qui a abouti à un sacré tapage médiatique. En retournant chez lui, Bob Hope plaisantait en disant de lui “qu’il faisait encore des boucles autour de l’aéroport de Londres trois mois après qu’il fut censé atterrir.” J’ai gardé les coupures de journaux et les ai mises dans un album,” dit Moore. «Je l’ai donné à Tony et l’ai intitulé « Comment se faufiler dans un pays sans que personne sache que vous êtes là ».

Cette rivalité ludique a continué tout au long de la réalisation de la série et a imprégné les personnages. Beaucoup a été écrit sur la relation de Curtis et Moore dans “Amicalement Vôtre”, le consensus étant qu’ils ne pouvaient pas se supporter. Mais Curtis dément. “Ce que vous avez vu à l’écran, c’est ce que nous étions … Le plus formidable quand on travaille avec Roger, c’est qu’il n’y a pas de guerre d’ego. Pour moi, son comportement autant que son attitude étaient excellents. Personne n’est mieux que Roger.”

Les deux stars ne devinrent jamais des amis proches car ils étaient trop différents : Moore accommodant et décontracté, Curtis volatile et capricieux. “Ils n’étaient pas de grands copains,” dit George Baker, qui est apparu comme star invitée dans la série. Tony venait souvent dans mon pub de la rue Lower Belgrave pour passer une heure à discuter, puis il allait faire la fête, mais c’était un homme très gentil et un acteur merveilleux.

Cet aspect de la vie de Curtis a peut-être agacé le côté conservateur de Moore et parfois il a même affecté le travail lui-même, comme le révèle Robert S Baker. “Tony pouvait être épineux, il arrivait le matin d’humeur orageuse, tenant tout le monde à l’écart, puis il descendait de sa loge une demi-heure plus tard après avoir fumé quelques joints et embrassait l’assemblée. Tant que Tony fumait des joints, il était agréable, mais quand il ne fumait pas, il pouvait être très difficile, et il fallait toujours le prendre avec des gants.

Malgré leurs personnalités contrastées, Moore et Curtis étaient irrésistibles en tant que duo à l’écran. Souvent, ils avaient des scènes d’improvisation, augmentant le degré d’humour que Curtis, en particulier, estimait important. “Le spectacle avait besoin d’une touche de comédie, alors j’inventais des plaisanteries. Une fois, Sinclair était vêtu d’une robe de velours et de son épitoge herminée, la tenue pour se rendre à la chambre des Lords, et je devais lui demander : “Où vas-tu?” Je ne l’ai pas fait, j’ai dit à la place: “Veux-tu m’épouser?” C’était le genre de réplique que j’aimais faire, et ça marchait”.

Ces merveilleuses touches d’humour ont créé la légende de la série! Et c’était le but du producteur Baker. Il ne voulait pas d’un thriller pur et dur, dit-il. “Dans le premier épisode, vous avez ces deux gars se querellant sur la quantité d’olives nécessaire dans un verre d’alcool. Vous ne pouvez pas prendre cela au sérieux”.

Une grande partie de l’intérêt d’ “Amicalement Vôtre” vient aussi des hôtels et restaurants de luxe fréquentés. Et, bien sûr, des supercars. «Il y a un gars dans un Aston Martin DBS et l’autre gars dans une Ferrari Dino,» dit Curtis. “C’est mieux que d’être dans un bus Volkswagen!” Puis il y a les larges revers, les chemises à volants et les gros foulards. Moore a même conçu ses costumes lui-même. “Je discutais avec mon tailleur de différentes choses, fondamentalement classique, mais en essayant d’apporter un regard des années soixante-dix. Je pense que cela a fonctionné. J’ai pris des parts dans la série pensant que nous allions éventuellement en développer certains aspects commerciaux, mais je suis si paresseux que je n’ai jamais rien fait. J’aurais pu être Beckham avant Beckham. »

“Amicalement Vôtre” s’efforça d’éloigner tout soupçon d’attraction homosexuelle entre ses deux leaders en faisant intervenir des stars féminines. Celles-ci incluaient Joan Collins et Susan George, qui ont servi un peu plus que de victimes impuissantes attendant d’être secourues. Après tout, avec Curtis et Moore, vous aviez deux des plus grands symboles sexuels de l’époque. «Nous avons partagé toutes les femmes que nous avons rencontrées», ironise Curtis. «Il y avait un compromis à la fin de la semaine. Nous avons passé un bon moment.»

Avec un coût de 2,5 millions de £, “Amicalement Vôtre” fut la série britannique la plus chère de cette époque. «Le budget était très important», confirme Baker. «Principalement parce que nous avions deux stars, vous pourriez faire une série rien qu’avec leur salaire. Chaque épisode a pris environ 12 jours à faire et il y avait toujours une atmosphère amusante dans l’ensemble. «On n’aurait pas pu tourner autrement», dit Curtis. «Mais il y avait de la pression pour les tourner plus vite et faire des économies. «Nous avons réalisé 24 films de 50 minutes en 18 mois, et j’ai aimé Londres, je suis devenu un vrai Anglophile et m’y suis fait des amis fabuleux comme Paul McCartney. Il nous nous a permis d’assister à quelques concerts de rock. J’ai passé d’excellents moments.»

Quand “Amicalement Vôtre” a  débuté en 1971, la série n’a pas marché aux U.S.A. «Cela n’a pas fonctionné», explique Moore. «Mais ça a marché dans le reste du monde, en particulier en Europe. Ils me disaient toujours en Allemagne : “Mon dieu, nous avons rendu cette série si drôle”. Je disais: «Que voulez-vous dire par vous l’avez rendu drôle? C’était marrant. “Oh non, disaient-ils. C’est le doublage qui l’a rendu drôle”.

Malheureusement, aux États-Unis, seuls 20 des 24 épisodes ont été diffusés. Curtis croit que c’était parce qu’il ne sont pas passés en prime time. “Ils l’ont passé à 21h ou 22h, ça les embêtait, ces idiots de chez ABC, ils pensaient qu’ils savaient tout. Ils étaient trop cons.”

Mais il n’était pas question que la série soit mise de côté. Selon Curtis, Grade voulait faire plus d’épisodes mais avec un budget moins élevé, ce qui signifiait la fin des tournages dans des coins glamours. “Roger et moi avons parlé et je pensais que ce n’était pas viable parce que n’allions pas faire une série du même niveau. Nous voulions voyager dans des endroits exotiques comme Hong Kong ou l’Amérique du Sud et prendre dans le tournage de belles filles du coin. Et vous savez que tous les pays ont de belles filles, mais ils ont fait une grosse erreur. On a accepté leur décision sans rechigner.”

Baker se rappelle les choses un peu différemment. “Lew voulait faire plus de Persuaders!”, Mais Roger n’a pas accepté. A cette époque, Roger avait eu l’offre de tourner James Bond. ” Grade a joué avec le remplacement de Moore, mais ils ont décidé d’en rester là. “Autrement, nous en aurions fait beaucoup plus”, révèle Baker. Ça aurait pu durer des années.

Depuis son arrêt, “The Persuaders!” est devenue l’un des souvenirs les plus apprécié de toutes les séries de télévision, sa popularité n’a pas disparu après plus de trois décennies. Les rumeurs ont persisté à propos des “Persuaders!” Un retour à la télévision, un remake grand écran, peut-être même Jamie Lee Curtis faisant équipe avec la fille de Moore, Deborah. «Ils avaient un certain nombre d’idées», dit Curtis. «Ils voulaient nous séparer Roger et moi, je devais travailler avec un jeune homme et laisser Roger travailler avec un plus jeune Danny Wilde, mais je suis content que la série ait pris fin comme elle l’a fait. Personne n’avait jamais vu ça. Et c’est ce que j’aime.”

Tony Curtis est décédé le 29 septembre 2010 à Henderson, Nevada, États-Unis

Source

Voir sur YouTube : “Amicalement Votre (Générique) – The Persuaders (opening)” par AgoraVoxFrance

Youngtimer – Aston Martin V8 (1970-90)

En 1990, à la fin de la production de l’Aston Martin V8, le temps semblait s’être arrêté dans l’usine de montage de Newport Pagnell car il fallait encore quatre mois pour fabriquer une voiture. L’Aston Martin V8 appartient à une catégorie qu’on ne fait plus. Elle fut inspirée de la DBS présentée au salon de Londres en 1966. Elle était massive – environ de la taille d’une Corvette – et particulièrement lourde. Sa carrosserie en aluminium était façonnée à la main, et fixée sur un châssis en acier.

Un V8 qui se fait attendre :

En fait, à l’origine de l’Aston Martin V8, on trouve la DBS, présentée en 1966 (La même voiture que Brett Sinclair, le playboy acolyte de Danny Wilde dans la série “Amicalement Vôtre” qui, lui, avait opté pour une Dino GT). Il est vrai qu’elle n’était alors équipée que du six cylindres de la DB6. La DBS a été conçue pour recevoir un V8 dont la mise au point prenait plus de temps que prévu. Elle n’en fut équipée qu’en 1970. C’était dès lors l’Aston Martin V8 que nous connaissons et elle ne subira plus que des retouches mineures.

Une qualité hors du temps :

De 1970 jusqu’en 1990, chaque moteur était monté par un ouvrier qui y apposait une plaque portant son nom. Le V8 passait ensuite une dizaine d’heures au banc avant d’être installé dans une voiture. Chaque carrosserie subissait plusieurs centaines de kilomètres d’essais routiers avant d’être livrée. Les sièges étaient fabriqués par une seule et même personne :  cet ouvrier choisissait les cuirs et sa femme les cousait. On ne construit plus de voitures pareilles. Ceux qui pouvaient se l’offrir en avaient pour leur argent avec une voiture discrète et pleine de personnalité. Le V8 rugissait, la direction assistée était d’une grande précision et la suspension aplanissait les moindres imperfections de la route. Grâce au moteur monté à l’avant, la boîte de vitesse se trouvait juste sous le levier, et les pédales étaient placée de manière à permettre la technique du talon-pointe. Le prix de base de la marque était de 100.000 F en 1972. C’est à ce prix là qu’Aston Martin pouvait se permettre de disputer avec succès ses clients à Rolls-Royce.

Dimensions : Longueur : 4 585 mm ; Largeur : 1 830 mm ; Hauteur : 1 330 mm.
Moteur : V8 de 5 341 cm3 à 16 soupapes commandées par double arbres à cames en tête. Refroidissement par eau.
Alimentation : Injection électronique Weber (ou quatre carburateurs Weber sur la version vantage)
Puissance : entre 250 et 305 ch à 5 000 tr/min selon les années (Vantage : 400 ch à 6 000 tr/min)
Couple : 434 Nm à 3 000 tr/min (Vantage : 529 Nm à 5 000 tr/min)
Transmission : manuelle à cinq rapports.
Freins : Disques ventilés/disques
Performances : 0 à 100 km/h en 6,7 s (5,4 s pour la Vantage) ; vitesse de pointe de 241 km/h (264 km/h pour la Vantage)
Prix de base en 1972 : 93.000 Francs soit 94.224 € avec 565 % d’inflation. Cote actuelle : entre 75.000 et 120.000 € selon l’état pour une V8 de la même époque.

Rétroactu 1972 – Série TV : Sam Cade (1971-72)

Quelques évènements de l’année 1972 :

1er janvier : Décès de Maurice Chevalier (chanteur et acteur français).
13 janvier : Coup d’État militaire du colonel Acheampong au Ghana.
22 janvier : Traité de Bruxelles sur l’élargissement de la CEE : Royaume-Uni, Irlande, Danemark. La Norvège, prévue également, renoncera à son adhésion à la suite d’un référendum négatif le 25 septembre.
30 janvier : Bloody Sunday. Treize personnes participant à une marche en faveur des droits civiques sont tuées à Londonderry, en Irlande du Nord dans une fusillade déclenchée par l’armée britannique. Une première enquête blanchit l’armée. À partir de février, l’IRA provisoire commence à organiser des actions en Angleterre.
Le président de Madagascar Philibert Tsiranana, obtient 99,72 % des suffrages lors d’élections anticipées.
3 Mars : Lancement de la sonde spatiale américaine Pioneer 10. Elle passera à 130.000 km de Jupiter le 03/12/1973.
17 juin : Salvador Allende forme un nouveau gouvernement au Chili après le retrait le 6 avril de la coalition du parti de la gauche radicale.
Cinq hommes, prétendument plombiers, sont surpris en train d’installer des micros dans le Watergate, au siège du Parti démocrate à Washington.
18 – 25 juin : L’ouragan Agnes ravage la côte Est des États-Unis.
29 juin : Décès de Boby Lapointe (chanteur français).
21 juillet : Bloody Friday, série d’attentats à la bombe dans la région de Belfast faisant 9 morts et 130 blessés.
22 juillet : Les cinq pays membres de l’AELE (Autriche, Islande, Portugal, Suède, Suisse) signent à Bruxelles un accord de libre-échange sur les produits industriels avec la CEE.
14 août : Décès de Pierre Brasseur (acteur français). Décès de Jules Romains (écrivain français).
24 août : Scandale du talc Morhange : trente-six bébés sont morts.
5 septembre : Prise d’otages des Jeux olympiques de Munich ; deux athlètes israéliens sont assassinés par des terroristes palestiniens de Septembre noir qui prennent en otage neuf autres athlètes, exécutés à leur tour le lendemain.
21 septembre : Mort d’Henry de Montherlant (écrivain français).
2 octobre : Par référendum, le Danemark entre dans la CEE.
3 octobre : Nouveau remaniement ministériel au Chili qui voit l’entrée de militaires au gouvernement.
5 octobre : Signature à New York d’un accord entre les compagnies pétrolières occidentales et l’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït et Abou Dabi : au 1er janvier 1973, ces États reçoivent 25 % du capital des sociétés concessionnaires (51 % en 1982).
7 novembre : Réélection de Richard Nixon comme président des États-Unis.
17 novembre : Retour du général Juan Perón en Argentine après 17 ans d’exil.
22 novembre : Mort de Raymond Souplex (acteur français).
28 novembre : Voyage de Salvador Allende44 ; il se rend en visite officielle au Mexique, à Cuba, au siège des Nations Unies à New York (4 décembre) puis en Union soviétique.
6 décembre : Salvador Allende en visite à Moscou.
19 décembre : Chypre signe un accord d’association avec la CEE.
21 décembre : l’Allemagne de l’Ouest et l’Allemagne de l’Est s’accordent sur la reconnaissance diplomatique réciproque.
23 décembre : Tremblement de terre au Nicaragua qui détruit Managua. La famille Somoza accapare l’aide internationale et profite de façon outrancière des opérations de reconstruction, ce qui provoque la défection du soutien au régime du secteur privé.
26 décembre : Mort d’Harry S. Truman (homme politique américain).

Série TV : Sam Cade (1971-72) :

Sam Cade (Cade’s County) est une série télévisée américaine en 24 épisodes de 50 minutes, créée par Rick Husky et Anthony Wilson et diffusée entre le 19 septembre 1971 et le 9 avril 1972 sur le réseau CBS. En France, 17 épisodes ont été diffusés du 28 septembre 1972 au 10 février 1973 sur la première chaîne de l’ORTF puis 6 autres du 26 février 1977 au 2 avril 1977 sur TF1. Un seul épisode reste inédit en France.

Cette série met en scène Glenn Ford dans le rôle de Sam Cade, un shérif qui fait des enquêtes dans le comté fictif de Madrid County.

Lien

Voir sur YouTube : “sam cade cade’s county” par Valerie Brondin ; “Information Première du 31 janvier 1972 – Bloody Sunday en Irlande Du Nord | Archive INA” par Ina Actu

Livre SF – Neil Gaiman – Neverwhere (1996)

Richard Mayhew est un jeune homme d’origine écossaise, vivant à Londres. Il a une fiancée, Jessica, un emploi dont il se satisfait (bien que ce soit un modeste emploi de bureau), et des amis. Puis, une nuit, il trébuche sur une fille ensanglantée sur le trottoir. Il s’arrête pour l’aider et la vie qu’il connaît disparaît comme une volute de fumée dans l’épais brouillard anglais.

Quelques heures plus tard, la fille est partie elle aussi. Et le matin suivant Richard Mayhew a été effacé de son monde. Ses cartes bancaires ne fonctionnent plus, les chauffeurs de taxi ne s’arrêtent pas pour lui, son propriétaire loue son appartement à des étrangers. Il est devenu invisible et est inexplicablement bloqué dans un Londres d’ombres et de ténèbres, une ville de monstres et de saints, de meurtriers et d’anges, qui est consignée dans un labyrinthe souterrain de canaux, d’égouts et de stations de métro abandonnées. Richard est tombé dans les fissures de la réalité et a atterri dans cet ailleurs qu’est Neverwhere.

Si vous êtes un fan de trains, d’histoire ou de Londres, alors ce livre est certainement pour vous. Gaiman y montre une capacité de recherche étrange assorti avec son style d’écriture inimitable. Nous prenons peu à peu connaissance de l’existence d’une masse de gares souterraines, et d’un groupe de personnes qui vivent à l’insu du Londres d’en haut dans un monde souterrain, peuplé d’êtres aussi étranges que fantastiques comme les Parle-aux-rats et les Lamias.

C’est le lieu de vie de Porte (Door), la mystérieuse fille que Richard a sauvée dans le Londres du dessus. C’est un personnage rempli de noblesse et de puissance dans ce royaume obscur, éclairé par des bougies ; elle est en mission pour découvrir la cause du massacre de sa famille et, ce faisant, préserver cet étrange Royaume des enfers des êtres malveillants qui veulent le détruire. Richard Mayhew ne pouvant aller nulle part ailleurs, doit maintenant rejoindre l’entourage de Lady Door (le marquis de Carabas, et le garde du corps Hunter) dans leur quête déterminée mais peut-être fatale.

Ce voyage redoutable – à travers des anachronismes bizarres, des incongruités dangereuses et dans les coins poussiéreux du temps figé – est le dernier espoir de Richard, sa dernière chance de retour vers un monde «réel» qui devient de moins en moins tangible minute après minute.

Neverwhere a tout d’abord été une série télévisée anglaise de six épisodes écrite par Neil Gaiman et diffusée sur la BBC en 1996, puis un roman dont il a lui-même fait l’adaptation, paru en 1996. Ce roman est un des premiers livres de Fantasy Urbaine traduit en France.

Si vous avez aimé le côté obscur des romans de Jack Finney ou de Peter Straub ou les films sombres de Clive Barker, vous obtiendrez encore quelque chose qui est loin de ce qu’a écrit ici Neil Gaiman. C’est un magistral premier roman au pouvoir sombrement hypnotique, et l’un des roman les plus captivant que j’ai eu l’occasion de lire.

À la fin du livre, vous aurez couru toute la gamme des émotions en vous identifiant à Richard et même si vous êtes un peu frustré avec lui au début, peu à peu, son courage naissant finit par briller de tout ses feux.

Un peu de mythologie, un peu de fantaisie, un peu de drame urbain et beaucoup de Londres fait que ce livre est un must qui doit être lu. Inutile d’avoir vu la série TV pour en profiter ; il est bon par lui-même.

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