Lorsqu’au début des années 70, on songe chez Lamborghini à remplacer la Miura, on fait encore appel au Styliste Marcello Gandini qui travaille à cette époque chez Bertone. Il prépare pour le Salon de Genève de 1971 un coupé aux formes en coin très futuriste, la LP-500 (Longitudionale Posteriore 5 litri, en référence à la position du moteur de 5 litres de cylindrée). Après le succès rencontré au Salon, un long développement s’engage pour rendre vendable cette simple étude : la cylindrée du V12 retombe à 4 litres pour des raisons de fiabilité et la carrosserie gagne de grosses prises d’air. La LP 400 est enfin proposée à la vente en 1973, sous le nom de Countach, mot qui signifie “fabuleux” dans le dialecte milanais.
LP 400 (1973-82) : Mais la crise est là et les caisses se vident ; Ferrucio Lamborghini quitte l’entreprise qu’il a créée et la Countach va pâtir de la période de trouble qui s’ensuivra. Le véhicule dispose d’un moteur V12 de 3929 cm3 développant 375 ch. Le moteur est inséré axialement, contrairement à la Miura. La boîte de vitesses à cinq rapports est placée devant le moteur, et de là l’arbre primaire traverse le carter d’huile pour atteindre la transmission arrière. Contrairement au monocoque de la Miura, la Countach a un châssis treillis (tubulaire), mais la carrosserie est toujours signée Bertone. Le pare-brise est extrêmement plat et les portes « coléoptère » s’ouvrent en quart de cercle vers l’avant, parallèlement à la carrosserie.
LP 400S (1978-82) : Après divers changements de propriétaires pour Lamborghini, la Countach voit enfin sa puissance et son image remonter. Cette nouvelle version fut conçue essentiellement pour obtenir une meilleure adhérence au sol, qui était portant déjà excellente. La suspension fut révisée afin de pouvoir monter des pneus à profil surbaissé ; on monta de nouveaux moyeux plus grands et des freins à disque de diamètre supérieur ; le spoiler fut redessiné, comprenant les prises d’air des freins et deux phares (clignotant et feux de route). Le museau plus large et un gain de poids eurent pour conséquence de faire perdre quelque 25 km/h à la S par rapport à sa devancière, mais elle y gagna en tenue de route. La Countach S fut présentée au Salon de Genève de 1978 et fut produite en parallèle à la version normale. Elle fit immédiatement sensation, mais ne permit pas à Lamborghini de sortir des problèmes financiers, certains fournisseurs refusant de livrer la moindre pièce tant que les factures impayées n’avaient pas été réglées. Les puristes estimèrent que l’aileron, en option, et monté surtout sur les modèles exportés aux USA, gâchaient quelque peu la ligne latérale de la voiture. Surtout qu’il n’apportait rien à l’excellente tenue de route de la S.
LP 500S (1982-85) : La Countach originale était une création de l’ingénieur Paolo Stanzani. En 1980, Stanzani céda la place au famaux Giulio Alfieri, l’ancien ingénieur en chef de Maserati. Pour ce dernier, comme il l’avait démontré avec la Maserati Bora, un berlinette à moteur central pouvait être une machine docile et civilisée. La conséquence de cette nouvelle politique fut la Countach LP500S présentée à Genève en 1982. Le V12 avait une cylindrée portée à 4,75 litres. Il développait la même puissance de 375 ch, mais à 7000 tr/mn. Le couple suivait la même évolution et passait de 37 mkg à 5500 tr/mn à 42 mkg à 4500 tr/mn. En même temps, la garde au sol avait été relevée de 3 cm. Le résultat était une machine plus pratique et plus docile. Heureusement, la géniale carrosserie dessinée par Marcello Gandini conservait tout son pouvoir de fascination.
LP 5000QV (1985-88) : En 1985, la Countach se voit améliorée pour une troisième fois. Le nouveau moteur passe à 5,2 L et reçoit quatre soupapes par cylindre : « QV » signifie « Quattro Valvole » en italien. Les carburateurs sont déplacés au-dessus du moteur, ce qui nécessite une bosse dans le capot moteur, réduisant de beaucoup la visibilité arrière, déjà médiocre. Certains des panneaux de carrosserie en aluminium sont remplacés par des panneaux en Kevlar. Dans la version américaine de la LP 5000 QV, le moteur sera à injection. Les seules options disponibles sont l’aileron arrière et un système audio.
Édition 25e anniversaire (1988-91) : Cette édition est créée en l’honneur des 25 ans de la compagnie. Mécaniquement parlant, le véhicule est très semblable à la LP 5000 QV. Les différences marquantes sont dans la carrosserie. Les entrées d’air sont redessinées et sont plus grosses que les précédentes. Les jupes latérales ont changé de forme, permettant à un plus grand volume d’air d’entrer dans le moteur (un problème sur les versions précédentes). Les feux arrières sont plus étroits. Cette version est la dernière produite, la Lamborghini Diablo ayant été mise en production en 1990.
Caractéristiques Techniques : Voir notice ci-dessous.
Prix du modèle neuf en 1983 : 577.500 F soit 191.979 € avec 118 % d’inflation.
Cote actuelle : USA : 200.000 € ; Europe : 300.000 €.