Rétroactu 1995 – Émission TV : La Planète Miracle 2 (1995)

Quelques évènements de l’année 1995 :

1er janvier : La France prend la présidence du Conseil de l’Union européenne. Entrée en vigueur de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Genève : 77 États membres. Entrée de l’Autriche, de la Finlande et de la Suède dans l’Union Européenne. Début du Mercosur (acronyme espagnol de Marché commun de l’Amérique du Sud).
8 janvier : Mort de Carlos Monzon (boxeur argentin).
12 janvier : inauguration de la Cité de la musique dans le parc de la Villette, à Paris.
17 Janvier : À Kobe et sur l´île d´Awaji, au sud du Japon, un tremblement de terre d´amplitude 7,2 sur l´échelle de Richter fait 5500 morts, 35000 blessés, et détruit 171000 maisons.
25 janvier : Fausse alerte nucléaire en Russie après le lancement d’une fusée Black Brant XII à partir de la base de lancement d’Andøya en Norvège.
22 février : Roland Dumas est nommé Président du Conseil constitutionnel.
25-26 février : Conférence du G7 sur la Société de l’Information.
7 mars : Mort de Paul-Emile Victor (explorateur et ethnologue français).
20 mars : Attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo (12 morts, 5500 blessés).
26 mars : Entrée en vigueur des Accords de Schengen, ouverture des frontières, abolition des barrières douanières.
30 mars : Inauguration de la Bibliothèque nationale de France (BNF) – site François Mitterrand, conçue par l’architecte Dominique Perrault dans le XIIIe arrondissement (quartier Tolbiac) à Paris. Le bâtiment est constitué de quatre tours en forme de livres demi-ouverts autour d’une esplanade de 60 000 mé. Il abrite 10 millions de volumes et propose 3 600 places de lecture. La BNF se place au deuxième rang des plus grandes bibliothèques du monde et son coût de construction s’est élevé à 1,2 milliard d’euros.
25 avril : Mort de Ginger Rogers (actrice et danseuse américaine).
7 mai : Élection de Jacques Chirac à la présidence de la République française (52,8 %) contre Lionel Jospin. Il prend ses fonctions le 17 mai.
11 mai : Démission d’Édouard Balladur.
17 mai : Nomination d’Alain Juppé au poste de Premier ministre
22 mai : Jean Tiberi remplace Jacques Chirac, élu Président de la République, au poste de maire de Paris.
24 mai : Mort d’Harold Wilson (homme politique britannique).
11 juin : Premier tour des élections municipales. La droite (RPR-UDF) l’emporte avec 53,80 % des voix face à la gauche (PS-PCF-MDC-Radical) qui totalise 40,10 %. Le FN n’obtient que 3,90 %, les divers mouvements écologistes dont les Verts 1,03 % et l’extrême gauche (PT-LO-LCR) 0,74 %.
13 juin : Jacques Chirac annonce la reprise des essais nucléaires français sur les atolls de Moruroa et Fangataufa. En septembre, les premiers tirs de cette dernière série provoquent des émeutes à Papeete. Le dernier tir est effectué fin janvier 1996 avant la signature d’un traité d’interdiction des essais nucléaires
17 juillet : Décès de Juan Manuel Fangio (pilote automobile argentin).
25 juillet : Une bombe explose à la station RER Saint-Michel, à Paris. L´attentat, qui fait 7 morts et 117 blessés, n´est pas revendiqué, mais on l´attribue au Groupes Islamiques Armés (GIA).
4 septembre : Conférence mondiale sur les droits des femmes à Pékin ; sa tenue en Chine soulève une polémique internationale.
5 septembre : Le premier essai nucléaire de la dernière campagne de tir française soulève un tollé dans le monde.
octobre : Début de la grève étudiante qui durera jusqu’aux vacances de Noël.
6 octobre : Annonce de la découverte de la première planète extrasolaire 51 Pegasi b. Attentat de l’avenue d’Italie à Paris, à proximité du métro Maison Blanche. 12 blessés.
17 octobre : Attentat terroriste à Paris entre les stations RER du musée d’Orsay et Saint-Michel. 30 blessés.
4 novembre : Décès de Yitzhak Rabin (militaire et homme politique israélien).
15 novembre : Annonce du « plan Juppé » de réforme de la Sécurité sociale. Dans les jours qui suivent commence un mouvement social de grande ampleur qui va aboutir à l’abandon du plan par le premier ministre Alain Juppé.
23 novembre : Décès de Louis Malle (cinéaste français).
24 novembre : Début d’une grève des cheminots qui se transformera en France en vaste mouvement social contre la politique du gouvernement, avec une grève totale de la fonction publique jusqu’au 18 décembre.
25 novembre : Décès de Léon Zitrone (journaliste français).
5 décembre : Le chef d’état-major de l’armée française reprend sa place au sein du Comité militaire de l’OTAN, vingt-neuf ans après que le général De Gaulle s’en est retiré.
16 décembre : Suicide collectif de seize adeptes de l’Ordre du temple solaire, 13 adultes et 3 enfants.
21 décembre : Sommet social à Matignon, concluant un mois d’agitation sociale en France.
25 décembre : Mort de Dean Martin (acteur et crooner américain).

Émission TV : La Planète Miracle 2 (1995) :

La Planète Miracle 2 est une série de neuf documentaires sur l’origine de la vie sur terre. Réalisation, N.H.K. Maison Prod, Télé Images Maison Prod.

La série a été diffusée en 1995 sur France 2.

Chaque épisode dure 50 mn. Les commentaires français sont de Christian Morin et Yolaine de la Bigne. La musique originale est de Hadi Kalafate, Jean-Raymond Hugonet et Olivier Do Espirito Santo.

Voir sur YouTube : « La Planète Miracle II – NHK 1995 – Episode 1/9 : L’Océan primitif. » et « La Planète Miracle II – NHK 1995 – Episode 2/9 : De drôles de bestioles. » par Globe Holder ; « 20h France 2 du 8 mai 1995 – Jacques Chirac élu Président – Archive INA » par Ina Actu

Youngtimer – Maserati Biturbo (1981-95)

La marque fondée en 1926 par les frères Maserati se consacra exclusivement aux voitures de couse jusqu’en 1946 lorsque le type A6 et ses dérivés, quoique toujours destiné aux épreuves sportives, élargit la clientèle de la firme. Après les brillantes GT des années 60 et 70 et la liaison provisoire avec Citroën entre 1968 et 1975, Maserati fut reprise par Alessandro De Tomaso qui entreprit de donner à la firme une dimension internationale en s’attaquant au marché des BMW, Porsche et autres berlines.

Une nouvelle image : 

Pour se faire, il développa un nouveau moteur deux litres, cousin du V6 de la SM mais présentant de profondes différences : commande de distribution à l’avant du bloc et trois soupapes par cylindre.

Du souffle pour la « Populare » : 

L’Innovation (en 1981) se situait dans les deux petits turbos IHI qui délivrait ainsi un couple de 26 mkg à 3500 tours/mn soit le couple de la Merak SS de trois litre de cylindrée. Une caisse légère signée Ital Design (Giugiaro et Andreani), une finition de grande classe dans les meilleures traditions italiennes et un prestige conservé assurèrent le succès de la Biturbo qui connaitra de nombreuses versions durant sa longue carrière: d’abord en deux portes (coupé), elle se déclinera en 4 portes, en élégant petit coupé à deux places Karif et en cabriolet Spyder carrossé par Zagato (1985-95).

Caractéristiques Techniques Maserati Biturbo 2.0 (1982-1987) :

Moteur : V6 à 90° ; Energie : Essence ; Disposition Longitudinal avant ; Alimentation : Carburateur double corps Weber ; Suralimentation : 2 turbos IHI ; Distribution : 2 simples arbres à cames en tête ; Nombre de soupapes : 3 par cylindre ; Cylindrée : 1996 cc ; Puissance : 180 chevaux à 6000 tr/min ; Couple : 25.8 mkg à 4000 tr/min
Transmission : Boite de vitesse 5 rapports, Type Propulsion.
Châssis : Direction Crémaillère, assistée ; Freins avant Disques ; Freins arrière : Disques.
Dimensions : Longueur 415 cm ; Largeur 171 cm ; Hauteur 130 cm ; Poids 1085 kg
Performances : Vitesse max 215 km/h ; 0 à 100 km/h 6.5 sec ; 1000 mètres DA : 29.0 sec ; Reservoir 80 L

Prix de vente en 1990 :  300.000 € Le Spider soit 70.500 € avec 54% d’inflation.

Prix actuel : entre 5000 et 10.000 € selon l’état.

Voir sur YouTube : « Maserati biturbo 222 422 Rai Uno » par bvos1234

Série TV – Magnum (1980-88)

Origine et production :

Magnum est une série télévisée américaine en 162 épisodes de 50 minutes, créée par Glen A. Larson et Donald P. Bellisario et diffusée entre le 11 décembre 1980 et le 1er mai 1988 sur le réseau CBS.

En France, la série a été diffusée à partir du 13 décembre 1981 dans le cadre de l’émission Dimanche Martin sur Antenne 2. Rediffusion et épisodes inédits en 1988 sur M6. Rediffusion sur TF1, puis sur France 3, sur France 4, 13ème rue, Comédie+ et sur Jimmy, ainsi qu’au Québec sur le réseau TVA.

L’Histoire : 

Ancien combattant de la guerre du Viêt Nam puis lieutenant dans l’Office of Naval Intelligence, Thomas Magnum s’occupe désormais de la sécurité d’une des propriétés du célèbre écrivain de polars Robin Masters située à Oahu dans l’archipel d’Hawaï. C’est à la suite d’un pari perdu que l’auteur à succès a laissé à Magnum la jouissance de sa maison d’amis et de sa Ferrari, à la condition qu’il assure la sécurité de sa résidence.

Magnum partage le domaine avec Jonathan Quayle Higgins, un majordome britannique rigide, ancien soldat de l’armée des Indes. Higgins supporte mal la décontraction de Magnum et lui rend la vie difficile avec ses deux dobermans, Zeus et Apollon.

Magnum travaille désormais comme détective privé. Il fait souvent appel à ses amis Terry et Rick, eux aussi vétérans du Viêt Nam. Terry est un pilote d’hélicoptère reconverti dans le tourisme aérien, et Rick est devenu gérant d’un club sélect situé en bord de mer, le King Kamehameha.

Distribution :

Tom Selleck : Thomas Sullivan Magnum
John Hillerman : Jonathan Quayle Higgins
Larry Manetti : Orville « Rick » Wright
Roger E. Mosley : Théodore « Terry » Calvin

Source

Voir sur Dailymotion : « Magnum le commencement » par Bruce Willis

Sono Vintage – Deux légendes des années 80 : Les Urei 1620 & Technics SL-1200 MK2

Au début des années 80, alors que la House music devenait populaire dans les clubs Américain de la côte Est des Etat Unis tels que les légendaires Paradise Garage et Club 54, la Urei 1620 était la meilleure table de mixage que les discothèques pouvaient s’offrir et les DJs hip-hop, inspirés par les premières expériences des DJ Kool Herc et Grandmaster Flash s’en équipèrent. Complément indispensable pour les DJs, les deux platines disques qui allaient avec, étaient les légendaires platines disque Technics 1200 SL-MK2. Aujourd’hui, vous pourriez penser que ces appareils sont des pièces de musée, mais c’est loin d’être le cas, puisque ces deux bijoux de la technologie audio n’ont cessé leur carrière que très récemment (en 2010 autant pour la Urei 1620 que pour la Technics 1200, puisqu’un clone de la table de mixage Urei fut réédité en édition limité par la société Soundcraft en 2005; quant à la Technics 1200, celle-ci fit allègrement ses 38 ans de carrière pratiquement sans aucune modification!).

La table de mixage Urei 1620 L.E. :

Urei 1620 LE (2005-2010)

Cette réédition à tirage restreint (L.E. signifie Limited Edition) épuisée dès 2010, resta fidèle à la conception originale autant pour la cosmétique que pour la qualité sonore. Après la disparition de la 1620, à la fin des années 80, le manque était tel que certains passionné l’ont fabriqué en dénichant l’ensemble des composants aux quatre coins du monde. Un modèle comparable a même été proposé par Bozak, un autre fabriquant US. Malgré son superbe look rétro, le mélangeur était conçu spécifiquement pour les installations modernes , et même s’il n’avait pas les gadgets modernes qu’utilisent les DJ d’aujourd’hui, elle était pourvue exactement des commandes nécessaire à l’animation. La plupart des consoles de DJ actuelles sont équipées de potentiomètres linéaires, mais une large tendance au retour du rotatif s’est fait sentir depuis l’avènement du rétro, procurant une plus grande précision de réglage à en croire les professionnels. En outre, ils occupent moins de surface en façade ce qui en fait des appareils compacts.

Caractéristiques : Soundcraft a repris le look d’origine, mais en version noir anodisé seulement. Les boutons de mixage, plus importants que les autres, ont un ergot indiquant leur position, même au toucher. Ceux de la balance reçoivent un petit rond bien marqué. Le mélangeur au format rack 19 pouces s’utilise aussi bien à plat que verticalement. Les deux premières voies se consacrent exclusivement au vinyle. Les quatre autres se commutent sur leurs entrées dédiées ou sur l’une des cinq entrées auxiliaires complémentaires. Seule la dernière reçoit un préampli micro mais les trois autres peuvent recevoir une tranche Phono ou micro commutable qui se déniche encore sur ebay à 100 € pièce tout de même. Enfin, l’étage de sortie est équipé de deux voies réglables (House et Booth), d’une péécoute complète (et commutable en écoute programme grâce à une bascule à Led bi-colore) et d’un double réglage de tonalité sur chaque voie.

La console Urei 1620 était vendu 3000 $ en 1980, et la 1620 L.E., 1690 € en 2005.

La platine disque Technics SL-1200 MK2 : 

Technics SL-1200 MK2 (1978-2010)

Dès son lancement, la Technics SL-1200MK2 devint la platine vinyle de référence des clubs et discothèques et même des radios FM. MK2 signifie « Mark 2 », qui désigne l’évolution de la première Technics SL-1200 fabriquée en octobre 1972. La MK2, conçue en 1978, reçut de nombreuses améliorations, notamment au niveau du moteur et du châssis. Depuis 1972, plus de 3 millions d’exemplaires ont été vendus. Elle est considérée comme étant la plus solide des platines jamais produites, à tel point que la plupart des unités fabriquées dans les années 1970 sont encore largement utilisées de nos jours. La qualité sonore non plus n’était pas en reste, puisque les platines actuelles n’ont pas un meilleur rapport signal sur bruit.

Caractéristiques : Ses spécificités l’ont rendue célèbre : Éclairage de stroboscope combiné à l’interrupteur général, large touche marche/arrêt, une touche pour chaque vitesse, éclairage de pointe télescopique et curseur de réglage de vitesse linéaire doux à manipuler permettant d’augmenter ou de diminuer la vitesse de rotation des disques de 8% .  Le verrou à Quartz se situe en position centrale, marqué par un cran et l’allumage d’une Led verte. La base est moulée dans un matériau synthétique à charge minérale et recouvert d’un épais rembourrage de caoutchouc fait pour absorber les vibrations parasites. La partie supérieure du châssis est structurée dans un alliage métallique très rigide argenté ou noir anodisé en option. Quatre pieds réglables en hauteur servent d’amortisseur. Les bras de lecture en S est un modèle du genre. Technics le complète d’un prolongateur arrière qui permet de compenser la masse des cellules de sonorisation professionnelles permettant la lecture avant et arrière (telles les Shure SC-35 C ou les Ortofon Concorde DJ PRO) qui réclament un contrepoids de plus de 3 grammes ; il ne faut pas oublier que cette platine était à l’origine destinée à la Hi-Fi avec un rapport signal/bruit exceptionnel de 79 db bien au delà du seul auditif. Par contre, la compensation antiskating n’est pas réglable au delà de 3 grammes; mais cella ne pose pas de problème. Le bras ne souffre d’aucun jeu et s’ajuste en hauteur via une couronne verrouillable et graduée. Le plateau très lourd comprend un aimant solidaire, l’entraînement étant direct. Des graduations rondes usinées dans la masse sont présentes sur la circonférence du plateau et permettent de contrôler la vitesse sélectionnée grâce au principe du stroboscope flashant ici à la fréquence du secteur (50 hz). On remarquera que la même graduation (la plus grosse) fait office de repère pour le réglage de la vitesse autant en 33 qu’en 45 tours, ce qui est une prouesse remarquable relevée par les ingénieurs de Technics. De plus, lorsque le quartz est vérouillé, le point repère reste centré dans le temps ce qui confirme l’extraordinaire régularité de cette platine. Enfin, le démarrage est très rapide (moins d’une seconde) ce qui permet de piloter le Start and Stop depuis le fader d’une table de mixage moyennant un petit bidouillage électronique (détail très utile autant pour les radios que pour les discothèques).

Ce matériel n’est plus produit depuis 2010 mais Technics n’a pas résisté aux sirènes du vintage et la réédité depuis quelques mois au prix de 2222 € (plus de trois fois plus cher qu’en 2010!) Il est vrai que quand on aime, on ne compte pas.

Photo haut de page : Rotary Dreams

Livre SF – William Gibson – Neuromancien (Hugo du meilleur roman 1985)

William Gibson (écrivain de S.F. né le 17 mars 1948) n’a jamais eu l’intention de devenir le leader d’un mouvement. Mais avec la publication de Neuromancien en 1984, on lui a imposé ce rôle. Si vous lisiez de la S.F. dans les années quatre-vingt, alors vous avez entendu parler du cyberpunk. Il y avait alors dans l’air le sentiment – activement encouragé par la plupart des écrivains qui étaient participants – qu’un nouveau mouvement était à portée de plume et que la SF allait enfin subir sa première révolution littéraire significative depuis la Nouvelle Vague qui avait frappé à la fin des Années soixante. Gibson est un peu impliqué dans cette exagération dans la mesure ou le battage autour de sa modeste personne a galvanisé le mouvement.

Le Cyberpunk est antérieur à la publication du roman de plusieurs années. Déjà, le film Blade Runner, inspiré d’un roman de 1968 écrit par Philip K. Dick, et tourné en 1982, établissait une esthétique similaire qui a inspiré Gibson dans son roman. Mais Neuromancien a été le coup de départ du mouvement cyberpunk. Il a d’ailleurs remporté à la fois le Hugo et le prix Nebula (ainsi que le prix Philip K. Dick). Gibson a inventé le mot «cyberpunk» plus tôt, mais Neuromancien est le roman qui l’a entérinée dans le lexique populaire.

Si plus de 20 ans plus tard, la capacité de Neuromancien à nous étonner a légèrement diminué, cela reste encore une histoire divertissante à lire, un roman intemporel et élégant; ce n’est d’ailleurs pas étonnant qu’il ait remporté autant de récompenses. Il est vrai aussi que cette histoire a ouvert la voie et influencé des auteurs comme Charlie Stross, Greg Egan, et tous ceux qui ont contribué à rafraîchir la S.F. dure des Années 90.

Neuromancien est une œuvre prédictive dans la mesure où elle met en avant la notion de l’avenir de l’information dans laquelle les multinationales plutôt que les gouvernements dirigent le spectacle du monde. Certes l’internet d’aujourd’hui n’est pas le cyberespace de Gibson, mais les inventions actuelles et future permettront aisément à très brève échéance de s’immerger dans une réalité virtuelle digne du cyberespace.

L’histoire : 

Le protagoniste de Neuromancien est un ancien hacker nommé Henry Dorsett Case, dont le système nerveux a été détruit avec une toxine pour l’empêcher de continuer à pirater. Comme presque tout le monde (même ceux qui n’ont jamais lu le livre) en est probablement conscient, la seule interface informatique qui est utilisée dans Neuromancer est un implant cérébral, et l’interface de Case à été détruite. L’histoire commence lorsque, dans les bidonvilles de la ville de Chiba,  Armitage, un homme mystérieux au passé trouble, et Molly, une redoutable mercenaire, lui proposent de lui redonner accès au Cyberespace et lui offrent un accord : on le guérit en échange de ses services en tant que pirate. L’objectif de son employeur semble impliquer une I.A. appelé Wintermute, appartenant à la famille de Tessier-Ashpool propriétaire d’une énorme multinationale.  En fait, il doit en pénétrer le système informatique avec l’aide du mystérieux Muetdhiver et de sa partenaire Molly, une mercenaire cybernétiquement modifiée. Partout où l’accès au réseau est piratable, le Neuromancien s’en sert pour infiltrer les souvenirs de son interlocuteur, apparaissant toujours sous la forme d’une personne connue de lui, alors que le Muetdhiver s’en sert pour assassiner des membres de la Police de Turing (une unité régulant les I.A.)

L’intrigue est l’une des forces de Neuromancien. C’est un livre court et rapide avec beaucoup d’action tendue, des personnages dangereux, des alliances risquées. L’évocation du pouvoir indécent des entreprises, de la nature des I.A. et de l’informatique future sont développés sans ralentir l’action.  Au début de Neuromancien, Dorsett renonce à la vie et entre dans une spirale autodestructrice pour des raisons compréhensibles, mais presque jamais il ne trouve de force intérieur pour sortir de sa tourmente émotionnelle afin d’obtenir une seconde chance. Il est implacablement entraîné par des forces extérieures: une guérison, le retrait menacé de la guérison, le danger physique, et la manipulation des autres personnages. Rien ne vient de l’intérieur et c’est une des caractéristique du livre. Son destin lui échappe totalement.

Neuromancien est célèbre pour ses descriptions, en grande partie parce qu’il montre un avenir laid, répugnant et dangereux (parfois pas si éloigné du notre…). Il n’est peut-être pas aussi révolutionnaire qu’on l’a dit, mais Gibson a fait un excellent travail dans sa description sans fard des bidonvilles et de la vie de la rue d’un monde avec une meilleure technologie certes, mais pas plus d’espoir et si peu d’humanité.

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