Disque – Bernard Lavilliers – Nuit d’Amour (1981)

Bernard Lavilliers est né le 7 octobre 1946 à Saint-Etienne. Son père, un ancien résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, est ouvrier dans une manufacture d’armes locale. Sa mère est institutrice. En ces temps d’après-guerre, les temps sont difficiles et Bernard, qui a 7 ans, connaît des problèmes de santé. N’ayant pas les moyens d’envoyer l’enfant en sanatorium, ses parents déménagent et vont habiter à la campagne. C’est plus tard, à l’âge de 12 ans que Bernard Lavilliers va connaître la vie dans les cités HLM de Saint-Etienne où il vivra jusqu’à ses dix-neuf ans. Pratiquant la boxe depuis l’âge de 13 ans, il hésite alors entre un avenir de boxeur professionnel ou de comédien, métiers qui lui permettent dans les deux cas, d’exprimer sa révolte envers la société. Pourtant, en 1962, sur les conseils de son père il apprend le métier de tourneur sur métaux. Il gagne ainsi sa vie jusqu’en 1965 comme ouvrier. Durant cette période, il écrit ses premières chansons et organise de petits concerts à Saint-Etienne et dans la région, avec peu de moyens.

Pour fuir cet avenir gris, à 19 ans, il part pour le Brésil. Débarquant à Rio, il essaie sans succès de devenir docker. Puis il met le cap vers Salvador de Bahia et Belem, où il est engagé comme chauffeur de camion. C’est l’aventure de l’Amazonie. De retour en France, il refuse de faire le service national et devient insoumis. Lorsqu’il est libéré, fin 1967, il vient à Paris et commence à chanter dans des cabarets. Il y croise Jean-Pierre Hébrard, directeur artistique de la firme Decca, qui lui fait faire deux 45 tours et un album, très influencé par l’écriture de Léo Ferré. Le succès vient en 1976 avec l’album “Les Barbares”. Il décrit cet album comme le tournant musical de sa carrière. On y découvre en effet un mélange musical allant du rock au funk en passant par les rythmes tropicaux. Il passe pour la première fois à l’Olympia en octobre 1977. C’est à cette période qu’il rencontre Léo Ferré, un modèle pour lui.

Sans renier son passé ni accepter de compromission, Lavilliers est un des chanteurs français qui a prouvé qu’on pouvait vendre des disques sur l’hexagone en chantant autre chose que de la guimauve sur des textes mielleux.

L’album “Nuit d’amour” :

En janvier 1981, le grand voyageur qu’est Bernard Lavilliers reprend la route pour le Salvador en Amérique centrale, via Los Angeles. Il sort l’album “Nuit d’amour” qui raconte notamment sa nouvelle vie à L.A. et sa rencontre avec Lisa Lyon qui deviendra sa femme. Cet album montre un certain renouveau et explore de nouvelles pistes musicales plus électroniques, notamment avec le titre “Night Bird”, mais certains titres comme “Pigalle la Blanche” semblent plus dans la continuité de son album précédent (“O Gringo”, album exotique aux rythmes reggae, salsa et traditionnels brésiliens.)

Voici la présentation de l’album faite par Lavilliers lui-même :

“Les oiseau de nuit sont des animaux solitaires. Ils se cachent quelquefois dans “l’imaginaire” des Poètes ou dans les circuits intégrés des synthétiseurs, quelque part à l’Ouest de la Californie. Pour faire sortir de l’œuf “Bel oiseau nocturne et magnétique” nous nous sommes attablés, François BREANT et moi, dans un garage en tôle de Santa Monica et nous avons observé les “couchers de soleil” qui brûlent sur Hollywood, travaillé plusieurs nuits pour voir se lever les Aurores spatiales de Los Angeles. Cet oiseau de nuit a été couvé à deux, à l’aide de ce monstre appelé “FAIRLIGHT COMPUTER MUSICAL INTRUMENT” avec la complicité des techniciens du Village Recorder et sous la présidence de Richard MARSAN. J’ai choisi de travailler cet album avec les membres de mon groupe, nomades du Rock mutant entre Los Angeles et Paris.”

Discographie :

1968 : Chanson pour ma mie
1972 : Les Poètes
1975 : Le Stéphanois
1976 : Les Barbares
1977 : 15e Round
1979 : Pouvoirs
1980 : O gringo
1981 : Nuit d’amour
1981 : Premiers pas… (titres de 1967-68)
1983 : État d’urgence
1984 : Tout est permis, rien n’est possible
1986 : Voleur de feu
1988 : If…
1991 : Solo
1994 : Champs du possible
1997 : Clair-obscur
2001 : Arrêt sur image
2004 : Carnets de bord
2008 : Samedi soir à Beyrouth
2010 : Causes perdues et musiques tropicales
2013 : Baron Samedi
2014 : Acoustique

Voir sur Dailymotion : “Lavilliers Night bird clip with Lisa Lyon” par Frédéric CORVEST ; YouTube : “Bernard Lavilliers – Noir Et Blanc” et “Bernard Lavilliers – Stand The Ghetto” par BernardLavillierVEVO

 

Album – Crosby, Stills and Nash (& Young) – Déjà vu (1970)

En 1968, l’Amérique se cherchait encore de nouveaux Beatles. Elle faillit bien les trouver avec ce quatuor. David Crosby et Graham Nash ayant quitté leur groupe respectif (Byrds and Hollies) avaient décidé de former un duo vocal. La perfection de leurs harmonies enchanta Steve Stills, lui aussi au chômage après la séparation des Buffalo Springfield. Ainsi réuni sous les meilleurs auspices, le groupe produisit  un fantastique premier album. Puis il fit appel à Neil Young, ancien collègue de Stills chez les Buffalo Springfield.

Le second album  porte tout entier sa marque, alors que, déjà, le trio semble s’essouffler. Un album live, “Four way street”, montre dès 1970 le désir des musiciens d’aller chacun de son côté. Ils ne se retrouveront que quatre ans plus tard, le temps d’un concert. Mais la magie n’est plus là et tous les efforts pour la retrouver seront inutiles.

Pourtant un espoir se fait jour quand Crosby Stills & Nash se reforme pour réaliser CSN en 1977 et Daylight Again en 1982. Ce dernier disque est principalement une collaboration entre Stills et Nash, Crosby ayant de sérieux problèmes de dépendance à la cocaïne, il n’apparaît que sur deux chansons de l’album, Mike Finnigan, Timothy B. Schmit des Eagles ou Art Garfunkel accompagnant Stills et Nash sur les autres chansons. Crosby est arrêté en 1985 pour possession d’arme, ce qui interrompe la tournée du trio.

CSN & Y se reforme au complet en 1988 pour American Dream, Neil Young ayant fait la promesse de rejoindre le groupe pour ce disque si Crosby se tirait de ses ennuis avec la drogue. Ce sont deux compositions de Young qui ressortent tout particulièrement, This Old House et American Dream. Mais la contribution de Young s’arrête là ayant sa propre carrière avec Crazy Horse.

CSN enregistre en 1990, avec les collaborations de Peter Frampton et de Branford Marsalis, le très pop “Live It Up” et en 1994 “After the Storm”.

En 1999, CSN & Y réalisent un nouvel album Looking Forward avec la maison de disques de Young, Reprise Records. Ils font aussi des tournées en 2000 et 2002.

En 2006, CSN & Y se reforment pour la tournée “Freedom of Speech”, aux États-Unis.

L’album : Déjà vu (1970) : Un de leur chef d’œuvre. Le “Carry on” de Stills est dans la même veine que sa suite. Mais la présence de Neil Young et de ses compositions confère une autre dimension à l’album (Helpless, Country girl). De leur côté, Crosby et Nash semblent déjà préparer  leur avenir en duo. Ils sont à part, ne se mêlant pas à cette lutte fratricide Stills-Young.

Discographie : 

1969 : Crosby, Stills & Nash
1970 : Déjà Vu*
1971 : 4 Way Street*
1974 : So Far* (compilation)
1974 : Journey Through the Past*
1977 : CSN
1980 : Replay (compilation)
1982 : Daylight Again
1983 : Allies
1988 : American Dream*
1990 : Live It Up
1991 : CSN (coffret)
1994 : After the Storm
1998 : Carry On (compilation)
1999 : Looking Forward*
2005 : Greatest Hits (compilation)
2008 : Déjà Vu Live*
2009 : Demos* (compilation)
2012 : CSN 2012 (live)
2014 : CSNY 1974* (live)

(* enregistré avec Neil Young)

Voir sur YouTube : “Crosby Stills and Nash, “Carry On” mis en ligne par gtar101  ;  “Crosby Stills & Nash – Southern Cross” par CSNYTApp

 

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