Album – Echo And The Bunnymen – Crocodiles (1980)

Echo & The Bunnumen est un groupe de Liverpool connu pour sa musique new wave matinée de rock psychédélique, et pour la voix sombre et incantatoire de son chanteur Ian McCulloch. Le groupe a eu beaucoup de succès en Angleterre au début des années 80, et par la suite est devenu culte aux États-Unis. Les Bunnymen viennent du groupe Crucial Three, un trio des années 70 constitué du chanteur Ian McCulloch, de Pete Wylie et de Julian Cope. Cope et Wylie ont quitté le groupe à la fin de 1977, formant le Teardrop Explodes et puis le groupe Wah ! McCulloch a rencontré le guitariste Will Sergeant à l’été 1978 et ils ont commencé à enregistrer des démos avec une boîte à rythmes que le duo a nommé « Echo ». Ajoutant le bassiste Les Pattinson, le groupe fait ses débuts en direct au club de Liverpool Eric’s à la fin de 1978, en prenant le nom Echo & The Bunnymen.

En mars 1979, le groupe sort son premier single, « Pictures on My Wall » / « Read It in Books » , sur le label Zoo local. Ce single et leurs succès populaire en concert les conduisent à signer un contrat avec Korova. Après avoir signé le contrat, le groupe délaisse la boîte à rythme, et recrute le batteur Pete de Freitas.

Crocodiles (1980) : Sorti à l’été de 1980, l’album Crocodiles a atteint la 17ème place dans les charts britaniques. Enregistré à l’Eden Studios de Londres et au Rockfield Studio près de Monmouth, Crocodiles a été produit par Bill Drummond et David Balfe, tandis que Ian Broudie avait déjà produit le single « Rescue ». La musique et la couverture de l’album reflètent à la fois l’imagerie de l’obscurité et la tristesse. Les photographies utilisées sur la couverture de Crocodiles ont été prises par le photographe Brian Griffin. Il a pris une série de photos du groupe la nuit dans les bois, près de Rickmansworth dans le Hertfordshire, qui évoquent les thèmes de l’introspection, du désespoir et de la confusion. L’album a reçu des critiques favorables de la presse musicale, recevant quatre et cinq étoiles des magazines Rolling Stones et Blender. L’album c’est vendu à plus de 100.000 copies et a été primé disque d’or le 5 décembre 1984 par l’industrie phonographique britannique. En 1993, la NME a classé Crocodiles 28ème dans sa liste des 50 plus grands albums des années 1980. En 2006, le magazine Uncut a également répertorié l’album au numéro 69 sur sa liste des 100 plus grands albums. L’album a également été inclus dans le livre 1001 albums que vous devez entendre avant de mourir. 

Shine So Hard, sorti à l’automne, devient leur premier disque à rentrer dans le Top 40 U.K. Avec le plus ambitieux et atmosphérique Heaven Up Here (1981), le groupe commence à être connu, grâce à des critiques positives ; c’est leur premier album classé au Top Ten britanique.

Porcupine (1983) : est leur plus grand succès (culminant à la 2ème place des charts américains). En 1984, l’album a été certifié or par l’industrie phonographique britannique. Porcupine comprenait les singles « The Back of Love » et « The Cutter ». L’album a été enregistré au Trident Studio à Londres, au Rockfield Studio dans le Sud du Pays de Galles et à l’Amazon Studio à Liverpool. Il a été produit par Ian Broudie qui avait coproduit le premier album du groupe, Crocodiles 1980, et leur deuxième single, « Rescue ».

Ocean Rain (1984)  : « The Killing Moon » devient le deuxième single du groupe classé au Top Ten au début de 1984, mais le second single, « Silver », ne dépasse pas la 30ème place quand il sort en mai. L’album Ocean Rain sort ce même mois et est acclamé par la critique ; c’est le premier album d’Echo and the Bunnymen à entrer dans le Top 100 Américain. L’année suivante est calme pour le groupe puisqu’ils ne sortent qu’une nouvelle chanson, « Bring on the Dancing Horses », qui était Inclus dans la compilation Songs to Learn & Sing. De Freitas quitte le groupe au début de 1986 et est remplacé par Mark Fox, l’ancien batteur du groupe Haircut 100 ; en septembre, de Freitas revient dans le groupe.

Echo & The Bunnymen (1987) : Echo & The Bunnymen revient avec de nouvelle chansons à l’été de 1987, sortant le single « The Game » et un album auto-intitulé. Echo & The Bunnymen devient leur plus grand succès américain, culminant à la 51ème place; Il fut un succès en Angleterre aussi, atteignant la 4ème place. Mais à la fin de 1988, McCulloch quitte le groupe pour poursuivre une carrière solo. Le reste du groupe décide de continuer avec un nouveau chanteur, Noël Burke. La tragédie frappe le groupe pendant l’été de 1989 quand de Freitas est tué dans un accident de moto. McCulloch sort son premier album solo, Candleland, à l’automne 1989 ; il est classé 18ème en U.K. et 159ème aux États-Unis.

Reverberation (1990) : est le premier album d’Echo & the Bunnymen sans McCulloch. Il n’obtient pas de succès : Les critiques furent nombreux à ne pas leur pardonner de ne pas avoir changé de nom.

Le groupe va ensuite produire lui-même deux E.P. avant de séparer. McCulloch sort son deuxième album solo, Mysterio, en 1992. Deux ans plus tard, McCulloch et Sergeant forment Electrafixion, et sortent leur premier album en 1995. En 1997, le duo s’unie avec Les Pattinson pour former à nouveau Echo & the Bunnymen, qui sort le LP « Evergreen ». Deux ans plus tard, ils reviennent avec What Are You Going to Do with Your Life? En 1999, Les Pattinson quitte le groupe pour raisons personnelles durant l’enregistrement de l’album.

Le nouveau millénaire ramène Echo & the Bunnymen à l’essentiel et Flowers sort au printemps 2001, révélant à nouveau la voix sombres de McCulloch et la signature musicale de Sergeant.

En 2001, le nouveau groupe formé autour de Will Sergeant et Ian McCulloch réalise une tournée et enregistre en août le Live in Liverpool. Celui-ci sort en 2002 et revisite les meilleurs morceaux de leur répertoire avec de nouvelles orchestrations. Ian McCulloch sort ensuite son troisième album solo Slideling au printemps 2003.

À l’automne 2005, Echo & the Bunnymen publie l’album Siberia qui reçoit des critiques mitigées de la presse anglaise. Suit The Fountain en 2009. Le 8 avril 2014, le groupe revient avec son douzième album Meteorites dont la production est assurée par Youth, membre de Killing Joke.

Discographie : 

1980 : Crocodiles
1981 : Heaven Up Here
1983 : Porcupine
1984 : Ocean Rain
1987 : Echo & the Bunnymen
1990 : Reverberation
1997 : Evergreen
1999 : What Are You Going to Do with Your Life?
2001 : Flowers
2005 : Siberia
2009 : The Fountain
2014 : Meteorites

Voir sur YouTube : « Rescue – Echo and the Bunnymen » par videodeoro ; « Echo and the Bunnymen – Lips Like Sugar (Official Music Video) » et « Echo and the Bunnymen – The Killing Moon (Official Music Video) » par RHINO ; « Echo & The Bunnymen – Rust » par dizzypuppy

Album – Bob Seger – Against The Wind (1980)

Ce rocker pur et dur, dans la veine des rockers du Michigan tels The Rationals ou Mitch Ryder, est devenu populaire au cours des années 70. Bien qu’il n’ait jamais été adoubé par les critiques comme ce fut le cas pour son contemporain Bruce Springsteen, Bob Seger a généré un intérêt constant auprès du public grâce à des tournées répétées avec son Silver Bullet Band. Après plusieurs années d’occasions ratées, Seger a finalement réussi à trouver un public national en 1976 avec le lancement de son Live Bullet et de l’album à succès qui suivit : Night Moves. Après avoir été primé disque de platine avec cet album, Seger a conservé sa popularité pendant les deux prochaines décennies, sortant sept Top Ten couronnés disques de platine.

Les débuts :

Seger a commencé à jouer de la musique en 1961 avec le trio Décibels basé à Detroit. Son futur manager, Eddie « Punch » Andrews était également membre du groupe. Puis il a joué avec les Town Criers avant de devenir le claviériste et chanteur de Doug Brown & the Omens. En 1966, Seger lance son premier single solo, « East Side Story », qui devient un succès régional. Plusieurs autres singles remportant des succès locaux ont suivi sur Cameo Records, tels « Persecution Smith » et « Heavy Music », avant que le label ne mette la clé sous la porte. En 1968, il forme le groupe Bob Seger System et signe avec Capitol Records, sortant son premier album, Ramblin ‘Gamblin’ Man, au printemps de cette année. La chanson titre devient un succès national, grimpant à la 17ème place du top mais Seger décide de quitter la musique pour l’université à la fin de 1969.

À la fin de l’été, Seger revient au rock & roll avec un nouveau groupe, et sort Mongrel à la fin de l’année. Pour l’album Brand New Morning de 1971, il dissout le groupe et enregistre en solo. Après sa sortie, il a commence à jouer avec le duo Dave Teegarden et Skip Knape, et sort en 1972, Smokin’ O.P.’s. L’album fait un flop, de même que Back in ’72 (1973) et Seven (1974), et Seger décide de revenir chez Capitol Records en 1975’s pour la sortie de Beautiful Loser. Pour l’enregistrement de Beautiful Loser, Seger forme le Silver Bullet Band, composé du guitariste Drew Abbott, du bassiste Chris Campbell, du claviériste Robyn Robbins, du saxophoniste Alto Reed et du batteur Charlie Allen Martin. Seger soutient l’abum Beautiful Loser avec une tournée du Silver Bullet Band, et bien que l’album n’ait pas remporté de succès, il lui donne beaucoup de popularité à travers le pays.

Le succès : 

Live Bullets (1976) : La tournée porte ses fruits en 1976, lorsque Live Bullet, un double album enregistré à Detroit devient un succès, et reste plus de trois ans dans les charts américains. L’album finira par devenir quadruple platine. C’est une extraordinaire prestation de Bob Seger, devant 25.000 spectateurs déchaînés. Comment un tel individu, bourré de punch, un rock and roller pareil a-t-il pu rester si longtemps dans l’ombre? Mieux vaut tard que jamais. Et il y a ce fantastique album de rock pur, tel qu’on n’en fait qu’à Détroit, pour nous faire pardonner.

Night Moves (1976) est devenu un album célèbre, générant les singles à succès « Night Moves », « Mainstreet » et « Rock & Roll Never ».

Stranger in Town (1978) est tout aussi réussie, avec les hits «Still the Same», «Hollywood Nights», «We’ve Got Tonite» et «Old Time Rock & Roll». cet album confirme son statut de rockeur américain populaire.

Against the Wind (1980) : est son premier album numéro un et contient ses plus grands succès qui sont des ballades tels «Fire Lake», «Against the Wind», «You’ll Accomp’ny Me». C’est un très bel album dans un style plus raffiné, plus élaboré que ses dernières œuvres. Mais pour le reste, c’est toujours le souffle généreux d’un grand rocker, très inspiré par les climats funky américains noirs.

L’album live Nine Tonight (1981) devient multi-platine avec trois millions d’exemplaires vendus et culminant à la  troisième place.

Seger revint avec The Distance en 1982. The Distance était le premier album depuis Seven à être enregistré avec l’ajout de musiciens de session, ce qui a poussé le guitariste Abbott à quitter le groupe. Au cours de la prochaine décennie, les membres du Silver Bullet Band ont changé constamment. Alors que The Distance mettait en avant le single «Shame on the Moon», son plus grand succès à ce jour, ses ventes culminaient à un million d’exemplaires, suggérant que sa popularité commençait à se stabiliser.

Like a Rock (1986) : Seger a également commencé à réduire drastiquement ses temps d’enregistrement et de tournée – il a seulement sorti un autre album, Like a Rock (1986), dans les années 80. Like a Rock et sa tournée de soutien ont été tous deux des succès, ouvrant la voie à «Shakedown», une chanson extraite de la bande sonore du film « Un Flic à Beverly Hills II », qui deviendra un hit en 1987. Quatre ans après sa sortie, il revient avec The Fire Inside (1991) qui devient album de platine et atteint le Top Ten. Mais It’s a Mystery (1995), est son premier album depuis Live Bullet à ne pas se vendre suffisamment pour devenir platine, se stabilisant au statut d’or.

Puis, Seger fait une pause d’une dizaine d’année qui lui permet de passer du temps avec sa famille. Ces années tranquilles n’ont été interrompues que par son entrée en 2004 dans le Rock & Roll Hall of Fame. Enfin, en 2006, Seger sort Face the Promise, son premier disque depuis Beautiful Loser à ne pas s’appuyer sur le Silver Bullet Band. « Wait for Me » est entrée au Billboard Adult Contemporary Top 20 et « Face the Promise » a bien marché, entrant à la 4ème place sur le Billboard Chart en route vers la certification platine. Quelques projets de compilations ont suivi: la compilation Early Seger, Vol. 1 (2009) qui était un mélange équilibré d’ancien morceaux originaux et ré-enregistrés, et le double album Ultimate Hits : Rock & Roll Never Forgets (2011), qui a été certifié platine. Un nouvel album appelé Ride Out est sorti en Octobre 2014, est entré directement 3ème dans les charts.

Discographie : 

Ramblin’ Gamblin’ Man (1969)
Noah (1969)
Mongrel (1970)
Brand New Morning (1971)
Smokin’ O.P.’s (1972)
Back in ’72 (1973)
Seven (1974)
Beautiful Loser (1975)
Night Moves (1976)
Stranger in Town (1978)
Against the Wind (1980)
The Distance (1982)
Like a Rock (1986)
The Fire Inside (1991)
It’s a Mystery (1995)
Face the Promise (2006)
Ride Out (2014)

Lives :

Live Bullet (1976)
Nine Tonight (1981)

Voir sur YouTube : « Fire Lake – Bob Seger & The Silver Bullet Band » par KostaF64

Album – The Rolling Stones – Sticky Fingers (1971)

Le groupe de rock archétypal. Formé par Mick Jagger (26-07-43), Brian Jones (28-12-43) et Keith Richard (18-12-43) en 1962. Tous trois avaient déjà pas mal fréquenté le milieu du blues et du rythm and blues en Angleterre, en particulier le Blues Incorporated de Cyril Davis et Alexis Korner. Parmi les premiers membres du groupe figurait le guitariste Dick Taylor – plus tard chez les Pretty Things. La première chance des Rolling Stones (un nom emprunté à un morceau de Muddy Waters) sera la rencontre de leur second manager, Andrew Loog Oldham. Celui-ci comprit tout de suite le parti à tirer de ce groupe de jeunes gens un peu débraillés. Il encouragea chez eux toutes les tendances à la révolte, à la provocation, verbale ou sexuelle, au dévergondage complet. Les Stones acquièrent ainsi une réputation de mauvais garçons, opposée à l’image un peu sainte-nitouche des Beatles. Ce sont pourtant ces mêmes Beatles qui leur donnèrent leur seconde chance, avec un morceau signé Lennon-McCartney, « I Wanna Be Your Man », qui deviendra leur premier tube.

Entre temps, ils ont recruté le bassiste Bill Wyman (24-10-36) et le batteur Charlie Watts (02-06-41). Commence alors une carrière qui, jusqu’à nos jours, a connu bien peu de temps morts. Dans leurs premiers albums, les Stones jouent encore beaucoup les compositions de Chuck Berry, Bo Diddley et des grands du rythm and blues – Sam Cooke, Solomon Burke…- Certains de ces morceaux sont parfois bannis de leur répertoire dès qu’ils abordent le continent américain comme le « Little Red Rooster » de Howlin’ Wolf. Suprême hypocrisie du système blanc, qui ne tolère un certain blues aux images hardies qu’à la condition qu’il soit chanté par des noirs. Pour des raisons de commodité – et de business – leurs albums ne compteront plus, après 1966, que des titres signés Jagger-Richard. Lesquels connaîtront un succès considérable ;  d’abord, en 1965, « The Last Time » et « Satisfaction » (un classique immortel), puis, en 1966, « Get Off Of My Cloud », « Paint it Back » et « 19th Nervous Breakdown ».

C’est alors qu’ils sont au sommet de leur popularité que l’establishment se venge plutôt bassement, de morveux qui les défient depuis déjà cinq ans… et avec eux des milliers de jeunes gens désireux de faire changer les choses. En 1967, Jagger et Richard, puis Jones, sont tour à tour arrêtés pour possession de quelques grammes d’herbe. Ils ne passent qu’une nuit en prison, mais cet évènement provoquera  une large réaction en leur faveur, jusque dans la presse conservatrice. Dès l’annonce de leur arrestation, les Who enregistrèrent deux thèmes signés Jagger-Richard, à leur bénéfice. Brian Jones ne se relèvera jamais vraiment de ces incidents et abandonna progressivement le groupe. Il ne participera qu’épisodiquement aux albums parus après 1967, remplacé – dit-on – parfois par Dave Mason, Eric Clapton et surtout Mick Taylor, qui deviendra Rolling Stone à part entière en juin 1969. Son arrivée devait coïncider avec un regain d’intérêt pour le blues – ce qui est normal si l’on considère qu’il venait de passer plusieurs années avec John Mayall. Cette année 1969 sera l’une des plus dramatique pour les Stones : suicide de Brian Jones en juillet, meurtre d’un spectateur pendant leur concert d’Altamont, en novembre en Californie. Pourtant l’album live « Get Yer Ya-Yas Out », enregistré en novembre à  New York, reste un des meilleurs témoignages de leurs prestations scéniques.

En 1971, ils quittent Decca pour fonder leur propre label – Rolling Stones Record – sur lequel ils sortent au moins deux superbes albums, notamment Sticky Fingers. Mais à partir de 1974, et alors que Mick Taylor s’en va (il sera remplacé par Ron Wood), la musique semble baisser en qualité comme en feeling. Un peu de la magie est partie. Restent une vingtaine d’albums studios, quelques films, et le souvenir d’un groupe qui a bouté le feu à beaucoup de révoltes adolescentes, grâce à un showman extraordinaire, Mick Jagger, et grâce au blues. Les Stones seront introduit au Rock and Roll Hall of Fame en 1989.

Out of Our Heads (1965) : Les titres ont été enregistrés entre l’automne 1964 et l’été 1965 et présentent autant de compositions originales que de reprises de rhythm and blues et de rock ‘n’ roll. La réédition en CD a réuni les titres des deux éditions. L’album en version U.S. contient le fabuleux « Satisfaction » dont voici l’histoire :

Le 7 mai 1965, Keith Richards se réveille au milieu de la nuit avec une mélodie dans la tête. Il est dans une chambre au Gulf Motel à Clearwater, en Floride. Sa guitare est posée sur le lit à côté de lui. A taton, dans l’obscurité, il  trouve son enregistreur portatif à cassette sur la table de nuit. Il pousse le bouton d’enregistrement et joue un riff de huit notes. Il l’accompagne d’une ligne vocale murmurée, « (I Can’t Get No) Satisfaction (Je ne peux trouver aucune satisfaction) ». Puis il se rendort. « Sur la bande, vous pouvez m’entendre m’affaler sur le lit », confirme Richards. « Le reste de la bande, c’est moi en train de ronfler. » Le morceau est enregistré une première fois le 10 mai 1965 aux Chess Studios à Chicago puis deux jours plus tard aux RCA Studios à Los Angeles. Au départ, Keith Richards ne voulait pas mettre d’effet de saturation sur le riff (il aurait préféré une section de cuivres). Ce sont finalement le manager des Stones, Andrew Loog Oldham et l’ingénieur du son David Hassinger qui poussèrent le groupe à sortir cette chanson en single, avec le fuzz sur la guitare de Keith Richards. Le 19 juillet 1965, le single est certifié or par la RIAA aux États-Unis pour s’être vendu à au moins 500 000 exemplaires. Jamais Keith Richard n’aurait imaginé que cette chanson qu’il pensait avoir piquée à Martha and the Vandellas, deviendrait une des plus connues de l’histoire du rock. En 2003, la chanson a été classée 2ème plus grande chanson de tous les temps par le magazine Rolling Stone.

Aftermath (1966) : le quatrième album des Stones, produit par Andrew Loog Oldham. C’est le premier album qui ne comprend aucune reprise et que des chansons originales.  Cet album est souvent considéré comme l’un des meilleurs albums de tous les temps ; il contient notamment « Lady Jane » et « Under my Thumb ». En dépit des conflits opposant le groupe au producteur de l’album quant au contenu du disque, celui-ci se classe n°2 dans les charts américains et devient même disque de platine.

Beggars Banquet (1968) : Brian Jones est pratiquement absent de cet album qui renoue avec le blues après les errances de « Satanic Majesties » et « Between the Buttons ». Les Stones ont des invités de marque et entament une collaboration avec le pianiste Nicky Hopkins. A ceux qui les accusaient de satanisme, ils répondent par « Sympathy For The Devil ». Et au pacifique « Revolution » des Beatles fait écho le bouillant « Street Fighting Man » (ou comment se faire une réputation de groupe « révolutionnaire »). L’album remporte un énorme succès ; il se classa à la 3ème place des charts britanniques et à la 5ème place du Billboard 200 aux États-Unis. En France, il atteindra la première place des charts dans lesquels il restera classé pendant 93 semaines.

Sticky Fingers (1971) : Le premier album sous leur nouveau label avec une célèbre pochette signée Andy Warhol. Et peut-être l’un de leur plus réussis. L’esprit du blues est toujours très vivant, en particulier dans « Sister Morphine » morceau dans lequel Ry Cooder joue de la slide guitar. Titre phare de l’album, « Brown Sugar » est appuyé par le saxophone de Bobby Keys. Cette chanson qui parle ouvertement de drogue reste aujourd’hui un des standards du groupe. L’album fut numéro 1 aux États-Unis et numéro 2 au Royaume-Uni. Mais les Stones commencent à parodier leur propre réputation, à trop capitaliser sur leur « rôle » de mauvais garçons. Bien que Sticky Fingers soit un excellent album, les Stones – leurs personnages et leur musique – commencent déjà à devenir une institution, faisant ce que l’on attend d’eux.

Discographie :

1964 : The Rolling Stones
1965 : No. 2
1965 : Out of Our Heads
1966 : Aftermath
1967 : Between the Buttons
1967 : Their Satanic Majesties Request
1968 : Beggars Banquet
1969 : Let It Bleed
1971 : Sticky Fingers
1972 : Exile on Main St.
1973 : Goats Head Soup
1974 : It’s Only Rock ‘n Roll
1976 : Black and Blue
1978 : Some Girls
1980 : Emotional Rescue
1981 : Tattoo You
1983 : Undercover
1986 : Dirty Work
1989 : Steel Wheels
1994 : Voodoo Lounge
1997 : Bridges to Babylon
2005 : A Bigger Bang
2016 : Blue & Lonesome

Voir sur YouTube : « 1966 lady jane-rolling stones.mpg » par FrIdALoVeZ  ; « The Rolling Stones – (I Can’t Get No) Satisfaction (Official Lyric Video) » par TheRollingStonesVEVO

Album – Led Zeppelin – IV (1971)

Led Zeppelin est un des groupes britanniques les plus célèbres du monde, connu pour leur ballade à succès « Stairway to Heaven », mais aussi pour être l’inspirateur du genre musical Heavy Metal. C’est un extraordinaire groupe de scène qui a écumé les salles du monde entier pour assoir sa popularité. Au fil de leurs neuf albums enregistrés entre 1968 et 1979, Led Zeppelin a vendu plus de 300 millions de disques et des millions de billets de concert à travers le monde.

Le quatuor a été créé à la fin de la période Hippie, à travers un groupe mêlant blues, rock and roll, soul, rockabilly, ballade folklorique, jazz, musique classique et orientale. C’était leur stimulation artistique mutuelle, leur interaction de groupe et leur imagination incorporant la mythologie et le mysticisme qui leur a permis de concocter leur style inimitable, et d’établir leur concept et leur démarche artistique.

Jimmy Page était déjà un guitariste de studio très expérimenté qui avait travaillé pour les Yardbirds. A leur séparation, il s’associe avec John Paul Jones et tous deux se lancent sur un nouveau projet : En août 1968, Page invite Robert Plant et John Bonham à se joindre à son groupe, les New Yardbirds, pour une tournée en Scandinavie en septembre. En Octobre 1968, ils prennent le nom de Led Zeppelin, qui découle d’une conversation humoristique entre plusieurs musiciens notamment Keith Moon. Les groupes britanniques prometteurs ayant du succès aux Etats-Unis, le fondateur d’Atlantic Records, Ahmet Ertegun, leur signe un contrat sans même les rencontrer.

Leur premier album, Led Zeppelin, enregistré et mixé en seulement 36 heures en octobre 1968 aux Olympic Studios de Londres, a ouvert la porte à toutes les expériences. L’image phallique du dirigeable Hindenburg sur la pochette, conçue par George Hardie, a annoncé le durcissement du rock et l’arrivée du nouveau super-groupe. Tout en accédant au succès musical en tant que groupe de rock international, Led Zeppelin a exploré une variété de styles, allant des ballades folk anglaises jusqu’au blues et au rock, et a créé son propre style inimitable. Avant la sortie de leur premier album, Led Zeppelin fit des apparitions en live à l’Université de Surrey et à Londres en octobre 1968, puis effectua sa première tournée américaine en Décembre 1968. Dans sa première année, Led Zeppelin a fait quatre tournées aux USA, et quatre autres tournées au Royaume-Uni.

Led Zeppelin II (1969) : Leur deuxième album fut entièrement enregistré durant ces tournées, dans plusieurs studios d’enregistrement américains, et remporta un succès encore plus grand que le premier. «Whole Lotta Love», «Heartbreaker», «Living, Loving Maid» et «Ramble On» sont devenus de grands succès internationaux. Chaque membre du quatuor a contribué à leurs compositions, donnant ainsi un bel exemple de créativité de groupe. Leurs chansons et leurs albums se sont déroulés dans une interaction voix-guitare très polyvalente. La gamme vocale incroyable de Plant et les solos de guitare enchanteurs de Page étaient une des raisons de la singularité du groupe. La musique de Plant et de Page était soutenue par le jeu serré de John Paul Jones à la basse, et de John Bonham à la batterie. L’interaction intense des quatre joueurs sur scène donnait à leurs spectacles un contrepoint visuel à des structures harmoniques et rythmiques reflétant parfaitement leurs compositions.

Leur troisième album, Led Zeppelin III (1970), influencé par le folk et la musique celtique, a offert plus d’inventivité grâce à des morceau de musique acoustique/électrique, et a révélé plus de la polyvalence du groupe avec des compositions telles que « Immigrant Song » et « Since I’ve Been Loving You ».

Led Zeppelin IV (1971) : Plus connu sous le nom de l’album des rûnes. La première face du vinyl qui s’achève par la ballade « Staiway to Heaven » (plagié – avec talent certes – sur Taurus, un titre du groupe psychédélique californien Spirit) est l’un des grands moments de l’histoire du hard rock. Avec la sortie de ce quatrième album qui est sûrement le plus populaire, Led Zeppelin a obtenu une réputation mondiale. « Stairway to Heaven » est devenu le hit radio le plus diffusé et plusieurs autres chansons sont devenues des classiques du rock. Personne ne sait d’ailleurs combien de fois leurs créations ont inspiré d’autres musiciens (comme le riff d’ouverture de « How Many More Times » dans le tube des Pink Floyd « Money »).

Capitalisant sur le succès de leurs quatre premiers albums, le groupe a beaucoup tourné dans les années 1970. À ce moment-là, ils ont affrété un jet privé, surnommé le Starship, qui portait le nom du groupe, et ont ensuite ajouté la célèbre image du « Swan Song » sur la queue de l’avion. Les tournées en Californie se transforment en un rituel de folie et d’excès, notamment à l’hôtel Hyatt House à Los Angeles, connu familièrement comme «Riot House» pour une série de d’événements ayant défrayé la chronique. Leur réputation sulfureuse se forge progressivement : chambres d’hôtel dévastées, groupies et abus de drogues, entre autres… Un de leurs concerts sous un lourd orage en Floride se termine avec la police utilisant des gaz lacrymogènes, et les conduit à faire une pause temporaire dans leurs tournées de concert.

Presence (1976) : L’un des disques les plus controversé de Led Zep’, mais néanmoins un réel chef-d’œuvre. Enregistré juste après l’ambitieux « Physical Graffiti », Pésence est l’album de la sérénité et du retour de l’équilibre. La violence du rock de Led Zep’ est toujours là, mais elle s’exprime de manière plus subtile et contenue, maîtrisée à l’extrême (« Nobody’s Fault Bit Mine », Achilles Last Stand »). La structure des morceaux est originale et débridée dans l’ensemble ; mais on retrouve quand même un rock de facture plus traditionnelle (Candy Store Rock, et un blues étiré (« Tea For One »), où Jimmy Page s’épanche sans réserve, toujours soutenu par le chant de Robert Plant et une section rythmique jamais prise en défaut.

In Through The Out Door (1979) : Le grand retour de Led Zep’, après un silence de trois ans. Un retour qui est un adieu, comme le suggère le titre de cet album. Bien des courants, bien des styles ont vu le jour depuis que Lep Zeppelin a réinventé le Hard Rock. Portant, il reste encore un groupe à part, toujours soucieux de précision, de soin, de sophistication. Ce sera le dernier album de Led Zeppelin enregistré avec tous les membres du groupe, le batteur John Bonham décèdera l’année suivante, le 25 septembre 1980. C’est également un album un peu à part dans la discographie de Led Zeppelin, car on y entend un John Paul Jones qui s’affirme, tant avec son jeu de basse que ses expérimentations au clavier. On peut dire que dans les faits, John Paul Jones a composé une très grande partie de l’album, dont des chansons entières comme Carouselambra. Les problèmes de drogue de Jimmy Page et les problèmes familiaux de Robert Plant l’ont conduit à occuper ce rôle.

Pendant les années 70, leur carrière fut interrompue à plusieurs reprises par des accidents, des décès et d’autres événements malheureux. En septembre 1980, à la veille d’une tournée américaine, John Bonham mourut accidentellement d’un œdème pulmonaire après une journée fortement alcoolisée. En décembre 1980, Led Zeppelin se dissout, bien que le public puisse encore sentir leur présence. En 1982, une collection de prises de vue de diverses sessions des années 70 est éditée ainsi que leur dernier album, Coda, qui est en fait une compilation de titres inédits, provenant de sessions d’enregistrement, comme l’a été, en partie, Physical Graffiti en 1975. Cette ultime publication trouve son sens, dans l’idée que Led Zeppelin avait décidé de ne plus reprendre l’aventure après la mort de son batteur, John Bonham.

La séparation : Au cours des années 80, les trois membres restants se séparent. Ils se retrouvent brièvement en 1985, en 1988, avec le fils de Bonham, Jason, pour le spectacle Atlantic Record 40th Anniversary,  le 28 avril 1990 pour le mariage de Jason Bonham et enfin, le 12 janvier 1995, lors de l’intronisation de Led Zeppelin dans le prestigieux Rock and Roll Hall of Fame (en duo avec Steven Tyler, Joe Perry et Joey Kramer). Robert plant et Jimmy Page poursuivent une brillante carrière solo chacuns de leur côté.

Discographie : 

1969 : Led Zeppelin
1969 : Led Zeppelin II
1970 : Led Zeppelin III
1971 : Led Zeppelin IV
1973 : Houses of the Holy
1975 : Physical Graffiti
1976 : Presence
1979 : In Through the Out Door
1982 : Coda

Voir sur YouTube : « Led Zeppelin – Ramble On » par Stephen McElvain ; « Led Zeppelin – In The Evening [LIVE Knebworth] » par Carlos Berrocal Huaman 

Album – Serge Gainsbourg – Histoire de Melody Nelson (1971)

Serge Gainsbourg était sûrement le plus fameux des auteurs-compositeurs-interprètes français, en raison de son maniement exceptionnel des mots et de la musique. Il a abordé avec succès tous les genres musicaux, et composé des chansons innombrables pour différents artistes. Déjà dans les années 70, son humour redoutable et subtil ainsi que son intelligence le plaçait au-dessus du panier de crabe de la chanson française, à tel point qu’il devint le maître à penser des meilleurs groupes de rock français de l’époque, parmi lesquels Starshooter et Bijou (qu’il retrouvera sur scène avec beaucoup d’émotion en 1979).

Pour Serge Gainsbourg (1928-1991), les années 1970 sont marquées par l’écriture et la composition de quatre albums importants : Histoire de Melody Nelson en 1971, Vu de l’extérieur (et son tube « Je suis venu te dire que je m’en vais ») en 1973, Rock around the bunker en 1975, et L’Homme à tête de chou avec ses sulfureuses Variations sur Marilou en 1976. Si depuis quelques années, Histoire de Melody Nelson est considéré comme l’un des meilleurs albums pop de tous les temps (même aux Etats-Unis!), ce ne fut pas toujours le cas puisque lorsqu’ils réalisent ce disque en 1971, Gainsbourg et un jeune compositeur brillant nommé Jean-Claude Vannier ne s’imposent aucune contrainte pratique et l’album fait un flop : il ne se vendra à sa sortie qu’à 20.000 exemplaires. Comme le raconte Vanier dans une interview : « Un an après, on est allés à la Sacem pour voir nos droits d’auteur. Le disque était un four. Une somme ridicule. De quoi acheter des cigarettes. Quand Serge a vu le chiffre, il a cru que c’était une erreur. Il n’a plus jamais fait «Melody Nelson» sur scène ». Mais le duo n’a pas évalué l’influence énorme que l’album aurait sur les musiciens à l’avenir. Histoire de Melody Nelson est un disque qui a inspiré un grand nombre d’artistes modernes, Beck, Portishead, entre autres.

L’histoire :

Une Rolls Silver Ghost 1910 traverse une ville anonyme. Au volant, un homme écoute la radio d’une oreille distraite tout en admirant le Spirit of Ecstasy qui orne le radiateur. Mais il est brusquement tiré de sa rêverie par un choc violent : il vient de heurter une jeune fille qui circulait à bicyclette. Elle est rousse et s’appelle Melody Nelson. La musique est un mélange de Pop anglaise (guitare, basse, batterie) et d’orchestre symphonique ; cela peut paraitre de prime abord bizarre mais la cohabitation est parfaite. Après une brève passion avec le narrateur, Melody trouve la mort dans un accident d’avion. Elle repose quelque-part au fond de l’océan, l’histoire se termine aussi brutalement qu’elle avait commencé et l’homme reste seul à ressasser ses souvenirs.

La B.D. « Ou es-tu Melody? »

B.D. « Ou es-tu Melody? » par Iusse

La B.D. mettant en image l’Histoire de Melody Nelson avec un graphisme superbe signée Iusse, reprenant mot pour mot les paroles de Gainsbourg est éditée par les Éditions Vents d’Ouest en 1987. En voici la préface écrite par Serge Gainsbourg :

« Mes premières évasions de ce monde cruel dans lequel je fus propulsé sans mon avis contraire en tant qu’irréaliste irresponsable et idéaliste forcené, afin de ne point heurter aux murs de briques âcres, ocres et ogre de la réalité brutale et hyperréaliste se passèrent, si je m’en réfère à une mémoire chancelante et livide du présent immédiat, cependant fulgurante de mes premières incandescente adolescence essais, excès et accès désaxés vers l’infini sépia et azuré de l’imaginatif bien avant Grimm, Perrault, Andersen et Hoffmann, puis quelques temps plus tard aux Illuminations et à la saison en enfer, par le biais de la bédé, Tarzan, Luc Bradefer, Guy l’éclair, Mandrake, Jim la Jungle, Pim Pam et Poum, initiations sommaires mais subjectives, j’entends par là indispensables à mes approches picturales et oserai-je dire également musicales, sans oublier dans ce parcours du combattant, l’étude d’une collection de timbres à quelques sous dont j’étudiais d’un œil grec, de l’autre glauque le design, la qualité de la gravure, des cadrages, et des coloris, constat fascinant liseré cernés de dentelle fragile d’un empire colonial à jamais révolu, premières bédés lues à huis clos, mon papa n’appréciant que moyennement mes premières lectures, les jugeant par trop sommaires, huis clos m’amenant téléphoniquement en P.C.V. bien sûr, Gainsbarre étant un fauchman qui s’ignore, au propos de Iusse dont la vision, la version, et la subversion graphiques, ne me faites pas dire ce que je ne veux pas, de mes lyrics, de par la douceur et la fureur pastellisée de ses empreintes parallèles aux miennes de par l’imprévisibilité de son scalpel, j’entends là position de sa caméra manuelle, ses focales, arrêts sur image inclus, Iusse, esthétiquement j’achète ».

Le Vidéo Clip :

Une vidéo mettant en image l’album complet, intitulée Melody a été réalisée en 1971 par Jean-Christophe Averty. Entre long clip et film musical, on y voit Serge Gainsbourg et Jane Birkin jouant les scènes de l’album, évoluant soit sur des décors de studio, soit sur des peintures (notamment du peintre surréaliste belge Paul Delvaux) ou d’autres graphismes de style psychédélique.

Discographie :

1958 : Du chant à la une !
1959 : Serge Gainsbourg N°2
1961 : L’Étonnant Serge Gainsbourg
1962 : Serge Gainsbourg N°4
1963 : Gainsbourg Confidentiel
1964 : Gainsbourg Percussions
1968 : Initials B.B.
1968 : Bonnie and Clyde
1969 : Jane Birkin – Serge Gainsbourg
1971 : Histoire de Melody Nelson
1973 : Vu de l’extérieur
1975 : Rock Around the Bunker
1976 : L’Homme à tête de chou
1979 : Aux armes et cætera
1981 : Mauvaises Nouvelles des étoiles
1984 : Love on the Beat
1987 : You’re Under Arrest

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