Film – Barbarella (1968)

Barbarella est un film de science-fiction franco-italien sorti en 1968, produit par Dino De Laurentiis, et réalisé par Roger Vadim. Le tournage du film (adapté de la bande dessinée Barbarella de Jean-Claude Forest) s’est déroulé à Rome. Le film est empreint d’un érotisme qui évoque la libération sexuelle, mais aussi d’une bonne dose d’humour et d’autodérision, et il ne faut surtout pas le prendre au sérieux. Les décors sont très psychédéliques et la photographie de Claude Renoir les met en valeur. Le costumes de Barbarella, notamment celui de la scène finale, sont inspirés de l’œuvre du styliste Paco Rabanne. La scène d’ouverture où Barbarella fait un stip-tease et semble flotter dans son vaisseau spatial a été filmée alors que Jane Fonda était installée sur un énorme morceau de plexiglas avec une image de vaisseau spatial en dessous d’elle. Elle a été filmée d’en haut en donnant l’impression qu’elle est en apesanteur. Jane Fonda a affirmé avoir été en état d’ivresse pendant la quasi totalité du tournage. D’après elle, il s’agit d’un conseil de Roger Vadim pour être moins nerveuse.

L’histoire :

Au 41ème siècle, sur ordre du Président de la Terre (Claude Dauphin), la jeune astronaute Barbarella (Jane Fonda) doit retarder ses vacances sur Vénus et partir en mission pour tenter de retrouver et d’arrêter le redoutable professeur Durand Durand (Milo O’Shea), qui vient de mettre au point une arme effroyable : le rayon positronique, aussi appelé «polyrayon 4», qui met en danger l’équilibre de l’amour universel. L’homme a disparu aux environs de la planète Lithion, quelques années auparavant. Un atterrissage forcé sur Lytheion vaut à Barbarella d’être capturée par deux gamines qui la livrent à des poupées-robots. La jeune femme est sauvée par l’intervention de Mark Hand (Ugo Tognazzi), une sorte de chasseur qui a décidé de vivre loin de la ville et de ses péchés. Elle apprend en outre que Durand Durand se trouve sur la planète Sogo, sur laquelle son appareil s’écrase. L’aventurière fait connaissance avec les esclaves de la reine noire de Sogo (Anita Pallenberg), avant de tomber entre ses griffes. Elle est ensuite conduite dans le repaire de la Reine, grâce à l’aide d’un ange aveugle, Pygar (John Phillip Law), qui a réappris à voler après avoir fait l’amour avec elle. À Sogo, ville où un nouveau péché est inventé à chaque heure, elle retrouve Durand Durand, devenu le concierge de la Reine et qui s’apprête à conquérir le monde grâce à un appareil maléfique de son invention…

Voir sur YouTube : “Barbarella (1968) Trailer” par 0Lostboy0

Album – Jimi Hendrix – Electric Ladyland (1968)

Jimi Hendrix est un guitariste Afro-Américain, né en 1942, et mort prématurément à 27 ans en 1970. C’est l’un des très grands personnages de la musique rock. Durant sa courte carrière, il a tout inventé des techniques modernes de la guitare électrique. Pionnier de l’utilisation des différentes pédales d’effet guitare (Wahwah, fuzz, distortion…), il en a aussi porté l’utilisation à son sommet avec son groupe Experience. Tous les guitaristes qui viendront ensuite subiront inévitablement son influence, et les plus grands (Clapton, Dylan, Burdon, Frampton…) reconnaissent sa suprématie.

Les Débuts :

Hendrix fut guitariste sous le nom de Jimmy dans divers groupes de rhythm and blues qui tournaient dans le le circuit des clubs fréquentés par les Afro-Américains. Il enregistre à l’occasion en tant que musicien de session. Fin 1965, Hendrix joue avec certains musiciens de renom tels que Sam Cooke, Ike & Tina Turner, les Isley Brothers et surtout Little Richard. En 1965, Hendrix rejoint Curtis Knight & The Squires, un groupe new-yorkais sans grande envergure. Le 15 octobre 1965, Hendrix signe un contrat d’enregistrement de trois ans avec un producteur nommé Ed Chalpin, pour seulement 1 $ et 1 % de royalties des ventes des enregistrements effectués avec Curtis Knight. Hendrix pense alors qu’il est en train de signer une décharge en tant que musicien de studio, il fait d’ailleurs remarquer plus tard : « J’avais pris cela comme une garantie d’être payé pour les sessions…».

Il est repéré au Café Wha? par Chas Chandler, qui lui propose de venir se faire connaître et d’enregistrer son premier single au Royaume-Uni, alors en pleine effervescence musicale avec des groupes comme les Beatles et les Rolling Stones. Jimi Hendrix aurait accepté à condition de rencontrer celui qui apparaît comme la référence britannique de l’époque à la guitare : Eric Clapton. Sur le chemin, il adopte alors définitivement le nom de Jimi Hendrix (au lieu de Jimmy) sur les conseils de son manager. Il rencontre pour la première fois Clapton lors d’un concert de Cream (le trio qu’il venait de créer avec Ginger Baker et Jack Bruce) le 1er octobre 1966 au Central London Polytechnic.

Peu de temps après son arrivée à Londres, des auditions sont organisées pour trouver les musiciens qui l’accompagneraient. Il recrute dans un premier temps Noel Redding en tant que bassiste et s’adjoint les services de Mitch Mitchell à la batterie. Le 16 décembre 1966, le single “Hey Joe” marque les débuts discographiques du Jimi Hendrix Experience. Il entre dans les charts anglais le 5 janvier 1967, et monte même jusqu’à la sixième place. Le 26 décembre, Hendrix compose “Purple Haze” dans les coulisses d’un club : publié le 17 mars 1967 en Angleterre, le titre rentre dans les charts dès le 23 mars et culmine à la troisième place.

Les albums :

Are You Experienced (1967) : Le premier album d’Hendrix est un pavé jeté dans la mare du rock. Il démontre déjà ses exceptionnelles aptitudes à créer des climats uniques, teintés de blues. Jimi Hendrix fait passer toutes ses idées, sans s’arrêter devant les pires obstacles, à travers son jeu de guitare unique et très inspiré. Après “Hey Joe”, “Purple Haze” et “The Wind Cries Mary”, Foxy Lady et Fire sont de très grands succès populaires.

Axis : Bold as Love (1967) : C’est un disque important pour Jimi Hendrix, celui où il commence vraiment à jouer avec les sons, à dépasser les limites couramment admises de la guitare électrique (“If Six Was Nine”).

Electric Ladyland (1968) : Le chef-d’œuvre de Jimi Hendrix et l’un des dix meilleurs album de rock qui soient. Développant à l’infini l’art, les idées et le jeu de guitare exposés sur Are You Experienced et Axis : Bold as Love, Jimi Hendrix apparaît comme un visionnaire inspiré, un compositeur génial et un guitariste hors-pair, en avance sur son temps. Outre Dave Mason, il a collaboré avec de nombreux musiciens qui ne faisaient pas partie de son trio habituel : Chris Wood et Steve Winwood (du groupe Traffic), Jack Casady (Jefferson Airplane), Buddy Miles et Al Kooper (qui a joué avec Bob Dylan). L’album a été 1er du Billboard 200 aux États-Unis et 6e du UK Albums Chart au Royaume-Uni. En France, l’album s’est classé deuxième des meilleures ventes d’albums en 1968, se vendant à 277.700 exemplaires et fut certifié disque d’or en 1996 pour 100.000 exemplaires vendus.

Band of Gypsys (1970) : Enregistré en public, à la St Sylvestre 1969 à New York, Hendrix a abandonné ses musiciens habituel et les a remplacés par des amis afro-américains : un copain de régiment, Billy Cox (à la basse) et Buddy Miles, un des fondateurs d’Electric Flag (à la batterie). Expérience sans lendemain, mais qui permet ici au guitariste d’exprimer des idées musicales très funky (“Freak and Funky”). À cette époque, Hendrix est fatigué, dépressif, poursuivi judiciairement à plusieurs titres (affaires de stupéfiants, créanciers, etc …). Il est en conflit avec ses agents Michael Jeffery et Chas Chandler qui lui reprochent sa trop forte coloration jazzy entamée depuis Electric Ladyland et qui risque de nuire à sa carrière de pop star. Il a aussi de gros soucis financiers avec la construction de son propre studio d’enregistrement à New York. Politiquement, il subit la pression de l’État américain en pleine guerre du Vietnam qui lui reproche son Star Spangled Banner lors du concert de Woodstock, et celle des Black Panthers de Malcolm X qui lui reprochent son défaut d’engagement sur la cause noire.

Décès prématuré à 27 ans :

Le vendredi 18 septembre 1970, Hendrix est retrouvé mort au Samarkand Hotel à Londres. Il aurait serait mort asphyxié dans son sommeil en inhalant ses régurgitations, suite à un mélange barbituriques-alcool. Néanmoins, James Tappy Wright, son ancien assistant, affirme en 2009 qu’Hendrix aurait été assassiné par son manager Michael Jeffery qui lui aurait fait ingurgiter de force une mixture létale de pilules et d’alcool. Jimi Hendrix fait partie du “Club des 27”, inventé suite aux morts rapprochées de Brian Jones, Janis Joplin et Jim Morrison et à la sienne, entre juillet 1969 et juillet 1971, tous morts à l’âge de 27 ans.

Jimi Hendrix a été introduit au Rock’n’Roll Hall Of Fame en 1992.

Voir sur YouTube : “Jimi Hendrix – Hey Joe (Live)” par Karl Fookin Tanner, the Fookin Legend of Gin Alley ; “The Jimi Hendrix Experience – Foxey Lady (Miami Pop 1968)” et “The Jimi Hendrix Experience – Purple Haze (Live at the Atlanta Pop Festival)” par JimiHendrixVEVO

Oldtimer – Jaguar Type E (1961-75)

Le salon de Genève de 1961 restera dans les mémoires des amateurs comme celui de la Type E. Fille de la Type D, auréolée par trois victoires au Mans, la type E stupéfia les visiteurs par ses formes à la fois fonctionnelles et sensuelles et surtout une personnalité hors du commun. C’est l’aérodynamicien Malcolm Sayer qui la dessina, sous le contrôle de William Lyons. Le coupé rassemble, dans une voiture de sport, un interminable capot avec bossage central, un hayon arrière à ouverture latérale et un vaste espace pour les bagages alors que le cabriolet a, comme on pouvait s’y attendre, un coffre « symbolique ». Très rapidement un coupé 2+2 est ajouté à la gamme, avec deux petites places à l’arrière qui en faisaient presque une voiture familiale et qui pouvait être acheté avec une boite automatique.

La type E fut très prisée en version roadster : 

Comme treize ans plus tôt, avec la XK 120, la type E souleva l’enthousiasme dès sa sortie, même de la presse spécialisée. Traité en volumes harmonieux, le cabriolet ou roadster déclencha chez les acheteurs potentiels des réactions hystériques et des exigences déraisonnables. En 1962, posséder un roadster Type E est le signe tangible d’une appartenance à l’élite et les candidats sont nombreux, car, là encore, William Lyons la propose à un prix inespéré par rapport à ses concurrentes.

Un modèle qui évoluera à plusieurs reprises :

Les évolutions et les modifications sont nombreuses tout au long de la vie du modèle, pour améliorer les performances, la sécurité, le confort, ou encore pour des questions de règlementation, particulièrement aux États-Unis, son principal marché. L’abandon du moteur 6 cylindres en ligne en 1971 au profit d’un nouveau moteur V12 Jaguar constitue l’une des modifications majeures.

La série 1 (1961-1967) : La série 1 est la plus recherchée, elle est considérée comme la plus pure, malgré certains inconvénients d’utilisation. Une pareille idole, incontestée depuis son apparition, peut supporter la critique : d’abord, un boîte de vitesse moyenâgeuse, des freins insuffisants et une tendance à chauffer dans certaines circonstances. Le double arbre étant souple, on oubliera parfois la première vitesse non synchronisée et on évitera les embouteillages, même pour frimer. Mais comment faire autrement avec cette voiture spectacle? C’est elle qui a fait naître le mythe et a inauguré l’ère des voitures de sport modernes. Présentée d’abord avec le célèbre moteur XK 3,8 Litres 6 cylindres, trois carburateurs, à double arbre à cames en tête de la Jaguar XK150S, cette série passe de 3,8 litres à 4,2 litres en 1964. Les modèles étaient d’abord déclinés en coupé ou en cabriolet, puis en 2+2 à partir de 1966. Le coupé 2 places n’est plus fabriqué à partir de la Série 3.

La série 2 (1968–1970) : La Type E subit quelques modifications techniques et esthétiques liées aux exigences antipollution et aux normes de sécurité en vigueur aux États-Unis, premier marché pour Jaguar, et à la nécessité d’améliorer la fiabilité. Esthétiquement, les différences extérieures portent essentiellement sur l’absence de carénage vitré des phares, des pare-chocs plus enveloppants et plus hauts, une entrée d’air plus grande à l’avant pour améliorer le refroidissement, et à l’intérieur, un tableau de bord différent avec des interrupteurs basculants. Sur le plan mécanique, aux États-Unis, la voiture passe de 3 à 2 carbus, ce qui diminuait la puissance de la voiture. Les versions européennes conservaient les trois carburateurs. Les freins à disque sont maintenant des Girling beaucoup plus performants que le système Dunlop des séries précédentes. La série 2 est la plus fiable (et la plus facile à conduire dans la circulation moderne) des Jaguars type E parce que dotée d’un meilleur circuit de freinage et d’un gros radiateur refroidi par deux ventilateurs.

La série 3 (1971–1975) : Les modifications portent sur l’esthétique ainsi que sur la partie mécanique (élargissement de la voie), mais c’est surtout la mise en place du moteur V12 de 5,3 litres qui caractérise cette série. Le gros moteur nécessite une grille de radiateur surdimensionnée, mais ce modèle aura quelquefois des problèmes de refroidissement malgré tout. Bien entretenu il s’avérait plus fiable que le 6 cylindres, plus onctueux à l’usage et les reprises étaient très puissantes grâce aux 46 mkg de couple ! La série 3 est fondée exclusivement sur la version 2+2 à l’empattement allongé car la boîte automatique est maintenant offerte à la fois sur les roadsters et sur les versions coupé 2+2. Les freins avant Girling sont maintenant ventilés.

Caractéristiques Techniques : Voir la notice ci-dessous.

Prix du modèle neuf en 1970 : 42.120 F pour le coupé et 44.100 F pour le cabriolet soit 50.000 € avec 643 % d’inflation.

Prix d’occasion : à partir de 40.000 €.

Film – Le Baiser Papillon (1968)

Le baiser Papillon (“I Love You, Alice B. Toklas!”) est une comédie américaine sorti en 1968, avec Peter Sellers dans le rôle principal, réalisée par Hy Averback sur une musique des Harpers Bizarre. Le film s’inscrit dans la contre-culture des années 1960. Le casting comprend David Arkin, Jo Van Fleet, Leigh Taylor-Young (qui fait ses débuts au cinéma) et Paul Mazursky, le co-scénariste qui obtient ici un petit rôle de Hippie. Le titre américain se réfère à l’écrivaine Alice B. Toklas, qui en 1954, publia un livre mêlant souvenirs et recettes de cuisine sous le titre The Alice B. Toklas Cookbook. La recette la plus connue (qui lui a été soufflée par son ami l’écrivain Brion Gysin) s’appelle haschisch fudge, un mélange de fruits secs, d’épices et de cannabis, dont provient l’appellation de certaines préparations à base de cannabis et de chocolat : Alice B. Toklas brownies.

L’histoire :

L’avocat Harold Fine (Peter Sellers) envisage de se marier avec sa petite amie Joyce (Joyce Van Patten). À l’occasion des funérailles d’un vieil ami de sa mère, un certain Mr Foley, il retrouve son frère, Herbie, un hippie vivant à Venice Beach (Los Angeles). La petite amie de Herbie, une très jolie hippie adepte du Flower Power nommée Nancy, (Leigh Taylor-Young), apprécie Harold et lui cuisine des brownies hallucinogènes. Harold considère cette expérience comme une révélation et commence à renoncer au confort matérialiste de la société conservatrice dans laquelle il évolue habituellement pour explorer ce monde qui est nouveau pour lui. Il renonce à son mariage au dernier instant pour vivre avec Nancy et tente de faire un travail intérieur avec l’aide d’un gourou. En fin de compte, il découvre que le mode de vie hippie est aussi insatisfaisant que son ancien mode de vie et décide de se marier avec Joyce. Mais à la dernière minute, il la quitte à nouveau devant l’autel au moment des consentements, et fuit dans une rue de la ville en disant qu’il ne sait pas exactement où il va, mais «qu’il faut que là-bas ce soit plus beau qu’ici !».

Harold Fine ressemble beaucoup à Peter Sellers :

À la fin des années 60, Peter Sellers était au beau milieu de l’explosion d’idées créatives qui émergeaient en Grande-Bretagne. Bien qu’il ait pour habitude de garder une certaine distance avec son entourage, il avait développé des amitiés avec certains membres des Beatles, apparaissant avec Ringo Starr dans le film The Magic Christian. John Lennon avait aussi un respect particulier pour Peter Sellers puisqu’il était un des ses fans. À la fin des années 60, Peter Sellers, qui était investi dans sa propre recherche spirituelle, est devenu un hippie et a fuit la société de consommation avec George Harrison et Ravi Shankar.

Peter Sellers raconte qu’il a eu une expérience de mort imminente en 1964 à la suite d’une crise cardiaque. Il a vu la “lumière blanche” et voulait aller vers elle. Une main l’a approché, mais il a été éloigné avant de pouvoir l’atteindre. Il a indiqué qu’il savait que, au-delà de la lumière, il y avait un véritable amour et qu’il était déçu de revenir. L’expérience l’a convaincu qu’il avait vécu des vies passées et il ne craignait plus la mort. À la longue, cependant, l’expérience n’a pas résolu ses questions spirituelles, et il a lutté contre la dépression tout au long de sa vie. Cela montre que le personnage qu’il a joué dans “Le baiser Papillon” s’inspire beaucoup de l’authentique Peter Sellers – un homme frustré, enfermé dans une vie dans laquelle il ne croyait pas vraiment, mais cherchant quelque chose de plus profond qu’il ne pouvait pas définir. Il semble qu’il ait approché son idéal, sans jamais vraiment trouver la satisfaction.

Voir sur YouTube : “George Harrison Talks About Peter Sellers” par Tommy Cherry

Album – The Beatles – White Album (1968)

John Lennon (09-10-40)_(†08-12-80), Paul McCartney (18-06-42), George Harrison (25-02-43)_(†29-11-01) et Ringo Starr (07-07-40), les quatre garçons de Liverpool, tous issus de familles ouvrières, découvrent le rock en 1955 avec le premier succès d’Elvis Presley (Heartbreak Hotel). Lennon forme un groupe avec ses camarades d’école, les Quarrymen (fin 56). McCartney se joint bientôt à lui au cours d’une fête paroissiale. Ce dernier présente un copain, Georges Harrison. Avec Stuart Sutcliffe et Pete Best, ils constituent les Beatles première mouture, appelés aussi Silver Beatles. Ils jouent quelques temps dans les petits clubs de Liverpool, avant d’être découverts par un premier manager qui leur décroche un contrat à Hambourg.  La formation est alors : Lennon, McCartney, Harrison, (tous trois à la guitare), Stucliffe (basse), Best (batterie). Les conditions de travail en Allemagne sont pénible, mais c’est là que naît leur sonorité. Fatigué, Sutcliffe quitte le groupe pour aller vivre avec la photographe Astrid Kirchner. Celle-ci “inventera” la fameuse coupe de cheveux Beatles. Paul McCartney se met à la basse. De retour en Angleterre, ils prennent Brian Epstein comme manager (en décembre 1961).

Premiers succès locaux : 

Les groupe fait des auditions chez Decca, PYE, CBS et EMI, mais il essuie un refus polis de ces maisons de disques. Après avoir honoré leurs derniers engagements pour des concerts au Star Club de Hambourg en avril 1962 qui feront l’objet d’un disque live controversé, ils signent en mai chez Parlophone, une sous-marque d’EMI. George Martin devient leur producteur. Août 1962, Ringo Starr remplace Peter Best à la batterie. Le quatuor est en place.

La Beatlemania en quelques dates : 

“Love Me Do”, leur premier tube, sort le 5 octobre 1962. Puis “Please Please Me” en tête au hit-parade en février, suivi en avril de “From Me To You”, en juin de “Twist And Shout” et en août de “She Loves You”. C’est le début des tournées internationale et des critiques allant du meilleur : “Ce sont les plus grands compositeurs depuis Beethoven”, pour le Sunday Time, au pire : “La Beatlemania est comparable à l’hystérie des masses dans le IIIème Reich”, pour le Daily Telegraph ou bien : “Ce sont de vieux zazous rénovés par le yé-yé”, pour France-Soir. Ils font l’Olympia en janvier 1964 en première partie de Sylvie Vartan et Trini Lopez. Au printemps 1964, la Beatlemania franchit l’Atlantique. Le Top 5 du hit parade américain de l’époque est occupé par les Beatles. En Angleterre, Richard Lester leur fait tourner ” A Hard Day’s Night” (Quatre garçons dans le vent) et le premier ministre parle d’eux ainsi : “Vous êtes notre meilleure exportation”. En Août 1964, le groupe fait un concert au Hollywood Bowl, qui sera enregistré par Martin et fera l’objet d’un disque, puis viennent les tubes des années 65 (I Want To Hold Your Hand, I Feel Fine…) et le tournage d’un second film en février 1965 toujours avec Lester (Help). Le 16 juin, les Beatles sont décorés par la reine, ce qui engendre les protestations des anciens combattants. Le 15 septembre à lieu le fameux concert au Shea Stadium de New York devant 55.000 personnes. Le 31 juillet 1966, Lennon déclare : “Nous sommes aujourd’hui plus célèbre que Jésus-Christ”. Août 1966, c’est la dernière tournée de concerts. Dès la fin 66, les Beatles se retrouvent dans un studio pour enregistrer “Sgt Pepper”. Puis touchés par le mysticisme, ils vont méditer en Inde chez le Maharishi.

Les tensions et la séparation :

Le 27 août 1967, Brian Epstein décède. Désormais seuls pour gérer leur empire, les Beatles accumulent les gaffes, surtout financières. Le moment de la séparation approche. Ils participent encore à la réalisation du dessin animé “Yellow Submarine”, de Heinz Edelmann, en juillet 1968. Mais l’arrivée de femmes dans le groupe crée des dissensions (à moins qu’elles ne soient qu’un prétexte). Lennon enregistre avec Yoko Ono, tandis que McCartney voudrait intégrer Linda Eastman dans ses projets avec les Wings. Il y a aussi des disputes internes sur le choix du nouvel homme d’affaire (pour ou contre Allen Klein) ce qui entraine l’éclatement du groupe fin 69. Les Beatles ont vécu, mais leur influence dans la pop music n’en est qu’à ses débuts, notamment sur CSN, Flamin’ Groovies, Lovin’ Spoonful, Byrds, The Kinks, Genesis, Bee Gees, Pink Floyd, ELO, Alan Parsons Project dans un premier temps et par la suite : Tears for Fears, Oasis, U2, The Korgis, Radiohead, The Verve, Coldplay, Travis, Keane,…)

Quelques albums à réécouter :

A Hard Day’s Night (1964) : Paru en France sous le titre “Quatre garçons dans le vent”, c’est la bande originale du film. Le travail sur les harmonies vocales est impressionnant (“A Hard Day’s Night”, “Can’t Buy Me Love”) et chaque fois renouvelé. Tous les titres sont signés Lennon-McCartney, comme se sera désormais la règle, quelque soit celui des deux musiciens de qui viendra l’idée. Les qualités instrumentales vont de pair avec les voix. Le son Beatles est désormais en place.

Revolver (1966) : Ils font l’expérience du LSD et rencontrent l’Inde, sa musique et sa philosophie. Selon celui qui les compose, les chansons sont tantôt nostalgiques (“Eleonor Rigby, chanté par Paul), tantôt délibérément d’avant garde (“Tomorrow Never Know, de John), tantôt très orientales (“Love You To”, de George). Les Beatles commencent à bien s’amuser avec les techniques de studio sur “Tomorrow”.

Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band ( 1967) : Une pierre angulaire dans toute la pop music. Ici on a affaire à leur premier concept album. Les chansons se suivent sans rupture, jusqu’à un point final dramatique. L’inspiration de l’ensemble est souvent attribué aux substances hallucinogènes comme en témoigne “Lucy In The Sky With Diamonds”. Les Beatles sont toujours proches de leur génération, et “She’s Living Home” est dédié à tous celles et ceux qui ont quitté leur famille pour les incertitudes de la route. “Sgt Pepper” ouvre la voie à toutes sortes d’expériences musicales hors des sentiers battus, et pouvant profiter de la longueur d’un album (Pink Floyd, Soft Machine, King Crimson…). C’est aussi à partir de là qu’on attachera une plus grande importance à la réalisation de la pochette.

The Beatles (« White Album ») ( 1968) : Connu aussi comme l’album blanc, à cause de sa pochette. Les Beatles sont arrivés à maturité. Mais les tiraillements, les désirs de s’individualiser, font que chaque morceau porte de manière plus évidente la signature de son auteur. John, influencé par Yoko Ono, se lance dans la musique d’avant-garde avec “Revolution N°9”. George invite son ami Eric Clapton à jouer avec lui dans une de ses composition sur “While My Guitar Gently Weeps”. Et Paul hésite entre son goût pour les jolies ballades sur “Blackbird” et son admiration pour Little Richard avec “Halter Skelter”. C’est souvent chacun pour soi et l’on sent que la fin est proche. 

Dans leur quasi-totalité, les chansons qui figurent sur l’Album Blanc sont conçues durant le séjour du groupe à Rishikesh, dans l’ashram du Maharishi Mahesh Yogi, à la fin de l’hiver et au printemps 1968. Là, au nord de l’Inde, ils reçoivent quotidiennement son enseignement sur la Méditation transcendantale, dans ce qui est censé être une véritable retraite, ponctuée de longues périodes de méditation, perçue par les membres du groupe comme un répit spirituel loin de la folie qui, depuis 1963, les entoure dans le monde entier.

Les Beatles quittent Rishikesh avant la fin du programme d’enseignement qu’ils devaient suivre, Ringo Starr et Paul McCartney étant les premiers à s’en aller, John Lennon et George Harrison désertant les lieux ensemble, un peu plus tard. John Lennon a raconté les circonstances de son départ : C’est en apprenant que le Maharishi aurait fait des avances sexuelles à l’actrice américaine Mia Farrow (présente avec sa sœur Prudence lors de ce séjour) qu’il se met en colère, considère dès lors que le « maître » est un imposteur et compose la chanson accusatrice “Sexy Sadie”. Prudence Farrow a aussi droit à une chanson, “Dear Prudence”.

Abbey Road ( 1969) : Le dernier album enregistré par les “Fab Four”. Et le plus vendu. Teinté d’une grande mélancolie, il commence par un appel à se retrouver avec “Come Together”, et se termine par une constation : “The End”. Certain des plus beaux morceaux des Beatles s’y trouvent gravés (dont deux de George Harrison, magifiques :  “Something” et “Here Come The Sun”.

Discographie :

Please Please Me ( 1963)
With the Beatles ( 1963)
A Hard Day’s Night ( 1964)
Beatles for Sale ( 1964)
Help! ( 1965)
Rubber Soul ( 1965)
Revolver ( 1966)
Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band ( 1967)
The Beatles (« White Album ») ( 1968)
Yellow Submarine ( 1969)
Abbey Road ( 1969)
Let It Be ( 1970)

Voir sur YouTube : “The Beatles – While My Guitar Gently Weeps” ; “The Beatles – Revolution” ; “The Beatles – Penny Lane” ; “The Beatles – Eleanor Rigby (From “Yellow Submarine”)” ; “The Beatles – A Day In The Life” et “The Beatles – Free As A Bird” par TheBeatlesVEVO

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