1963 vit la naissance de la Quattroporte. La première 4 portes construite par Maserati était caractérisée par une ligne classique due à Frua, mais aussi un aménagement intérieur et une finition impeccables. La genèse de la Quattroporte remonte à une commande du Shah d’Iran passée à Maserati. Pour le Shah, l’ingénieur Alfieri dériva un moteur routier du V8 de la 450S de compétition. Monté dans le coupé dit “Shah d’Iran” réalisé à trois unités seulement, ce V8 se retrouva bientôt sous le capot de la 5000 GT, un autre coupé 2 portes présenté au Salon de Turin 1959 et qui sera construit à 31 exemplaires. L’expérience acquise et l’absence de toute berline italienne de prestige décidèrent Maserati à lancer la Quattroporte Tipo 107.
Première génération (1963-71) (Tipo 107 & Tipo 107/A) :
Pour loger quatre ou cinq personnes, l’équipe d’Alfieri dut dessiner un nouveau châssis ou plutôt une structure mixte, mi-coque, mi-châssis à l’avant, avec suspensions arrière à essieu De-Dion. La caisse, dessinée par Frua, était construite chez Vignale. Côté moteur, il y eut révision à la baisse par rapport aux 5 litres et 340 chevaux de la 5000 GT : la Quattroporte dut se contenter d’un peu plus de 4,1 litres et 260 chevaux lors de son lancement au Salon de Turin d’octobre 1963.
La Quattroporte Tipo 107 fut remplacée en 1969 par la 107/A à essieu arrière rigide et moteur 4,7 litres de 290 chevaux. Elle est reconnaissable à ses phares avant : 2 paires de projecteurs jumelés au lieu des simples optiques rectangulaires de la première série. La dernière 107/A fut construite en 1971 et la production totale des deux versons fut de 679 unités.
Deuxième génération (1971-79) (AM121 & AM123) :
Maserati vient à cette époque d’être racheté par Citroën. La Quattroporte II eut une gestation très laborieuse en raison de l’influence de responsables Citroën sur la direction de l’entreprise. Un premier projet est resté à l’état de prototype chez les designer Frua et Bertone. La seconde version de la Quattroporte sera présentée en 1973 et sera la dernière automobile Maserati de la période très mouvementée laissée après la gestion Citroën. Le dessin de la voiture porte la griffe du célèbre carrossier Bertone et plus précisément de son designer en chef Marcello Gandini. Elle sera équipée d’un moteur Maserati V6 de 3 litres, le même qui équipera entre autres les Maserati Merak et Citroën SM. Il aura bien de la peine à donner à la voiture le caractère sportif attendu par les clients habituels de la marque. De plus; ce modèle sera doté de la traction avant, d’un gabarit très imposant mais ne connaîtra pas le succès que sa ligne aurait pu laisser envisager ; elle tombait en pleine crise pétrolière, et une vraie GT de marque ne peut être une traction avant. La voiture recevra aussi les suspensions hydrauliques de la SM ainsi que d’autres attributs plus modestes dans l’habitacle.
La Maserati Quattroporte 2ème série ne sera construite qu’en 13 exemplaires entre 1974 et 1975, en raison du placement en redressement judiciaire de la marque par Citroën. Cette voiture avait été conçue pour concurrencer les Fiat 130, Jaguar XJ6, BMW 2800 et autres Mercedes 280 au lendemain de la crise pétrolière, mais son poids de 1,6 tonne et surtout ses dimensions imposantes (empattement de 3,07 m) étaient beaucoup trop importants pour le petit moteur V6 que Citroën s’entêta à maintenir. Ce n’est qu’au printemps 1975, lors du salon de Genève, que la version enfin équipée d’un moteur digne de la voiture, un 3,2 litres développant 200 ch, voit le jour mais il était trop tard pour retrouver une clientèle exigeante, passée à la concurrence.
Troisième génération (1979-85) (AM330 & AM337) :
Dessinée par la designer Giorgetto Giugiaro, cette Maserati se caractérise, comme toutes les voitures italiennes de cette époque, par des lignes très tendues. C’est la première automobile conçue pendant la période De Tomaso, avec pour code projet usine le «330». Sa motorisation reprend un moteur Maserati V8 en deux cylindrées : 4136 cm3 et 260 ch ou 4930 cm3 et 290 ch, ainsi que la propulsion arrière. Elle a été fabriquée jusqu’en 1990 en 2141 exemplaires.
Une version spéciale baptisée « Royale » apparait en 1986, construite à 51 exemplaires. Elle fut la voiture officielle du Président de la République italienne Sandro Pertini. Elle fut blindée comme celles destinées aux Présidents du Sénat et du Conseil italien.
Quatrième génération (1985-2001) (M139) :
Cette Quattroporte IV était la version à quatre portes des Maserati Ghibli II. Motorisée par un 2 litres, un 2,8 litres ou un 3,2 litres, elle reprendra les bases mécaniques des modèles précédents. Les blocs moteurs V6 proviendront des Maserati Ghibli II GT en versions moins puissantes, quant au moteur V8, il s’agira d’une version dérivée de celui de la Maserati Shamal, le vilebrequin plat étant remplacé par un vilebrequin en croix, au fonctionnement plus doux.
Quattroporte IV Evoluzione : En 1998, après la reprise de la marque par le groupe Fiat Auto, elle prendra le label Evoluzione. Cette version sera le premier signe de la nouvelle direction de la marque qui passera sous la direction opérationnelle de Ferrari. Ce modèle intègre les 400 points d’amélioration que l’équipe Ferrari, nouvel actionnaire de la marque, impose à la fabrication des Maserati Quattroporte. La célèbre montre, qui ornait jusqu’à présent le tableau de bord sur les modèles de la marque au trident, disparaît pour être remplacée par un afficheur numérique des plus ordinaires.
Cinquième génération (2001-2013) (M156) :
Cette génération de Quattroporte a été présentée au salon de l’automobile de Francfort 2003. Dessinée par le maître Pininfarina, elle comporte trois modèles : base, Executive GT et Sport GT. Les trois variantes sont équipées du même moteur V8 (F136) de 4244 cm3 de cylindrée d’origine Ferrari, développant une puissance de 400 ch. La version restylée de la Quattroporte V (2008) reçoit quant à elle le même 4,2 litres (développant désormais 405 ch) que la 1re version, mais une évolution portée à 4,7 litres, développant 440 ch sur la S et la GTS. Elle permet de très bonnes accélérations : 0 à 100 km/h en 5,8 secondes. pour la 4.2, 5,4 secondes. pour la S et 5,1 secondes. pour la GT S, des reprises de 70 à 120 km/h en 4,4 secondes pour la 4,2 litres, 4,7 secondes pour la S et la GTS. Des prestations qui nécessitent environ 17,3 litres aux 100 km.
Sixième génération : Depuis 2013 :
Cette dernière génération de Quattroporte a été présentée officiellement en novembre 2012. Elle sera commercialisée lors du salon de l’Automobile de Détroit 2013, donc en janvier. Pour l’été 2016, la Quattroporte sera restylée, avec une carrosserie entièrement en aluminium. Dessinée par le chef du style du groupe Fiat, Lorenzo Ramaciotti, un ancien styliste de Pininfarina, elle se décline en trois versions : V6 410 ch – propulsion classique, V6 410 ch – 4×4, V8 530 ch – propulsion classique, V8 580 ch – propulsion classique. Les moteurs, tous deux d’origine Ferrari, sont entièrement en aluminium. La Quattroporte 6 fut restylée courant 2016. Elle possède une calandre à barrettes chromées, proche de celle de la Maserati Levante, et un nouveau bouclier, ce qui lui permet aussi de s’enrichir de deux nouvelles finitions : GranLusso et GranSport.
Caractéristiques Techniques : Voir Brochures ci-dessous.
Prix du modèle neuf : 110.000 F en 1970 ; 399.000 F en 1984 ; 500.000 F en 1988 (Quattroporte Royale) ; 107.000 € en 2006.
Prix du modèle d’occasion : Modèle 1 : à partir de 70.000 € ; Modèle 3, 4 et 5 : à partir de 15.000 €.