Feuilleton TV – Deux ans de vacances (1974)

Deux ans de vacances est une mini-série franco-germano-roumaine en 6 épisodes de 50 minutes, adaptée par Claude Desailly du roman éponyme de Jules Verne, réalisée par Gilles Grangier et Sergiu Nicolaescu et diffusée en France du 1er juin au 15 juillet 1974 sur la Première chaîne de l’ORTF.
La série est rediffusée dans les années 1980 dans l’émission Croque-Vacances sur TF1, puis en avril 1990 sur La Cinq, en février 1992 sur M6 et du 11 février 1964 au 13 novembre 1996 sur La Cinquième. La série a été rediffusée sous deux formats : 6 × 50 minutes et 12 × 25 minutes.

Origine et production :

Ce feuilleton est davantage un pastiche des œuvres de Jules Verne qu’une adaptation du roman éponyme de l’écrivain, pure robinsonnade. En effet deux des personnages du feuilleton figurent dans un autre roman de Jules Verne : le capitaine Hull et Dick Sand, le jeune mousse, qui sont les protagonistes de Un Capitaine de quinze ans. Et “Weldon”, le patronyme de Doniphan, renvoie à trois autres personnages du même roman. Par ailleurs le temps de l’aventure se limite à l’année 1882 et est donc très inférieur aux deux ans de naufrage insulaire, que justifie le titre de l’œuvre éponyme.
L’intrigue du feuilleton rappelle encore un autre roman de Jules Verne : Bourses de voyage (1903).
Cette coproduction européenne employant des acteurs français, allemands et roumains, a été tournée en Roumanie et sur les flots de la Mer Noire, en partie à bord de la goélette à hunier “Speranța” (aujourd’hui démembrée).

L’Histoire : 

1882, en Nouvelle-Zélande. Doniphan Weldon et ses camarades âgés entre douze et dix-sept ans, jeunes gens de bonne famille, sont pensionnaires d’un internat. C’est la fin de l’année scolaire et Doniphan sollicite son oncle pour faire une croisière de six semaines à bord de sa frégate avec sept de ses camarades, sous l’encadrement du capitaine du navire, de l’équipage et d’un jeune mousse. L’oncle accepte. Mais au cours de la traversée, des pirates prennent les enfants et le mousse en otage afin d’obtenir une forte rançon …

Autour de la série :

Culte durant les années 1970 grâce aux multiples diffusions à la télévision, la série doit sa célébrité à la présence de nombreux éléments attractifs :
Le dialoguiste Claude Desailly propose des dialogues travaillés et intéressants, au vocabulaire châtié, assez inhabituels dans un feuilleton populaire mais bien en phase avec l’époque victorienne. Le jeu des acteurs est profond et subtil, chez les jeunes naufragés comme chez les pirates.
La psychologie des personnages est étudiée en détail, avec des oppositions de caractères et de tendances remarquables. Ainsi, on peut rendre les protagonistes aussi charismatiques qu’attachants, ce qui explique que tant de téléspectateurs aient été conquis par ces personnages. Si on rajoute l’ambiance générale, la faune et la flore colorées des îles, le lac, le soleil, la neige, l’océan, la goélette, l’exotisme des terres lointaines, l’aventure, le mystère, la recherche d’un trésor et la musique, le cocktail présenté est savoureux et poétique.
La musique du générique a beaucoup fait pour le succès du feuilleton (une partition reprend les codes musicaux des chansons de marins : voix d’hommes, parties sifflées, instruments celtiques, etc.)

Fiche technique :

La Speranza, goélette à hunier roumaine, support du tournage en mer. Titre français : Deux ans de vacances
Réalisateur : Claude Desailly, Gilles Grangier et Sergiu Nicolaescu
Scénaristes : Claude Desailly, Walter Ulbrich
Production : Sociétés de production : RTF, RTB, SSR, TMG, Technisonor, Filmstudio Bucuresti.
Musique : Alain Le Meur (version française) et Hans Posegga (version allemande)
Pays d’origine : France, Roumanie, Allemagne
Langue : français
Nombre d’épisodes : 6
Durée : 50 minutes
Dates de première diffusion : France : 1er juin 1974 ; Allemagne : 8 décembre 1974.

Source

Voir sur YouTube : “Deux Ans de Vacances 1×01 Episode 1 jules verne” par  Joss Randall

Film – Vincent, François, Paul… et les autres (1974)

C’est un peu le précurseur des films mettant en scène la “bande de copains” – un genre qui fera des émules avec “Un éléphant ça trompe énormément” (1976) et “Nous irons tous au paradis” (1977) d’Yves Robert ou “Mes meilleurs copains” (1989) de Jean-Marie Poiré. Vincent, François, Paul… et les autres est un film de Claude Sautet sorti en 1974, qui est inspiré du premier roman de l’écrivain et scénariste Claude Néron (1926-1991), La Grande Marrade, publié en 1965.

Dans les rôles principaux du film de Claude Sautet, on retrouve Yves Montand (Vincent), Michel Piccoli (François), Serge Reggiani (Paul), et un jeune acteur plein de talent mais encore peu connu, Gérard Depardieu (Jean). Parmi les rôles féminins, on trouve l’actrice Marie Dubois (qui joue le rôle de Lucie, la femme de Paul) décédée en 2014 à l’âge de 77 ans. Elle est partie rejoindre Vincent et Paul.

A l’époque le film reçut un accueil mitigé des critiques : dans la France post 68, il semblait trop “bourgeois” – aujourd’hui on dirait trop “bobo”. Au fond, le thème du film n’est pas l’amitié, mais plutôt l’usure, l’échec, la fin d’une période opulente, les épreuves qui rapprochent et nourrissent l’amitié. Les personnages de Claude Sautet sont pour lui « en état de survie par rapport à la plénitude dont ils avaient rêvé. »

La mélancolie du propos trouve écho dans la mise en scène et l’ambiance donnée au film : une maison de campagne, une lumière douce mais pâle, un soleil d’hiver. L’inoubliable thème de Philippe Sarde (inspiré des six premières notes du standard américain In The Still of the Night) renforce ce sentiment de spleen. Claude Sautet confiera à François Truffaut à propos du film : « La vie est dure dans les détails mais elle est bonne en gros».

Gilles Jacob résume justement : « Si le film de Claude Sautet nous bouleverse à ce point, c’est que nous sommes tous des Vincent, des François et des Paul. Des Vincent, surtout, sur qui s’amoncellent les menaces. Nous craignons pour nos vies, pour ce cœur qui broute et réveille en nous la seule question majeure : la peur de mourir. Toute l’émotion et la leçon du film sont dans cette image crépusculaire de Vincent, frileusement blotti entre le parapluie de la sagesse et le compte-gouttes de la solitude. Quelle mélancolie. » (L’Express, 30 septembre 1974)

Réalisation : Claude Sautet
Scénario : Jean-Loup Dabadie, Claude Sautet, Claude Néron, d’après le roman La Grande Marrade de Claude Néron
Photo : Jean Boffety
Musique : Philippe Sarde
Montage : Jacqueline Thiédot
Décors : Théobald Meurisse
Costumes : Georgette Fillon
Production : Raymond Danon, Roland Girard, Lira Films, President Produzioni
Interprètes : Yves Montand (Vincent), Michel Piccoli (François), Serge Reggiani (Paul), Gérard Depardieu (Jean), Stéphane Audran (Catherine), Marie Dubois (Lucie), Ludmila Mikaël (Marie), Antonella Lualdi (Julia).

L’Histoire :

Trois amis d’enfance à l’approche de la cinquantaine, Vincent, François et Paul se retrouvent chaque dimanche à la campagne avec leurs problèmes d’argent et de couple. Vincent, petit industriel, est endetté jusqu’au cou et sa maîtresse l’a plaqué. Son adjoint Jean, boxeur amateur, prépare un match qui devrait décider d’un possible avenir professionnel. François, médecin réputé, avide d’argent et dévoré par l’ambition, est trompé par sa femme Lucie qui lui reproche d’avoir trahi son idéal de jeunesse. Quant à Paul, écrivain, il est en panne d’inspiration. Chacun va prendre conscience de l’importance relative de ses problèmes lorsque Vincent fait une crise cardiaque. Guéri, il redeviendra salarié, en rêvant que sa femme, Catherine, lui revienne. Lucie part avec les enfants, mais les rencontres dominicales reprendront…

Voir sur YouTube :  “Vincent, François, Paul… et les autres (1974) – Trailer” par Flame Flamable

Rétroactu 1974 – Série TV : Cimarron (1974)

Quelques évènements de l’année 1974 :

11-13 février : Conférence des pays consommateurs de pétrole à Washington ; ils décident de créer un groupe de coordination énergétique qui se réunit à Bruxelles de mars à novembre.
13 février : Expulsion d’Alexandre Soljenitsyne, prix Nobel de littérature, à la suite de la publication de L’Archipel du Goulag.
27 février : Pierre Mesmer est confirmé dans ses fonctions de Premier ministre.
28 février : Inauguration du Palais des congrès de Paris.
3 mars : Accident aérien du Vol 981 Turkish Airlines près de Senlis. 346 morts.
8 mars : Inauguration de l’aéroport actuel Charles de Gaulle ;
manifestations étudiantes et lycéennes contre la loi Fontanet.
29 mars : Circulation du dernier train commercial à vapeur.
2 avril : Mort de Georges Pompidou, président de la République. Le secret sur sa maladie avait été gardé jusqu’au dernier moment. Le président du Sénat Alain Poher devient président par intérim.
18 avril : Mort de Marcel Pagnol (écrivain et cinéaste français).
25 avril : Rébellion de l’armée conduite par de jeunes officiers sous la direction du capitaine Otelo Saraiva de Carvalho. Une junte militaire de sept membres (dont António Spínola et Francisco da Costa Gomes) déclare assumer provisoirement le pouvoir. Marcelo Caetano se rend à Spinola et le président Americo Tomas est mis en état d’arrestation. La démocratie est instituée. La foule envahit les rues de Lisbonne, fraternise avec les militaires qui reçoivent des œillets, dont ils ornent leurs fusils.
7 mai : Démission du chancelier Willy Brandt en RFA après l’arrestation d’un de ses collaborateurs, Günter Guillaume, pour espionnage au profit de l’Est.
8 mai-16 mai : Helmut Schmidt devient chancelier en RFA.
10 mai : Débat télévisé de l’entre deux-tours. « Vous n’avez pas le monopole du cœur » de Valéry Giscard d’Estaing.
15 mai : António de Spínola est élu président de la République portugaise. Le 16 mai, Adelino da Palma Carlos forme un Ier gouvernement provisoire (fin le 11 juillet).
18 mai : Premier essais nucléaire indien réalisé à Pokharan, dans le désert du Rajasthan.
19 mai : Élection de Valéry Giscard d’Estaing à la présidence de la République française avec 50,8 % des suffrages exprimés contre François Mitterrand.
24 mai : Décès de Duke Ellington (pianiste et chef d’orchestre de jazz américain)
27 mai : Jacques Chirac Premier ministre.
28 mai : Premier gouvernement de Jacques Chirac.
3 juillet : Traité sur la limitation des essais souterrains d’armes nucléaires.
5 juillet : La majorité civique passe de 21 à 18 ans;
Françoise Giroud, femme politique, entre au gouvernement à la tête du nouvellement créé secrétariat d’État à la condition de la femme.
6 juillet : Décès de Francis Blanche (acteur et humoriste français).
23 juillet : Fin de la dictature des colonels en Grèce.
9 août : Démission de Richard Nixon de la présidence de États-Unis, remplacé par le vice-président Gerald Ford, à la suite du scandale du Watergate.
17 août : Second rassemblement le 17 et 18 août au Larzac contre l’extension du camp militaire: plus de 100 000 personnes se rendent sur le Causse.
4 septembre : Décès de Marcel Achard (écrivain et dramaturge français).
15 septembre : Réalisation du dernier des essais nucléaires français atmosphériques.
Octobre : La Citroën CX est présentée, elle remplacera la légendaire Citroën DS.
26 août : Décès de Charles Lindbergh (pionnier américain de l’aviation)
9 décembre : Réunis à Paris, les dirigeants des États-membres de la CEE décident de la création du Conseil européen, à l’initiative du président Giscard d’Estaing, et proposent de faire élire le Parlement européen au suffrage universel direct.
11 décembre : Création de deux départements en Corse, décide le Conseil des ministres.
13 décembre : Malte devient une république.
20 décembre : Vote de la loi Veil sur l’interruption volontaire de grossesse (avortement ou IVG). L’UDR s’opposant au projet, le gouvernement doit s’appuyer sur la gauche pour faire passer la loi.
24-25 décembre : Le cyclone Tracy dévaste la ville de Darwin en Australie.
30 décembre : France : L’or atteint, à la Bourse de Paris, 200 dollars l’once. Grande-Bretagne : La firme automobile Aston Martin est mise en liquidation.

Série TV : Cimarron (1974) :

Cimarron (Cimarron Strip) est une série télévisée américaine en 23 épisodes de 72 minutes, créée par Christopher Knopf et diffusée entre le 7 septembre 1967 et le 28 février 1968 sur le réseau CBS. En France, la série a été diffusée à partir du 23 août 1974 sur la première chaîne de l’ORTF.

Cette série met en scène le marshal Jim Crown qui, à la fin du XIXe siècle, fait régner l’ordre à Cimarron Strip, une région désertique située à la frontière du Kansas et de l’Oklahoma, occupée par les éleveurs de bétail et des fermiers, et voisine de territoires indiens. Il est assisté de Mac Gregor, son adjoint écossais, et d’un jeune photographe, Francis Wilde.

Lien

Voir sur YouTube : “cimarron strip serie western” par barbatrucomucho ; “24h sur la Une du 3 avril 1974, mort de Georges Pompidou | Archive INA” par Ina Actu

https://www.youtube.com/watch?v=C3gvaMttwks

Oldtimer – Maserati Bora (1971-78)

Au salon de Genève de 1971, cinq ans après la Lamborghini Miura, Maserati présenta à son tour une berlinette à moteur central. La firme avait déjà pris l’habitude de donner à ses modèles des noms de vent. Le nouveau modèle était baptisé Bora, qui est un vent du nord.

Une “centrale hydraulique” à la Citroën : 

La Bora reprenait les principaux éléments mécaniques de la Ghibli, à commencer par son moteur. C’était une sportive raffinée. Le système hydraulique Citroën se chargeait d’ajuster les commandes à la mesure du conducteur, d’escamoter les phares sans efforts et commandait également les freins. C’était l’époque en effet où le constructeur français avait pris le contrôle de Maserati. Comme la Ghibli, la Bora avait une carrosserie dessinée par Giorgio Giugiaro, qui travaillait alors pour le carossier Ghia. Comme la Ghibli, la Bora était une création du célèbre ingénieur Giulio Alfieri, qui depuis quinze ans était l’âme de la firme de Modène.

Silence et confort : 

Alfieri avait une conception très personnelle de l’automobile grand tourisme. Selon lui, elle devait se signaler autant par son silence et son confort que par ses performances. La disposition du moteur ne changeait rien à l’affaire. La Bora était donc une voiture confortable silencieuse, avec cette conséquence presque obligée qu’elle avait un poids élevé. Elle n’avait pas la flamboyante personnalité de ses rivales, signées Lamborghini ou Ferrari, mais sa ligne surbaissée était une belle réussite.

Moteur : Central 8 cylindres en V ; cylindrée 4719 cm3 ; 27 CV Fiscaux ; 310 ch DIN à 6000 tr/mn ; 4 carburateurs double corps ;  4 arbres à came en tête.

Carrosserie : Coupé deux places, deux portes ; longueur : 4,34 m ; largeur : 1,77 m ; hauteur : 1,14 m ; empattement : 2,60 m ; voie des essieux avant : 1,48 m ; arrière : 1,45 m ; réservoir d’essence : 100 litres.

Transmission : aux roues arrières motrices ; boite de vitesse ZF à 5 rapports.

Performances : Vitesse de pointe, 265 km/h.

Prix en 1974 : 145.980 Francs soit 126.879 € avec 470 % d’inflation.

Prix en 2016 : Entre 120.000 et 200.000 € en état collection.

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