Film – Invasion Los Angeles (1988)

Le scénario du film Invasion Los Angeles est inspiré d’un nouvelle de Ray Faraday Nelson, Les Fascinateurs (Eight O’Clock in the Morning), évoquant des aliens qui vivent parmi nous et nous manipulent au moyen de la publicité sublimale et d’autres techniques de contrôle mental. Comme la plupart des films de Carpenter, Invasion Los Angeles est artistique, amusant, intelligent et ne se prend pas trop au sérieux.

Comme d’habitude, le casting de Carpenter est brillant. Frank Nada (Roddy Piper) est un modeste travailleur itinérant dans la construction ; c’est à la fois le héros et le protagoniste du film. Frank Armitage (Keith David), devient son copain involontaire. Frank Nada voit des choses bizarres dans une église locale, entends les étranges divagations paranoïaques d’un prédicateur de rue et devient particulièrement curieux quand l’église ainsi que le camp de vagabonds où il vit sont attaqués par des policiers. Peu de temps après, il trouve une paire de lunettes de soleil dans l’église maintenant abandonnée qui change littéralement sa vision du monde autour de lui. En les portant, il est capable de voir le monde tel qu’il est en réalité : les gens sont bombardés de messages d’endoctrinement par les médias et le gouvernement. Le plus effrayant est qu’il est capable de voir l’apparence réelle des élites qui sont en fait des aliens en charge d’une campagne massive pour garder les humains subjugués. La scène de combat entre David et Piper est l’une des scènes les plus effarantes et bizarres du film – elle dure très longtemps – qui souligne subtilement sa signification pour faire avancer l’intrigue : la population manipulée n’est pas prête à ouvrir les yeux sur la réalité. Quand John Nada arrive finalement à mettre les lunettes de soleil devant les yeux de Frank, il est enfin prit au sérieux et les derniers doutes que celui-ci portait sur sa santé mentale disparaissent. Dès lors, ils sont tous deux déterminés à sauver le monde de la menace des aliens…

John et Frank, les deux personnages principaux, réussissent à dominer l’écran, au point qu’ils gomment quasiment les contributions du reste de la distribution. D’un point de vue artistique et technique, le film doit être jugé en regard des autres œuvres de Carpenter. Ce réalisateur a pratiquement créé son propre genre cinématographique, et chacun de ses films porte sa marque très clairement. Le travail autour de la prise de vue est remarquable. Il choisit de ne pas utiliser de gadgets et permet à ses caméras de raconter l’histoire sans l’embellir. Tout comme dans The Thing, cette technique s’inscrit très bien dans ce film, car elle aide le spectateur à aller au delà de son incrédulité dans un hypothèse qui semblerait autrement quasiment ridicule à envisager.

Carpenter fait souvent ses propres bandes sons. Parmi celles-ci, la bande sonore de ce film est excellente et appropriée, bien que répétitive au point d’en devenir hypnotique. De tous ses films, Invasion Los Angeles l’un des plus ouvertement politique car il porte des messages très à propos sur les excès du capitalisme, le conditionnement et la dépendance à la consommation, ainsi que la pauvreté et l’horreur de la vie quotidienne d’une population mise en esclavage et méprisée par ses maîtres. Cependant, tout cela est fait avec du bon sens, de l’humour et une approche presque adolescente de la rébellion, un style typiquement Carpenter. Invasion Los Angeles est un grand film pour les fans de science-fiction intelligente et pour ceux qui abordent le cinéma comme une forme d’art.

Voir sur YouTube : “Invasion Los Angeles – Bande-annonce [VOST]” par Les extraterrestres au cinéma

https://www.youtube.com/watch?v=X1IwBxsny8M

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