Hifi Vintage – Amplificateur Technics SE-A1/SU-A2 (1977-79)

Un peu d’histoire :

Technics, né en 1965 est une marque de la Panasonic Corporation, grande firme japonaise qui existe depuis 1955.  Elle est spécialisée dans la productions de matériel Hi-Fi, tels que platines disques, amplificateurs, tuners, magnétophones, lecteurs CD et enceintes acoustiques.  Dans les années 70-80, Technics concurrençait des marques haut de gamme telles que Nakamichi (lecteurs enregistreurs hi end)  ou Revox (platines à bande). À partir de 2002, les produits sont labellisés Panasonic excepté au Japon et en ex-Union soviétique, où la marque reste en haute estime. En Europe et aux USA, la marque continue d’être utilisé pour l’équipement DJ, les pianos électroniques et les micro-systèmes Hi-Fi.

Technics au départ était présenté comme une marque d’enceintes acoustiques haut de gamme commercialisées par Matsushita en 1965. Le nom est devenu célèbre grâce aux ventes internationales de platines disque à entraînement direct.

En 1969, Technics lance la SP-10, le premier modèle à entraînement direct pour le marché professionnel, suivi en 1971 par le SL-1100 pour le marché de la consommation. La SL-1100 était utilisé par l’influent DJ Kool Herc pour le premier système sonore qu’il a mis en place après avoir émigré de la Jamaïque à New York City. Ce dernier modèle était le prédécesseur de la SL-1200 qui, comme la SL-1200 MK2 mis à niveau, est devenu un platine largement utilisé par les DJs.

Une machine robuste :

La SL-1200 MK2 (commercialisée en octobre 1972), incorporait un mécanisme de contrôle de vitesse de la rotation du plateau par potentiomètre et une stabilisation par quartz qui maintenait une vitesse constante, ce qui la rendit très populaire dans le monde de la discothèque. Le modèle SL-1200, souvent considéré comme la plate-forme standard des DJ, continua à évoluer avec la série M3D, suivie par la série MK5 en 2003. Bien qu’orienté vers les clients de la hi-fi haut de gamme, au début des années 1980 Technics offrait aussi une gamme complète d’équipements de niveau plus modeste.

En 1972, Technics introduisit un système autoreverse dans une platine cassette (la Technics RS-277US) et en 1973, ce fut le premier système d’enregistrement à trois têtes dans une platine cassette (Technics RS-279US). En 1976, Technics commercialisa deux platines disque pour le marché de masse, le SL-20 et le SL-23. La différence principale entre les deux modèles était l’ajout, dans le SL-23, d’un fonctionnement semi-automatique et d’un contrôle de vitesse réglable avec une lumière stroboscopique intégrée. Ils offraient des spécifications techniques et des caractéristiques rivalisant avec des platines plus coûteuses, des bras en forme de S bien conçus avec des réglage de compensation de poids et des ajustements anti-patinage.

Les amplificateurs de puissance haut de gamme :

Dans la longue série des modèles haut de gamme SE-A, [Les  amplificateurs de puissance SE-A1 (350 w en classe A), SE-A3 (200 w en classe A), SE-A3MKII (300 w en classe New AA) et SE-A100 (170 w en Classe New AA)] produits dans les années 80, nous parlerons bien sûr ici du plus déraisonnable, le SE-A1, et du préamplificateur qui lui est affecté, le SU-A2 produits tous deux de 1977 à 1980.

L’ amplificateur de puissance SE-A1 :

Ampli SE-A1

Cet amplificateur stéréo de puissance fonctionne en classe A et développe une puissance de 350 w en stéréo sous 8 ohms. En théorie, la classe A ne génère pas de distorsion de commutation ou de distorsion de croisement. D’autre part, elle est peu efficace, il est donc difficile de produire un ampli de classe A de haute puissance. La Classe A + employée dans le SE-A1 était semblable à la Classe A, qui nécessite constamment un courant électrique, mais avec un potentiel de masse flottant. Ce système fournit une tension élevée synchronisée avec l’amplitude du signal audio. Cela a permis d’obtenir une puissance de sortie élevée sans utiliser un ventilateur à air forcé, et autorise un boîtier plus compact.

L’alimentation est confiée à deux transformateurs toroïdaux et le filtrage à une impressionnante batterie de condensateurs électrolytiques de haute capacité. Le SE-A1 est structuré en 2 étages monophoniques de quatre sources d’alimentation soit un total de huit sources d’alimentation. Bref, une réserve d’énergie incroyable qui le rend apte à restituer tout style de musique à un niveau réaliste et à alimenter les enceintes acoustiques les moins sensibles de l’époque (à partir de 87 db/1w/1m).

Caractéristiques : La distorsion est quasiment nulle (0,003%). La bande passante est de 0-200 Khz à + ou – 1 dB. Il pèse 51 kg.  Ses dimensions sont 450 x 249 x 550 mm (LPH). Les SE-A1 et SU-A2 étaient fabriqués sur commande, et une seule unité était produite par jour. L’ampli seul valait 1.000.000 yens en 1977 soit 10.600 euros avec l’inflation.

Le préamplificateur SU-A2 :

Préampli SU-A2

Afin d’éliminer complètement la distorsion de commutation et la distorsion de croisement, chaque étage de préamplification fonctionne en classe A.
Cela permet d’avoir une distorsion de 0,003% sur la voie Phono sur une fréquence de 20Hz – 20kHz, pour 1V de sortie. Grâce à son fonctionnement en classe A sur tous les étages, le SU-A2 était totalement exempt de problèmes de commutation et de distorsion de croisement, et disposait d’une faible distorsion et d’un rapport S/N élevé. Avec la structure d’amplificateur DC, le SU-A2 n’utilisait aucun condensateur et reproduisait ainsi une forme d’onde fidèle. De l’entrée Phono MM aux bornes de sortie, le facteur de distorsion nominale était de 0,003% dans la plage de 20 Hz à 20 kHz (à la sortie 1-V). Le SU-A2 était équipé d’un double FET à faible bruit et d’un transistor à faible bruit nouvellement développé pour la section préampli MC. L’utilisation du servo-amplificateur actif minimise la dérive DC. Malgré la multifonctionnalité, le câblage et les commutateurs simplifiés dans chaque section offrent une diaphonie minimale.

Ce préampli est équipé d’un équaliseur de fréquence universel (UFE) de quatre voies à droite et à gauche. Deux éléments à l’intérieur de cet égaliseur peuvent être utilisés en les modifiant également comme un contrôle de tonalité flottant.
En outre, une correction de champ sonore peut être effectuée en utilisant pleinement un oscillateur (signal sinusoïdal intégrée, signal carré, un bruit rose, bruit blanc, un micro de contrôle).

Caractéristiques : Rapport S/B Phono: 95 dB. Distorsion: 0,003% en voie auxiliaire et 0,005% en Phono. Bande Passante: 20HZ-20Khz + ou – 0,2 dB. Il pèse 38,5 kg.  Ses dimension sont : 450 x 205 x 574 mm (LPH). Il valait 1.600.000 yens en 1977 soit 17.000 € avec l’inflation.

Technique audio : La classe A

Les principales techniques les plus utilisées dans le domaine des amplificateurs à transistors sont l’amplification en classe A, l’amplification en classe B, l’amplification en classe AB et l’amplification en classe D. La plupart des amplificateurs moyenne gamme fonctionnent en classe AB et les résultats sont tout à fait honorables. Depuis quelques années, les amplificateurs classe A ont refait leur apparition chez les revendeurs à la demande des audiophiles. Enfin, depuis le milieu des années 2000, l’amplification en classe D devient de plus en plus courante. Il faut dire qu’elle a de quoi séduire en terme de rendement. Pour autant, elle a aussi ses inconvénients propres et ses détracteurs.

Voici les différentes classes d’amplification :

Les dénominations A, B, AB, G, etc. concernent les étages de sorties des amplificateurs, c’est-à-dire, la partie où des transistors (ou des tubes) vont transformer le signal électrique de faible amplitude du pré amplificateur en signal de forte amplitude capable de délivrer beaucoup de courant.

La Classe A : Pour rester simple: Un amplificateur Classe A reproduit de façon très fidèle le son, possède la meilleure linéarité, la distorsion la plus basse mais à pour inconvénient de dégager une chaleur énorme. Ainsi les amplificateurs classe A sont généralement peu puissants (30 à 50W max.), énormes, chauffent, consomment beaucoup de courant et sont très cher. Ils sont rares sur le marché. L’étage de sortie classe A est néanmoins utilisé systématiquement sur les étages de sortie bas niveau, telle la sortie d’un préamplificateur ou la sortie d’un CD, car sa mise en place est simple pour des signaux faibles. Chaque transistors de sortie va reproduire la partie positive et négative du signal. Pour cela, on applique au signal une tension, dite de polarisation, qui va rendre le signal à amplifier positif.

Le problème dans un amplificateur est que le transistor va dissiper en permanence beaucoup de courant, en pure perte (chaleur). Il dissipera en moyenne la tension de polarisation, même lorsque le signal est un silence. Si on augmente la puissance de l’ampli, les pertes augmentent au carré ! Il y a eu des variations de cette technique pour réduire les pertes, comme un courant de polarisation variable, ou commuté, suivant l’intensité du signal…Ce qui fait qu’on a pu voir des amplis classe A de 100W par exemple, ou des ampli classe A “abordable” coté prix, puis un retour aux valeurs avec des amplis de 20W appelé « vrai Classe A ». La classe A utilisée sur le Technics SE-A1 fonctionnait plutôt bien, en tout cas bien mieux que la classe New AA mise au points dès 1981 par la firme.

Hifi Vintage – Ampli-tuner Marantz Model 2600 (1978-80)

Un peu d’histoire :

L’aventure Marantz commence en 1948 avec l’apparition du premier « LP » gravé par Columbia Broadcasting System (CBS) qui déclencha chez les mélomanes un intérêt grandissant pour la reproduction musicale de qualité. A l’origine de son histoire, Saul B. Marantz, né en 1911 à New York. Ce graphiste freelance et amoureux de la musique était mécontent des équipements disponibles à l’époque. Dans sa maison de Kew Gardens à New York, au début des années 1950, il passait de nombreuses heures dans le sous-sol à construire divers amplificateurs pour écouter sa collection de précieux disques.

En 1952, il crée ce qui était pour l’époque, un pré-amplificateur phono révolutionnaire. Il était équipé d’un égaliseur très sophistiqué qui anticipe la normes d’égalisation RIAA (voir explications techniques en bas de page).

Marantz fonde sa Société en 1953 et lance un an plus tard le « Model 1 »,  un préamplificateur mono légendaire. L’amplificateur de puissance à tubes Model 2 fut lancé en 1956. Grâce à un simple commutateur, il pouvait passer du mode pentode (40 watts de puissance de sortie), au mode triode (25 watts).

En 1964 Marantz est racheté par Superscope. Puis la société commence à fabriquer ses produits au Japon en 1966 avec le « Model 25 », puis 22 et 28. En 1980, Superscope vend la marque Marantz, le réseau de distribution et l’ensemble de ses actifs à l’étranger (sauf pour les U.S.A. et le Canada) à Philips. Marantz a eu une influence majeure dans le développement des systèmes audio hi-fi et a atteint son apogée dans la deuxième moitié des années 1970.

L’ampli-tuner Marantz Model 2600 :

Ampli-tuner Marantz Model 2600

Marantz sortit de nombreux amplis-tuner parmi lesquels, le prestigieux Model 2385. C’était un ampli-tuner extrêmement puissant produit de 1977 à 1980 qui développait 2x185W et pesait 27 kg. Mais les plus onéreux furent les Model 2500 et 2600, encore plus extravagants (2 x 250 et 2 x 300 watts), aussi lourds et encombrants, et évidemment aussi performants. Il faut noter qu’ils était équipés d’un oscilloscope utile pour régler correctement l’accord d’une station. Ces appareils n’intéressent que les collectionneurs (fortunés) ne fût-ce que par leur puissance démesurée.

Côté technique, le 2600 est équipé d’un transformateur toroïdal à deux enroulements séparés, chacun dédié à un canal. En sortie, l’amplification finale est confiée à un quadruple push-pull. La fréquence intermédiare du tuner contient 6 étages. Enfin, l’appareil est compatible avec le Dolby FM. Lorsqu’on trouve cet ampli-tuner, ce qui n’est pas évident, il se négocie à des prix indécents. On parle de 6000 $…

Spécifications :

Couverture radio : FM, MW
Puissance : 300 watts sous 8Ω (stereo)
Réponse en Fréquence : 20Hz to 20kHz
Distorsion Harmonique : 0.03%
Dimensions : 491 x 178 x 435mm
Poids : 27.4kg
Années de production : 1978-80

Technique Audio : La norme d’équalisation phono RIAA, acronyme de la Recording Industry Association of America :

Sur un disque vinyle, le sillon gravé (à partir d’un enregistrement sur bande magnétique) contient une reproduction mécanique du son enregistré, qui lors de l’écoute d’un disque vinyle est restituée par la pointe de lecture (le diamant) équipant la cellule de la platine disque. Elle effectue des mouvements variant à la fois latéralement et verticalement en fonction de ces reliefs. Lors de l’enregistrement d’un disque vinyle, le signal n’est pas gravé tel quel, mais subit une égalisation. Si on gravait le disque sans correction RIAA, les reliefs larges correspondant aux sons les plus graves seraient trop larges pour tenir dans le sillon, tandis que les reliefs les plus fins correspondant aux sons les plus aigus seraient si fins que leur reproduction par la cellule serait noyée dans le bruit de fond du vinyle, et que l’on ne les entendrait plus. On augmente donc progressivement le niveau des sons aigus pour que leur relief dans le sillon soit plus important et on atténue les basses fréquences pour que leur modulation rentre dans la place disponible. Par la suite, avant d’être reproduit, ce signal doit être ré-égalisé en sens inverse pour être suffisamment fidèle. La courbe résultante doit être horizontale.

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