Rétroactu 1976 – Série TV : Kojak (1973-78)

Quelques évènements de l’année 1976 :

7-8 janvier : Accords de la Jamaïque. Signature du deuxième amendement au FMI. Il sanctionne la démonétisation de l’or et le droit de tous les pays de laisser flotter leur monnaie : C’est la fin définitive du système adopté à Bretton Woods en 1944.
12 janvier : Décès d’Agatha Christie (romancière britannique).
4 février : Tremblement de terre au Guatemala et Honduras de magnitude 7.5, 23 700 morts, 76 000 blessés.
15 mars : Nouveau retrait du franc français du système monétaire européen (SME).
16 mars : Démission du Premier ministre du Royaume-Uni Harold Wilson après l’échec de son projet de Contrat social (associer les syndicats à la lutte contre l’inflation). Il est remplacé le 5 avril par James Callaghan dont le mandat est dominé par le problème des relations avec les syndicats et la limitation des hausses de salaires.
24 mars : Début de la dictature militaire en Argentine.
1er avril : Mort de Max Ernst (peintre et sculpteur allemand naturalisé français)
3 mai : Mise en liquidation de la fabrique d´horlogerie Lip à Besançon.
19 mai : Lancement du Loto national en France.
26 mai : Mort du philosophe allemand Martin Heidegger.
16 juin : Émeutes de Soweto.
2 juillet : Réunification du Viêt Nam.
3-4 juillet : Raid israélien sur l’aéroport d’Entebbe en Ouganda, pour libérer 103 otages israéliens détenus à bord d’un avion d’Air France.
10 juillet : Catastrophe de Seveso en Italie : un nuage de dioxine se répand sur cette région de Lombardie, évacuée dans l’urgence.
19 juillet : Découverte à Nice du cambriolage du siècle : 5 milliards anciens sont dérobés à la Société Générale par Spaggiari.
20 juillet : La sonde américaine Viking 1 est le premier engin spatial à se poser sur la planète Mars.
2 août : Décès de Fritz Lang (cinéaste autrichien naturalisé américain)
3 Août : Après Viking 1, la sonde américaine Viking 2 est le deuxième engin spatial qui se pose sur la planète Mars.
9 septembre : Mort de Mao Tsé Toung (homme politique chinois).
6-7 octobre : Arrestation de la bande des quatre. Fin de la révolution culturelle en Chine.
2 novembre : Élection de Jimmy Carter (démocrate) comme président des États-Unis.
11 novembre : Alexander Calder (sculpteur et peintre américain).
15 novembre : Décès de Jean Gabin (acteur français). L’armée syrienne entre dans Beyrouth et met fin à la « guerre de deux ans ».
18 novembre : Décès de Man Ray (peintre et photographe américain).
23 novembre : Mort d’André Malraux (écrivain et homme politique français).
24 décembre : Assassinat à Paris de Jean de Broglie.

Série TV : Kojak (1973-78) :

Kojak est une série télévisée américaine en 118 épisodes de 48 minutes et 7 épisodes de 90 minutes, créée par Abby Mann et diffusée du 24 octobre 1973 au 18 mars 1978 sur le réseau CBS. Puis une sixième saison fut diffusée dans le cadre du ABC Mystery Movie du 2 novembre 1989 au 7 avril 1990 sur le réseau ABC. En France, la série a été diffusée du 8 janvier 1975 au 10 décembre 1978.

Cette série met en scène les enquêtes du lieutenant Theo Kojak, élégant policier d’origine grecque au crâne rasé et grand amateur de cigares et de sucettes, dans le treizième district de New York.

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Voir sur YouTube : “JA2 20H : EMISSION DU 1ER AVRIL 1976” par Ina Actu

Série TV – Nestor Burma (1991-2003)

La série TV met en scène Nestor Burma, joué par Guy Marchand, un détective privé avisé et désinvolte, joueur de saxophone à ses heures, qui mène ses enquêtes avec un brio teinté d’humour au volant de son cabriolet Peugeot 504. Il est entouré d’Hélène, sa fidèle secrétaire qui malgré les nombreux services rendus est rarement payée, de Zavatter, son adjoint et parfois de Picpus. On n’oubliera pas non plus le chat Rififi. Les policiers sont gratinés : entre les commissaires Faroux et Niel, qui voient en Nestor un fin limier qui doit parfois être cadré, et l’inspecteur Fabre, un flic borné dont Burma se moque souvent, on trouve toute la palette des comportements. L’ambiance de la série est “Polar jazzy” ponctuée par la voix off grave et apaisante de Guy Marchand ; les épisodes sont souvent tournés dans les arrondissement de Paris en référence à l’œuvre de Léo Malet.

Personnages de la série :

Nestor Burma : Guy Marchand. Hélène : Successivement : Sophie Broustal, Natacha Lindinger, Géraldine Cotté et Jeanne Savary. Zavatter : Michel Fortin. Picpus : Serge Dupuy.  Commissaire Faroux : Pierre Tornade. Commissaire Niel : Elisa Servier. Inspecteur Fabre : Patrick Guillemin.

Cette série télévisée française fait 39 épisodes de 90 minutes ; elle fut créée d’après le personnage éponyme de Léo Malet et diffusée entre 1991 et 2003 sur Antenne 2, France 2 puis rediffusée sur M6. Depuis 2005, la série est régulièrement rediffusée sur France 2, Direct 8, Paris Première et Canal Jimmy. Les scénarios des premières saisons étaient adaptés des livres de Léo Malet, mais ceux-ci firent ensuite place à des scénarios originaux.

Hubert Prolongeau de Libération avait questionné Léo Malet peu avant sa mort en 1995 en lui demandant notamment s’il retrouvait Burma en Guy Marchand : “Burma, oui. Le reste non. […]. Mais Marchand est sûrement le Burma le plus vrai que j’ai vu. Il a sa désinvolture. Dans ses rapports avec sa secrétaire Hélène en particulier, même si j’aurais souhaité qu’il y ait un peu plus d’érotisme. Et puis, détail qui me touche, il fume vraiment une pipe à tête de taureau”.

L’auteur des romans :

Léo Malet (1909-1996) est né dans le quartier de Celleneuve à Montpellier. Autodidacte, il débuta dans la vie “artistique” à Montmartre, au cabaret de la Vache Enragée, le 25 décembre 1925, ce qui faisait de lui le plus jeune chansonnier de la Butte.

Il fut ensuite, et tour à tour, employé de bureau, manœuvre, vagabond, journaliste occasionnel (collaboration à l’En dehors, à l’Insurgé, au Journal de l’Homme aux Sandales, à la Revue Anarchiste, etc.), “nègre” d’un maître-chanteur analphabète, gérant de magasin de modes, figurant de cinéma, crieur de journaux, emballeur (chez Hachette), etc.

Poète, il a appartenu au Groupe Surréaliste de 1930 à 1949. En 1942, en publiant ‘120, rue de la Gare’ il fit dans le roman policier ce que les critiques (de Mme Germaine Beaumont à Robert Margerit) ont appelé une “irruption fracassante, apportant un ton nouveau dans ce genre littéraire.”

En 1948, il fut le premier lauréat du Grand Prix de Littérature policière. En 1958, le Grand Prix de l’Humour noir couronna sa série des Nouveaux mystères de Paris – série, écrit Gilbert Sigaux, dans laquelle “il met en scène les secrets de la ville en même temps que les secrets des personnages.”

Il a écrit sous divers pseudonymes : Frank Harding, Léo Latimer, Lionel Doucet, Jean de Selneuves, Omer Refreger et Louis Refreger.

Certains de ses romans ont été adaptés en bandes dessinées par Jacques Tardi. Le personnage de Nestor Burma a inspiré une série télévisée avec Guy Marchand dans le rôle principal.

Léo Malet est décédé le dimanche 3 mars 1996 à Paris à l’âge de 86 ans. Il est inhumé à Châtillon-sous-Bagneux, dans les Hauts-de-Seine (92). Source : www.info.fundp.ac.be

Pour en savoir plus

Voir sur YouTube : “Nestor Burma S01 EP0. Corrida Aux Champs Elysees”

https://www.youtube.com/watch?v=gX0lP5LxVCI

Rétroactu 1980 – Série TV : Fantômas (1980)

Quelques évènements de l’année 1980 :

4 janvier : Devant le Congrès, le président américain Jimmy Carter condamne l’agression soviétique en Afghanistan et annonce des sanctions : embargo sur les livraisons de céréales à l’URSS, le boycott des Jeux Olympiques de Moscou, le rejet de la ratification des accords SALT.
20 mars : Grande-Bretagne : Le bateau-studio de Radio-Caroline, première radio-pirate (1964), sombre dans la Manche.
24 mars : L’assassinat par l’armée de l’archevêque de San Salvador, Mgr Romero, figure emblématique de l’engagement de l’Église aux côtés des paysans révoltés, ouvre une guerre civile qui provoquera la mort de 70 000 personnes en dix ans.
26 mars : Mort de Roland Barthes (sémiologue et écrivain français).
27 mars : Début de l’Éruption du mont Saint Helens. Afghanistan : Nouvelles manifestations antisoviétiques dans le pays. Norvège : Drame en mer du Nord ; la plate-forme pétrolière Alexander Kielland s’effrondre ; 123 morts. Tchad : Les combats font rage à N’Djamena. Des milliers de réfugiés affluent au Cameroun.
28 mars : Crise économique en Argentine. Faillite de la première banque privée du pays, la Banco de Intercambio Regional.
15 avril : Mort de Jean-Paul Sartre (philosophe et écrivain français)
29 avril : Décès d’Alfred Hitchcock (cinéaste britannique naturalisé américain)
4 mai : Mort de Tito. La République fédérale socialiste de Yougoslavie institue un système de direction collective, au cours duquel l’exécutif est assuré par rotation d’un an par un membre de la présidence collective.
18 mai : Soulèvement de Gwangju en Corée du Sud.
1 juin : Lancement de CNN : Le magnat de l’audiovisuel Ted Turner, lance dans un studio d’Atlanta (Georgie) Cable News Network, la première chaîne télévisée d’information en continu. Le succès est tel que Ted Turner créera CNN International en 1985.
7 juin : Décès d’Henry Miller (romancier américain).
22-23 juin : Sommet du G7 à Venise.
24 juillet : Mort de Peter Sellers (acteur britannique).
20 août : Mort de Joe Dassin (chanteur américano-français).
26 août : Mort de Tex Avery (dessinateur et cinéaste d’animation américain).
31 août : L’accord de Gdańsk autorise l’existence de syndicats libres en Pologne.
8 septembre : Mort de Maurice Genevoix (écrivain français).
17 septembre : Fondation du syndicat « Solidarność », fort de dix millions d’adhérents, avec, à sa tête Lech Wałęsa, reconnu par la Cour Suprême le 10 novembre.
22 septembre : Début de la guerre Iran-Irak.
3 octobre : Attentat de la rue Copernic à Paris.
4 novembre : Élection de Ronald Reagan (Républicain) comme président des États-Unis.
7 novembre : Mort de Steve McQueen (acteur américain).
15-16 novembre : Crise des euromissiles : grande manifestation pacifiste en Allemagne contre la décision de l’OTAN de déployer des missiles nucléaires en Europe. Appel de Krefeld en faveur du désarmement.
2 décembre : Mort de Romain Gary (écrivain français).
8 décembre : Décès de John Lennon (chanteur britannique, ancien membre des Beatles).
18 décembre : Décès d’Alexis Kossyguine (homme politique soviétique).
31 décembre : Décès de Raoul Walsh (cinéaste américain).

Série TV : Fantômas (1980) : 

Fantômas est une mini-série franco-allemande en quatre épisodes de 90 minutes, créée par Bernard Revon d’après l’œuvre éponyme de Marcel Allain et Pierre Souvestre, réalisée en 1979 par Claude Chabrol et Juan Luis Buñuel et diffusée en 1980 sur Antenne 2.

L’Échafaud magique (1980) : Dans ce premier épisode, le commissaire Juve accompagne la marquise de Langrune en train jusqu’à Paris où elle doit se rendre afin de toucher l’argent d’un billet de loterie gagnant. Mais au cours du voyage, elle est étranglée. Le jeune Fandor, bouleversé par la mort de sa tante, décide d’aider le commissaire. Juve enquête parallèlement sur l’assassinat d’un ambassadeur, lord Beltham. Des indices le mettent sur la piste d’un certain Gurn. Or, ce dernier est l’amant de la veuve Beltham.
L’Étreinte du diable (1980) : Fantômas continue de terroriser la France. L’homme aux mille visage prend cette fois l’identité d’un médecin tchèque, le docteur Chalek, et perpétue ses forfaits au gré de son extravagante fantaisie dans les lieux les plus divers : le cabinet d’un médecin, un hôpital, un couvent, un manoir…
Le mort qui tue (1980) : La baronne Mathilde de Vibray est retrouvée morte chez son jeune protégé, le peintre Jacques Dollon, le jour après avoir appris qu’elle était ruinée par son banquier et un mystérieux associé, Nanteuil. Jacques Dollon, soupçonné, arrêté, est retrouvé pendu dans sa cellule mais son corps disparaît.
Le Tramway fantôme (1980) : Fantômas poursuit ses exploits à Vienne en Autriche et au royaume de Transylvanie. Il enlève le roi de Karpatek après avoir étranglé puis défenestré sa jeune maîtresse Romy, récupère en rançon le fameux diamant rouge de la couronne de Transylvanie, s’empare d’une rame de tramway…

Lien

Voir sur YouTube : “L’Echafaud magique – Archive INA” par Ina Talk Shows  ; “20h Antenne 2 du 09 décembre 1980 – Assassinat de John Lennon | Archive INA” par Ina Actu.

https://www.youtube.com/watch?v=RnKnSeOnwL4

Série TV & Livre – Les nouvelles aventures de Vidocq (1971-73)

Le thème : 

François Vidocq a connu le bagne. Évadé, le voici de retour dans le Paris du début du XIXe siècle. De petites arnaques en déguisements, l’ancien condamné parvient à échapper à son ennemi de toujours, l’inspecteur Flambart. Les deux hommes vont finalement faire équipe au sein de la Sûreté nationale, un service de police créé spécialement pour Vidocq, dans lequel il retrouve ses anciens compagnons que sont Desfossés et l’Acrobate, auxquels s’ajoutent le marquis de Modène et le fameux roi de la prothèse, appelé le Docteur. Dans ces nouvelles aventures, Vidocq se heurte à une ravissante “baronne”, redoutable chef de bande. Les affaires confiées à Vidocq ne sont pas seulement des affaires policières, mais également des affaires délicates, des affaires politiques, voire diplomatiques.

Cette série télévisée française en treize épisodes de 55 minutes, fut réalisée par Georges Neveux et Marcel Bluwal et diffusée de 1971 à 1973 sur la première chaîne de l’ORTF. Claude Brasseur (Vidocq) est entouré de Danièle Lebrun (la baronne Roxane de Saint-Gely), Marc Dudicourt (l’inspecteur Flambart), et la bande à Vidocq : Jacques Seiler (Louis Desfossés), Pierre Pernet (l’acrobate), Alain MacMoy (le marquis de Modène) et Walter Buschhoff (le docteur). Cette très bonne série Française qui mêle l’histoire de l’ère Napoléonienne à la fiction s’inspire librement de l’authentique Vidocq qui a réellement existé, et qui a d’ailleurs écrit ses mémoires.

À lire : “Les véritables mémoires de Vidocq” aux Éditions de La Decouvrance: 

Tour à tour boulanger, colporteur, marin, contrebandier, bagnard, puis chef de la police de Sûreté et pour finir industriel, inventeur et écrivain, François Vidocq (né à Arras, 1775-1857) est un personnage hors du commun. Ses exploits inspirèrent nombre d’écrivains tels Balzac, Eugène Sue, Alexandre Dumas… Victor Hugo, dans Les Misérables, immortalisera Vidocq dans le personnage de Jean Valjean. François Vidocq écrit ces Vraies mémoires en 1827. Son éditeur apportera alors quelques modifications afin d’embellir la vie mouvementée de ce personnage hors du commun. Cet ouvrage est la réédition du texte d’origine, expurgé des améliorations ultérieures.

Voici une description de l’authentique Vidocq faite par l’historien Jean Tulard : 

“Ce que retiendra la postérité, c’est qu’Eugène-François Vidocq fut, grâce au succès de ses Mémoires parus sous la Restauration, le père du roman policier. D’abord ses récits, probablement très arrangés, constituent une mine pour un auteur à la recherche de sujets. D’autre part, l’homme lui-même fut l’un des premiers détectives privés de notre histoire, ayant fondé une agence au service des particuliers après son éviction de la police officielle.

Pour le reste, on ne sait rien de sûr en raison de l’incendie des archives de la Préfecture de police en 1871. Il serait né à Arras, le 24 juillet 1775, d’un père maître boulanger et aurait fait preuve très tôt d’aptitudes pour le vol et la débauche. Travailla-t-il chez un acrobate ? Fut-il déserteur ? Ce qui est certain, c’est qu’il fut condamné au bagne et qu’il n’eut de cesse d’en sortir.

La chance lui sourit en la personne d’Henry, chef de la deuxième division à la Préfecture de police, celle dont relevaient les affaires criminelles et le sommier général contenant le signalement des prévenus de délits graves. Surnommé « l’ange malin » par le monde des escarpes, il lui avait paru efficace d’embaucher d’anciens bagnards pour lutter contre les chourineurs, les faux monnayeurs et autres voleurs à la tire. Écoutons le préfet de police Pasquier : « M. Henry avait, avec ma permission, fait sortir de Bicêtre où il était détenu à la suite de deux ou trois évasions des bagnes de Brest et de Toulon, un sieur Vidocq. Déjà, il avait dans la prison de Bicêtre rendu à la police d’assez importants services, et on lui avait dû d’utiles avertissements, fondés sur les relations que les voleurs enfermés trouvent toujours moyen d’entretenir avec ceux du dehors. M. Henry avait donc jugé qu’il pourrait, si on le mettait en liberté, faciliter dans Paris de précieuses découvertes, et il ne s’était pas trompé ». Mais il ajoute : “Cette confiance publiquement accordée, et avec tant d’abandon, à un homme condamné, a été d’un très mauvais effet et elle a beaucoup contribué, en plusieurs occasions, à déconsidérer la police.” 

On ignore les raisons qui poussèrent Vidocq à trahir son milieu. Peut être accepta-t-il de devenir le pourvoyeur du bagne pour cesser d’en être le locataire. C’est la raison que donne Balzac dans sa Dernière incarnation de Vautrin, un personnage inspiré par Vidocq.

En 1811 fut créée une brigade spéciale uniquement recrutée parmi les forçats plus ou moins repentis. Vidocq en eut la direction et fut rémunéré sur les fonds secrets. Il s’installa rue Sainte-Anne. Henry s’étant retiré en 1822, Vidocq, si l’on en croit les Mémoires de Canler, dut le suivre.

On le regretta. Et, le 31 mars 1832, il devenait chef de la police de sûreté. Les attaques reprirent : il fut accusé d’avoir dirigé la répression qui suivit le soulèvement de juin 1832 et La Tribune le présenta sous les traits d’un agent provocateur. Gisquet, nouveau préfet de police, préféra sacrifier son agent. « Jusque-là, écrit-il dans ses Mémoires, on pensait généralement qu’on ne pouvait faire la police des voleurs qu’avec des voleurs. Je voulus essayer de la faire faire par des gens honnêtes ». Le 15 novembre 1832, Vidocq donnait son accord en se retirant pour la seconde fois.

La Sûreté fut réorganisée sous Allard, mais Vidocq, grâce aux rééditions de ses Mémoires, resta un homme en vue, recherché par les écrivains.

Devenu un mythe, Vidocq a inspiré le Vautrin de Balzac, le Jean Valjean de Victor Hugo et le Jackal des Mohicans de Paris de Dumas.”

Série TV & Livre – Arsène Lupin (1971-74)

La Série TV :

Arsène Lupin est une série télévisée en 26 épisodes de 55 minutes, créée d’après le personnage de Maurice Leblanc, coproduite en France par Jacques Nahum pour l’ORTF, et diffusée entre le 18 mars 1971 et 16 février 1974 sur la deuxième chaîne de l’ORTF. Inspirée de l’œuvre de Maurice Leblanc, elle relate les aventures d’un gentleman-cambrioleur et redresseur de torts à ses heures. En pleines années folles, Arsène Lupin (Georges Descrières), assisté de son fidèle Grognard (Yvon Bouchard), use de déguisements et change d’identité pour commettre ses délits. Accomplissant ses forfaits sans la moindre violence, il peut aussi bien dérober des joyaux, des toiles de maîtres que les plans d’un aéroplane révolutionnaire. A ses trousses, le commissaire Guerchard (Roger Carel) et même Herlock Sholmès (Henri Virlojeux) ne parviennent  jamais à l’arrêter. Comme le dit la phrase devenue célèbre, « ce n’est pas un aristocrate qui vit comme un anarchiste, mais un anarchiste qui vit comme un aristocrate. »

Georges Descrières, de son vrai nom Georges René Bergé, est mort le 19 octobre 2013 à Cannes à l’âge de 83 ans.

L’œuvre de Maurice Leblanc : 

Maurice Leblanc (1864-1941) est le deuxième enfant d’Émile Leblanc, armateur de trente-quatre ans, et de Mathilde Blanche, née Brohy, âgée de vingt et un ans. Il refuse la carrière que son père lui destine dans une fabrique de cardes et « monte à Paris » pour écrire. D’abord journaliste, puis romancier et conteur (Des couples, Une femme, Voici des ailes), il éveille l’intérêt de Jules Renard et d’Alphonse Daudet, sans succès public. Il fréquente les grands noms de la littérature à Paris : Stéphane Mallarmé ou Alphonse Allais. En 1901, il publie L’Enthousiasme, roman autobiographique.

En 1905, Pierre Lafitte, directeur du mensuel Je sais tout, lui commande une nouvelle sur le modèle du Raffles d’Ernest William Hornung : L’Arrestation d’Arsène Lupin. Deux ans plus tard, Arsène Lupin est publié en livre. La sortie d’Arsène Lupin contre Herlock Sholmès mécontente Conan Doyle, furieux de voir son détective Sherlock Holmes (« Herlock Sholmès ») et son faire-valoir Watson (« Wilson ») ridiculisés par des personnages parodiques créés par Maurice Leblanc.

Qui est Arsène Lupin ? par Maurice Leblanc (Le Petit Var, samedi 11 novembre 1933) :

Comment est né Arsène Lupin ?

De tout un concours de circonstances. Non seulement je ne me suis pas dit un jour : je vais créer un type d’aventurier qui aura tel et tel caractère, mais je ne me suis même pas rendu compte tout de suite de l’importance qu’il pouvait prendre dans mon œuvre.

J’étais alors enfermé dans un cercle de romans de mœurs et d’aventures sentimentales qui m’avaient valu quelques succès, et je collaborais d’une manière constante au Gil Blas.

Un jour, Pierre Lafitte, avec qui j’étais très lié, me demanda une nouvelle d’aventures pour le premier numéro de Je sais tout qu’il allait lancer. Je n’avais encore rien écrit de ce genre, et cela m’embarrassait beaucoup de m’y essayer.

Enfin, au bout d’un mois, j’envoyais à Pierre Lafitte une nouvelle où le passager d’un paquebot de la ligne Le Havre – New York raconte que le navire reçoit au large, et en plein orage, un sans-fil annonçant la présence, à bord, du célèbre cambrioleur Arsène Lupin, qui voyage sous le nom de R… À ce moment, l’orage interrompt la communication. Inutile de dire que la nouvelle met tout le transatlantique sens dessus dessous. Des vols commencent à se produire. Tous les voyageurs dont le nom commence par un R sont soupçonnés. Et c’est seulement à l’arrivée qu’Arsène Lupin est identifié. Il n’était autre que le narrateur même de l’histoire, mais comme son récit était fait d’une façon tout objective, aucun des lecteurs, parait-il, n’avait pensé un instant à porter ses soupçons sur lui.

L’histoire fit du bruit. Pourtant, lorsque Lafitte me demanda de continuer, je refusai : à ce moment-là, les romans de mystère et de police étaient fort mal classés en France.

J’ai tenu bon pendant six mois, mais, malgré tout, mon esprit travaillait. D’ailleurs, Lafitte insistait, et, lorsque je lui faisais remarquer qu’à la fin de ma nouvelle j’avais coupé court à tout développement ultérieur, en fourrant mon héros en prison, il me répondait tranquillement

– Qu’à cela ne tienne… qu’il s’évade !

Il y eut donc un second conte, où Arsène Lupin continuait à diriger des « opérations » sans quitter sa cellule ; puis un troisième où il s’évadait.

Pour ce dernier, j’eus la conscience d’aller consulter le chef de la Sûreté. Il me reçut très aimablement et s’offrit à revoir mon manuscrit… mais il me le renvoya au bout de huit jours, avec sa carte et sans un commentaire… Il avait dû trouver cette évasion complètement impossible !…

Et, depuis, je suis le prisonnier d’Arsène Lupin ! L’Angleterre, d’abord, a traduit ses aventures, puis les États-Unis, et maintenant, elles courent le monde entier.

L’épigraphe « Arsène Lupin, gentleman cambrioleur », ne m’est venue à l’esprit qu’au moment où j’ai voulu réunir en volume les premiers contes, et qu’il m’a fallu leur trouver un titre général.

Un de mes plus efficaces éléments de renouvellement pour les aventures d’Arsène Lupin a été la lutte que je lui ai fait soutenir contre Sherlock Holmes, travesti en Herlock Sholmès. Je peux, néanmoins, dire que Conan Doyle ne m’a nullement influencé, pour la bonne raison que je n’avais encore jamais rien lu de lui, lorsque j’ai créé Arsène Lupin.

Les auteurs qui ont pu m’influencer sont plutôt ceux de mes lectures d’enfant ; Fenimore Cooper, Assolant, Gaboriau, et plus tard, Balzac, dont le Vautrin m’a beaucoup frappé. Mais celui à qui je dois le plus, et à bien des égards, c’est Edgar Poe. Ses œuvres sont, à mon sens, les classiques de l’aventure policière et de l’aventure mystérieuse. Ceux qui s’y sont consacrés depuis n’ont fait que reprendre sa formule… autant qu’il peut être question de reprendre sa formule à un génie ! Car il savait, lui, comme nul ne l’a jamais tenté depuis, créer autour de son sujet une atmosphère pathétique.

D’ailleurs, ceux qui lui ont succédé ne l’ont généralement pas suivi dans ces deux voies, mystère et police ; ils se sont orientés surtout vers la seconde. Ainsi, Gaboriau, Conan Doyle et toute la littérature qu’ils ont inspirée en France et en Angleterre.

Pour moi, je n’ai pas cherché à me spécialiser ; toutes mes œuvres policières sont des romans mystérieux, toutes mes œuvres de mystère sont des romans policiers. Je dois dire que mon personnage même m’y a conduit.

La situation n’est, en effet, pas la même suivant que le personnage central est le bandit ou le détective. Lorsque c’est le détective, cela présente cet intérêt que le lecteur ne sait jamais où il va, puisqu’il est du côté du détective qui se trouve en face de l’inconnu. Au contraire, lorsque le récit tourne autour du bandit, on connaît d’avance le coupable, puisque c’est justement lui.

D’autre part, j’ai dû faire d’Arsène Lupin un héros double, un homme qui soit à la fois un bandit et un garçon sympathique (car il ne peut y avoir de héros de roman qui ne soit sympathique). Il fallait donc ajouter à mon récit un élément humain pour faire accepter ses cambriolages comme des choses très pardonnables, sinon toutes naturelles. D’abord, il vole beaucoup plus par plaisir que par avidité. Ensuite, il ne dépouille jamais des gens sympathiques. Il se montre même parfois très généreux.

Enfin, ses exploits malhonnêtes sont souvent expliqués en partie par des entraînements sentimentaux qui lui donnent l’occasion de faire preuve de bravoure, de dévouement et d’esprit chevaleresque.

Dans Conan Doyle, Sherlock Holmes n’est animé que du désir de résoudre des énigmes, et il n’intéresse le public que par les moyens qu’il emploie pour y parvenir. Arsène Lupin, au contraire, est continuellement mêlé à des événements qui, le plus souvent, lui tombent dessus sans qu’il sache même pourquoi, et dont il doit sortir avec honneur… c’est-à-dire un peu plus riche qu’avant. Lui aussi se jette dans des aventures pour découvrir la vérité ; seulement cette vérité il l’empoche.

Cela ne signifie d’ailleurs pas qu’il se pose en ennemi de la société. Au contraire, il dit de lui-même : « Je suis un bon bourgeois… Si on me volait ma montre, je crierais au voleur. » Il est donc, par goût, sociable et conservateur. Seulement, cet ordre qu’il juge nécessaire, qu’il approuve même, son instinct le pousse sans cesse à le bouleverser. Ce sont ses remarquables dons à « barboter » qui l’amènent fatalement à être malhonnête.

Mais il est, dans ses aventures, un autre élément d’intérêt important et qui me semble avoir le mérite de l’originalité. Je ne m’en suis pas rendu compte non plus tout de suite. D’ailleurs, en littérature on ne prévoit jamais ce que l’on doit faire : ce qui vient de nous, se forme en nous et nous est souvent une révélation à nous-mêmes. Il s’agit dans le cas d’Arsène Lupin de l’intérêt que présente la liaison du présent, dans ce qu’il a de plus moderne, avec le passé, surtout historique ou même légendaire, il ne s’agit pas de reconstituer des événements d’autrefois en les romançant, comme dans Alexandre Dumas, mais de découvrir la solution de problèmes très anciens. Arsène Lupin est continuellement mêlé à de tels mystères par le goût qu’il a de ces sortes de recherches.

D’où cette série d’aventures d’Arsène Lupin où les faits sont contemporains mais où l’énigme est historique. Par exemple, dans L’Île aux trente cercueils, il s’agit d’un rocher entouré de trente écueils. On l’appelle la Pierre-des-rois-de-Bohême ; mais personne ne sait pourquoi. La tradition prétend seulement qu’autrefois on amenait des malades sur cette pierre et qu’ils guérissaient. Arsène Lupin découvre qu’un navire qui apportait ce rocher de Bohême a échoué là du temps des druides, et que les miracles dont on parlait étaient dus au radium que contenait cette pierre (on sait, en effet, que la Bohême en est la plus grande productrice).

Établir un roman d’aventures policières sur de telles données, élève forcément le sujet ; et c’est une des raisons, j’imagine, qui ont concouru à rendre populaire et attachante la personnalité de ce Don Quichotte sans vergogne qu’est Arsène Lupin.

Source

Episode :  Les Anneaux de Cagliostro
Première diffusion : 27 mai 1971

À Vienne Lupin retrouve une vieille connaissance en la personne de la belle Tamara, une collègue et rivale. Tamara se fait passer pour la Comtesse Cagliostro, descendante du fameux mage. Elle recherche les anneaux de ce dernier car une énigme y est gravée, conduisant au légendaire trésor de l’Empereur Frédéric Barberousse. D’abord opposés, Lupin et Tamara font cause commune quand l’employeur de cette dernière tente de la doubler et de l’assassiner. Lupin sympathise également avec Georgine, adorable et gaffeuse journaliste, myope come une taupe. Elle se révèle être la fille du propriétaire légitime du magot. Finalement Lupin découvre la cachette avant tout le monde et remet le trésor à Georgine, non sans prélever sa part ! Il peut ensuite partir en voyage avec Tamara.

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