Livres SF – Philip K.Dick – Cinq romans des Années 70

L’auteur :

Philip Kindred Dick est l’auteur d’une série de chef d’œuvres comme “Ubik” ou “Le Dieu venu du Centaure”. Né en 1928 à Chicago et mort le 2 mars 1982 à Santa Ana, Dick déploie dans ses livres une qualité de vision quasi hallucinatoire digne des plus grands peintres de l’imaginaire. Sa première nouvelle sort aux Etats-Unis en 1952 dans la revue Planet. Sa première récompense littéraire vient dix ans plus tard avec “Le Maître du Haut-Château” qui remporte le Hugo à la convention mondiale de SF. La France le consacrera définitivement après 1968.

Nombre de ses œuvres ont été adaptées au cinéma pour devenir des films cultes : tels Blade runner, Total recall, Planète hurlante, Minority report, A scanner darkly, Next, L’Agence, The man in the high castle (série TV).

Philip K. Dick au début des années 70 :

Pour mieux comprendre l’état psychique de l’auteur quand il a écrit ces livres, il faut savoir qu’en 1969, sa vie s’écroulait. Couvert de dettes, il voit sa seconde femme partir avec l’enfant (répétition d’un traumatisme connu), mais cette fois le somatique fait défaut à son tour: l’organisme miné par les amphétamines, le foie en mauvais état, la tension trop élevée, il doit entrer à l’hôpital en proie à des fantasmes de morcellement: “J’avais l’impression que mon corps partait en morceaux, que le gouvernement voulait ma mort. Alors je me suis fait soigner, puis j’ai décidé  de m’enfuir des U.S.A. sans espoir de retour et d’aller mourir au Canada”.

Ubik (1969-70) “Une pulvérisation invisible d’Ubik et vous bannirez la crainte obsédante, irrésistible, de voir le monde entier se transformer en lait tourné”.
Qu’est-ce qu’Ubik? Une marque de bière? Une sauce salade? Une variété de café? Un médicament? Peut-être… Et quel est donc ce monde où les portes et les douches parlent et n’obéissent aux ordres qu’en retour de monnaie sonnante et trébuchante? Un monde où les morts vivent en animation suspendue et communiquent avec les vivants dans les “moratoriums”. C’est dans cet univers que Glen Runciter a créé un organisme de protection contre les intrusions mentales : télépathie, précognition, para-kinésie. Joe Chip, un de ses employés, est chargé de monter un groupe de “neutraliseurs” de pouvoirs “psy”, afin de lutter contre ce qui semble être une menace de grande envergure.
Dick, récompensé par le prix Hugo en 1963 pour “Le Maître du haut-château” atteint ici le sommet de son art : la peinture de mondes illusoires, paradoxaux, voir schizophrènes et psychédéliques comme dans “Le Dieu venu du centaure”.

Au bout du labyrinthe (1970) : Après huit ans d’attente, Seth Morley reçoit son autorisation de transfert sur la planète Delmak-O. Il s’y retrouve en compagnie d’une douzaine d’autres personnes originaires de tous les points de la galaxie. Chacune représente une discipline scientifique différente mais nul n’est là pour recevoir ni pour leur dire quel genre de travail on attend d’eux. Qui plus est, la planète est changeante et le paysage se déforme sans arrêt. Les colons aperçoivent parfois un édifice qui, à d’autres moments, s’évanouit. Ailleurs, ils croisent de grosses coccinelles portant des caméras sur leur dos ! Mais la situation devient véritablement dramatique lorsqu’une sorte de folie homicide s’empare de certains membres de la communauté. N’ont-ils pas été envoyés sur Delmak-O que pour y périr ?

Message de Frolix 8 (1970) : Sur Terre, en l’an 2135, ce sont les Exceptionnels et les Hommes nouveaux qui gouvernent — surdoués, technocrates et tyranniques. Et les Ordinaires obéissent, sans désespérer tout à fait…
Ils se souviennent, en effet, de Thors Provoni, un Ordinaire comme eux, mais rebelle. A bord d’un vaisseau, il s’est échappé dans la galaxie, à la recherche d’alliés qui libéreront la Terre de l’oppression. Où est-il ? Vit-il encore ?
Oui, un messager clandestin circule : Provoni revient, mission réussie. Ce que le message ne dit pas, c’est que l’aide qu’il a obtenue est celle des Frolixiens, des créatures non humaines…
Va-t-il avec eux sauver la Terre, ou la perdre ?

Coulez mes larmes dit le policier (1974) : est l’histoire d’un homme dont tout le monde semble avoir oublié l’existence et l’identité. La veille encore, il était Jason Taverner, producteur de télévision respecté, chanteur à ses heures et idole d’au moins trente millions de téléspectateurs.
Mais lorsqu’il s’éveille dans une chambre d’hôtel sordide un matin, il semble être le seul être humain au monde à savoir qui avait été— Jason Taverner. Ses amis, ses collaborateurs, et même Heather, sa maîtresse et complice de toujours, affirment ne jamais l’avoir rencontré.
Une situation pour le moins inconfortable dans Etat ultra policier où les campus sont assiégés depuis vingt ans et où le défaut de papiers d’identité suffit à vous envoyer au bagne. Seulement voilà, ce n’est pas un homme comme les autres. Produit d’une expérience secrète, Taverner est un “Six”, un mutant aux nerfs d’acier qui mènera une lutte sans merci, sous les yeux d’un “Pol” sentimental, contre la folie où il vient de basculer.

Deus Irae (1975) : Après l’holocauste qui a mis fin à la Troisième Guerre mondiale, les rares survivants devenus méconnaissables à force de mutations sont l’enjeu d’une lutte sans merci entre deux Églises : celle du Bien et celle du Mal, qui vénère Deus irae, le Dieu de la Colère, celui qui a lâché sur le monde l’horreur atomique.
Chargé de réaliser un portrait de cette funeste divinité pour ranimer la foi de ses fidèles, Tibor McMasters, un peintre sans bras ni jambes, part à sa recherche à travers une Terre dévastée, en proie aux stigmates d’un monde devenu fou. Un monde où se dissipe la frontière entre l’humain et le divin…

Rétroactu 1970 – Émission TV : Aujourd’hui Madame (1970-82)

Quelques évènements de l’année 1970 :

15 janvier : Fin de la guerre du Biafra.
5 mars : Entrée en application du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, signé le 1er juillet 1968 par Richard Nixon et Léonid Brejnev, mais sans la France.
20 mars : La conférence de Niamey (Niger), qui rassemble 21 États, crée l’Agence de coopération culturelle et technique (Agence francophone).
1 avril : Paul McCartney annonce la séparation des Beatles, groupe mythique des années 60.
29 avril : Intervention américaine au Cambodge.
17 avril : Retour sur Terre de la mission lunaire habitée Apollo 13, partie le 13 avril, laquelle a rencontré un problème majeur lors de l’aller vers la Lune, à savoir l’explosion de la réserve d’oxygène des trois hommes de l’équipage. Le retour vers la Terre, via la Lune, est une des aventures humaines les plus incroyables. Ron Howard en fera un film en 1995 avec Tom Hanks dans le rôle du commandant de bord de la mission.
31 mai : Un tremblement de terre de magnitude 7,9 fait 69 000 victimes à Ancash au Pérou.
18 juin : Victoire surprise des conservateurs aux législatives au Royaume-Uni. Edward Heath, chef du parti conservateur devient Premier ministre du Royaume-Uni le 19 juin (fin le 4 mars 1974). Il entreprend une politique d’inspiration néolibérale : réduction des impôts directs, dont la tranche maximale passe de 90 à 75 %, libération du crédit pour relancer la consommation, diminution des dépenses de l’État, arrêt des subventions aux industries en difficulté.
14 juillet : Mort de Luis Mariano (chanteur espagnol).
1er septembre : Décès de François Mauriac (écrivain français).
8-10 septembre : Troisième conférence des non-alignés à Lusaka (Zambie).
17-27 septembre : Septembre noir.
18 septembre : Décès de Jimi Hendrix (chanteur et guitariste de rock américain).
23 septembre : Décès de Bourvil (acteur et chanteur français).
28 septembre : Décès de Gamal Abdel Nasser (homme politique égyptien).
9 octobre : Mort de Jean Giono (écrivain français).
10 octobre : Mort d’Edouard Daladier (homme politique français).
1 novembre : Incendie du 5-7 en France : 146 morts.
4 novembre : L´avion supersonique Concorde OO1 atteint deux fois la vitesse du son.
9 novembre : Mort de Charles de Gaulle (homme politique et militaire français)
7-13 novembre : Le cyclone de Bhola fait plus de 500 000 morts au Pakistan oriental.
13 novembre : Hafez el-Assad, membre du Parti Baas et ancien pilote de chasse, prend le pouvoir en Syrie par la force. Il devient premier ministre et secrétaire général du Parti Baas. Ses principaux adversaires sont arrêtés ou exilés. La police politique est épurée et le nouveau régime mène une politique de libéralisation politique.
15 novembre : France : censure de Hara-Kiri, qui lance Charlie Hebdo.
10 décembre : Le prix Nobel de la paix est attribué à l’Américain Norman Borlaug ; Louis Néel et Hannes Alfvén partagent le prix Nobel de physique.

Émission TV : Aujourd’hui Madame (1970-82) :

Aujourd’hui madame est un magazine télévisé quotidien français destiné aux femmes au foyer créé par Armand Jammot et diffusé sur la deuxième chaîne couleur de l’O.R.T.F. du 19 mai 1970 jusqu’au 2 janvier 1975 puis du 6 janvier 1975 jusqu’au 15 janvier 1982 sur Antenne 2.

L’émission était présentée en alternance par Alain Jérôme (mai 1970 – février 1973), Jacques Garat, Alexa (mai 1970 – mars 1971) et Nicole André. Aujourd’hui Madame était la première émission de l’après-midi à la télévision française. Elle ouvrait les programmes de la deuxième chaîne de l’ORTF à 14h30.

Cette émission alterne plateau et reportages sur un thème de société intéressant le public féminin. On doit l’énergique musique du générique à Jo Moutet. Elle est remplacée par Antenne 2 en 1982 par Aujourd’hui la vie à partir du 18 janvier 1982.

(Photo de présentation : Aujourd’hui madame, 1970).

Voir sur Dailymotion : Sylvie Vartan et Serge Gainsbourg sur Aujourd’hui madame

Voir sur YouTube : “24 Heures sur la Une émission du 02 Aout 1970” par Ina Actu

Feuilleton TV – Téva opération Gauguin (1970)

Téva opération Gauguin est une mini-série française, en 13 épisodes de 26 minutes, créée par Adolphe Sylvain et diffusée à partir du 8 septembre 1970 sur la deuxième chaîne de l’ORTF. Elle a aussi été diffusée en Belgique et en Suisse. Le rôle titre de la série est tenu par le jeune Teva Sylvain alors âgé de quatorze ans. Il est le fils du réalisateur et créateur de la série. C’est Georges de Caunes qui fit les commentaires en voix-off dans un style décontracté et plein d’humour.

Synopsis :

Dans le cadre enchanteur de Tahiti, monsieur Pigeon, le fils d’un commandant de marine ayant séjourné sur l’île tente de récupérer un tableau de Paul Gauguin, objet d’un héritage qu’il lui est dû. Teva et sa bande de copains s’interposent à Damoclès, le méchant, qui fait tout pour récupérer ce tableau.

Technique :

Le feuilleton a été tourné en Polynésie française en couleurs pendant les années 1967 et 1968. Il a fallu deux années pour achever les prises de vues de cette série dont la diffusion en France a inauguré l’avènement de la couleur sur les écrans de la télévision française en 1970.

Ce feuilleton fit découvrir Tahiti et la Polynésie française et contribua, à l’époque, au lancement de la télévision en couleurs en métropole. La bande originale de la musique de François de Roubaix fut éditée en disque microsillon.

Source

Voir sur YouTube : “Teva dans Opération Gauguin – Premier épisode” et “Teva dans Opération Gauguin – Deuxième épisode” ; Voir sur Dailymotion : “Teva dans Opération Gauguin – Troisième épisode” et “Teva Opération Gauguin – Quatrième épisode” mis en ligne par Tahiti Souvenirs

 

Album – Crosby, Stills and Nash (& Young) – Déjà vu (1970)

En 1968, l’Amérique se cherchait encore de nouveaux Beatles. Elle faillit bien les trouver avec ce quatuor. David Crosby et Graham Nash ayant quitté leur groupe respectif (Byrds and Hollies) avaient décidé de former un duo vocal. La perfection de leurs harmonies enchanta Steve Stills, lui aussi au chômage après la séparation des Buffalo Springfield. Ainsi réuni sous les meilleurs auspices, le groupe produisit  un fantastique premier album. Puis il fit appel à Neil Young, ancien collègue de Stills chez les Buffalo Springfield.

Le second album  porte tout entier sa marque, alors que, déjà, le trio semble s’essouffler. Un album live, “Four way street”, montre dès 1970 le désir des musiciens d’aller chacun de son côté. Ils ne se retrouveront que quatre ans plus tard, le temps d’un concert. Mais la magie n’est plus là et tous les efforts pour la retrouver seront inutiles.

Pourtant un espoir se fait jour quand Crosby Stills & Nash se reforme pour réaliser CSN en 1977 et Daylight Again en 1982. Ce dernier disque est principalement une collaboration entre Stills et Nash, Crosby ayant de sérieux problèmes de dépendance à la cocaïne, il n’apparaît que sur deux chansons de l’album, Mike Finnigan, Timothy B. Schmit des Eagles ou Art Garfunkel accompagnant Stills et Nash sur les autres chansons. Crosby est arrêté en 1985 pour possession d’arme, ce qui interrompe la tournée du trio.

CSN & Y se reforme au complet en 1988 pour American Dream, Neil Young ayant fait la promesse de rejoindre le groupe pour ce disque si Crosby se tirait de ses ennuis avec la drogue. Ce sont deux compositions de Young qui ressortent tout particulièrement, This Old House et American Dream. Mais la contribution de Young s’arrête là ayant sa propre carrière avec Crazy Horse.

CSN enregistre en 1990, avec les collaborations de Peter Frampton et de Branford Marsalis, le très pop “Live It Up” et en 1994 “After the Storm”.

En 1999, CSN & Y réalisent un nouvel album Looking Forward avec la maison de disques de Young, Reprise Records. Ils font aussi des tournées en 2000 et 2002.

En 2006, CSN & Y se reforment pour la tournée “Freedom of Speech”, aux États-Unis.

L’album : Déjà vu (1970) : Un de leur chef d’œuvre. Le “Carry on” de Stills est dans la même veine que sa suite. Mais la présence de Neil Young et de ses compositions confère une autre dimension à l’album (Helpless, Country girl). De leur côté, Crosby et Nash semblent déjà préparer  leur avenir en duo. Ils sont à part, ne se mêlant pas à cette lutte fratricide Stills-Young.

Discographie : 

1969 : Crosby, Stills & Nash
1970 : Déjà Vu*
1971 : 4 Way Street*
1974 : So Far* (compilation)
1974 : Journey Through the Past*
1977 : CSN
1980 : Replay (compilation)
1982 : Daylight Again
1983 : Allies
1988 : American Dream*
1990 : Live It Up
1991 : CSN (coffret)
1994 : After the Storm
1998 : Carry On (compilation)
1999 : Looking Forward*
2005 : Greatest Hits (compilation)
2008 : Déjà Vu Live*
2009 : Demos* (compilation)
2012 : CSN 2012 (live)
2014 : CSNY 1974* (live)

(* enregistré avec Neil Young)

Voir sur YouTube : “Crosby Stills and Nash, “Carry On” mis en ligne par gtar101  ;  “Crosby Stills & Nash – Southern Cross” par CSNYTApp

 

Oldtimer – Citroën SM (1970-75)

La SM (“S” pour projet S et “M” pour Maserati) fut la grande vedette du Salon de Genève de mars 1970. Cette Citroën, née de la collaboration forcée entre Citroën et Maserati – Citroën ayant pris le contrôle de la firme italienne-, offrait Plusieurs innovations techniques, en plus de la déjà célèbre suspension Hydropneumatique.

Ligne et direction :

La direction assistée était caractérisée par un durcissement automatique en fonction de la vitesse; l’assistance diminuait progressivement au fur et à mesure de l’accroissement de la vitesse du véhicule, pour être quasiment nulle à très haute vitesse. Quant à la ligne, particulièrement aérodynamique, elle rappelait un peu celle de la DS et préfigurait par ailleurs la future CX.

Un mariage éphémère :

Avec son moteur Maserati, la SM – une traction avant- fut à son époque la voiture française la plus rapide. Modèle de pointe de la gamme Citroën entre 1970 et 1974, la SM fut la concrétisation du contrôle financier opéré sur Maserati depuis 1968 par la société Citroën et qui devait, théoriquement par la suite, mener à un accord de collaboration technique et financière avec Fiat. Mais le mariage franco-italien échoua et Citroën passa, en 1974, sous la coupe de Peugeot, signant l’arrêt de la production de la prestigieuse SM.

Particularités :

Un nez surbaissé, une vitrine de six phares à iode équipé d’un dispositif hydraulique de correction d’assiette automatique composent un ensemble qui n’a jamais vieilli. La forme du volant répond à celle des cadrans. Dessiné comme un arc, la planche de bord est ultramoderne, avec des matériaux à touches sophistiqués.

Caractéristiques :

Moteur: Maserati 6 cylindres en V à 90°; cylindrée 2670 cm3; puissance réelle, 179 ch DIN à 5500 tr/mn; 2×2 arbres à cames en tête; dimensions: longueur,  4,90m; largeur, 1,84 m; poids, 1450 kg; performance: Vitesse de pointe, 220 km/h. Production: 12920 exemplaires.

Prix en 1970 et prix actualisé en 2016 en tenant compte de l’inflation : 46.000 F soit un prix actualisé de 49.637 €.

Cote constatée en 2016 : 15.000 € et jusqu’à 30.000 € pour un modèle fiabilisé et en parfait état.

Ci-dessous Photos extraites d’une Brochure Citroën 1971

Voir Sur YouTube : “Citroën SM : impressions au volant (2/3)” mis en ligne par Petites Observations Automobiles

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