Le baiser Papillon (“I Love You, Alice B. Toklas!”) est une comédie américaine sorti en 1968, avec Peter Sellers dans le rôle principal, réalisée par Hy Averback sur une musique des Harpers Bizarre. Le film s’inscrit dans la contre-culture des années 1960. Le casting comprend David Arkin, Jo Van Fleet, Leigh Taylor-Young (qui fait ses débuts au cinéma) et Paul Mazursky, le co-scénariste qui obtient ici un petit rôle de Hippie. Le titre américain se réfère à l’écrivaine Alice B. Toklas, qui en 1954, publia un livre mêlant souvenirs et recettes de cuisine sous le titre The Alice B. Toklas Cookbook. La recette la plus connue (qui lui a été soufflée par son ami l’écrivain Brion Gysin) s’appelle haschisch fudge, un mélange de fruits secs, d’épices et de cannabis, dont provient l’appellation de certaines préparations à base de cannabis et de chocolat : Alice B. Toklas brownies.
L’histoire :
L’avocat Harold Fine (Peter Sellers) envisage de se marier avec sa petite amie Joyce (Joyce Van Patten). À l’occasion des funérailles d’un vieil ami de sa mère, un certain Mr Foley, il retrouve son frère, Herbie, un hippie vivant à Venice Beach (Los Angeles). La petite amie de Herbie, une très jolie hippie adepte du Flower Power nommée Nancy, (Leigh Taylor-Young), apprécie Harold et lui cuisine des brownies hallucinogènes. Harold considère cette expérience comme une révélation et commence à renoncer au confort matérialiste de la société conservatrice dans laquelle il évolue habituellement pour explorer ce monde qui est nouveau pour lui. Il renonce à son mariage au dernier instant pour vivre avec Nancy et tente de faire un travail intérieur avec l’aide d’un gourou. En fin de compte, il découvre que le mode de vie hippie est aussi insatisfaisant que son ancien mode de vie et décide de se marier avec Joyce. Mais à la dernière minute, il la quitte à nouveau devant l’autel au moment des consentements, et fuit dans une rue de la ville en disant qu’il ne sait pas exactement où il va, mais «qu’il faut que là-bas ce soit plus beau qu’ici !».
Harold Fine ressemble beaucoup à Peter Sellers :
À la fin des années 60, Peter Sellers était au beau milieu de l’explosion d’idées créatives qui émergeaient en Grande-Bretagne. Bien qu’il ait pour habitude de garder une certaine distance avec son entourage, il avait développé des amitiés avec certains membres des Beatles, apparaissant avec Ringo Starr dans le film The Magic Christian. John Lennon avait aussi un respect particulier pour Peter Sellers puisqu’il était un des ses fans. À la fin des années 60, Peter Sellers, qui était investi dans sa propre recherche spirituelle, est devenu un hippie et a fuit la société de consommation avec George Harrison et Ravi Shankar.
Peter Sellers raconte qu’il a eu une expérience de mort imminente en 1964 à la suite d’une crise cardiaque. Il a vu la “lumière blanche” et voulait aller vers elle. Une main l’a approché, mais il a été éloigné avant de pouvoir l’atteindre. Il a indiqué qu’il savait que, au-delà de la lumière, il y avait un véritable amour et qu’il était déçu de revenir. L’expérience l’a convaincu qu’il avait vécu des vies passées et il ne craignait plus la mort. À la longue, cependant, l’expérience n’a pas résolu ses questions spirituelles, et il a lutté contre la dépression tout au long de sa vie. Cela montre que le personnage qu’il a joué dans “Le baiser Papillon” s’inspire beaucoup de l’authentique Peter Sellers – un homme frustré, enfermé dans une vie dans laquelle il ne croyait pas vraiment, mais cherchant quelque chose de plus profond qu’il ne pouvait pas définir. Il semble qu’il ait approché son idéal, sans jamais vraiment trouver la satisfaction.
Voir sur YouTube : “George Harrison Talks About Peter Sellers” par Tommy Cherry