Youngtimer – Matra Simca Rancho (1977-83)

L’année 1977 ne fait pas rire les constructeurs. La fabrication de voitures rapides de forte cylindrée a pris des allures de provocation dans un contexte de limitation de vitesse et d’économie d’énergie. L’automobiliste est en passe de laisser de côté la vitesse pour se tourner vers l’évasion avec les véhicules tous-chemins (comme en témoigne le succès indéfectible de la Méhari sortie 9 ans plus tôt). À la lumière de cette constatation, Matra-Simca mise sur le développement de ce marché et donne naissance à un véhicule inédit en France qui préfigure, avec presque 20 ans d’avance, la catégorie des crossovers et des ludospaces combinant position de conduite surélevée, habitabilité, confort et look de baroudeur.

Un assemblage efficace :

Sortant de l’usine de Poissy sous forme d’utilitaire Simca 1100 VF2 incomplet, les véhicules étaient acheminés à l’usine Matra de Romorantin d’où ils sortirent jusqu’en 1983. La Rancho, résultait d’un assemblage original pour créer à moindre coût un véhicule inédit en France : Soubassement de Simca 1100 VF 2, éléments de Simca 1100, 1307 et 1308 GT, le moteur lui-même est le 1442 cm³ de la 1308 GT. Le module arrière qui était conçu par Matra comportait une armature en acier avec une carrosserie réalisée en matière synthétique. Une garde au sol généreuse et des pneumatiques appropriés conféraient à la Rancho des qualités de tout-chemin bien qu’elle n’ait jamais été disponible en 4×4.

Une voiture appréciée inaugurant un marché d’avenir : 

En utilisation normale sur la route, la Rancho était aussi silencieuse qu’une voiture de tourisme classique, la visibilité excellente et la suspension honnête. Pionnière dans un marché promis à un bel avenir, la Rancho fit le bonheur de deux sortes d’acquéreurs : ceux attirés par l’évasion, et plus prosaïquement, ceux attirés par un break spacieux et économique. La Rancho a existé en version utilitaire (AS) et familiale vitrée équipée dans tous les cas de deux portes latérales, à cause de l’utilisation du soubassement de l’utilitaire Simca 1100 VF 2. En 1979, le groupe PSA rachète Simca et la Rancho sera commercialisée sous le nom de Talbot Matra jusqu’à la fin de sa carrière, en 1983. La marque en aura vendu 56.457 exemplaires.

Caractéristiques Techniques : voir brochure ci-dessous.

Prix du modèle neuf :  64.500 F en 1983.

Cote actuelle : À partir de 5500 €.

Youngtimer – BMW 850 (1989-99)

La sensation du Salon de Fancfort 1989 fut sans contestation possible la présentation de la nouvelle BMW 850. Modèle de grand luxe, ce gros coupé dessiné par Klaus Kapitza sous la direction de Claus Luthe entrait par la grande porte dans le club très fermé des voitures de prestige. Il était conçu à partir d’un soubassement de série 5 mais avec un empattement légèrement plus court. Concurrent direct des Mercedes, le coupé BMW 850 i remplit son contrat et dépassa bientôt la vente de 500 SL de la firme de Stuttgart.

D’abord un V12 puis un V8 à partir de 1992 : 

Avec son gros moteur à 12 cylindres en V entièrement en Aluminium, BMW tenait un atout majeur contre les V8 Mercedes. Nouveau et puissant, il était également équipé d’un contrôle automatique de stabilité et de traction qui en faisait une des véhicules les plus sûr du moment. À l’automne 1992, la 840 Ci à moteur V8, moins onéreuse, vient étoffer la gamme pour rendre la Série 8 plus accessible. Enfin, une version plus sportive préparée par Motorsport, la 850 CSi, complétera l’offre à partir de 1992.

Coupe sobre, silence et confort :

Le gros coupé BMW 850 avec sa carrosserie trapue restait sobre dans ses lignes, on a recherché ici la distinction plutôt que le clinquant. Ses formes évoquent une filiation sportive sous-jacente : la forme en coin, la calandre rappellent la célèbre M1, tandis que les ailes discrètement carrés font penser aux GT des années 70. Le CX de 0,29 représentait à l’époque la meilleure valeur de la marque BMW tous modèles confondus. On a recherché ici la distinction plutôt que le clinquant. L’intérieur est confortable et la voiture peut transporter 4 adultes dans un silence presque parfait. Agréable à conduire, elle conserve sa tendance sportive avec un moteur coupleux quelque-soit la vitesse. Selon la tendance de l’époque sur les coupés de luxe, le constructeur avait évincé les montants latéraux, une solution esthétique mais coûteuse qui implique un guidage parfait des glaces et une rigidification du plancher.

Une technologie de pointe et un équipement pléthorique : 

L’élaboration de la 850 rassemblait les techniques les plus à la pointe dans le domaine de l’automobile : EDC (système électronique d’amortissement variable), ABS, ASC (anti-patinage), 6 vitesses, … L’équipement quant à lui était luxueux : phares escamotables avec lave-phare haute pression, jantes alu, rétroviseurs rabattables électriques et dégivrants, système audio CD, régulateur de vitesse, sièges en cuir électriques, 4 vitres électriques, rétroviseur intérieur jour/nuit automatique…

Les différents modèles de la série 8 : 

1989-94 : 850 i/Ci 5,0 l V12 (300 ch)
1992-96 : 850 CSi 5,6 l V12 (380 ch)
1992-96 : 840 Ci 4,0 l V8 (286 ch)
1994-99 : 850 Ci 5,4 l V12 (326 ch)
1996-99 : 840 Ci 4,4 l V8 (286 ch)

Caractéristiques Techniques : Voir brochure ci-dessous

Prix du modèle neuf : 605.000 F en 1991 soit 137.717 € avec 49% d’inflation.

Cote actuelle : À partir de 7000 €.

Youngtimer – Venturi 260 (1989-96)

Venturi Automobiles est une marque automobile française créée en 1984 à Cholet (Maine-et-Loire) par deux ingénieurs, Claude Poiraud et Gérard Godfroy, anciens salariés de la société Heuliez, qui décidèrent de se lancer dans la construction de modèles sportifs. Le premier Coupé présenté en mai 1986 fait 200 ch et utilise le 2,5 litres V6 PRV Turbo. L’architecture reprend le positionnement classique du moteur central arrière.

La 260, un coupé haut de gamme :

Pour le Coupé 260 commercialisé à partir de 1989, la motorisation passe de 200 à 260 chevaux par rapport au coupé initial. Construits à 188 exemplaires, les 260 ont été déclinés en quatre versions. La finition est haut de gamme avec la direction assistée, la climatisation, les sièges en cuir à commande électrique, le tableau de bord en bois, la peinture métallisée et la radio de série.

Les différents modèles : 

Le Coupé MVS 260 SPC : (sans pot catalytique), produite à 60 exemplaires entre 1989 et 1990. Renommée Venturi Coupé 260 SPC en 1989, à la suite du changement du nom de la marque.

Le Coupé 260 APC : Un an plus tard sort la Venturi Coupé 260 APC (avec pot catalytique), produite à 70 exemplaires entre 1990 et 1996, l’installation d’un pot catalytique étant devenue obligatoire pour tous les véhicules de plus de 2 litres de cylindrée. Extérieurement, elle est identique à la 260 SPC.

Le Coupé 260 Atlantique : La Venturi Coupé 260 Atlantique a été construite en 1991 à 25 unités. C’est une version allégée de la Venturi Coupé 260, dans laquelle certains éléments de confort intérieur du modèle d’origine ont été allégés ou remplacés afin d’améliorer la rapport poids/puissance grâce à un gain de 165 kg. Les sièges électriques en cuir d’origine ont fait place à des sièges baquets Recaro recouverts d’un cuir synthétique très léger, le carbone a remplacé le bois sur le tableau de bord, l’isolation sonore a été réduite au strict minimum, la roue de secours a été enlevée et la climatisation a été supprimée mais elle reste cependant en option. La tôle du châssis est plus fine et a été perforée par endroits.

Le Coupé 260 LM : La Venturi Coupé 260 LM a été produite à 33 exemplaires entre 1994 et 1996. Elle est lancée à la suite des bons résultats de la Venturi 500 LM. Le véhicule se distingue par le remplacement des jantes classiques par des jantes OZ Racing de 17 pouces blanche, des sièges baquets Recaro, la possibilité de bénéficier d’un tableau de bord en carbone et un monogramme 260 LM apposé sur les côtés et l’arrière de la voiture.

La Venturi Transcup 260 : est réclamée par la clientèle suite au succès de la Transcup 200. Elle fait son apparition en 1990. Elle a été produite à 17 exemplaires jusqu’en 1995. Avec ses 260 ch, c’est le cabriolet le plus puissant de la gamme. Durant son existence, la Transcup 260 était la voiture française la plus chère du marché.

En proie à des difficultés financières, la marque sera vendue en 2000 à des investisseurs monégasques. Gildo Pallanca Pastor, le président, a choisi, dès l’acquisition de Venturi, d’opérer un véritable virage stratégique pour relancer l’entreprise : développer des véhicules de sport électriques. En 2016, la Venturi VBB-3 est devenue la voiture électrique la plus rapide du monde en atteignant une vitesse de pointe de 576 km/h. Le record a été établi aux Etats-Unis dans l’Utah, sur le lac salé de Bonneville.

Caractéristiques Techniques : Voir brochure ci-dessous.

Prix du modèle neuf en 1991 : 488.000 F soit 111.084 € avec 49,3% d’inflation.

Cote actuelle : à partir de 50.000 €.

Photo haut de page : Coupé 260 Atlantique

Youngtimer – Opel Calibra (1990-97)

À l’occasion du Salon de Francfort de septembre 1989, la marque Opel présenta son nouveau coupé, la Calibra, dessiné par Erhard Schnell. Les visiteurs furent surpris par cette voiture élégante et spacieuse, dotée d’une technologie avancée, et assortie d’un prix attractif. Avec son CX exceptionnel de 0.26, la Calibra différait des autre voitures aérodynamiques, souvent belles, mais presque toujours trop basses et trop petites, construites pour deux passagers et offrant un espace insuffisant pour les bagages. Le coupé était profilé, mais assez spacieux pour loger quatre adultes et 300 litres de bagages. L’alliance entre le plaisir et la fonctionnalité constituera la clé du succès de la Calibra puisque 29.431 Calibra seront vendues durant la première année de sa commercialisation.

Un coupé traction avant :

La Calibra est un coupé routier à deux portes et quatre places conçu sur la base d’une plateforme d’Opel Vectra. Elle succède à la Manta, reprenant ainsi l’esprit coupé sport. Mais c’est l’abandon de la propulsion au profit de la traction qui sera la grande nouveauté chez Opel dans la gamme des coupés. Les puristes de la marque virent d’ailleurs ça d’un mauvais œil. Sa commercialisation en France débuta avec les versions 2.0i de 115 ch et 16V de 150 ch.

Un succès qui dépasse les attentes : 

Le succès de la Calibra dépassa les prévisions et la demande excéda la capacité de production d’Opel. 97.443 voitures seront fabriquées en 1991. Profitant du succès, Opel continue de développer de nouvelles versions. Les ingénieurs s’emploient à transformer la Calibra en un symbole fort de la marque. La Calibra Turbo est dotée d’un moteur à quatre cylindres turbo-compressé développant 204 ch, d’une boîte de vitesses à six rapports et de quatre roues motrices. Atteignant la vitesse de 245 km/h, le coupé Opel est en position de flirter avec un segment de marché généralement occupé habituellement par des marques comme BMW ou Audi.

Les différents modèles : 

2 litres à 8 soupapes de 115 ch (1990-96)
2 litres à 16 soupapes de 150 ch puis Ecotec de 136 ch (1994-98)
2 litres à 16 soupapes turbo 4X4 de 204 ch (1991-96)
2.5 litres V6 à 24 soupapes de 170 ch (1994-98)

La production de la Calibra est arrêtée en 1997. À cette date, la production totale atteint 238.647 exemplaires. Ce chiffre indique l’immense popularité de ce modèle.

Caractéristiques Techniques Opel Calibra 2.5 V6 (1994-1998) : 

Type du moteur : V6 à 54° Ecotec ; Disposition Transversal avant ; Alimentation Gestion intégrale Bosch Motronic ; Distribution : Double arbre à cames en têtes ; Nombre de soupapes : 4 par cylindre ; Cylindrée 2497 cc ; Puissance : 170 chevaux à 6000 tr/min ; Couple : 23.2 mkg à 4200 tr/min.
Transmission : Boite de vitesse 5 rapports ; Puissance fiscale : 11 chevaux ; Type Traction ; Antipatinage de Serie ; ESP :  Non.
Châssis : Direction Cremaillère assistée ; Suspensions Av : Pseudo Mc Pherson ; Suspensions Ar : Bras obliques. Cx : 0.26
Freins : Freins avant : Disques ventilés 284mm ; Freins arrière : Disques 270mm ; ABS Serie ; Pneus avant : 205/55 VR15 ; Pneus arrière : 205/55 VR15.
Dimensions :  Longueur : 449 cm ; Largeur : 169 cm ; Hauteur : 132 cm ; Coffre  : 300 litres ; Poids : 1355 kg.
Performances : Poids/Puissance 7.97 kg/cv ; Vitesse max : 238 km/h ; 0 à 100 km/h : 8.3 sec ; 400 mètres DA : 16.1 sec ; 1000 mètres DA : 28.8 sec.

Cote actuelle : À partir de 2000 €

Youngtimer – TVR Griffith (1991-2002)

Un peu d’histoire : 

TVR fut fondée en 1947 par Trevor Wilkinson, qui utilisa trois consonnes de son prénom pour créer le nom de sa société. La première voiture est fabriquée en 1949. En 1953, la marque inaugure le concept d’une carrosserie en plastique à renfort de verre sur un châssis en acier tubulaire et cette conception perdure jusqu’à présent. L’histoire de la société peut être divisée en 4 périodes en fonction du dirigeant de la société : de 1947 à 1965 : Trevor Wilkinson, de 1965 à 1981 : Martin Lilley, de 1981 à 2004 : Peter Wheeler et de 2004 à 2012 : Nikolai Smolensky. En juillet 2012, Nikolai Smolensky annonce la cessation des activités de la marque, qui n’est plus assez rentable.

TVR a toujours présenté des modèles qui, année après années, ont connu un développement constant. Les Griffith issues de la série S sont caractérisées par une cylindrée généreuse et un style nouveau plus aérodynamique. Sa désignation rend hommage à un modèle de 1963 à moteur Ford V8 créé par un concessionnaire américain importateur de la TVR Grantura dans les années 60. Il eût l’idée de prendre une Grantura et de remplacer le 4 cylindres 98 chevaux d’origine par un Ford V8 4,7 litres. Le résultat fut une voiture aux accélérations stupéfiantes qui rapidement se compara à l’AC Cobra.

Un gros moteur V8 :

Le haut de gamme de la gamme TVR fut longtemps la célèbre Tuscan (le modèle du début des années 70), équipée d’un moteur Ford V8 et V6, et construite pour essayer (sans y parvenir) de rivaliser avec les AC Cobra. La Griffith apparaitra 20 ans plus tard. Elle était rapide et relativement confortable.  Son prix était également très abordable pour une voiture de cette puissance. L’offre moteur au départ se résuma aux versions 4.0 et 4.3 équipées des V8 Rover à injection multipoint. Le 3950 cm3 développe dans sa première version 240 chevaux, ce qui en fait déjà une petite bombe vu son poids de seulement 1060 kg! Puis apparaissent la 400 HC (280 ch), la 450 (300 ch) et enfin la brutale 500 commercialisée en août 1993 (345 ch), qui accélère tellement fort (0 à 100 km/h en 4,1″) que sa puissance sera abaissée à 320 ch en 1997 afin de la rendre plus civilisée.

Un vrai cabriolet :

La châssis multitubulaire à 4 roues indépendantes est habillé d’une carrosserie en résine de polyester renforcée de fibre de verre dépouillée d’ornementation, aux courbes très élégantes, qui rompt avec les lignes boursouflées des productions japonaises. Ce cabriolet est d’une finition irréprochable, et sa simplicité mécanique le situe bien au dessus des voitures italiennes ou allemandes qui demandent un entretient fastidieux peu apprécié par le marché américain. Les Griffith étaient équipées de série d’un différentiel autobloquant. La 500 sera équipée à partir de 1994 de la direction assistée, de la climatisation et des sièges chauffants.

Cote actuelle : à partir de 20.000 €.

Caractéristiques Techniques : 

Moteur : 8 cylindres en V à 90°, 16 soupapes ; Position : longitudinal AV ; Alimentation : Injection électronique ; Cylindrée : 4997 cm3 ; Puissance maxi : de 240 à 345 ch.
Transmission : AR
Boîte de vitesses : manuelle 5 rapports.
Poids : 1075 kg.
Performances : Vitesse maxi : de 245 à 260 km/h.
Suspensions : Double triangulation superposée indépendante (AV et AR).
Dimensions : Longueur : 3970 mm ; Largeur : 1740 mm : Hauteur : 1880 mm ; Empattement : 2280 mm.

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