Album – Daryll Hall & John Oates – Rock’n Soul Part 1 (1983)

De leur premier singles en 1974 jusqu’à leur apogée dans les années 80, Daryl Hall (le blond) et John Oates (le brun) ont remporté un énorme succès commercial (six singles numéro un et six albums de platine) avec une musique remarquablement bien construite et produite. Au zénith de leur inspiration, leurs chansons étaient remplies d’accroches musicales solides et de mélodies qui adhéraient aux traditions de la Soul Music sans en devenir esclave, car y incorporant des éléments de New Wave et de Rock.

Daryl Hall (né le 11/10/48 à Philadelphie) a commencé à se produire professionnellement alors qu’il était étudiant en musique à l’Université de Temple. En 1966, il enregistra un single avec Kenny Gamble and The Romeos. Le groupe mettait en vedette Gamble, Leon Huff, et Thom Bell, qui allaient tous devenir les architectes de Philly Soul. A cette époque, Hall est fréquemment apparu sur les sessions du groupe Gamble & Huff. En 1967, Hall rencontre John Oates (né le 07/04/48 à New York) alors étudiant en journalisme à la même université de Philadelphie. Oates dirigeait son propre groupe de soul (The Masters) à l’époque. Les deux jeunes hommes ont réalisé qu’ils avaient des goûts similaires et ont commencé à se produire ensemble dans un éventail de groupes R & B et Doo Wop (Onomatopée qui sert à désigner un sous-genre du rhythm and blues ; né du mariage des rythmes syncopés africains et des cantiques de la société WASP puritaine au début des années 1950, le doo-wop est un style vocal fortement influencé par le gospel et par les quartets de barbershop (« quatuors de salon de coiffure »).

En 1968, le duo se sépare, alors que Oates change d’école et Hall forme le groupe de Soft Rock Gulliver. Le groupe sort un album chez Elektra à la fin des années 60 avant son démantèlement.

Après la dissolution de Gulliver, Hall se focalise à nouveau sur un travail de sessions musicales, apparaissant comme un chanteur d’accompagnement pour les groupes Stylistics, Delfonics, et Intruders, entre autres. Oates retourne à Philadelphie en 1969, et lui et Hall commencent à écrire des chansons orientées Folk qu’ils exécutent ensemble. Finalement, ils attirent l’attention de Tommy Mottola, qui devient rapidement leur manager, assurant au duo un contrat avec Atlantic Records. Sur leurs premiers disques – Whole Oates (1972), Abandoned Luncheonette (1973) et War Babies (1974) – les deux compères construisent leur son, travaillant avec des producteurs comme Arif Mardin et Todd Rundgren et en gommant peu à peu le folk de leur musique. Au début de 1974, le duo déménage de Philadelphie à New York. Pendant cette période, ils réussissent un bon coup musical avec le single “She’s Gone”, N° 60 dans les Hits au printemps 1974.

Après être entré chez RCA en 1975, le duo de Soul Pop & Rock s’est fait remarquer avec “Sara Smile”, succès remporté simultanément avec “She’s Gone” nouvelle version, qui a lui aussi culminé à nouveau dans le Top Ten. Sorti à l’été 1976, Bigger than Both of Us a modérément marché à sa sortie. Mais disque a décollé au début de 1977, quand “Rich Girl” est devenu le premier single du duo classé à la première place des Hits. Bien qu’ayant eu quelques Hits mineurs entre 1977 et 1980, les albums que Hall & Oates ont sortis à la fin de cette décennie n’étaient pas aussi réussis que leurs disques du milieu des années 70. Néanmoins, ils étaient plus audacieux, incorporant plus d’éléments de rock dans cette “Soul aux yeux bleus”. La combinaison a finalement payée à la fin de 1980, quand le duo sort l’album auto-produit Voices, qui a marqué le début de la plus grande réussite commerciale et artistique de Hall & Oates. Le premier single de Voices, une reprise de “You’ve Lost That Lovin ‘Feeling” des Righteous Brothers, atteignit la 12ème place, mais ce fut le deuxième single, “Kiss on My List” qui confirma leur extraordinaire potentiel en devenant le deuxième single numéro 1 du duo, suivi de près par, “You Make My Dreams” à la cinquième place.

Ils sortent Private Eyes à l’été de 1981; Le disque dégage deux hits numéro un, «Private Eyes» et “I can’t go For That baby (No Can Go)”, ainsi que le Top Ten «Did It in a Minute». “I can’t go For That baby” a également passé une semaine au sommet des Charts R & B – une truc rare pour des chanteurs blancs. L’album H20 a suivi en 1982 et il a connu encore plus de succès que leurs deux précédents albums, en se vendant à plus de deux millions d’exemplaires et avec le lancement de leur plus grand Hit Single, “Maneater”, ainsi que les Top Ten hits «One on One» et «Family Man».

L’année suivante, le duo sort une compilation des plus grands succès, Rock ‘N Soul, Pt. 1, qui contient deux nouveaux Top Ten hits – les numéros deux «Say It Is not So» et “Adult Education”.

En avril 1984, la RIAA annonce que Hall & Oates avait surpassé les Everly Brothers en tant que meilleur duo de l’histoire du rock, gagnant un total de 19 distinctions d’or et de platine. Sorti en octobre 1984, Big Bam Boom a encore augmenté ses distinctions d’or et de platine, en vendant plus de deux millions d’exemplaires et en lançant quatre singles du Top 40, dont le numéro un «Out of Touch». Suite à leur album Live at the Apollo theatre  (Harlem) avec David Ruffin & Eddie Kendrick, Hall & Oates font une pause. Après la réception tiède de l’album solo de Daryl Hall en 1986, Three Hearts in the Happy Ending Machine, le duo se regroupe pour sortir Ooh Yeah! (1988), leur premier disque chez Arista. Le premier single, “Everything Your Heart Desires”, est classé numéro trois et contribue à propulser l’album au statut de platine.
Changement important cependant, aucun des autres singles de l’album n’a battu le Top 20, ce qui indique que leur époque de domination des charts avait pris fin. Change of Season, sorti en 1990, a confirmé ce fait. Bien qu’ayant obtenu le statut de disque d’or, il contient seulement un hit au Top 40 – le numéro 11 “So Close.” Le duo fait un come back en 1997 avec Marigold Sky, mais il n’a qu’un succès mitigé mais en tout cas bien meilleur que leur disque de 2003 Do It for Love et l’album Soul de l’année suivante Our Kind of Soul.

Pendant les années 2010, le duo reste très actif, ensemble et séparément. Ils font plusieurs tournées ; en 2011, Hall sort son cinquième album solo, Laughing Down Crying, chez Verve Forecast Records, et cette même année, Oates sort un album de blues intitulé Mississippi Mile.  En 2014, le duo est intronisé au Rock & Roll Hall of Fame.

Discographie : 

1972 : Whole Oats
1973 : Abondoned Luncheonette
1974 : War Babies
1975 : Daryl Hall and John Oates
1976 : Bigger Than Both of Us
1977 : Beauty on a Back Street
1978 : Along the Red Ledge
1979 : X-Static
1980 : Voices (en)
1981 : Private Eyes
1982 : H2O
1983 : Rock’n Soul Part 1
1984 : Big Bam Boom
1988 : Ooh Yeah!
1990 : Change of Season
1997 : Marigold Sky
2003 : Do It for Love
2004 : Our Kind of Love
2006 : Home for Christmas

Voir sur YouTube : “Daryl Hall & John Oates – Maneater” ; “Daryl Hall & John Oates – Say it Isn’t So” et “Daryl Hall & John Oates – I Can’t Go For That (No Can Do)” par hallandoatesVEVO

Disque – Georges Brassens – Fernande (1972)

L’enfance : Georges Brassens est né dans un quartier populaire du port de Sète. Sa mère, dont les parents sont originaires de Marsico Nuovo dans la région de Basilicate en Italie du Sud, est une catholique d’une grande dévotion. Le père de Georges est un homme paisible, généreux, libre-penseur, anticlérical et doté d’une grande indépendance d’esprit. Deux caractères très différents qu’une chose réunit : le goût de la chanson. D’ailleurs, tout le monde chante à la maison. Sur le phonographe : les disques de Mireille, Jean Nohain, Tino Rossi ou Ray Ventura et ses Collégiens.

Selon le souhait de sa mère, Georges commence sa scolarité, à l’âge de 4 ans, dans l’institution catholique des sœurs de Saint-Vincent. Il en sort deux ans après pour entrer à l’école communale, selon le désir de son père. À 12 ans, il entre au collège. Georges est loin d’être un élève studieux. Afin que son carnet de notes soit meilleur, sa mère lui refuse des cours de musique. Il ignorera donc tout du solfège, mais cela ne l’empêche pas de griffonner des chansonnettes sur ses premiers poèmes.

En 1936, il s’ouvre à la poésie grâce à son professeur de français, Alphonse Bonnafé. À la poésie et à la chanson populaire s’ajoute sa passion pour les rythmes nouveaux, venus d’Amérique, qu’il écoute à la TSF : le jazz. En France, Charles Trenet conjugue tout ce qu’il aime.

Années 40 : Suite à une affaire de vol en 1939, il écope d’une condamnation à une peine d’emprisonnement avec sursis. Il ne retournera pas au collège. Il passe l’été reclus dans la maison (il se laisse pousser la moustache). Le 3 septembre, la guerre contre l’Allemagne est déclarée. Il pourrait devenir maçon, auprès de son père, mais, peine perdue, il ne se satisfait pas de cette perspective. Il persuade ses parents de le laisser tenter sa chance à Paris et partir de Sète, où sa réputation est ternie à la suite de cette histoire. En février 1940, Georges est hébergé, comme convenu avec ses parents, chez sa tante, dans le 14e arrondissement. Chez elle, il y a un piano. Il en profitera pour maîtriser l’instrument à l’aide d’une méthode, malgré sa méconnaissance du solfège.

En février 1943, l’Allemagne nazie impose au gouvernement de Vichy la mise en place d’un service du travail obligatoire (STO). Georges, 22 ans, est convoqué à la mairie du 14e arrondissement où il reçoit sa feuille de route pour Basdorf. En mars 1944, Georges Brassens bénéficie d’une permission de quinze jours. C’est une aubaine à saisir : il ne retournera pas en Allemagne.

À Paris, il lui faut trouver une cachette car il est impossible de passer à travers les filets de la Gestapo en restant chez la tante Antoinette. Jeanne Planche, de trente ans son aînée, accepte d’héberger ce neveu encombrant. Avec son mari Marcel, elle habite une maison extrêmement modeste au 9, impasse Florimont. Georges s’y réfugie, le 21 mars 1944, en attendant la fin de la guerre. « J’y étais bien, et j’ai gardé, depuis, un sens de l’inconfort tout à fait exceptionnel. »

Années 50 : En 1951, Brassens rencontre Jacques Grello, chansonnier et pilier du Caveau de la République qui, après l’avoir écouté, lui offre sa propre guitare et lui conseille, plutôt que du piano, de s’accompagner sur scène avec cet instrument. Ainsi « armé », il l’introduit dans divers cabarets pour qu’il soit auditionné. Alors, il compose d’abord sur piano ses chansons qu’il transcrit pour guitare.

Sur scène, Brassens ne s’impose pas. Intimidé, paralysé par le trac, suant, il est profondément mal à l’aise. Il ne veut pas être chanteur, il préférerait proposer ses chansons à des chanteurs accomplis, voire à des vedettes de la chanson. Il se produit alors dans quelques cinémas parisiens, tel le Batignolles, rue La Condamine, où, entre les actualités et le film, il interprète trois de ses premiers succès, Le Parapluie, Chanson pour l’Auvergnat et Le Gorille.

La rencontre avec Patachou : Après plusieurs auditions infructueuses, Brassens est découragé. Roger Thérond et Victor Laville, deux copains sétois, journalistes du magazine Paris Match, viennent le soutenir et tentent de l’aider, dans la mesure de leurs moyens. Ils lui obtiennent une audition chez Patachou, le jeudi 24 janvier 1952, dans le cabaret montmartrois de la chanteuse. Le jour dit, et au bout de quelques chansons, Patachou est conquise. Enhardi, Brassens lui propose ses chansons. Elle ne dit pas non et l’invite même à se produire dans son cabaret dès que possible. Les jours suivants, malgré son trac, Georges Brassens chante effectivement sur la scène du restaurant-cabaret de Patachou. Pour le soutenir, Pierre Nicolas, bassiste dans l’orchestre de la chanteuse, l’accompagne spontanément.

Quand Patachou parle de sa découverte, elle ne manque pas de piquer la curiosité du directeur du théâtre des Trois Baudets, Jacques Canetti, également directeur artistique pour la firme phonographique Philips. Le 9 mars 1952, il se rend au cabaret Chez Patachou pour écouter le protégé de la chanteuse. Emballé, il convainc le président de Philips de lui signer un contrat. Le quotidien France-Soir, des 16-17 mars, proclame en gros titre : « Patachou a découvert un poète ! »

Le premier disque : Le 19 mars, l’enregistrement du Gorille et du Mauvais sujet repenti s’effectue au studio de la Salle Pleyel. Certains collaborateurs, offusqués par Le Gorille, s’opposent à ce que ces chansons sortent sous le label de Philips. Une porte de sortie est trouvée par le biais d’une nouvelle marque qui vient d’être acquise : Polydor. D’avril à novembre, neuf chansons sortiront sur disques 78 tours.

Le 6 avril, Brassens fait sa première émission télévisée à la RTF. Il chante La Mauvaise Réputation devant le public de l’Alhambra. Du 28 juillet au 30 août, il fait sa première tournée en France, en Suisse et en Belgique, avec Patachou et Les Frères Jacques.

Il est engagé à partir du mois de septembre aux « Trois Baudets » ; le théâtre ne désemplit pas. En 1953, tous les cabarets le demandent et ses disques commencent à bien se vendre.

En 1954, c’est au tour de l’Olympia (du 23 février au 4 mars et du 23 septembre au 12 octobre). Pour cette grande scène, il fait appel à Pierre Nicolas pour l’accompagner à la contrebasse, marquant ainsi le début d’une collaboration qui durera presque trente ans.

Années 60 : Dix ans se sont écoulés depuis la parution de son premier album — neuf ont paru, quatre-vingts chansons ont été enregistrées. Pour marquer cet anniversaire, un coffret de six 33 tours 30 cm, Dix ans de Brassens, est mis en vente. Le 6 novembre, Georges Brassens se voit honoré pour cet ouvrage, par l’Académie Charles-Cros, en recevant le Grand Prix international du disque 1963 des mains de l’écrivain Marcel Aymé.

Souffrant de calculs rénaux depuis plusieurs mois déjà, les crises de coliques néphrétiques deviennent plus aigües. Il subit une opération des reins à la mi-janvier. Après une longue convalescence, il est à nouveau sur les planches de Bobino en septembre.

Les Copains d’abord : Le film d’Yves Robert, Les Copains, sort en 1965. Pour le générique, Brassens a composé une chanson : Les Copains d’abord. Le succès qu’elle rencontre est tel qu’il rejaillit sur les ventes de son premier album 33 tours 30 cm et sur son triomphe à Bobino (du 21 octobre au 10 janvier 1965).

Le 24 octobre 1969, avec son ami Fallet, il est au chevet de Jeanne, qui meurt faute d’avoir pu surmonter le choc de son opération de la vésicule biliaire. Elle avait 77 ans.

Le 6 janvier 1969, à l’initiative du magazine Rock & Folk et de RTL, Georges Brassens, Léo Ferré et Jacques Brel sont invités à débattre autour d’une table. Ce moment est immortalisé par le photographe Jean-Pierre Leloir.

Cette année-là, il franchit les limites du 14e arrondissement pour emménager dans une maison du quartier Saint-Lambertnote 25, dans le 15e arrondissement. Bobino l’attend à nouveau à partir du 14 octobre.

En décembre, pour satisfaire à la demande de son ami sétois, le cinéaste Henri Colpi, il enregistre la chanson écrite par ce dernier avec une musique composée par Georges Delerue pour illustrer le film dans lequel joue Fernandel : Heureux qui comme Ulysse.

Années 70 : Brassens a 50 ans et vingt ans de carrière. Un autre tour de chant l’attend à Bobino avec Philippe Chatel, Maxime Le Forestier, Pierre Louki, en alternance (10 octobre 1972 au 7 janvier 1973). En 1972, avec la chanson “Mourir pour des idées” tirée de son album Fernande, il répond aux réactions mitigées envers sa chanson Les Deux oncles, où il s’était mis dans une position délicate, en attaquant de front la guerre et les belliqueux, dans un contexte bien précis, celui de la guerre 39-45. Il tente de montrer à ses deux oncles, un collaborateur et un résistant qui sont morts au combat, que tout le monde a oublié ce pour quoi ils se sont battus et que cela ne sert à rien de s’engager dans une guerre. Cette opinion vaudra à Brassens d’essuyer les foudres de la presse.

Le 30 octobre 1972, il participe à une soirée spéciale contre la peine de mort au Palais des sports de Paris. À partir du 14 janvier 1973, il entame ses dernières tournées françaises. Il passe au théâtre municipal de Sète, le 13 avril 1973. Cette année-là, il fait son entrée dans Le Petit Larousse.

Répondant à l’invitation de Colin Evans, professeur de français à l’University College de Cardiff, en Pays de Galles, Brassens donne deux récitals au Shermann Theatre le 28 octobre 1973.

Le 19 octobre 1976, il s’installe à Bobino pour cinq mois. Il présente les nouvelles chansons de son dernier album, dont celle qui lui donne son nom : Trompe-la-mort. « C’est pas demain la veille, bon Dieu, de mes adieux. »

La maladie et le décès : Le 20 mars 1977, jour de la dernière, personne ne se doute qu’il ne foulera plus jamais les planches de son music-hall de prédilection. D’inquiétantes douleurs abdominales, de plus en plus vives, l’amènent à se faire examiner. Un cancer de l’intestin est diagnostiqué et se généralise. Il est opéré à Montpellier, dans la clinique du docteur Bousquet en novembre 1980. L’année suivante, une nouvelle opération à l’hôpital américain de Paris lui accorde une rémission qui lui permet de passer l’été dans la propriété des Bousquet, à Saint-Gély-du-Fesc, au nord de Montpellier.

L’album Dernières Chansons sera un succès commercial et sera récompensé par l’académie Charles-Cros.

Ultime satisfaction, la peine de mort — contre laquelle il avait écrit notamment Le Gorille, fait des galas, manifesté, signé des pétitions — est abolie le 9 octobre 1981.

Il meurt dans la nuit du jeudi 29 octobre 1981, à 23 h 15. Georges Brassens est inhumé à Sète, le matin du samedi 31, dans le caveau familial, au cimetière Le Pynote. Le choc de sa mort est immense dans toute la France. En ouverture du journal télévisé du 30 octobre, sur Antenne 2, Patrick Poivre d’Arvor, visiblement ému, déclare :
« On est là, tout bête, à 20 ans, à 40, à 60… On a perdu un oncle. » Voir ci-dessous le JT du 30 octobre 1981.

Discographie :

1952 : La Mauvaise Réputation
1953 : Le Vent
1954 : Les Sabots d’Hélène
1956 : Je me suis fait tout petit
1957 : Oncle Archibald
1958 : Le Pornographe
1960 : Les Funérailles d’antan
1961 : Le temps ne fait rien à l’affaire
1962 : Les Trompettes de la renommée
1964 : Les Copains d’abord
1966 : Supplique pour être enterré à la plage de Sète
1969 : Mysogynie à part
1972 : Fernande
1976 : Trompe la mort

Voir sur YouTube : “Georges Brassens – Mourir pour des idées” par peteko72 ; “Georges Brassens (Les Copains D’Abord )” par Globetrotteur j.c ; “20h Antenne 2 du 30 octobre 1981 – Mort de Georges Brassens | Archive INA -” par Ina Actu

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Album – Steely Dan – Can’t Buy a Thrill (1972)

Le Groupe : 

Steely Dan est un groupe californien formé par Walter Beker et Donald Fagen en 1972. Autour d’eux gravitent des musiciens dont le talent est souvent apprécié par d’autres formations, qui les happent à la première occasion (comme Jeff Baxter qui se retrouvera quelques années plus tard chez les Doobies Brothers). Steely Dan à produit une douzaine d’albums de grande qualité, tant musicale que littéraire.

Les débuts : 

La plupart des groupes de Rock & Roll sont au départ formés autour d’un noyau fortement soudé ; ils développent leur musique pendant des années en jouant dans les bars et les clubs attenant à leur ville natale. Steely Dan n’a jamais souscrit à cette esthétique. En tant que véhicule pour l’écriture de Walter Becker et Donald Fagen, Steely Dan a défié toutes les conventions rock & roll en intégrant tout au long de sa carrière une foultitude de pointures musicales. Becker et Fagen n’ont jamais vraiment apprécié le rock, (avec leur humour ironique et leurs paroles cryptiques, leur travail éclectique montre une certaine dette envers Bob Dylan) préférant le jazz, le pop traditionnel, le blues et le R & B. Steely Dan a créé un son sophistiqué, distinctif avec des accroches mélodiques accessibles greffées sur des harmonies complexes, et une dévotion pour les studios d’enregistrement. Avec le producteur Gary Katz, Becker et Fagen ont fait passer Steely Dan d’un groupe d’artistes débutants à un projet de studio, en recrutant des musiciens professionnels pour enregistrer leurs compositions. Bien que le groupe ne joue plus en live après 1974, la popularité de Steely Dan a continué de croître tout au long de la décennie, en même temps que leurs albums devenaient les favoris de la critiques et leurs singles les préférés des stations de radio pop. Même après la dissolution du groupe au début des années 80, leurs disques ont conservé une forte aura, comme en témoigne le succès massif de leur retour sur scène au début des années 90.

Walter Becker (basse) et Donald Fagen (voix, claviers) ont été les membres fondateurs de Steely Dan à travers sa multitudes d’incarnations. Ils se sont rencontrés à Bard College à New York en 1967 et ont commencé à jouer dans des groupes communs peu de temps après (notamment Bad Rock, qui avait pour batteur l’acteur comique Chevy Chase) qui allaient du jazz au rock progressif. Finalement, Becker et Fagen ont commencé à composer des chansons ensemble, dans l’espoir de devenir des auteurs-compositeurs professionnels. En 1970, le duo a rejoint le groupe Jay & the Americans, en jouant sous pseudonymes; Becker a choisi Gustav Mahler, tandis que Fagen utilisait Tristan Fabriani. Ils sont restés avec Jay & the Americans jusqu’à la moitié de 1971. Becker et Fagen ont ensuite essayé de faire un groupe avec Denny Dias, mais l’entreprise n’a pas réussi. Barbara Streisand a enregistré la composition de Fagen / Becker “I Mean to Shine” sur son album Barbara Joan Streisand, sorti en août 1971, et le duo a rencontré le producteur Gary Katz, qui les a embauchés comme auteurs-compositeurs pour ABC / Dunhill à Los Angeles. Katz suggéra que Becker et Fagen forment un groupe pour enregistrer leurs chansons, et Steely Dan (nom tiré d’un godemiché métallique dans le roman de William Burroughs : Le Festin nu) fut formé peu de temps après.

Les albums : 

Can’t Buy a Thrill (1972) : Les guitaristes nouvellement recrutés Denny Dias et Skunk Baxter, le batteur Jim Hodder et le claviériste David Palmer, Becker ainsi que Fagen ont officiellement formé Steely Dan dès 1972, et ils lancèrent leur premier album, Can’t Buy a Thrill, peu de temps après. Palmer et Fagen se sont partagés les voix principales sur l’album, mais les deux singles du disque – le Top Ten “Do It Again” et “Reeling in the Years” – ont été chantés par Fagen. Can’t Buy a Thrill a été un succès critique et commercial, mais sa tournée de soutient a été un désastre, entravée par un groupe mal entraîné ce qui engendra un public peu satisfait. Palmer quitte le groupe après la tournée.

Countdown to Ecstasy : sorti en 1973, a été un succès critique, mais il n’a pas réussi à générer un hit single, même si le groupe l’a soutenu par une tournée.

Pretzel Logic : Steely Dan a remplacé Hodder par Jeff Porcaro et a ajouté le claviériste / chanteur Michael McDonald avant d’enregistrer leur troisième album, Pretzel Logic. Sorti au printemps 1974, Pretzel Logic permit à Steely Dan de retrouver le Top Ten grâce au single “Rikki Do not Lose That Number”. Quand ils eurent terminé leur tournée de soutien au disque Pretzel Logic, Becker et Fagen décidèrent d’arrêter la scène et de faire de Steely Dan un groupe de studio.

Pour leur prochain album, Katy Lied, 1975, le duo a engagé une variété de musiciens de studio – incluant Dias, Porcaro, le guitariste Elliot Randall, les saxophonistes Phil Woods, le bassiste Wilton Felder, le percussionniste Victor Feldman, le claviériste Michael Omartian et le guitariste Larry Carlton.

Katy Lied fut un autre succès, tout comme en 1976 : The Royal Scam, qui a continué dans la même veine que son prédécesseur.

Sur Aja en 1977, le son de Steely Dan est devenu plus soft et jazzy, ce qui est dû à l’arrivée d’artistes jouant du jazz fusion comme Wayne Shorter, Lee Ritenour. Aja est devenu leur plus grand succès, atteignant le Top Five trois semaine après sa sortie et devenent l’un de leur premiers albums à être certifié platine. Ce disque est très important, car il marque l’aboutissement d’une démarche. Fagen et Becker sont seuls, avec des musiciens de studio. Les chansons ont une intensité dramatique plus évidente que jamais, très branchées sur la réalité du monde, comme Josie, qui explique la violence d’un teenager moyen.

Après la sortie d’Aja, ABC a été racheté par MCA Records, suite à un différend contractuel avec le label qui a retardé jusqu’en 1980 la sortie de leur prochain album. Durant la période intermédiaire, le groupe a eu un succès avec la chanson thème du film FM en 1978. Steely Dan a finalement publié Gaucho, la suite de Aja, à la fin de 1980, qui s’est transformé en hit du Top Ten. Au cours de l’été 1981, Becker et Fagen annoncèrent qu’ils se séparaient. L’année suivante, Fagen sortit son premier album solo, The Nightfly, qui est devenu un succès critique et commercial. (Sûrement un des dix meilleur album de Soft Rock jamais sorti).
Kamakiriad : Fagen n’a pas enregistré de nouvel album jusqu’en 1993, quand il se réunit avec Becker, pour produire Kamakiriad. L’album a été promu par la première tournée de Steely Dan depuis 20 ans, et alors que le disque a échoué dans les ventes, les concerts furent très populaires. En 1994, Becker sortit son premier album solo : Whack, produit par Fagen. L’année suivante, Steely Dan fit une autre tournée, et au début 2000 le duo sortit Two Against Nature, leur premier nouvel album de studio depuis deux décennies. Il a remporté le Grammy Award comme album de l’année. En 2003, Steely Dan sort Everything Must Go. Puis Fagen sort un album solo : Morph the Cat en 2006, et Becker sort Circus Money en 2008 alors que Steely Dan entreprend une nouvelle tournée.

Discographie : 

Can’t Buy a Thrill (1972)
Countdown to Ecstasy (1973)
Pretzel Logic (1974)
Katy Lied (1975)
The Royal Scam (1976)
Aja (1977)
Gaucho (1980)
Two Against Nature (2000)
Everything Must Go (2003)

Voir sur YouTube : “Steely Dan 《Do It Again》 ( original studio sound version)” par changeting ; Steely Dan : I.G.Y

https://www.youtube.com/watch?v=tgYuLsudaJQ

Album – Creedence Clearwater Revival – Mardi-Gras (1972)

John Cameron Fogerty est né le 28 mai 1945 à Berkeley en Californie. Entouré de ses frères, Fogerty a développé ses premières capacités musicales sur le piano familial et a reçu sa première guitare à l’âge de 12 ans. À 14 ans, il a formé un groupe appelé les Blue Velvets avec deux camarades de classe, le batteur Doug Clifford et le bassiste Stu Cook. Le frère aîné de Fogerty, Tom, a finalement rejoint le groupe en tant que guitariste rythmique et co-vocaliste.

Renommé Golliwogs après avoir signé chez Fantasy Records en 1964, le groupe a eu un petit succès local avec “Brown Eyed Girl” en 1965. John Fogerty part sous les drapeaux peu de temps après en 1966, et ses exercices de réserviste militaire ont été apparemment un catalyseur pour sa créativité artistique. Plus tard, il retrouve son groupe avec une attention renouvelée pour l’écriture, et le groupe devient Creedence Clearwater Revival. « Creedence » est un clin d’œil à un ami de John Fogerty : Credence Nuball ; « Clearwater » est une référence à un slogan dans une publicité télévisuelle de l’époque vantant une marque de bière et surtout, leur engagement écologique ; « Revival » pour conjurer leur passé de Golliwogs et pour indiquer leur nouvelle orientation musicale centrée sur les racines du blues.

Le Groupe : 

À une époque où le rock évoluait loin de ses racines, le Creedence Clearwater Revival a retrouvé les fondamentaux avec sa synthèse concise de Rockabilly, Swamp Pop (pop de marais originaire de la Louisiane), R & B, et Country.  Le groupe est né à Berkeley, près de San Francisco, à la fin des années soixante. Son leader, John Fogerty était un ardent revivaliste du rock and Roll. Sa voix aux inflexions superbes, à la Little Richard et les riffs tranchants de son jeu de guitare valurent au groupe de se faire une belle réputation dépassant largement la région de la baie. Malheureusement, celui-ci se sépara en 1972, après quelques immenses succès. Leurs disques retracent l’aventure de ces musiciens qui ont, en leur temps, réveillé leurs compatriotes de leur léthargie chronique. Des morceaux superbes, inoubliables, enlevés par des instrumentistes pour qui le mot feeling est une réalité, vécue au bout de leurs doigts. C’était un retour surprise du vrai rock and Roll, dans la planète des babas cool.

Creedence Clearwater Revival fut un phénomène américain. De 1968 à 1972, ils ont dominé la radio FM et AM – un exploit inhabituel – avec une série prolifique de singles glorieux (“Suzie Q”, “Proud Mary”, “Bad Moon Rising”, “Green River”, “Fortunate Son”, “Up Around The Bend”). Déjà en 1969, ils avaient gagné trois disques de platine, avaient sorti trois albums acclamés (Bayou Country, Green River, Willy and The Poor Boys), et joué à Woodstock et dans la plupart des grands festivals. À la fin de 69, Creedence aurait pu prétendre être le plus grand groupe des U.S.A. Au milieu de 1970, ils auraient pu élargir les paramètres et aspirer à devenir le plus grand groupe mondial, puisque les Beatles, leur seule véritable concurrence en termes de ventes, n’existaient plus. Mais leur succès resta localisé aux USA et n’aura duré que quatre ans.

“Creedence a emporté l’Amérique comme une tempête”, explique Jake Rohrer, leur ancien attaché de presse et directeur artistique. “Ils couvraient un champ démographique extrêmement large. Aux concerts de Creedence, vous pouviez voir des préadolescents, des grands-parents et littéralement toutes les générations intermédiaires.» Ceux de leurs fans qui leur envoyait les courriers les plus enthousiastes étaient des soldats américains stationnés au Vietnam ou des détenus de prisons fédérales. “Leur créativité n’a apporté rien de nouveau à la culture”, précise M. Rohrer. “Ce qu’ils ont fait, c’était simplement rappeler aux Américains d’où ils étaient venus”.

L’art de Creedence n’était ni cosmique ni complexe. Leur musique était chaude, avec une dynamique constante et hypnotique grâce à la guitare rythmique de Tom Fogerty. Paradoxalement, leurs chansons étaient hantées par l’anxiété et les prémonitions – des lunes malveillantes et des pluies bibliques – un mélange étonnant de prédicateur calviniste et de météorologue pessimiste. En écrivant pendant que les corps tombaient dans une guerre lointaine, John Fogerty a composé des allégories sur un conflit qu’il condamnait, mais dans lequel paradoxalement, il aurait pu se trouver.

“Creedence a fait de la musique pour tous les fans de Tom Sawyers et Huck Finns”, a déclaré Bruce Springsteen, lors de leur introduction au Rock And Roll Hall of Fame en 1993.

Les Disques : 

Creedence Clearwater Revival (1969) : Leur premier album éponyme se vendit peu au départ. Son titre vedette était “Suzie Q”, une version de huit minutes d’un morceau datant de 1957 joué par le rocker Dale Hawkins. Fogerty n’aimant pas les longs solos, il étirait péniblement son jeu de guitare tandis que le trio rythmique de Creedence posait un sublime boogie lent. Une version sortit en single, et fut reprise par la radio AM atteignant la 11ème place dans les charts.

Bayou Contry (1969) est le deuxième album du groupe Creedence Clearwater Revival. Il a été produit par John Fogerty. De cet album est extrait le single “Proud Mary” le premier grand tube du Creedence. Il aurait pu être N° 1 dans les charts américains en 1969 s’il n’y avait pas eu l’arrivée prolifique de la pop bubblegum avec Tommy Roe et son fameux “Dizzi”.  “Bad Moon Rising” (1000.000 de ventes) l’a suivie lui aussi à la deuxième place. Puis “Green River”, encore N°2 derrière The Archies avec “Sugar Sugar” – un autre géant de la pop bubblegum – en Septembre.

Green River (1969) est produit par John Fogerty et Saul Zaentz. Cet album a été classé 95e sur la liste des 500 plus grands albums de tous les temps selon le magazine Rolling Stone. Le titre “Bad Moon Rising” fut utilisé dans le film de John Landis Le Loup-garou de Londres.

Willy and the Poor Boys (1969) est produit par John Fogerty. Le titre “Fortunate Son” est utilisé dans les films : Forrest Gump et Die Hard 4 : Retour en enfer.

Cosmo’s Factory (1970) : est le cinquième album du groupe Creedence Clearwater Revival, sorti en 1970. Produit par John Fogerty, cet album est une réussite commerciale avec des singles comme “Run Through the Jungle” et “Lookin’ Out My Back Door” et a rapidement atteint les premières places des ventes.

En 1969-70, John Fogerty était sans doute le compositeur le plus sociopolitique de l’Amérique depuis Dylan. Demandez à Fogerty l’origine de n’importe laquelle de ses chansons et il donne rapidement sa réponse en fonction de l’époque. “Effigie” (sur Willy and the Poor Boys) était sa réponse au président Nixon lorsqu’en sortant de la Maison Blanche un après-midi il se moqua des manifestants anti-guerre. (Il avait dit: “Rien de ce que vous faites ici aujourd’hui n’aura d’effet sur moi. Je rentre chez moi pour regarder le match de football.”) “Fortunate son “, était une attaque contre les iniquités de la société américaine quand des hommes riches appelaient les faveurs des hauts gradés pour épargner le combat à leur progéniture privilégiée sur le front du Vietnam. “Run Through The Jungle” met en garde contre un autre type de prolifération des armes – cette fois-ci à la maison – bien que son message favorable au contrôle des armes, exprimé dans la métaphore comme la plupart des chansons Fogerty, n’a pas cessé d’être adopté comme hymne par les troupes américaines dans la jungle du Vietnam.

Pendulum (1970) : Cet album produit par John Fogerty contient de nouveaux instruments, du piano et du saxophone qu’il joue lui-même, contrastant avec les albums précédents. Il contenait le fameux titre “Have You Ever Seen the Rain?” écrit au sujet du départ imminent de Tom Fogerty.

Mardi Gras (1972) est le dernier album du groupe Creedence Clearwater Revival. En 1970, la discorde au sujet du contrôle étroit de John Fogerty sur la création et la gestion financière du groupe s’aggrava brusquement et Tom quitta le groupe peu de temps après la sortie de Pendulum. L’album studio 1972, Mardi Gras, fut mal reçu, et CCR s’est dissous plus tard dans l’année. Quoiqu’on en dise, c’est pourtant un excellent album qui est bourré de pépites comme : “Lookin’ for a Reason” ; “Tearin’ Up the Country” ; “Someday Never Comes” ; “Hello Mary Lou” ; “Sweet Hitch-Hiker”. Il a été produit et écrit par les trois membres restants.

Engagé dans des conflits juridiques après la dissolution de CCR, John Fogerty a néanmoins connu un succès solo avec ses albums Centerfield (1985) et Blue Moon Swamp (1997).

Voir sur YouTube : “Sweet Hitch Hiker – Creedence Clearwater Revival” par kvs123

Album – Steve Winwood – The Finer Things (1995)

Né à Birmingham, en Angleterre, en 1948, Stephen Lawrence Winwood était le fils d’un musicien et lâcha l’école à 15 ans pour poursuivre sa propre carrière musicale à temps plein. Au cours de la décennie suivante, il fut un membre clé de plusieurs groupes de rock pionniers, dont Traffic et Blind Faith. Sa carrière solo est monté en flèche dans les années 1980 avec une paire d’albums populaires, Back in the High Life et Roll With It.

Premières années : 

Stephen Lawrence Winwood est né le 12 mai 1948 à Birmingham en Angleterre. Son père, Lawrence, était un musicien semi-professionnel qui jouait de la clarinette et du saxophone. Sa mère aimait chanter. Des deux fils, Steve est le plus jeune; son frère Muff, a attrapé lui aussi le virus de la musique. Dès que Steve Winwood eût huit ans, les enfants jouèrent avec leur père dans un groupe local.

En tant que jeune ado, Winwood a rejoint Muff dans un nouveau groupe qu’il avait monté, le Muff Woody Jazz Band. Steve s’est fait expulser de plusieurs écoles, notamment parce qu’il privilégiait plus la musique que les études. En 1963, les frères Winwood décident de faire de la musique à temps plein, un geste approuvé par leur père, qui encourage ses enfants à vivre leur passion.

La même année, les Winwood ont rejoint le groupe Spencer Davis, ce qui a permis à Steve de mettre en valeur ses qualités vocales et ses qualités de pianiste. Les singles du groupe comprenaient une série de hits britanniques et américains, tels que «I Am a Man», «Keep on Running» et le très populaire «Gimme Some Lovin», qui a grimpé jusqu’à la septième place des charts américains.

Traffic : 

Mais les intérêts musicaux de Winwood ne se limitent pas à un seul genre, et en 1967, il quitte le groupe Spencer Davis pour former un nouveau groupe, Traffic, avec le guitariste Dave Mason, le batteur Jim Capaldi et le comédien Chris Wood. L’année suivante, Traffic sort son premier album, Mr. Fantasy, dont la chanson «Dear Mr. Fantasy» fusionne les racines du groupe avec le psychédélisme.

Poussés ensemble par leur amour mutuel de l’expérimentation musicale, les membres du groupe ont été souvent tiraillés par des perceptions différentes sur l’avenir du groupe. Durant les sept ans d’existence du groupe, il y a eu de nombreuses querelles et des changements musiciens mais le son est devenu de plus en plus révolutionnaire.

Le deuxième album du groupe, sorti en 1968, incluant des chansons comme Feelin’ Alright (plus tard repris par Joe Cocker), «No Time to Live» et “Vagabond Virgin”, est largement considéré comme le meilleur disque du groupe .

Winwood quitte le groupe en 1969 et rejoint Eric Clapton, ainsi que l’ancien compagnon de Clapton dans le groupe Cream, le batteur, Ginger Baker, pour former un nouveau groupe, Blind Faith.

Beaucoup de buzz entoure cette collaboration musicale et en 1969, le groupe sort son album éponyme. Mais la pression et les attentes sur les musiciens conduisent rapidement à l’éclatement du groupe. Avant la fin de l’année, Blind Faith se sépare et Winwood finit par reformer Traffic.

La carrière solo de Steve Winwood :

Quelques albums et cinq ans plus tard, Winwood dissout définitivement le groupe. Il fait face à l’obsession croissante des britanniques pour la Punk Music et à l’étreinte du Disco aux U.S.A. Son premier album sort en 1977 mais ne marche pas. Mais c’est avec les deux albums suivants, Arc of a Diver en 1980 et Talking Back to the Night en 1982, qu’il rencontrera le succès.

Arc of a Diver (1980) est le premier succès solo avec le single “While You See a Chance” (qui a culminé à la neuvième place sur le Billboard Hot 100 aux États-Unis) ; ce fut le véritable avènement de Winwood en tant qu’artiste solo. Il culmine au n ° 3 sur le Billboard 200 et sa carrière est lancée. La pochette de l’album est une œuvre de Tony Wright.

Talking Back to the Night (1982) : Sort moins de deux ans après Arc of a Diver, il n’a pas autant de succès que son prédécesseur, mais atteint la 28ème place sur le Billboard 200. “Valerie” a été un succès mineur en 1982, mais la chanson remixée en 1987 pour la première compilation de Winwood : Chronicles, devient un Hit du top 10. Les morceaux de l’album “Help Me Angel” et “Talking Back to the Night” ont également été réenregistrés pour Chronicles. Dans cet album, Winwood joue tous les instruments.

Back in the High Life (1986) : Il est classé au Top 10 sur les charts aux États-Unis, culminant à la troisième place, et est vendu à plus de cinq millions d’exemplaires. Le single “Higher Love” est en tête du classement des singles et remporte le Grammy Award pour “le disque de l’année” ; “Back in the High Life Again” (USA n ° 13), “The Finer Things” (US n ° 8, le deuxième plus grand succès de l’album) et “Freedom Overspill” (US n° 20) ont également été de grands succès. C’était le dernier album studio de Winwood avec le label Island Records après 20 ans de production chez eux.

Roll with It (1988) : Il est classé dans les charts aux États-Unis et s’est vendu à plus de trois millions d’exemplaires. En plus du single éponyme qui fut classé quatre semaines à la première place du Billboard Hot 100 singles chart à l’été 1988, l’album reçut un énorme succès grâce aux singles “Don’t You Know What the Night Can Do?”, «Hearts on Fire» et «Put on Your Dancing Shoes» qui passent également en continue sur la FM.

Refugees of the Heart (1990) : est paru le 6 novembre 1990 sur le label Virgin Records. Cet album se classa à la 27e place du Billboard 2001 et à la 26e place des charts anglais.

The Finer Things (1995) : est un une compilation d’enregistrements de Steve Winwood comprenant 4 CD. Cet Album inclut des chansons de ses débuts avec le Spencer Davis Group, le groupe Traffic, Blind Faith mais aussi ses principaux tubes en solo. C’est sûrement le “best of” le plus représentatif de sa carrière.

Junction Seven (1997), About Time (2003) et Nine Lives (2008) se vendent mal mais restent d’un bon niveau.
En 2004, Trafic a été intronisé au Rock and Roll Hall of Fame. Winwood est également récipiendaire du prix Classic Rock Award des musiciens. Plusieurs universités lui ont accordé des grades honorifiques et en 2015 Winwood a été intronisé au Walk Of Fame à Nashville, Tennessee.

Discographie : 

1977: Steve Winwood
1980: Arc of a Diver
1982: Talking Back to the Night
1986: Back in the High Life
1988: Roll with It
1990: Refugees of the Heart
1997: Junction Seven
2003: About Time
2008: Nine Lives
2010: Revolutions: The Very Best of Steve Winwood – Compilation 4 CD. Aussi disponible en version CD Standard de 17 chansons.
2017 : Winwood : Greatest Hits Live

Voir sur YouTube : “Steve Winwood – Freedom Overspill” par SteveWinwoodVEVO et “Steve Winwood – Night Train” par SteveWinwoodVEVO

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