Film – Zardoz (1974)

“Zardoz” de John Boorman, bien qu’il n’ait pas eu de succès à sa sortie, est devenu indiscutablement un film culte pour les amateurs de science-Fiction. C’est un voyage dans un avenir imaginé avec talent par John Boorman où se côtoient minimalisme apaisant et avant-gardisme psychédélique. Il se déroule dans l’Irlande de 2293 qui ressemble exactement aux fabuleux espaces de l’Irlande d’aujourd’hui, jusqu’à ce que vous pénétriez à l’intérieur du Vortex. Là, soudain, apparaissent des décors paisibles, des salles de réunion futuristes ainsi que de belles personnes juvéniles vêtus de costumes aux couleurs chatoyantes.

Ce sont les Eternels. Ils ne mourront jamais parce-qu’il ne le peuvent pas. Chaque fois qu’ils essaient, leurs corps sont implacablement restaurés par l’esprit informatique mystique qui dirige le Vortex (le Tabernacle, une sorte de cristal qui les relie télépathiquement tous entre eux ). Mais tout n’est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes: ils ne peuvent pas mourir, mais ils peuvent vieillir, et lorsqu’ils commettent des infractions aux règles de la communauté des Eternels, ils sont condamnés à vieillir de quelques années. S’ils ne brident pas leur pulsions rebelles, ils finiront peut-être par devenir des immortels séniles. D’autres souffrent d’un mal inguérissable : l’apathie. Bref, ce n’est pas la joie.

En dehors du Vortex, une civilisation barbare survit. Les Esclaves cultivent la terre et rassemblent les récoltes, dominés par des maîtres sadiques (les Brutes) qui leur courent après pour les exterminer afin de réguler la population excédentaire. Un de ces barbares est Zed, joué par Sean Connery qui tient ici à la perfection le rôle paradoxal d’une “brute cultivée”. Un jour, dans son passé, Zed trouve un livre d’alphabet d’enfant. Il apprend à lire, puis dévore frénétiquement le contenu de bibliothèques entières. Il lit notamment “Wizard of Oz”, livre dans lequel Frank Baum évoque un magicien imposteur derrière son masque. Fort de cette idée et voulant le démasquer, Zed s’introduit clandestinement à bord du gigantesque vaisseau de pierre en forme de masque contrôlé par Arthur Frayn (le maître des “terres extérieures” connu par les Brutes sous le nom de Zardoz). Celui-ci s’en sert pour récupérer les récoltes des esclaves qui nourrissent les Eternels mais aussi pour distribuer des armes aux Brutes afin qu’elles exterminent l’excédent d’esclaves. Ainsi, Zed accède au vortex n° 4 où il devient spécimen d’étude, parce que les Eternels en perdant la capacité de mourir sont également devenus impuissants et sont condamnés à vivre l’éternité sans désir. Zed, (qui n’a pas ce problème et représente un modèle d’étude pour comprendre l’évolution des Brutes dans le monde extérieur) va passablement perturber les rouages de leur monde réglé jusque là comme une horloge…

Le film est talentueusement mené par Boorman, à qui l’on avait donné carte blanche pour réaliser un projet personnel après l’immense réussite commerciale et cinématographique du film “Delivrance.”

Boorman a réalisé ce film de science fiction et de Fantasy inspiré par le livre de Frank Baum, “The Wonderful Wizard of Oz”, en caressant l’espoir de prendre Burt Reynolds dans le rôle principal. Mais avant que la production ne puisse commencer, Reynolds dut être hospitalisé des suites d’un ulcère et par la suite subir une convalescence prolongée. Boorman envoya le manuscrit à Sean Connery. Quand l’acteur lut le script, il fut étonné par son originalité et comme il en fit part à Gordon Gow en 1974 : “C’était l’une des meilleures idées que j’avais vu depuis des lustres… Donc, le week-end suivant, je me suis rendu en Irlande pour me préparer au tournage. Ce qui me préoccupait surtout, c’était d’imaginer le mode de vie des gens dans l’existence future, par opposition aux vaisseaux spatiaux, aux armes futuristes et tout le reste … […] … ce qui m’intéresse, c’est le développement possible de la société dans les siècles à venir. La façon dont les différents intervenants (les Brutes, les Esclaves et les Eternels) évoluent dans le script est intrigante et rafraîchissante, et ce monde pourrait bien un jour devenir réalité.”

Ce film baroque mais génial aurait pu nuire à la carrière d’un acteur de moindre envergure, mais Sean Connery joue son rôle avec bonheur et talent et à ce jour le compte comme l’un de ses préférés. Connery accepta d’être payé “seulement” 200 000 $ – un sixième du cachet qu’il avait perçu pour “Diamonds Are Forever”, et cela sans même tenir compte de l’inflation!

Réalisation : John Boorman
Interprétation :
Sean Connery – Zed
Charlotte Rampling – Consuella
Sara Kestelman – May
John Alderton – Friend
Sally Anne Newton – Avalow
Niall Buggy – Arthur Frayn “Zardoz”
Bosco Hogan – George Saden
Jessica Swift – l’apathique
Bairbre Dowling – Star
Christopher Casson – le vieux scientifique
Reginald Jarman – la Mort
Ecriture : John Boorman
Production : John Boorman
Montage : John Merritt
Photographie : Geoffrey Unsworth
Musique : David Munrow
Costumes : Christel Kruse Boorman
Décors : John Hoesli
Casting : Miriam Brickman
Maquillage/coiffure :
Colin Jamison – styliste coiffure
Basil Newall – artiste maquillage
Chef décoration : Anthony Pratt
Son : Jim Atkinson
Effets spéciaux : Gerry Johnson
Musique non-originale : Ludwig van Beethoven – extrait de la “7e symphonie”

Voir sur YouTube : “Trailer for Zardoz (1974)” par tubesoda’s channel

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