Album – Peter Gabriel – So (1986)

Après son départ du groupe de rock progressif britannique Genesis en 1976, Peter Gabriel a commencé à travailler sur le premier de ses trois albums éponymes ; chaque disque a été nommé « Peter Gabriel », a-t-il dit, comme s’ils étaient des éditions du même magazine. En 1977, son premier album solo est sorti et est devenu un succès avec « Solsbury Hill ». Un autre enregistrement auto-intitulé a suivi en 1978, mais a eu des retombées relativement faibles. Le troisième album éponyme de Gabriel s’est révélé être sa percée artistique. Produit par Steve Lillywhite et sorti en 1980, l’album a fait apparaître Peter Gabriel comme l’un des musiciens les plus ambitieux et innovants du rock, ainsi que l’un des plus politiques – « Biko », une chanson sur un activiste anti-apartheid assassiné, est devenu l’un des Le plus grand hymne de protestation des années 80 -.

En 1982, Gabriel sort l’album Security, qui remporte un succès encore plus grand, obtenant des critiques positives notamment pour la vidéo étonnante de « Shock the Monkey ». En même temps que sa carrière solo décollait, Peter Gabriel conviait son ancien groupe Genesis pour financer son WOMAD – World of Music, Arts and Dance – Festival. WOMAD a été conçu pour promouvoir diverses musiques et coutumes du monde au public de l’Ouest, et il s’est vite transformé en un événement annuel. Un double album live est sorti cette année là pour commémorer l’événement. Tandis que Gabriel travaillait sur son cinquième album, il a contribué à la bande-son du film Birdy de Alan Parker en 1984. Son œuvre a été très appréciée et il a remporté le Grand Prix du Jury à Cannes cette année-là. Après avoir fondé Real World, Inc. – une société consacrée au développement de liens entre la technologie et les arts multiethniques, il sort son cinquième album So.

So (1986) : est sûrement l’album le plus réputé de Peter Gabriel, en grande partie pour son hommage « Sledgehammer » à la maison de disque Stax de Menphis et à Otis Reding. Sur ce morceau, le cornet était joué par Wayne Jackson des Memphis Horns, les musiciens de la maison de Stax ; son vidéoclip ludique et novateur fut un des plus diffusés dans l’histoire de MTV. Mais Gabriel n’avait jamais anticipé son succès phénoménal : «Je l’avais oublié, mais Tony Levin m’a rappelé que Sledgehammer a failli ne pas être de l’album So, raconte le chanteur. Tony s’apprêtait à rentrer chez lui quand je lui ai dit que j’avais une autre idée que je voulais essayer. C’était Sledgehammer.» Sledgehammer atteint le numéro 1 au billboard Américain ainsi que sur les charts en Angleterre. On peut noter aussi le titre Don’t Give Up, en duo avec son amie, la chanteuse Kate Bush. Enfin, « Big Time » – présentant une vidéo très similaire à « Sledgehammer » – atteint la première place et « In Your Eyes » entre dans le Top 30. 

Us (1992) : Gabriel a travaillé longuement sur cet album qu’il sort au printemps 1992. Au cours de son enregistrement, Gabriel a traversé un certain nombre de bouleversements personnels, y compris un divorce douloureux, et ces tensions se sont manifestées sur l’album, un disque beaucoup plus sombre que So. Un seul morceau marche bien : « Steam », et atteint le Top 40, permettant à l’album d’être certifié platine. Les singles de l’album sont « Digging in the Dirt », »Blood of Eden » (aussi dans le film de Wim Wenders, Until the End of the World, sorti en 1991), et « Kiss That Frog ».

Up (2002) : sort une décennie après Us. Dense, cérébral, et souvent difficile, le disque n’a pas marché en Amérique mais fut certifié or au Canada.

Scratch My Back (2010) :  contient des reprises orchestrales de chansons interprétées à l’origine par Radiohead, Arcade Fire, Paul Simon, David Bowie et d’autres.

New Blood (2011) : est une collection de réinterprétations orchestrales de ses propres chansons.

En 2014, Gabriel a été intronisé au Hall of Fame du Rock & Roll en tant que chanteur solo, rejoignant Genesis, qui avait été intronisé quatre ans plus tôt.

Discographie : 

1977 : Peter Gabriel 1 (Car)
1978 : Peter Gabriel 2 (Scratch)
1980 : Peter Gabriel 3 (Melt)
1982 : Security
1986 : So
1992 : Us
2002 : Up
2010 : Scratch My Back
2011 : New Blood

Voir sur YouTube : « Peter Gabriel – Sledgehammer » ; « Peter Gabriel – Big Time » ; « Peter Gabriel – Steam » ; « Peter Gabriel – Shock The Monkey » et « Peter Gabriel – Solsbury Hill » par Peter Gabriel

Album – Boston – Boston (1976)

En Amérique, on appelle ce genre de phénomène « overnight sensation ». Jaillis de nulle part, le groupe vend un million d’exemplaires de son premier album quelques mois seulement après sa formation. Son leader, Tom Scholz, est nanti d’une sérieuse formation de technicien, et a jeté les bases de la musique du groupe, tout seul dans son propre studio, avant de réunir ses propres équipiers. Les membres originaux de Boston comprenaient Tom Scholz à la guitare, Brad Delp comme chanteur, Barry Goudreau à la guitare, et Jim Masdea à la batterie.

Les débuts :

Les débuts du groupe remontent à 1969 avec Mother’s Milk. Le groupe est composé du guitariste Barry Goudreau, du chanteur Brad Delp et du batteur Jim Masdea. Tom Scholzles les rejoins plus tard aux claviers. Mais dans un premier temps, celui-ci ne dispose pas d’un matériel assez performant dans son studio artisanal pour faire des démos convaincantes, et leurs essais ne sont pas concluants. Tom Scholz est à la base un ingénieur du MIT. Il est devenu progressivement compositeur, musicien multi-instrumentiste surdoué et producteur talentueux. Il peut être considéré à lui seul comme l’inventeur du rock FM et l’inspirateur de groupes tels que Toto ou Foreigner qui apparaitrons plus tard, au début des années 80.

Boston (1976) : : un succès instantané : 

La majorité des musiques du premier album furent enregistrées pendant l’hiver 1975 dans le studio de Scholz situé au sous-sol de sa maison. Scholz tenta à nouveau de présenter ses démos, cette fois ci chez Epic Records, magnifiées par la superbe voix d’un chanteur rencontré en cession d’enregistrement dans un studio professionnel. Epic fut séduit, et lui fit signer un contrat d’enregistrement. Le chanteur Brad Delp, né à Peabody, Massachusetts en 1951 fut en quelque sorte l’arme secrète du projet de Scholz. Sa «voix dorée» poussera d’ailleurs ultérieurement de nombreux artistes de rock à prendre le micro.

Des enregistrements complémentaires furent effectués, au printemps 1976, à Los Angeles aux Capitol Studios (pour le chant de Brad) et au Record Plant. À l’exception de la batterie, Scholz joua pratiquement seul de tous les instruments sur tous les titres.

En 1976, le groupe prend le nom de Boston en référence à la ville natale des membres et sort un premier album éponyme qui devient certifié platine au bout de seulement trois mois (il se vendra à 20 millions d’exemplaires dans le monde entier en trente ans…) Au moment où le disco et le punk commençaient à émerger, le rock traditionnel de Boston embrasa les stations de radio et culmina dans les Hit Parades. Trois singles furent tirés de cet album, « More Than a Feeling », « Long Time » et « Peace of Mind ». Il se classèrent tous les trois dans le top 40 du Billboard Hot 100 aux États-Unis. La tournée du premier album se fit avec Barry Goudreau, Tom Scholz, Sib Hashian, Brad Delp et Fran Sheehan, et le groupe joua devant une grande variété de publics. Sur son deuxième album, Scholz continue a expérimenter sa musique avec un sens grandissant du perfectionnisme.

Don’t Look Back (1978) : C’est le deuxième album studio du groupe. La piste titre est l’un des plus grands succès du groupe, atteignant la 4ème place sur le Billboard Hot 100. L’album s’est vendu à plus de quatre millions d’exemplaires dès le premier mois de sa sortie et a été certifié 7 x platine par la RIAA aux U.S.A. Cet album a également marqué le début d’un combat juridique du groupe avec son label Epic Records. Scholz a affirmé que les dirigeants du Label l’ont poussé à sortir l’album avant qu’ils ne soit prêt. Il a également déclaré que l’album était ridiculement court et qu’il aurait fallu une autre chanson.

Third Stage (1986) : Le procès avec Epic Records bloque un long moment l’avenir du groupe puis Scholz passe chez MCA. Leur troisième album, sort finalement le 23 septembre 1986 soit 8 ans plus tard… La malchance et le destin semblent s’acharner contre le groupe, des inondations et des pannes d’électricité entraînent l’arrêt de nombreuses séances de studio. Lorsque l’abum sort, il devient N°1 au Billboard 200, et il y reste pendant quatre semaines. Le premier morceau de l’album, « Amanda », a été écrit en 1980 (lorsque Boston a commencé à travailler sur l’album) et est devenu le seul numéro 1 du groupe. Il est resté à la première place pendant deux semaines en novembre 1986. Il a été suivi par le deuxième Top 10 de l’album « We’re Ready », qui a atteint la neuvième place en 1987. Les chansons « Cool the Engines » et  » Can’tcha Say/Still in Love » ont également obtenu un classement substantiel.

Walk On (1994) : Après le succès de leur troisième album sorti en 1986, le groupe a commencé à écrire Walk On. Cependant, en raison de frictions et de désaccords accrus entre Tom Scholz et Brad Delp, ce dernier a quitté le groupe en 1989 pour rejoindre le guitariste membre fondateur de Boston Barry Goudreau et former un nouveau groupe, nommé RTZ. Peu de temps après, Fran Cosmo a été embauché et présenté comme nouveau chanteur. Delp a retrouvé le groupe pour aider à l’écriture, mais n’a pas chanté sur l’album, bien qu’il ait participé au Walk On Tour. Delp et Cosmo ont également partagé des compositions sur le prochain album de Boston, Corporate America. Après sa sortie, Walk On a atteint la 7ème place au Billboard 200 grâce au succès « I Need Your Love ». Le disque contient également les superbes chansons « Magdalene » et « What’s Your Name ». Il a été certifié platine par la RIAA le 8 septembre 1994.

Corporate America (2002) : L’album introduit Anthony Cosmo et Kimberley Dahme en tant que membres du groupe et auteurs-compositeurs. C’est aussi le dernier album de Boston sur lequel apparait le chanteur et membre fondateur Brad Delp. L’album s’est vendu à 32 000 exemplaires lors de sa première semaine de sortie et a été classé 42ème sur le Billboard 200. En 2013, l’album s’était vendu à 139.000 exemplaires aux États-Unis. À écouter, le tube accroche-oreille « I Had A Good Time ».

Le 9 mars 2007, le chanteur Brad Delp se suicide à son domicile à Atkinson, dans le New Hampshire à l’âge de 55 ans. Delp était bien connu pour sa voix «dorée» qui montait très haut dans les octaves. Delp était également un multi-instrumentiste, qui jouait de la guitare, de l’harmonica et des claviers. En outre, il a écrit ou co-écrit plusieurs chansons pour Boston et beaucoup d’autres artistes. Le groupe a depuis recruté Tommy DeCarlo, un fan du groupe ayant une voix similaire à celle de Delp : DeCarlo a commencé à enregistrer des reprises de leurs chansons et à les publier sur MySpace. Quand Brad Delp s’est suicidé, DeCarlo a écrit une chanson en hommage à Delp et l’a posté sur sa page Myspace. Un autre fan de Boston a entendu le travail de DeCarlo et lui a suggéré d’envoyer un lien de sa page Myspace à un membre de Boston. DeCarlo l’a fait et a été contacté par Tom Scholz lui-même pour être l’un des chanteurs au Brad Delp Tribute Concert à Boston. Il a ensuite été embauché comme membre permanent du groupe.

Life, Love & Hope (2013) : Après plus de 10 ans de préparation, Boston sort un nouvel album studio le 3 décembre 2013. Le membre fondateur, Tom Scholz déclare: « Ce sont des chansons venant du cœur, chacune d’elles. Elle m’ont demandé beaucoup d’efforts avec une écriture, une organisation, une exécution et un enregistrement, toujours à la hauteur de mes exigences. Tous les titres ont été méticuleusement enregistrés sur des bandes analogiques avec les mêmes machines et équipements utilisés dans les albums de Boston depuis 35 ans ».

Discographie : 

Boston (1976)
Don’t Look Back (1978)
Third Stage (1986)
Walk on (1994)
Greatest Hits 1976-1997 (1997)
Rock and Roll Band (Compilation – 1998)
Corporate America (2002)
Life, Love & Hope (2013)

Voir sur YouTube : « Boston – More Than a Feeling HD » par GHWTVideos ; « Boston – Don’t Look Back » par BostonVEVO ; « Boston I need your love » et  « Boston – What’s Your Name » par z2Apotheosis

Album – Blue Oyster Cult – Agents Of Fortune (1976)

Dans les années 60, en pleine période « psychédélique », ils s’appelaient Soft White Underbelly. Le goût pour les noms compliqués leur est resté avec Blue Oyster Cult (ce qui signifie en français : la secte de l’huître bleue). Originaires de Long Island, New York, leur style musical oscille entre le hard rock et le rock psychédélique. Leur popularité commence le jour où ils rencontrent d’anciens journalistes du rock qui deviennent leurs managers-producteurs : Murray Krugman et Sandy Pearlman. Ceux-ci confèrent à leurs protégés une image vaguement inquiétante de société secrète avide de pouvoir, et lorgnant dangereusement vers certains thèmes nietszchéens à la mode dans les années 30-40. L’originalité de la formation consiste en la présence de quatre guitaristes (dont un bassiste) chacun prenant des solos à tour de rôle. Il s’agit du guitariste Buck Dharma, du batteur Albert Bouchard, du claviériste guitariste Allen Lanier, du chanteur guitariste Eric Bloom et du bassiste Andrew Winters.

Leur premier album Blue Öyster Cult sort en janvier 1972 et se vend bien ; sa couverture en noir et blanc est réalisée par Bill Gawlik. L’album contient les chansons « Cities on Flame with Rock and Roll », « Stairway to the Stars », et « Then Came the Last Days of May ».

Leur album suivant, Tyranny and Mutation, publié en 1973, est écrit par le groupe pendant la tournée promotionnelle du premier LP. Il contient les chansons « The Red and the Black » et une réédition de « I’m On The Lamb But I Ain’t No Sheep », « Hot Rails to Hell », et « Baby Ice Dog », la première collaboration du groupe avec Patti Smith.

Le troisième album du groupe, Secret Treaties (1974), est bien accueilli et le groupe est inspiré. L’idéologie qui marque les thèmes est transparente (Subhuman, Dominance and Submission, et un hommage au bombardier allemand à réaction de la dernière guerre, ME 262). Accusé de véhiculer, dans certaines de ses chansons, et plus largement dans toute l’imagerie développée autour de lui par Pearlman et Krugman, des références à certaines idéologies considérées comme extrêmes et à des courants philosophiques polémiques, le groupe doit se justifier dans la presse, et rappeler à tout le monde que cette accusation est ridicule, la plupart d’entre eux étant juifs, et que tout cela n’est que du rock’n’roll. Leur texte n’est donc que de la littérature, et leur musique est soutenue par une musique plutôt bien ficelée (un hard rock sophistiqué), deux idées pas toujours incompatibles.

On your Feet or On Your Knees (1975) : Un des meilleurs albums « live » de hard rock. L’énergie dévastatrice déployée par les guitaristes (cinq lorsque le batteur empoigne un manche pour se joindre à la fête) atteint son paroxysme dans leurs classiques : « Cities of Flames », « Hot Rails to Hell », « Maserati GT ». Mais leur talent pour chauffer une salle n’est jamais aussi évident que lorsqu’ils reprennent les hymnes de la génération rock, tels le fameux « Born to be Wild » de Steppenwolf.

Agents Of Fortune (1976) : L’un des titres de l’album, (Don’t Fear) The Reaper est sans doute la chanson la plus connue du groupe. Ce single se classera 12ème aux États-Unis. Une compilation du groupe sortie en 2000 porte également le nom « (Don’t Fear) the Reaper ». Ce disque contient la chanson « The Revenge Of Vera Gemini », où chante Patti Smith.

Some Enchanted Evening (1979) : Un autre album live. Pour profiter de pétulantes versions de classiques comme « Kick Out The Jams » des MC5 ou « We Gotta Get Out of This Place » des Animals. Comme quoi le rock’n’roll vit toujours sur les trésors de son âge d’or, sans cesse remodelés au goût du temps.

Mirror (1979) : C’est le premier disque du Blue Öyster Cult qui ne soit pas produit par leur manager (et producteur habituel) Sandy Pearlman. La chanson « The Great Sun Jester » marque la première collaboration entre le groupe et l’écrivain anglais Michael Moorcock (le morceau est basé sur son roman The Fireclown). À réécouter les excellents « Dr Music », « In Thee » et « You’re Not The One (I Was Looking For) » véritables chef d’œuvres du rock.

En 1981 sort l’album Fire of Unknown, produit par Martin Birch, par la suite certifié disque de platine. S’ensuit ensuite une tournée avec Black Sabbath intitulée Black and Blue Tour.

En 1983, Blue Öyster Cult entre en studio pour l’enregistrement d’un nouvel album avec le producteur Bruce Fairbairn, intitulé The Revölution by Night. Le single Shooting Shark, coécrit par Patti Smith, atteint la 83e place des classements américains. Shooting Shark fait aussi participer Randy Jackson à la basse. Après Revölution, Rick Downey quitte le groupe, laissant Blue Öyster Cult dépourvu de batteur. En 1980 le groupe sort Cultösaurus Erectus.

Le groupe se réunit avec Albert Bouchard pour une tournée californienne en février 1985, connu sous le surnom de Albert Returns Tour. Cet événement n’est que temporaire, et cause des tensions entre le groupe et Bouchard, ce dernier pensant qu’il redeviendrait un membre permanent, ce qui n’est pas le cas. Allen Lanier quitte le groupe peu après, laissant le groupe sans claviériste.

Blue Öyster Cult engage le batteur Jimmy Wilcox et le claviériste Tommy Zvoncheck pour terminer l’album Club Ninja (1985). Le single « Perfect Water » est un succès.

Blue Öyster Cult se reforme après une tournée en Grèce en début d’été 1987. La nouvelle formation se compose des membres fondateurs Eric Bloom, Buck Dharma et Allen Lanier, et de Jon Rogers à la basse, et Ron Riddle à la batterie. Columbia Records publie l’album Imaginos en 1988 mais l’album ne se vend pas bien.

Blue Öyster Cult passe onze ans sans publier d’album, seulement occupé à faire des tournées. En 1998, le groupe produit l’album Heaven Forbid, plus orienté heavy metal. En 2001 sort le treizième album du groupe, Curse of the Hidden Mirror.

Discographie : 

1972 : Blue Öyster Cult
1973 : Tyranny & Mutation
1974 : Secret Treaties
1976 : Agents of Fortune
1977 : Spectres
1979 : Mirrors
1980 : Cultösaurus Erectus
1981 : Fire Of Unknown Origin
1983 : The Revölution by Night
1985 : Club Ninja
1988 : Imaginos
1998 : Heaven Forbid
2001 : Curse of the Hidden Mirror

Voir sur YouTube : « Blue Öyster Cult – (Don’t Fear) The Reaper (Live) 10/9/1981 [Digitally Restored] » par metalnrocknroll4eva2  ; « Blue Oyster Cult – In Thee (Live at UC Berkeley) » et « Blue Oyster Cult – Dr. Music (Live at UC Berkeley) » par BlueOysterCultVEVO ;  « Blue Öyster Cult – Veteran of the Psychic Wars (Live) 10/9/1981 [Digitally Restored] » par metalnrocknroll4eva2

Album – J.-J. Cale – Troubadour (1976)

On pourrait croire que l’expression « Laid back » a été inventée à son intention. Son style décontracté, sa voix nonchalante et la rareté de ses productions et de ses tournées justifient évidemment une telle appellation. Ce qui n’exclue pas le talent et le sien était immense. Il possédait à fond la science du thème amoureusement ciselé autour d’une partie de guitare sophistiquée. Sa musique est en partie du country rock teinté de blues empruntant parfois au jazz et à la soul, mais c’est aussi un art consommé et unique pour faire passer à son auditeur les sentiments et les émotions présentes en lui.

Clapton, un de plus ses grands admirateurs : 

Eric Clapton a proclamé que JJ Cale est l’une des figures les plus importantes de l’histoire du rock. L’influence de Cale sur Clapton a été profonde et, après des années d’admiration du travail de Cale et la reprise de plusieurs de ses chansons telles que « After Midnight » et « Cocaine », les deux géants de la guitare ont finalement collaboré pour la première fois de leur carrière sur l’album original de 2006, The Road To Escondido. Ce projet a valu à Cale son premier Grammy Award pour le meilleur album de blues contemporain et sa première distinction de la RIAA certifié or. À l’époque, Clapton a déclaré: « C’est la réalisation de ce qui a été ma dernière ambition, de travailler avec l’homme dont la musique m’a inspiré depuis aussi longtemps que je me souvienne ».

Les débuts de JJ Cale : 

Né à Oklahoma City, mais élevé à Tulsa, dans l’Oklahoma, Cale a joué dans plusieurs groupes de rock’n’roll et de country alors qu’il était adolescent. En 1959, à l’âge de 21 ans, il déménagea à Nashville, où il fut embauché par la compagnie Grand Ole Opry. Après quelques années, il est retourné à Tulsa, où il s’est joint à Leon Russell et a commencé à jouer dans des clubs locaux. En 1964, Cale et Russell déménageaient à Los Angeles avec un autre musicien local de l’Oklahoma, Carl Radle. À cette époque, le nom de JJ Cale lui est donné par un des propriétaires du club « Whisky a Go Go » (situé à Hollywood) pour le différencier de son homonyme John Cale du Velvet Underground. Il gardera ce nom de scène pour la suite de sa carrière. Peu de temps après son arrivée à Los Angeles, Cale commence à jouer avec Delaney et Bonnie. Il joue avec ce duo pendant un bref moment, et commence une carrière solo en 1965. Cette année là, il écrit la première version d’ « After Midnight », qui deviendra sa chanson la plus célèbre. Vers 1966, Cale formait le groupe Leathercoated Minds avec l’auteur-compositeur Roger Tillison. La même année, le groupe sort un album psychédélique appelé A Trip Down.

Tulsa et le succès : 

Décidant qu’il ne pourrait pas forger sa carrière à Los Angeles, Cale retourne à Tulsa en 1967. Dès son retour, il a commence à jouer dans les clubs locaux. En un an, il avait enregistré une série de démos. Carl Dean Radle (un ami bassiste de rock) se procure une copie des démos et la transmet à Denny Cordell, qui a fondé un label appelé Shelter avec Leon Russell. JJ Cale signe avec Shelter en 1969. L’année suivante, Eric Clapton enregistre « After Midnight » et rentre dans le Top 20 américain fournissant ainsi à Cale une  forte exposition médiatique. En décembre 1971, Cale sort son premier album, Natureally, chez Shelter Records ; « Crazy Mama » rentre au Top 40, ainsi qu’une version ré-enregistrée d’ « After Midnight », qui atteint presque le Top 40 et « Call Me the Breeze », que Lynyrd Skynyrd reprendra plus tard. Cale sort ensuite Really, dont est extrait le single « Lies », un peu plus tard cette même année.

Suite à la sortie de Really, J.J. Cale adopte un rythme de travail lent, sortant un album tous les deux ans environ. Okie, son troisième album, sort en 1974.

Okie (1974) : À cette époque, JJ Cale vit dans l’Oklahoma (d’où le nom de l’album) et enregistre à Nashville, dans le Tennessee. Son regard porte sur des collines douces qui ont vu passer les émigrants des années 30, chantés par Woody Guthrie. De son aîné, il a la voix trainante, marquée de quelques inflexions sudistes. Mais au contact de Nashville, il a mis du country dans son blues. Toujours avec ce petit côté semi-détaché, cette absence qui le rend paradoxalement si présent, si vivant, cette pudeur dans l’émotion qui la fait nous toucher encore plus profondément. Cet album contient deux morceau fameux : « Rock’n’roll records » et « Cajun Moon » qui seront reprises sur son best of.

Troubadour (1976) : Il contient « Hey Baby », mais aussi « Cocaïne » ainsi que « Travelin’ Light » reprises toutes deux par Eric Clapton, la première en 1977 sur l’abum Slowhand, la seconde en 2001 sur l’album Reptile. C’est le disque qui a fait connaître JJ Cale au grand public. À ce stade, Cale s’est installé dans une carrière confortable en tant qu’artiste reconnu dont de nombreux chanteurs vont s’arracher les compositions (voir la liste non exhaustive plus bas).

Un album de plus sur Shelter Records, Number 5, est sorti en 1979, puis JJ Cale change de Label et signe chez MCA en 1981. MCA ne publiera qu’un album (Shades en 1981) et Cale part alors chez Mercury Records l’année suivante, avec la sortie de l’album Grasshopper (1982).

En 1983, Cale sort son huitième album, Number 8. Cet album est son premier à ne pas être classé dans les Charts. Après sa sortie, Cale quitte Mercury et entre dans une longue période d’isolement, réapparaissant à la fin de 1990 avec Travel Log, qui est publié sur le Label britannique indépendant Silvertone. L’album sort en Amérique l’année suivante. Number 10 sort en 1992. L’album ne marche pas non plus, mais JJ Cale garde son aura d’artiste de culte. Il signe enfin chez Virgin en 1994, et lance Closer to You la même année suivi de Guitar Man en 1996.

Cale revient à l’enregistrement en 2003, et sort To Tulsa and Back en 2004 sur le label Sanctuary et The Road to Escondido, un disque collaboratif avec Clapton, en 2006 chez Reprise. Roll On est paru en 2009 chez Rounder Records.

Neil Young, Eric Clapton, Lynyrd Skynyrd, John Mayer, Johnny Cash, Santana, The Allman Brothers, The Band, Beck, George Thorogood and The Destroyers, Tom Petty and The Heartbreakers, Deep Purple, John Mayall et beaucoup d’autres ont repris sa musique intemporelle. Malgré cela, JJ Cale a réussi à rester en dehors du courant dominant et du système du show business.

En Juillet 2013, JJ Cale meurt d’une crise cardiaque dans un hôpital du quartier de La Jolla à San Diego, Californie, à l’âge de 74 ans.

Discographie :

1972 : Naturally
1972 : Really
1974 : Okie
1976 : Troubadour
1979 : N°5
1980 : Shades
1982 : Grasshopper
1983 : N°8
1990 : Travel-Log
1992 : N°10
1994 : Closer to You
1996 : Guitar Man
2004 : To Tulsa and Back
2006 : The Road to Escondido (avec Eric Clapton)
2007 : Rewind: The Unreleased Recordings
2009 : Roll On

Voir sur YouTube : « JJ Cale & Leon Russell at the Paradise Studios, LA 1979 » par austinpickers et « Eric Clapton & JJ Cale – Call Me Breeze HD » par Fabio Mucke

Disque – Nicolas Peyrac – Jumbo (1976)

Nicolas Peyrac est né le 6 octobre 1949. Il passe toute son enfance dans la région de Rennes entre le domicile de sa mère et de son père, qui sont séparés. Son père est médecin de campagne, sa mère est ingénieur des travaux publics et comme la médecine la passionne, elle reprend ses études et entame une carrière dans ce métier. Entre 1962 et 1963, étant donné que sa mère fait de la recherche dans un hôpital de New York, il est scolarisé au Lycée Français. Puis, après un bref passage à Paris, il revient à Renne jusqu’en 1966. Suite à son séjour à New York, il parle l’anglais couramment.

Nicolas Peyrac apprend la guitare en autodidacte. Fin 68, il passe au Jeu de la chance, genre de télé-crochet diffusé le dimanche pendant l’émission Télé Dimanche de Raymond Marcillac. En sont sortis, entre autres, Mireille Mathieu et Thierry Le Luron. Il contacte Jacques Poisson qui lui donne alors l’opportunité de faire des photos d’artistes pour la nouvelle maison d’éditions pour laquelle il travaille, les Éditions Essex : Nicolas Peyrac nous en parle sur son site : « Je rencontre Bécaud dont il est resté le directeur artistique, un Bécaud qui m’ouvre toutes grandes les portes des coulisses de l’Olympia où j’ai le privilège de le photographier pendant ses concerts de 1970… Je suis debout derrière sa mère qui dans la coulisse lui prépare des grogs et lui allume les cigarettes dont il vient tirer quelques bouffées entre deux chansons… Toujours à cette époque, je ferai des photos et des pochettes pour Les Troubadours, Alice Dona, Hervé Vilard… »

Les années 70 : 

Le bac en poche, Nicolas Peyrac entame des études de médecine. Fin 1971, il poursuit ses études à Abidjan, en Côte d’Ivoire, où sa mère vient d’obtenir un poste de chef de service à la Faculté de Médecine.

Il profite d’un séjour à Paris début 72 pour prendre un rendez-vous chez Carrère avec ses nouvelles maquettes enegistrées à Abidjan. Il rencontre Patrick Legrand et les lui laisse. Un an plus tard, il lui fait écouter d’autres maquettes et Patrick Legrand sélectionne le titre « Tant qu’il y aura des chevaux » pour Marie Laforêt qui devient un succès. Nicolas Peyrac partage sa vie entre ses études et la chanson. En 1974, il fait la première partie de Mouloudji.

D’où venez-vous ? (1975) : Malgré les avis contraires de Pathé Marconi, Philippe Constantin, prend sur lui de convaincre sa direction de sortir un album. Jean Musy s’occupe de l’arrangements des chansons. L’album sort le 10 mars 1975. Au départ il ne marche pas. Mais quand « So Far Away » commence à passer à la radio, Nicolas Peyrac est convoqué par Eddy Marouani, l’imprésario de Serge Lama, pour faire une tournée avec le chanteur. Puis Gérard Lenorman l’invite sur sa scène, à l’Olympia.

L’album Jumbo décrit par Nicolas Peyrac : « Fin 1975, sortie du 45 tours « Et mon père » et de l’album Jumbo, toujours réalisé avec la même équipe, album sur lequel on trouve une autre version de la chanson. J’avais refait la voix entre la sortie du 45 tours et celle de l’album! Je récupère un disque d’or pour des ventes dépassant 500 000 exemplaires. Au début 76, je découvre le restaurant Le Train Bleu à la gare de Lyon où Bruno Coquatrix et quelques personnalités me remettent le premier Oscar de la Chanson Française décerné par l’UNAC, l’Union Nationale des Auteurs et Compositeurs, pour Et Mon Père ».

En 1976, Nicolas Peyrac part deux fois en tournée avec Serge Lama, de fin février à avril et de fin juin à mi-septembre. Fin 76, enregistrement et sortie de Quand pleure la petite fille, suivi d’une tournée de promotion et de trois concerts à Tokyo. Entre 76 et 77, il passe deux fois à l’Olympia.

En 1977, enregistrement et sortie de Et la fête est finie, un disque dans lequel Nicolas Peyrac voulait mettre l’accent sur la chanson : « Les vocalises de Brel », mais la maison de disques et les radios préfèreront : « Le vin me saoûle ».

Peyrac se produit à l’Olympia en 1979, Bobino en 1981. La même année, il interprète le rôle d’un chanteur dans le film de Serge Pénard « Ils sont fous ces Normands ». Il apparaît également en 1985 dans le téléfilm de Franck Apprederis, « Le passage ».

En 1990, il écrit et compose la chanson « Au cas où » pour Caroline Verdi. En 1991, il signe avec son ami Christian Reyes un documentaire « Capital mental ou les chemins de la performance pour FRANCE 2 ». Après une période de dépression (à la suite de la disparition de sa mère) et de difficultés personnelles, il s’éloigne de Paris en 1993, tout d’abord pour s’installer en Californie, puis à Montréal, où il résidera jusqu’en 2008.

En 1994, Nicolas Peyrac publie un premier roman, Qu’importe le boulevard où tu m’attends et poursuit sa carrière au Québec, se partageant entre composition de nouveaux albums et concerts. De retour sur les scènes parisiennes en 1996, il se produit au Casino de Paris, puis à Bobino en 1997. Il sort plusieurs albums et effectue des tournées de concerts à la suite.

En 2005, grâce à François Troller, Nicolas Peyrac sort un Best Of chez EMI intitulé Toujours une route dans lequel il rassemble ses titres préférés du moment et auquel il ajoute une chanson inédite « Ne me parlez pas de couleurs ».

Début 2006, Le 9 mai, sort son 16ème album Vice Versa chez Warner Music France, qui reçoit de la part de la presse d’excellentes critique. Il marque également son «retour» sur la scène parisienne avec un spectacle à l’Européen le 29 mai. 2006 est aussi l’année de parution de son second roman : J’ai su dès le premier jour que je la tuerais.

2009 sort Case Départ, l’album du retour aux sources, musicales bien sûr mais aussi retour à la Bretagne natale. Une tournée s’organise autour de l’album, avec un passage remarqué à L’Alhambra le 5 juin. Son troisième roman, Elsa, sort en librairie cette même année.

En 2013, Nicolas Peyrac revient sur le devant de la scène, avec la publication d’un album de duos Et nous voilà !, où il reprend quelques chansons en compagnie de Carmen Maria Vega, Sofia Essaidi, Anais, Julie Zenatti, Serge Lama, Sanseverino, François Morel ou encore Bénabar.

En 2015, l’artiste entreprend une série de concerts acoustiques, seul avec sa guitare. Un CD Les acoustiques improvisées, sorti en nombre limité et sans promotion, témoigne de la richesse de ces concerts durant lesquels Nicolas Peyrac est en communion profonde avec son public, que ce soit à travers des chansons connues ou moins connues.

Discographie : 

1975 : D’où venez-vous ?
1976 : Jumbo
1976 : Quand pleure la petite fille
1977 : Et la fête est finie…
1978 : Je t’aimais, je n’ai pas changé
1980 : Fait beau chez toi
1982 : Elle sortait d’un drôle de café
1983 : Flash-back
1984 : Neuvième
1986 : Laissez-moi rêver
1989 : J’t’aimais trop, j’t’aimerai tellement
1993 : Tempête sur Ouessant
1995 : J’avance
1996 : Puzzle (En public, au Casino de Paris)
1999 : Autrement
2003 : Seulement l’amour
2006 : Vice-versa
2009 : Case départ
2011 : Du Golden Gate à Monterey
2013 : Et nous voilà, album de duos
2015 : Les acoustiques improvisées

Voir sur YouTube : « Nicolas Peyrac – Et mon père » par Lise D ; « Nicolas Peyrac – Je Pars » et « Nicolas Peyrac – SO far away from L.A » par Sorgeras

https://www.youtube.com/watch?v=If9_rZkK3Ys

https://www.youtube.com/watch?v=stGUsmBboM4

https://www.youtube.com/watch?v=ipt3ekGv0Mo

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